Luc Javaux a écrit :

Je mets en mémoire le lien vers cette dégustation pour la prochaine fois qu'un bougon viendra nous expliquer que c'est du gâchis d'ouvrir autant de belles bouteilles lors d'une seule soirée.

Pierrat a écrit :

Ce n'est pas être bougon, c'est être clairvoyant.

Pierrat, tu as aussi écrit dans le fil de la Story des Joyeux Turons qu'une paulée d'une quarantaine de vins était beaucoup trop pour apprécier. Je t'ai répondu qu'en crachant quasiment tout on pouvait tirer l'essentiel de chaque vin.

Ici le problème posé est différent : il n'y a que quinze vins et potentiellement tous grands. Nous n'avons donc pas beaucoup recraché, mais un peu tout de même, et je peux t'assurer que l'on a pu saisir la moindre des qualités, et parfois le moindre défaut, de chaque vin. De toute façon nous étions limités en quantité puisque douze dégustateurs pour une bouteille.
Certains peuvent trouver que 6 cl c'est peu, notamment si on veut y revenir. Je trouve personnellement que c'est suffisant et on peut espérer raisonnablement que le suivant sera aussi bon sinon meilleur.

Jean-Loup

Jean-Loup,

un vieux de la vieille comme toi devrait avoir fait depuis longtemps la différence entre Luc et Jean-Luc...

jlj

J’ajoute à ce que vient de dire Jean-Loup qu’on a eu en moyenne 30 minutes par paire pour juger les vins.
C’est bien plus de temps que lors d’un salon et on est très loin du gâchis...

un vieux de la vieille comme toi devrait avoir fait depuis longtemps la différence entre Luc et Jean-Luc...

Oups... Cela fait au moins trois ou quatre fois que je fais l'erreur.
Et pourtant je ne vous confonds pas !
Mais je dois aller trop vite.
Jean-Loup

Bravo superbe dégustation !

j'ai quelques uns des vins dégustés en cave, ça met l'eau à la bouche…

le rayas 2004 a été préparé comment ?

Frédéric

Concernant le nombre de vins dégustés et des conditions d’appréciation en général lors de cette soirée, je rejoins l’avis de mes camarades Jean-Loup et Denis : nous avons pu réellement profiter de chaque vin, autant en quantité dans le verre qu’en délai accordé pour les goûter.

J’ai le sentiment d’avoir vraiment profité du thème notamment de l’exceptionnelle série de rouges que j’avoue avoir peu recraché ! Je retiens tout particulièrement Monprivato, Lambrays et Rayas mais tous les vins me sont apparus digne d’un intérêt à la hauteur du thème.

Juste ouvert à 17h00 pour vérifier (il se goûtait déjà bien) et refermé tout de suite. Débouché de 19h30 à 21h30.
Donc: pas besoin de 24h d'aération ou de carafage:)

Ralf

Superbe. Mais ça aurait été sympa de placer un ou deux petits vins pour voir comme ils se seraient comportés face à ces monuments.

Idée intéressante, Clément, mais au détriment du nombre de vins (voir discussion précédente).
On creusera...

Jean-Loup

Oui je suis d'accord. Et on peut même se demander si prendre le risque de casser un tel rythme pour l'art de la curiosité en vaut la peine !

PS : vous faire le reproche d'avoir trop de vins est assez curieux puisque si Vivien a réussi à trouver les 3 derniers vins, c'est que vous deviez être encore assez lucides !

si Vivien a réussi à trouver les 3 derniers vins

Deux étaient ses apports mais pas mal quand même !

Jean-Loup

Très en retard sur mes CRs, je prends le relais de mes camarades afin de narrer à mon tour cette remarquable soirée et exprimer mon ressenti ou plutôt mes émotions concernant les petites pépites que nous avons eues l’occasion de rencontrer.

Je tiens à remercier le maestro Benji, chef d’orchestre de grand talent qui a dirigé donc d’une main de maître toute cette symphonie.

Bravissimo à toute l’équipe du Verre Y Table pour ce dîner de fête, digne d’une table étoilée.





Les bulles


Paire n°1 :

Vin n°1 :
La robe est or, soutenue, brillante. Le nez est intense, puissant, alliant les fleurs et les fruits blancs à un côté crayeux puis à des notes d’orange. La bouche est onctueuse, avec une très belle acidité, c’est un vin classieux, de belle prestance, très porté par les agrumes (+++), dont de superbes notes citronnées. Le jus est très beau, c’est un vin de tension, mais également de très beau volume, de très belle longueur, et de très bel équilibre. Remarquable vin. Excellent.

Vin n°2 :
La robe est or, très brillante, plus limpide peut-être que le précédent. Le nez est plus onctueux, avec des notes de cire, de noisette grillée, d’épices et de très beaux fruits blancs. La bouche est de belle opulence, de beau volume, avec de la profondeur, de la matière, une belle salinité, de jolis amers, une très belle texture. L’aromatique dévoile des fruits jaunes, du foin, de la paille, des fruits secs, de la noisette et une superbe longueur. Magnifique vin. Excellent (+).

Il s’agit de :
Gosset – Champagne – Celebris Extra-Brut Vintage 2002
Bollinger – Champagne – La Grande Année 2002 (dégorgée en novembre 2011)



Les blancs


Paire n°1 :

Vin n°3 :
La robe est or clair à reflets verdâtres, brillante. Le nez est de prime abord d’un pur exotisme, puis exprime les fruits blancs et ce n’est qu’après aération qu’apparaissent ces notes si subtiles de croute de fromages… La bouche est de grande classe, le vin est vibrant, prégnant, plein, séveux, de juste équilibre, d’immense longueur, sur les fruits blancs, un fin exotisme, de fines fleurs, avec de superbes agrumes. Un vin de grosse rémanence, qui termine sur une belle minéralité, le tout porté par une grosse longueur. Absolument superbe. J’adore !!! Grand vin.

Vin n°4 :
La robe est presque identique au précédent, peut-être un poil plus soutenue. Le nez est époustouflant de fruits (jaunes et blancs), de chèvrefeuille, de jasmin, quelle puissance !!! La bouche est de grande classe, grande puissance, de grand volume, sur une belle déclinaison de fruits jaunes, de vanille, avec du gras, des épices, une grosse longueur. Malheureusement en s’échauffant l’élevage devient de plus en plus envahissant, dénaturant un peu le vin. Dommage !!! Très bien ++ seulement, mais potentiel de grand vin certain si cet élevage s’estompe.

Il s’agit de :
Domaine Vincent Dauvissat – Chablis Grand Cru – Les Clos 2008
Domaine Jean-Claude Bachelet – Chassagne-Montrachet 1er Cru – Blanchot Dessus 2008



Paire n°2 :

Vin n°5 :
La robe est or clair, brillante. Le nez est fin, citron vert, fleurs, exotisme, infime sensation boisée. La bouche est d’une magnifique pureté, de grande finesse, un magnifique fruit blanc, immense équilibre dans la subtilité, quelle finesse que ce vin épuré. Tout est juste, le toucher de bouche est du délicat le plus absolu. C’est un vin de dentelles, hautement raffiné, d’immense longueur. Magistral, j’adore !!! Grand vin

Vin n°6 :
La robe est or, brillante, à reflets verdâtres. Le nez est terpénique, subtilement pétrolé, avec un magnifique cédrat et un délicieux citron vert. La bouche est faite d’un immense volume, d’une grande richesse alliée à une sacrée puissance. C’est un vin intégrant largeur et longueur, sur la profondeur. Magnifique notes acidulées autour du citron vert, de la bergamote, presque du yuzu, une subtile touche racinaire et surtout une magnifique minéralité. Absolument superbe. Excellent.

Il s’agit de :
Domaine Vincent Dancer – Meursault 1er Cru – Les Perrières 2005
Maison Trimbach – Alsace – Riesling – Clos Sainte-Hune 2004



Les rouges


Paire n°1 :

Vin n°7 :
La robe oscille entre le grenat et le rubis. Le nez semble d’abord assez nature, puis après aération révèle de très belles notes de cerise, de fraise, de confiture de fraise, de pivoine. La bouche est de belle plénitude, de très belle matière première, avec de fines épices. Le vin s’épanouit sur les ris de veau, il dévoile sa grande puissance, son superbe jus et son fruit. Remarquable équilibre et superbe longueur. Un vin de grand style, racé et hautement délectable. Excellent.

Vin n°8 :
La robe est rubis sombre. Le nez laisse d’abord apparaître un peu de volatile, disparaissant au secouage, il devient profond, sur la mûre, la ronce et les fruits des bois. La bouche est une étoffe de grand prix, un ressenti de velours avec un magnifique toucher de bouche. C’est un vin de digestibilité superlative, présentant une superbe mâche, une légère salinité, il est classieux, profond, sapide, délicat, fondant, de grand équilibre. Ce vin est simplement flamboyant, fait d’une matière royale. Somptueux !!! Grand vin.

Il s’agit de :
Domaine Rossignol-Trapet – Chambertin Grand Cru 2005
Domaine des Lambrays – Clos des Lambrays Grand Cru 2005



Paire n°2 :

Vin n°9 :
La robe est rouge sang, grenadine. Le nez est admirable, très sanguin, sang frais, hémoglobine, grenadine, floral, un vrai pot-pourri, et quelle fraîcheur !!! Et cette bouche mamma mia !!! Elle est d’une délicatesse absolue. Sensation sanguine, grande finesse, de la profondeur, du jus, des épices, un fruit pur et parfait. Un vin transcendant sur la subtilité de la profondeur, voici un vin qui vous prend à l’esprit. Quelle race, quelle rémanence, de la soie et quelle longueur. Un vin dont l’on ne voudrait ne pas voir l’aromatique et la texture disparaître en bouche. Royal, évident et époustouflant. Vin exceptionnel.

Vin n°10 :
La robe est brunie, assez sombre. Le nez est intensément terrien, il respire le terroir et il exprime également cette orange sanguine du plus bel effet et ce côté sanguin profond si caractéristique… La bouche est d’immense complexité, sur les épices les plus extraordinaires. Une floralité superlative, dont une essence de fleurs fanées. Ce nectar intègre tout, la sapidité magistrale, la profondeur absolue, un grand parfum, un équilibre redoutable et une rémanence de dingue. Quel vin là encore nom de Zeus !!! L’équilibre est hautement classieux et aristocratique, le toucher de bouche est d’une immense justesse. La texture est parfaite, le vin est délicat, élégant, poudré, précis, exquis tout simplement et il fait preuve d’une remarquable fraîcheur. Un vin absolument magistral d’équilibre, très grand. Vin exceptionnel.

Il s’agit de :
Mascarello Giuseppe E Figlio – Barolo – Monprivato in Castiglione Faletto 2004
Château Rayas – Châteauneuf du Pape 2004
Une des plus extraordinaires doublettes qu’il m’ait été permise de goûter à ce jour…



Paire n°3 :

Vin n°11 :
La robe est dense, très sombre, opaque. Le nez semble marqué par des notes typées cabernet mûr, puis apparaît le paprika, un boisé noble. La bouche présente une sensation de sucrosité sèche, c’est un vin très puissant, costaud, massif, presque saturant, avec une grosse structure, une matière imposante. C’est très riche, très mûr, avec un élevage poussé, dans un style moderne, très typé nouveau monde. Un Bordeaux démonstratif, qui a peut-être aussi souffert de l’effet de séquence. En tout cas, ce n’est pas mon style, même si c’est techniquement très réussi. Bien +

Vin n°12 :
La robe est rubis sombre. Le nez est un panier de fruits sombres, de la cerise, du jus de cerise, avec de superbes épices. En bouche, on retrouve un jus magnifique, c’est à la fois gourmand et complexe, fumé, épicé, confiture de fraises, avec de superbes tanins bien mûrs. Que voilà un vin de grande précision, dont la structure est parfaitement fondue, avec une aromatique très expressive et une grosse allonge et qui termine noblement en queue de paon. Absolument délicieux et jouissif. Grand vin.

Il s’agit de :
Château de Valandraud – Saint-Emilion Grand Cru 2003
Poggio di Sotto – Brunello di Montalcino 2007



Les susucres


Vin n°13 :
La robe est or clair, brillante. Le nez est d’abord empreint de CO2, avec une sensation soufrée. Après fort secouage, ce sont les agrumes et l’exotisme qui prennent le pouvoir. La bouche est cristalline, aérienne, avec des notes d’ananas, de fruits exotiques, une superbe acidité. La bouche est toute en subtilité, avec un sucre parfaitement intégré et une magnifique acidité. Le vin est éthéré, pur, fin, filigrane, très primaire encore dans l’aromatique mais de grande fraîcheur. L’âge lui apportera la complexité qui lui fait défaut aujourd’hui, mais c’est déjà superbe à ce jour. Très bien +(+) en l'état.

Il s’agit de :
Weingut Egon Müller – Mosel – Scharzhofberger – Riesling Spätlese 2012 (AP06-13)



Paire n°1 :

Vin n°14 :
La robe est vieil or soutenu et brillante. Le nez est sucre d’orge, cédrat confit, bergamote. En bouche, c’est un vin de délicate sucrosité, la bouche est dense, onctueuse, bellement équilibrée, de grande finesse, intégrant le miel, la fleur d’oranger, une très fine acidité sur le citron jaune mûr. L’aromatique se dévoile : beaucoup de miel, de la mangue, de l’ananas, des fruits confits, du citron jaune glacé. Malgré les près de 200 grammes de SR, le vin reste juteux, de grande fraîcheur, de grande énergie, salin, avec une magnifique longueur et un superbe équilibre. L’accord avec le dessert au pamplemousse est assez synergique à mon sens. Magnifique réalisation. Excellent (+).

Vin n°15 :
La robe est ambrée, caramel, à la limite de l’acajou. Le nez est truffé, café, orange amère, agrumes confites, tilleul, thé. La bouche présente un équilibre magistral, voilà un vin de majesté dans le toucher de bouche. La patine a fait son œuvre, le sucre s’est fondu, mais la matière reste profonde, racée, avec une acidité filigrane fabuleuse. Le vin s’exprime sur du jus d’orange fraîchement pressée, croquante et juteuse. C’est une magnifique déclinaison de citron. On y retrouve une légère note de torréfaction puis de crème brûlée, et toujours cette savoureuse acidité qui prolonge indéfiniment le vin. Cet ensemble est extrêmement salivant, de grande densité, mais tout en gardant toujours une texture aérienne. Splendide vin de méditation. Le vin idéal pour refaire le monde un soir d’hiver au coin de la cheminée… Grand vin.


Il s’agit de :
Weingut von Hövel – Mosel – Oberemmeler Hütte – Riesling Beerenauslese 1999 (AP12-00)
Weingut Offenstein Erben – Rheingau – Eltviller Sonnenberg – Riesling Eiswein 1983 (AP009-84)
Je précise qu'il y avait deux demi-bouteilles pour chacun des vins...




Le débrief



Quelle soirée de haute volée !!!
J’avoue que j’étais assis à côté de Jean-Loup, mais je peux certifier que nous ne nous sommes pas influencés l’un l’autre. Nous exprimons toujours une certaine cohérence dans la perception, comme dans la notation (élevée) !!!

Une des plus mémorables dégustations à laquelle j’ai pu participer. J’en suis venu à perdre la notion du temps l’espace de quelques heures. Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà vu une telle densité de grands vins en si peu de temps!!!
Un souvenir marquant de cette doublette Rayas / Mascarello Monprivato 2004. Quelle grosse claque… Inoubliable.

Un immense merci à tous les camarades pour leur grande générosité et encore plus à Benji pour avoir manœuvré l’ensemble dans la plus grande excellence.



Bonne année LPV Versailles et surtout mes meilleurs vœux de longue vie et de nouvelles retrouvailles.


Portez-vous bien +++

Vivien écrit "J’en suis venu à perdre la notion du temps l’espace de quelques heures."

Pouvait-il y avoir plus beau témoignage de cette extraordinaire soirée que de ne plus savoir où l'on est ni quand l'on est ? Superbe Vivien !