Cépages blancs rares

J’ai eu l’occasion d’organiser cette courte dégustation qui s’est avérée hétérogène en niveau, mais intéressante.
Je n’étais pas à l’aveugle, mais globalement nous étions d’accord avec mes compagnons sur le fait que les quatre derniers vins étaient bien meilleurs que les deux premiers, avec même les deux derniers au-dessus du lot.
J’avais un gros rhume ce soir-là, ce qui peut expliquer certains ressentis à la baisse, quoique…

Je vous préviens : on va voyager ! 

Domaine Céline et Frédéric Gueguen – Coteaux bourguignons – Sacy – 2015 

 

Je suis un peu étonné par la double faute d’orthographe sur l’appellation… 
Ce cépage, appelé également tressalier dans l’Allier, était planté sur seulement 8 ha en France en 2014.

La robe est de couleur paille.
Le nez est peu ouvert et je n’y décèle qu’un peu de fleurs blanches et pas grand-chose d’autre.
Après un léger gras ressenti en attaque, la bouche est construite sur une acidité encore prégnante malgré l’âge de la bouteille (le sacy est normalement à boire jeune), qui lui apporte de la tonicité mais pas d’allonge. Ce relatif manque de confort est accentué par un degré en alcool faible (11,5 °) et l’absence de fruité en bouche. La finale saline permet de terminer sur une bonne note mais elle est plutôt courte.
Bien (+)

Je m’interroge (et vous interroge  ) sur le profil de ce vin sur un millésime frais et bu jeune : cela doit être très tranchant, voire comme une lame de rasoir. 


Domaine Thierry Navarre – Vin de France – Terret – 2020

 

Le terret sera le cépage le moins rare de la dégustation car planté sur une centaine d’hectares en France. 
La robe arbore une couleur paille aux reflets verts.
Assez intense et développant une aromatique plutôt opulente, le nez nous emporte en Asie avec ses senteurs de fruits exotiques et d’épices orientales, une touche végétale venant tempérer l’ensemble.
La bouche est rondement assise sur une matière mûre mais à l’aromatique en rétro-olfaction encore plus étonnante qu’au nez, difficile à identifier (melon ? épices ?). Elle possède suffisamment de vivacité et une bonne longueur sur une finale aux accents réglissés.
Bien ++ 


Domaine Plageoles – Vin de France – Verdanel – 2016

 

Cette fois-ci nous avons affaire au verdanel, le cépage le plus rare de la dégustation car planté sur une surface inférieure à 1 ha, semble-t-il par ce seul domaine.

La robe assez dense et vieil or tire sur l’ambré.
Le nez s’ouvre généreusement sur des notes oxydatives de pomme au four et d’amande, sur un fond de fruits jaunes.
D’un beau volume, la bouche explore la même gamme aromatique sans qu’elle soit trop marquée par l’oxydation. L’acidité millimétrée apporte juste la tension souhaitable et contribue à la belle persistance.
Un vin clivant qui a divisé la tablée, selon que l’on soit rebuté ou pas par ces notes oxydatives.
Pour ma part, j’ai bien apprécié. Très Bien 


Domaine Philippe Grisard – Savoie – Mondeuse blanche – Originelle – 2015

 

Ce cépage planté sur 7 ha il y a quelques années redevient à la mode en raison du réchauffement climatique et c’est un cépage tardif. 

La robe se présente sous un or moyen.
Le nez est bien ouvert, sur des fruits jaunes qui viennent s’entremêler à des notes pâtissières.
La bouche procure une sensation de richesse par son caractère joufflu mais aussi la perception de ce qui pourrait être des sucres résiduels. Et elle est en même temps mobilisée par une grande acidité. On retrouve cette dualité dans la finale à la fois longue et très sapide, aux saveurs tirant vers le caramel.
J’ai trouvé ce grand écart intéressant et très agréable, ma foi. Très Bien 



Buranco – Cinque Terre – 2018

 

Il s’agit en fait d’un assemblage de 60 % de bosco, 20 % d’albarola et 20 % de vermentino, donc à 80 % de cépages rares, même en Italie.

La robe est de teinte paille.
Le nez intense mêle des arômes de fruits blancs, surtout la poire et une touche de pomme, à des senteurs briochées.
La bouche frappe par sa noblesse, d’un équilibre irréprochable où tout est parfaitement calibré : une bonne densité, de la tension, une aromatique distinguée, et pour couronner le tout une persistance XXL.
Très Bien + 


Domaine Philippe Tessier – Cour-Cheverny – La Porte Dorée – 2014

 

Avec le romorantin, on est dans des terres connues, même si ce cépage n’est planté que sur 70 ha en France, sur cette belle appellation de Cour-Cheverny.

L’or de la robe est bien dense et tire presque sur le vieil or.
Intense, fin, expressif, complexe : les adjectifs positifs fusent pour décrire ce nez qui allie de la poire à du miel et de l’amande, une note d’herbes aromatiques, sans compter tout ce que je n’ai pas su décrire.
Un très léger perlant en accueil, puis la bouche combine puissance et vivacité, affiche une grande personnalité jusqu’à la finale qui offre une belle allonge et une sapidité ravissante.
Très Bien + 

Une belle soirée malgré mon rhume ! 

Jean-Loup

Le vin de Tessier est un grand vin de gastronomie.
Généralement, une très belle longueur en finale accompagnée d'une magnifique acidité.

A noter qu'il existe aussi du terret gris et du terret noir, celui de Navarre est du blanc.

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Cépages blancs rares

J’ai eu l’occasion d’organiser cette courte dégustation qui s’est avérée hétérogène en niveau, mais intéressante.
Je n’étais pas à l’aveugle, mais globalement nous étions d’accord avec mes compagnons sur le fait que les quatre derniers vins étaient bien meilleurs que les deux premiers, avec même les deux derniers au-dessus du lot.
J’avais un gros rhume ce soir-là, ce qui peut expliquer certains ressentis à la baisse, quoique…

Je vous préviens : on va voyager ! 

Domaine Céline et Frédéric Gueguen – Coteaux bourguignons – Sacy – 2015 

 

Je suis un peu étonné par la double faute d’orthographe sur l’appellation… 
Ce cépage, appelé également tressalier dans l’Allier, était planté sur seulement 8 ha en France en 2014.

La robe est de couleur paille.
Le nez est peu ouvert et je n’y décèle qu’un peu de fleurs blanches et pas grand-chose d’autre.
Après un léger gras ressenti en attaque, la bouche est construite sur une acidité encore prégnante malgré l’âge de la bouteille (le sacy est normalement à boire jeune), qui lui apporte de la tonicité mais pas d’allonge. Ce relatif manque de confort est accentué par un degré en alcool faible (11,5 °) et l’absence de fruité en bouche. La finale saline permet de terminer sur une bonne note mais elle est plutôt courte.
Bien (+)

Je m’interroge (et vous interroge 

) sur le profil de ce vin sur un millésime frais et bu jeune : cela doit être très tranchant, voire comme une lame de rasoir. 

 

Y a qu'à demander !
lapassionduvin

écrit:

Je suis un peu étonné par la double faute d’orthographe sur l’appellation… 

lapassionduvin

Pour les Côteaux, ce vigneron n'est pas le seul à faire la faute. Il y en a un dans ma région aussi   :  Les Côteaux de la Légia - Ans | Heuriger près de moi | Réserver maintenant (eatbu.com)
Et dans une commune proche (Flémalle), il y a même une "rue des Côteaux" ! C'est apparemment une graphie ancienne... que certains continuent à utiliser :  stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?11;s=1019455320;r=1;nat=;sol=0;

Y a qu'à demander !
Coteaux bourguignons sacy 2018

Michel, j'avais bien lu ton CR.
Oui pour cette cuvée bue jeune. Pour un millésime frais on peut trouver mieux ! 

Jean-Loup

écrit:

Y a qu'à demander !
Coteaux bourguignons sacy 2018

Michel, j'avais bien lu ton CR.
Oui pour cette cuvée bue jeune. Pour un millésime frais on peut trouver mieux ! 

Jean-Loup

On ne peut pas tout avoir...Pas sûr que ça change grand chose sur ce cépage

Si le SACY s'appelle TRESSALLIER ailleurs , alors il y a de belles cuvées à SAINT POURCAIN (Les BERIOLES, TERRES d'OCRE,Domaine des BOURRATS, GROSBOT BARBARA  ....)