Retrouvailles Foréziennes
Vendredi 01 Juillet : c’est le moment de la 1ère rencontre LPV Forez de cette année, la première depuis belle lurette
(octobre 2021…). Tout cela par la faute, en même temps, d’emplois du temps chargés mêlés à divers aléas de la vie qui nous auront durement impactés ces derniers mois. Malgré ces événements, ce fût une véritable joie de briser cette période sans se voir :
NON, le Forez n’est pas mort, et il boit encore !Les retrouvailles se déroulent chez moi, pour inaugurer notre nouvelle habitation, et Cédric, JB, Nico et sa douce nous font le plaisir de venir croiser de nouveau le verre !
La tradition veut que la table soit bien remplie, le menu proposé sera donc le suivant :
- Pavé de saucisson à l’origan
- Plateau de Sushis et Makis
- Ceviche de Daurade au jus d’agrumes
- Brochettes d’andouillette
- Côte de Bœuf et pommes de terre au thym
- 2 camemberts aux braises
- Magnifique tarte au citron/yuzu et traits de chocolat
La qualité du liquide n’aura d’égal que le summum de bonheur délivré lors de cette soirée.
Vins bus à l’aveugle, sauf indication contraire.
Krug, Champagne, 2004
Non à l’aveugle. Ouverture immédiate.
ID 316029, « fraîcheur lumineuse »
12 ans de cave, bouchonnée en 2016. 37% Pinot Noir, 39% Chardonnay, 24% Meunier
Robe jaune claire à l’effervescence fine. On a un nez un peu réduit sur le champignon frais initialement, qui s’ouvre vite sur les fruits jaunes mûrs, le coing et un fond fumé. La bouche est tonique, très franche et droite, tendue tel un laser, de belle maturité se traduisant par une sorte de sucrosité sèche. On retrouve de la pomme granny acidulée, du citron vert, des agrumes, des fruits à coque, de la brioche chaude…le tout légèrement enveloppé par un fond légèrement gras. Ensemble confortable et gourmand, tout en étant musculeux et possédant un volume XXL. L’acidité est parfaitement maitrisée mâtinée de quelques amers nobles. Longue finale, avec un fond de verre sur la tarte tatin. Complexe, mûr, de gros volume, c’est
Exceptionnel à Grand (18,5/20). Comme souvent chez Krug…
Domaine Pierre Morey, Bourgogne, 1999
Robe jaune bouton d’or. Nez de menthe fraîche, de chlorophylle, sur un fond fumé / pétard / mèche, complété par de fines effluves de mousseron. La bouche est ronde et tonique, avec quelques amers grillés très fins. Finale correcte pour cet ensemble massif, musclé et dense à cœur. Vu le niveau, je suis dans ma zone de confort et y voit un beau Meursault de beau faiseur, de moins de 10 ans
(j’évoquais 2012...). Quel niveau pour un
« simple » générique de 23 ans…J’en suis encore assis. Inutile de dire que c’est également un mariage d’amour avec les assortiments de sushis/makis, qui finissent de mettre en valeur le vin.
Excellent à Exceptionnel (17,5/20)
Domaine Morey Coffinet, Chassagne Montrachet 1er Cru, La Romanée, 2014
Non à l’aveugle. Ouverte et carafée 2 heures. Température de service un peu trop haute.
Robe jaune d’or. Nez plus fin et discret, sur les fleurs blanches, un peu d’orange et d’agrumes
(très fin) et un fond anisé. La bouche est fluide, ronde et délicate, très finement florale. On retrouve un peu d’orange amère, mais on est surtout frappé par le côté aérien et évanescent de la texture en bouche. C’est assez long, ample, racé et entouré par un beau boisé noble, néanmoins il est dominé par l’autre Morey. Ensemble mûr, manquant peut être d’un peu de peps pour être mieux apprécié, à fortiori vis-à-vis de ce millésime, la température de service ne l’aidant probablement pas. Cela reste tout de même
Très Bien + (16,25/20).
Place désormais aux rouges !
Domaine Robert Chevillon, Nuits Saint Georges 1er Cru Les Roncières, 2012
Robe grenat claire. On a un nez de fraise, de menthe fraîche sur fond un peu balsamique. La bouche est légère, fluide, d’une incroyable évidence en terme de digestibilité et d’immédiateté. C’est très souple, malgré la présence de quelques légers amers traduisant probablement un peu de bois, et gouleyant. Ensemble gourmand et hyper facile d’accès, dans un style très juteux. Aromatique ou l’on retrouve un peu d’orange sanguine, ces belles notes de fraise et un soupçon d’amers verdacés. Tanins quasi fondus. J’étais sur un vin italien, style nebbiolo
(Langhe ?). A la tombée de la chaussette, quelle essence de pinot ! J’ai trop rarement croisé ce domaine
(
Bousselots 2014
et
Cailles 2010
) mais c’est à chaque fois un carton plein, et je serais bien partisan d’en encaver dans le futur !!!
Excellent à Exceptionnel (17,5/20).
Domaine Thierry Allemand, Cornas, Chaillot, 2014
La robe est grenat foncée. On a un nez de fraise écrasée, de mûre, avec un fond sanguin / hémoglobine, de menthol et de poivre. Cela a l’air juteux et laisse peu de doute quand au fait qu’il y ait de la syrah, en assemblage à minima. La bouche est juteuse et fraîche, gourmande et mûre. On retrouve une aromatique de belle syrah nord-rhodanienne, même si j’évoque rapidement un languedoc de type Guilhem Gaucelm, avant de revenir en monocépage. Ensemble tonique et digeste, pur, porté par une grosse matière. Tanins précis, très légèrement pointus, donnant de la vivacité. Au total, j’étais plutôt sur Côte Rôtie. Encore une sacrée belle bouteille, et pas de grosse volatile ressentie sur cet exemplaire.
Excellent à Exceptionnel (17,5/20) avec un ressenti assez similaire au précédent exemplaire bu
(
Chaillot 2014
) il y a 3 ans.
Domaine Anne Gros, Echézeaux, Les Loachausses, 2010
Ouverture 5 heures.
La robe est grenat rubis. On a un nez de beau pinot, souligné par quelques notes d’élevage
(fumé, très léger caramel). La bouche est acidulée, très légèrement automnale
(feuille morte, humus, champignon frais), avec une belle cerise. On est clairement sur un pinot aristocratique, assez classe, tout en étant très dense, ce qui permet de bien absorber l’élevage. Les tanins sont fins, procurant un toucher de bouche assez soyeux.
Excellent + (17,25/20). A garder pour au moins 10 ans encore.
Cidrerie du Vulcain, Cidre de Suisse, A Propos d’Ailes, 2020
Peu de notes mais on est face à un cidre, sans équivoque possible, à l’aromatique typiquement fermentaire et à la pomme, à la mousse abondante, à la robe jaune claire. Equilibre demi-sec rendant l’ensemble assez facile d’accès et permettant de bien dégraisser le palais. Confortable, réjouissant et parfait accord avec les camemberts. Style plus franc et moins polissé que la production d’Eric Bordelet par exemple.
Très Bien (16/20)
Château Pierre Bise, Coteau du Layon, Les Rouannières, 2010
Ouverture immédiate.
Robe cuivrée / acajou. On a un nez de coing, de fruits jaunes mûrs, sur un fond légèrement épicé
(cannelle). Bouche un peu beurrée, mûre, assez riche et confite mais dont l’acidité peine un peu à contrebalancer cette liqueur, sans pour autant que l’on puisse évoquer de lourdeur. Aromatique de coing, fruits jaunes mûrs, un peu de citron jaune et des notes de caramel au lait. Finale correcte. Ensemble un peu gras et confortable. Deuxième exemplaire bu en 2 mois, et 2 fois la même évolution que je juge un peu rapide, même si globalement cela se boit bien malgré tout, quoique de façon un peu lassante cependant. Accord satisfaisant avec le dessert, de haut niveau, qui lui est bien équilibré entre l’acidité haute et le sucre joliment dosé.
Très Bien – (15,75)
Au total, une fort belle soirée de retrouvailles, presque émouvante. Le niveau des vins à globalement été de haut niveau sans réelle fausse note, avec un timing permettant de profiter de chacun des vins. Par ailleurs, on est sorti de tables repu, heureux, content mais paradoxalement assez léger, permettant de profiter de chaque instant, et également sans mal de tête au réveil !Mais surtout, l’essentiel vendredi se trouvait bel et bien entre les chaises et les assiettes…Merci les Ami
(e)s, à très vite pour de nouvelles aventures lpviennes et surtout, que l’on n’attende pas 8 mois avant la suivante…
Merci de m’avoir lu...