Petit compte rendu d'une soirée dans le Blayais où nous avons goûté du pointu de chez pointu !

On commence avec deux romorantins pour accompagner un risotto d'asperges blanches de Blaye :

Cuvée François Premier, Domaine des Huards, Cours Cheverny, 2016

Nez sur la terre mouillée, l'orange séchée, le coing aussi et le minéral typé riesling. légère trace oxydative. Bouche serrée sur le même registre, acidité citrique qui étire un vin qui, malgré une belle longueur, manque de matière et d'ampleur. C'est un peu trop creux et austère pour prendre un réel plaisir. J'avais adoré la cuvée de romorantin de base sur 2016 mais là peut être que la bouteille a un pète ou est dans une mauvaise phase. 

Romorantin Frileuse, Clos du Tue boeuf, vin de France, 2018

Nez sur la mie de pain, la fleur d'oranger, les agrumes. ce bouquet est une invitation à y tremper les lèvres. la bouche est pleine, large et ultra gourmande sur du floral et de l'agrume, c'est nappant et crémeux. L'acidité vient prolonger le vin. L'équilibre est parfait. Fin de bouche sur la mie de pain et l'âtre de cheminée. une bombe. 
lorsque qu'on retourne sur les Huards, le vin a plus de peps, le Romorantin du Clos Du Tue Boeuf le nourrit, l'énergise. Il le rend plus agréable et met en valeur son côté "Old School". 

Même si La bouteille du Domaine des Huards n'est pas représentative de ce domaine exceptionnel, cette dégustation prouve que le romorantin est un très grand cépage et ces vignerons lui ont donnés largement ses lettres de noblesses. L'accord avec les asperges blanches est symbiotique. 

Suivent, deux bordeaux avec des coeurs de canards 

Comme en 1900, Château Cazebonne, Vin de France, 2020.

Assemblage de cépages oubliés du bordelais: Mancin, St Macaire, Jurançon Noir, Bouchalès et Castets. Nez hypnotique et printanier. Un champ de fleurs, une corbeille de fruits rouges. Entrée en bouche superbe. c'est plein. On a l'impression de croquer dans de petites baies, du cassis, de la fraise, des cranberries. Légère astringence qui donne un goût de reviens y. On sent toutes les sensations du fruit, du jus à la peau, sans les pépins ! La matière est hyper juteuse, la longueur n'est pas immense mais on préfère prolonger par d'autres gorgées tellement que c'est addictif. Là encore une bombe. Pour un premier millésime c'est assez grandiose.

Accord jouissif avec les coeurs de canards.

Le Joyau du Château Le Queyroux, Dominique Léandre Chevalier (DLC), Première Côte de Blaye, 2001.

Nez sur le menthol, la réglisse et la fraise. Bouche élancée avec beaucoup de fraicheur. De la matière. après 22 ans le vin est dynamique, plein et séveux. Il n'y a pas vraiment de traces d'évolutions si ce n'est dans cette bouche au touché de velours.  C'est un vin qui déroule droit. En bouche on retrouve de la fraise, la réglisse et du menthol. 
Très belle réalisation et on est heureux de savoir que le domaine vient de reprendre son activité. Un très très beau bordeaux qui a magnifiquement vieillit et pour 10 ans encore ! 

On mange quelques fraises pour accompagner ce vin, c'est bon !

Demi sec, Domaine la Taille aux loups, 1990.

J'avais cette bouteille en cave depuis un petit moment, les tristes circonstances me la font déboucher. 
Nez sur les fruits secs, le raisin sec la pâte d'amande. la bouche est légère et vive sur une jolie acidité, on retrouve de l'abricot et la frangipane. Un vin frais et digeste. 
Une bouteille en guise d'hommage. 

Une belle soirée avec de superbes bouteilles.