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Un très bel article

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Un très bel article a été créé par Guest

Quand bien même la RVF développe une politique "consumériste" qui peut prendre des aspects pour le moins discutables, tout amateur de vin se doit de lire et de mémoriser, de transférer ce très bel article publié dans le Monde par son rédacteur en chef.

Un résumé immense detout cela : le dessin de Voputch dans le Point de cette semaine.


POINT DE VUE

Le vin, rempart contre l'alcoolisme !, par Denis Saverot

LE MONDE | 26.02.04 | 14h34

Il fut un temps où la France incarnait une certaine idée de l'harmonie entre
l'homme et la nature. Vu du reste du monde, notre pays était considéré comme
une terre de culture, de gastronomie, d'art de vivre, de convivialité et
aussi d'insouciance. C'est bien simple, ce pays était devenu la première
destination touristique mondiale. On y vivait magnifiquement.

Un Anglais, Peter Mayle, fit un best-seller planétaire en racontant dans un
livre, Une année en Provence, ce que les Français eux-mêmes considéraient
comme une incroyable banalité : des parties de boules s'achevant par des
déjeuners à  la bonne franquette où un rouge ensoleillé du Luberon venait
arroser un lapin aux aromates.

Des scientifiques américains avaient identifié un des secrets de l'espérance
de vie française, une des plus élevées d'Europe : la présence de polyphénols
dans le vin rouge, qui diminue le risque de maladie cardio-vasculaire.
C'était dans les années 1980, il y a vingt ans seulement, et ce "French
paradox" était alors présenté comme un de nos atouts en termes de santé
publique.

Deux mille ans de travail du vignoble et de savoir-faire avaient ciselé dans
notre pays quelques noms devenus aussi célèbres que nos littérateurs les
plus illustres. Bâtard-montrachet et corton charlemagne, margaux et
saint-émilion, côte-rôtie, châteauneuf-du-pape, savennières
roche-aux-moines, maury, schlossberg et altenberg, dans le monde entier, le
seul énoncé de ces appellations était synonyme de plaisir, de culture et de
raffinement. Ce vignoble avait d'ailleurs de tout temps inspiré les poètes
et les écrivains : Du Bellay, Voltaire, Lamartine, Baudelaire, Colette,
Giono. Il constituait un rempart efficace contre l'exode rural, devenu la
plaie des pays développés.

La vigne offrait du travail à  plus de 300 000 personnes, apportait de la
prospérité à  la nation et à  l'Etat : au début des années 2000, le succès des
vins français dans le monde rapportait chaque année un solde net de près de
6 milliards d'euros, autant que la réunion des puissantes industries
cosmétiques et des fabricants de parfums. Surtout, ce vaste vignoble
protégeait la France des méfaits de l'alcoolisme : ce fléau a toujours fait
bien moins de ravages en Languedoc, dans la vallée du Rhône ou à  Bordeaux,
terres de vignes, qu'en Bretagne, dans le Nord-Pas-deCalais, en Scandinavie,
en Russie ou en Pologne, où aucun cep n'a jamais été sérieusement cultivé.

Que se passe-t-il aujourd'hui dans la tête des dirigeants français ? Un
nouveau et déconcertant "French paradox". Au tournant du troisième
millénaire, d'une manière inexpliquée, nos élites ont oublié ces bienfaits
pour se lancer à  corps perdu dans une politique prohibitionniste.

Au nom de valeurs nouvelles, la sécurité, la protection des individus, la
lutte contre les "comportements à  risque", les pouvoirs publics ont jugé que
les Français avaient perdu tout sens de la mesure. On a entrepris de les
protéger contre eux-mêmes. On s'est attaqué au vin, relégué au rang des
archaà¯smes nationaux.

Dans le pays du grand Pasteur, celui-là  même qui avait déclaré voici plus
d'un siècle : "Le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons",
on s'est mis en tête de gommer méthodiquement la distinction millénaire qui
démarque le vin, boisson culturelle et conviviale, des alcools.

La prévention et l'information ont cédé le pas à  la répression. Le 6 janvier
2004, le tribunal de grande instance de Paris a interdit pour la première
fois en France une campagne promotionnelle en faveur des vins de Bourgogne.
Cette campagne avait le tort de présenter le vin sous un jour trop
favorable. Le 15 janvier, une sénatrice de la majorité au pouvoir,
Anne-Marie Payet, a déposé un amendement visant à  obliger tous les vignerons
à  inscrire sur les étiquettes que le vin, comme toutes les boissons
alcoolisées, est dangereux pour les femmes enceintes. L'amendement a été
annulé in extremis, le gouvernement considérant qu'à  quelques mois
d'échéances électorales une telle mesure pouvait être nuisible.

Peu après, c'est la Cour des comptes qui, fustigeant l'inefficacité de la
lutte contre l'alcoolisme, a regretté que la loi n'impose pas "la présence
d'un message d'alerte sur les étiquettes des bouteilles de vin, comme pour
le tabac".

Parallèlement, des organismes financés par les fonds publics (Institut
national de prévention et d'éducation pour la santé, Mission
interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, Association
nationale de prévention en alcoologie et addictologie) ont surenchéri dans
une propagande antialcoolique sans nuance, mettant sur le même plan les
grands vins et des alcools forts souvent importés, ceux-là  mêmes que
consomment les jeunes gens en boîte de nuit et qui sont les principaux
responsables, avec l'inexpérience, des accidents mortels au volant.

Cette politique a de curieux effets. Sur les bords de nos routes, les
gendarmes se sont mis à  traquer davantage les automobilistes ayant
accompagné leur déjeuner de deux verres de vin, un produit pourtant licite,
que les consommateurs de drogues dangereuses et interdites, comme la
cocaà¯ne, l'ecstasy ou l'héroà¯ne. En effet, si la loi permet depuis le 3
février 2003 (enfin !) les contrôles aléatoires antidrogue à  l'encontre des
automobilistes coupables d'une infraction au code de la route, il faut pour
cela conduire les contrevenants à  l'hôpital. Or, tous les automobilistes
savent qu'ils ont davantage de chances d'être invités à  "souffler dans le
ballon" que d'être conduits à  l'hôpital pour un test antistupéfiants.

Cette obsession hygiéniste est en train de détruire notre culture. La
consommation de vins fins dans les restaurants gastronomiques, qui fait
pourtant le charme de notre art de vivre, s'effondre. Bizarrement, le
ministère de la santé ne paraît pas s'inquiéter de voir nos concitoyens
devenir les champions d'Europe de la consommation de tranquillisants et de
somnifères. Plus de 11 % des assurés sociaux se font rembourser chaque année
des médicaments psychotropes, dont une partie prennent le volant en toute
impunité ! Quelle glorieuse avancée !

Il faut dire qu'alors que le vignoble est composé de dizaines de milliers
d'entreprises individuelles ou familiales, désorganisées et souvent
prisonnières de rivalités ancestrales, les grandes multinationales
pharmaceutiques ont depuis bien longtemps fédéré leurs forces pour
intervenir efficacement auprès des pouvoirs publics, s'amusant chaque jour
que certains médias parlent encore avec défiance du "lobby des bouilleurs de
cru", en ignorant totalement la puissance infernale des marchands de
médicaments.

Il est encore temps de mettre un terme à  cette dérive tragique. Pendant que
la France achève de saboter méthodiquement ce qui fait son charme et sa
renommée dans le monde, l'Espagne voisine s'est dotée, le 10 juillet 2003,
d'une loi sur le vignoble que tous les Français devraient consulter.

Ce texte institutionnalise pour la première fois la différence qui existe
entre le vin et les autres alcools. Elle permet à  l'Etat et aux
propriétaires de financer des campagnes de promotion du vignoble, de rendre
compte des effets bénéfiques du vin comme aliment, de favoriser le
développement durable de la culture de la vigne et de contribuer à  une
meilleure connaissance des appellations espagnoles à  l'étranger.

Les premières lignes de l'exposé des motifs méritent d'être ramenées au
seuil de la mémoire de l'esprit français : "Le vin et la vigne sont
indissociables de notre culture. Depuis l'aube de l'humanité, depuis qu'il a
commencé à  dessiner, l'homme s'est représenté une jarre de vin à  la main :
sur les fresques égyptiennes, les amphores grecques, les mosaà¯ques
romaines."

Un exemple à  méditer alors que la loi Evin interdit en France, le pays des
grands crus, de montrer une bouteille de vin à  la télévision ou de diffuser
un programme pédagogique sur la meilleure façon de le consommer. Il y a huit
mois, le New York Times a créé une onde de choc en affirmant que la cuisine
espagnole devançait désormais une gastronomie française en déclin. Dans cinq
ans, si rien n'est fait, les mêmes journalistes expliqueront tranquillement
à  leurs lecteurs qu'en Europe, la France n'est plus le berceau des grands
vins.

Denis Saverot est rédacteur en chef de La Revue du vin de France.
28 Fév 2004 11:13 #1

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Réponse de M@nuel sur le sujet Re: Un très bel article

Dans cinq ans, si rien n'est fait, les mêmes journalistes expliqueront tranquillement à  leurs lecteurs qu'en Europe, la France n'est plus le berceau des grands vins.

Si ça nous permet d'acheter des 1er GCC à  30 euros au lieu de 150, ils peuvent toujours leur expliquer cela.
Ah oui mais j'oubliais, moins de sélection dans le 1er vin, plus 100% de barriques neuves, plus de bouteille gravée, plus de rénovation pharaonique des chais, du chateau et du parc, .... bon, bon, ok .... faut les convaincre que la France reste le pays des grands vins. (aaa)

Amitiés,
M@nuel.
28 Fév 2004 17:52 #2

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

toujours le mot pour rire, mais la réponse est dans la question.
Bravo !
28 Fév 2004 19:28 #3

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Beaucoup de choses vraies et quelques pistes intéressantes à  explorer dans cet article. Mais je pense qu'il faut continuer à  insister pour éduquer et modifier le comportement des consommateurs.
Je ne pense pas qu'il y ait une différence au niveau de l'alcool dans le sang, que l'on ait bu 1 verre de Vodka polonaise ou 3 verres de Latour 61 chez Guy Savoy!
Dans les deux cas, il faut que le consommateur s'abstienne de prendre le volant et s'organise autrement pour rentrer chez lui (transports publics, taxi, un volontaire qui est au pain sec et à  l'eau et qui raccompagne chacun dans ses pénates etc..)

Alain
29 Fév 2004 12:23 #4

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Mathématiquement, légalement, démocratiquement, tu as raison.
Et pourtant, je crois que tous, nous sommes convaincus que, s'il y avait des statistiques là -dessus, ce ne sont pas les gens qui viennent de boire de grands vins dans une grande maison qui sont à  l'origine de la majorité des accidents dûs à  l'alcool. Tout simplement parce que, dans la vaste majorité des cas, on n'a pas d'esbrouffe à  faire pour des copains à  la sortie d'un restaurant, à  l'opposé d'un jeune (et on est tous passé par là ) qui sort de boîte à  3h00 du matin.
Mais, je l'accorde, c'est la dure rançon de l'égalitarisme face à  la loi.
Est-il vrai qu'en dégustation, alors qu'on crache, on a néanmoins un taux illégal, alors même que si on fait une analyse de sang (qu'on ne peut exiger ? Pourquoi ?) le taux serait légal ?
29 Fév 2004 13:23 #5

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Un très bel article

Il n'y a pas de raison valable à  mon avis pour traiter la consommation de vin sur un autre pied que la consommation d'autres boissons alcoolisées. Le seul argument recevable est un argument culturel, qui veut qu'en France on boive du vin parce qu'on en produit (et pas seulement du bon...) alors qu'en Belgique par exemple, la première boisson alcoolisée consommée est la bière, également parce qu'on en produit (la meilleure au monde bien sûr...(bbb)).
Les raisons de santé évoquées sont certes pertinentes, mais les études concernant les bienfaits de la bière existent également, tout comme celles qui démontrent un effet bénéfique de la consommation d'une petite quantité d'alcool fort. Même si sa consommation régulière et modérée est bénéfique à  la santé, l'alcool a comme gros défaut qu'à  haute dose, il agit comme une drogue dure avec son cortège d'accoutumance, de dépendance, de cirrhose du foie, de cancers, en étant responsable d'un nombre de décès considérable, à  vrai dire, en compagnie du tabac, sans doute d'une majorité des décès prématurés. Et cela est tout autant vrai pour le vin que pour toute autre boisson alcoolisée. Je ne me prononcerai pas sur l'utilité de la loi Evin, mais donner un traitement préférentiel au vin revient à  dire que le "gros rouge qui tache", c'est meilleur qu'une bonne bière d'abbaye ou qu'un grand whisky de malt. Je suis pourtant certain qu'en France, il y a plus de décès liés à  la consommation de vin "bas de gamme" que de bière ou d'alcool fort de "haut de gamme". Si on veut rester logique, il faut donc également retirer la bière (qui fait partie intégrante de la culture belge) et le whisky (qui fait partie intégrante de la culture écossaise) des lois qui tentent de limiter la consommation excessive d'alcool. On n'en sortira pas...

"ce ne sont pas les gens qui viennent de boire de grands vins dans une grande maison qui sont à  l'origine de la majorité des accidents dus à  l'alcool..."

Bien sûr, mais la raison principale n'est pas la bonne à  mon avis. La vraie raison est sans doute que la consommation qu'une grande bouteille de vin au restaurant coûte bien plus cher que la consommation d'une bière dans une boite de nuit, vous ne croyez pas ? Si les jeunes pouvaient boire du Château Margaux à  10 € le litre en boîte nuit, ils se saouleraient au Château Margaux et auraient de tout aussi beaux accidents, classés Grand Cru.

Luc
29 Fév 2004 14:15 #6

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Un très bel article

"Est-il vrai qu'en dégustation, alors qu'on crache, on a néanmoins un taux illégal, alors même que si on fait une analyse de sang (qu'on ne peut exiger ? Pourquoi ?) le taux serait légal ?"

En fait, c'est faux, sauf si vous faites un test respiratoire alors que vous venez de déguster un vin. Le test respiratoire est censé mesurer la quantité d'alcool qui se trouve dans l'air expiré par vos poumons, quantité qui est exactement proportionnelle à  celle qui se trouve dans votre sang. Mais s'il reste un peu d'alcool qui tapisse votre muqueuse buccale, cela va artificiellement faire monter le taux dans l'air expiré. Il suffit de se rincer la bouche à  l'eau après une dégustation et le tour est joué.

Cordialement,

Luc
29 Fév 2004 14:21 #7

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Je pose la question car j'ai lu quelque part par un pro du métier que justement, si le taux par éthylomètre était supérieur à  0,5 suite à  des dégustations, en cas de prise de sang, le taux dans le sang restait légal.

Pour l'intervention précédente, bien évidemment que je ne défends pas un traitement spécial pour le vin : il faudrait être stupide au dernier degré pour demander cela. Je voulais simplement constater que dans les nivellements par le bas, on aboutit de plus en plus à  des lois qui, quelque soit le sens où on les prend, réduisent une certaine conception de la liberté.
Allons plus loin : pourquoi ne pas réduire la circulation automobile, réputée donc dangeureuse, seulement à  ceux qui auront une permission signée, suite à  une requête argumentée et autorisée par la loi ?
Regardez le dessin de Voutch dans le Point de cette semaine : plus qu'édifiant.
Comme on passe de plus en plus pour des irresponsables, à  la loi de mettre plus de garde-fous, plus de contraintes, plus de "principes de précaution".
Vous me permettez d'accepter cela mais aussi de le déplorer vigoureusement, ou dois-je rester politiquement correct et me taire ?
29 Fév 2004 19:25 #8

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Un très bel article

"Pour l'intervention précédente, bien évidemment que je ne défends pas un traitement spécial pour le vin : il faudrait être stupide au dernier degré pour demander cela."

C'est pourtant ce que beaucoup d'amateurs et de professionnels de la filière demandent...

pourquoi ne pas réduire la circulation automobile, réputée donc dangereuse, seulement à  ceux qui auront une permission signée, suite à  une requête argumentée et autorisée par la loi ?

Euh, je pense que cela se fait depuis longtemps, cela s'appelle le permis de conduire...(aaa)

Vous me permettez d'accepter cela mais aussi de le déplorer vigoureusement, ou dois-je rester politiquement correct et me taire ?

Bien sûr que non que vous ne devez pas vous taire, ni rester politiquement correct. Nous sommes ici pour discuter et argumenter contradictoirement. C'est ce qui fait avancer les choses.

Cordialement,

Luc
29 Fév 2004 19:39 #9

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Un très bel article

Je précise d'emblée que je ne veux pas nier l'indicence démontrée de la consommation d'alcool sur les accidents de la route.

Cela dit, je m'interroge sur cette croisade contre l'alcool au volant. L'alcool au volant est devenu un bouc émissaire facile et souvent un argument électoraliste.

Je suis persuadé que si l'on faisait des études sur la consommation de médicaments et de drogues, le stress, l'utilisation des appareil hifi et des autres gadgets électroniques (GPS, écrans divers, cartes, téléphones portables), l'âge, l'état de santé voire le quotient intellectuel de conducteurs et son influence sur les taux d'accidents de la route, on trouverait des corrélations comparables ou presque à  celles de l'alcool.

L'alcool est mesurable, les contrôles sont visibles, systématiques et apparemment efficaces. Sont-ils aussi intensifs en matière de consommation de stupéfiants, légaux ou illégaux ?

Il est facile de faire croire qu'il n'y aura plus d'accidents de la route si les gens ne consomment plus d'alcool. Dans une culture qui refoule la mort, ce genre d'argument est toujours très porteur. En revanche, cette même culture vénère l'automobile et la vitesse et il n'est pas interdit d'inciter, par la pub ou d'autres moyens, à  rouler vite, voire très vite, sur des véhicules d'une puissance souvent surdimensionnée. Cela semble déranger beaucoup moins le ministre de l'Intérieur (et probablement encore moins celui des Finances (aaa) ), qui n'a probablement encore pas commandé d'étude sur la question.

A quand le retour de la prohibition ?

Enfin, pour revenir à  l'article, je dois dire que je ne suis pas vraiment d'accord avec les arguments de Saverot, dont la plupart me paraissent intenables.

Yves Zermatten

Yves Zermatten
29 Fév 2004 23:47 #10

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Réponse de paski55 sur le sujet Re: Un très bel article

Yves,
D'accord avec ton point de vue. Tu as juste oublié un point important. Quant est-il des fumeurs au volant ? Il y a là  aussi certainement beaucoup à  dire et en matière de prévention, énormément à  faire....

Il est clair aussi que quelquefois, en fin de soirée, j'ai pris le volant avec une insouciance qui, le matin, m'est apparue comme étant complètement irresponsable....

Pascal


Santé - Pascal
01 Mar 2004 08:56 #11

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Réponse de jeanclaude sur le sujet Re: Un très bel article

Quant est-il des fumeurs au volant ?

Oui Pascal, et puis qu'en est-il des passagers qui vous parlent et vont vous distraire, qu'en est-il des auto-radios qui par la musique qu'ils diffusent endorment vos réflexes, qu'en est-il des pensées qui vous occupent et peuvent détourner votre attention, qu'en est-il des.....

Je pense que je ne vais pas tarder à  vendre ma voiture car pour moi conduire est encore un plaisir mais j'ai peur qu'à  force de chercher notre "bien être" on ne bride notre envie. Mais ça, c'est un autre débat.
01 Mar 2004 10:26 #12

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Réponse de JérômeM sur le sujet Re: Un très bel article

La célèbrissime D2 est sur le point de redevenir libre ! (aaa)

Je suis d'accord avec les arguments d'Yves et de Paski. L'inattention d'un conducteur (en ville aux heures de pointes) est plutôt due au téléphone mobile. Mais là , on ne touche pas, ou très peu.

Légère provoq: je préfère un très bon conduxteur à  1 °/.. prudent qu'un mauvais à  0 °/..; il y a moins de risque.

D'autre part, si les grands crus se vendent moins bien au restaurant, ils pourraient essayer de diminuer les prix, parce certains établissements, ils ne se gênent pas.

JérômeM

Cordialement
JérômeM
01 Mar 2004 12:25 #13

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Légère provoq: je préfère un très bon conduxteur à  1 °/.. prudent qu'un mauvais à  0 °/..; il y a moins de risque.

Oui, mais que dire alors des mauvais conducteurs à  +1°/00 ?!

Pour le prix des GC au restaurant, je suis d'accord. Je connais un Restaurateur près de chez moi qui a décidé de déroger à  la sacro sainte règle du coefficient x3 omniprésent dans la restauration. Il module les prix de manière intelligente et de cette façon, de nombreuses belles bouteilles restent accessibles au dîneur lambda. Par exemble, j'ai bu chez lui un Sociando-Mallet 97 à  80 CHF (env. 50 EUR), Haut-Bailly 90 à  110 CHF (env. 70 EUR) et dernièrement Léoville-las-Cases 94 à  180 CHF (env. 115 EUR). Au moins, ça a le mérite de rester relativement abordable. Par exemple, pour une table de 6, on ne sent pas trop la pilule passer..

Lorsque je lui ai demandé avec qui il compensait sa marge inférieure, il m'a répondu qu'en final, il s'y retrouvait. Comme son volume de vente est supérieur dans des bouteilles au standing élevé, son fournisseur lui accorde des prix plus intéressants sur les belles bouteilles, tout en lui réservant une certaine priorité pour l'accès à  des flacons intéressants. D'autre part, son stock n'est pas immobilisé pour des années, ce qui rentre en ligne de compte dans le prix de vente. Et puis, c'est un amoureux des vins, donc c'est compréhensible!

Mais ceci nous éloigne du débat initial, n'est-ce pas?

Alain
01 Mar 2004 13:30 #14

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Réponse de Hurson sur le sujet Re: Un très bel article

C'est la deuxième fois que Monsieur Saverot nous gratifie d'un article pour defendre sa passion mais aussi son gagne-pain, le grand vin. Se retranchant derrière des arguments qui cèdent à  l'amalgame, il se voit déjà  en sauveur du monde viti-vinicole français et je n'ai pas envie du tout de cautionner cela.
Si on interdit les publicités du vin, ce n'est pas le producteur qui va crever le premier, c'est la RVF, assoiffée la où ca fait le plus mal : les finances. La verité est toute crue, sans vin, point de salaire. Et M. Saverot de défendre pêle-mêle le grand vin et le petit producteur, l'art de vivre à  la Française et le vin au volant. Ah qu'il ètait meilleur l'ancien temps quand le Français avec sa baguette,son camembert et sa bouteille (de piquette, entre nous) vivait au mieux 50 ans!
Non, sérieusement, qui peut défendre le vin au volant? Je ne parle pas politiquement correct. Je parle de votre cousin qui se tue contre un platane après une soirée bien arrosée et le pire c'est qu'il ne conduisait pas, c'était son copain encore plus imbibé. Dans la série des archaà¯smes nationaux, en France, on est champion pour promulguer des lois qu'on ne respecte pas autant pour l'alcoolémie que pour le financement de partis politiques.
Je ne parle pas non plus de politiquement correct quand on sait que l'alcoolisme tue (lentement parfois), et c'est vrai que c'est dans les familles les plus fragiles que l'on retrouve le plus de gens qui en soufrent.

Mais je ne crois pas que M. Denis Saverot défend ces gens-la. Ce n'est pas non plus le gentil producteur du Languedoc avec ses deux hectares sans prétention qui fait fait bon an mal an sa bouteille à  3 euros, qu'il défend. Sa cause est bien plus noble, c'est le Grand Vin, celui que les élites dépensent sans compter (et qui même avec taux de taxes plus élevé se vendrait), celui qui rapporte tant à  son journal et dont les producteurs ne se comptent pas par millions. Mais tout à  sa démonstration aux forts relents de vinaigre, il sait bien qu'on ne gagne pas une guerre politique sans faire croire aux plus petits qu'on les defend aussi et tant qu'a prendre la tête de la croisade, autant le faire à  la tête de la plus grande armée.
Ne me comptez pas dans cette bataille. Et si le Grand Vin ne peut plus faire de pub, je le paierai moins cher, dussé-je en boire un peu moins pour satisfaire aux appétit de règlementation de la méchante Administration.

Cordialement

Titus
01 Mar 2004 23:16 #15

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

'Regardez le dessin de Voutch dans le Point de cette semaine : plus qu'édifiant.
Comme on passe de plus en plus pour des irresponsables, à  la loi de mettre plus de garde-fous, plus de contraintes, plus de "principes de précaution".
Vous me permettez d'accepter cela mais aussi de le déplorer vigoureusement, ou dois-je rester politiquement correct et me taire ?'

François Mauss

Je voudrais juste dire ceci :

Je suis d'accord sur le principe avec F.Mauss , d'accord sur pas mal de sujet mais là  , en l'occurence, sur le sujet qui nous intéresse, il faut quand même objectivement constaté que cela fait des décennies que l'on a laissé la chance au Français de se montrer responsables, que faut-il faire ? Leur laisser encore 20 ans et 200.000 morts sur les routes pour dire Stop!
A partir de là  et sur un sujet aussi grave, il doit y avoir des lois qui disent stop et il faut que ceux qui pensent bien boire sachent accepter les effets ' pervers ' de ces lois.

On en est là  et c'est bien la faute à  une grande majorité des Français.

Jmm
01 Mar 2004 23:37 #16

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Mr Hurson :

Dieu sait que si quelqu'un pourrait en vouloir actuellement à  Mr Saverot, c'est bien moi.
Je ne peux cependant laisser passer ce populisme douteux qui, volontairement ou non, dénature complètement ce que dit l'auteur. Je n'ai lu nulle part qu'on souhaite l'abrogation du 0,5. Mise à  part le couplet un peu bucolique qu'on trouverait plus facilement chez Gabriel Chevalier, ce qu'il dit n'est pas issu de la plume d'un employé du MEDEF, mais issu de la plume de quelqu'un qui défend - et c'est bien pour cela qu'il est payé - une cause dont il a parfaitement le droit d'estimer qu'elle est valable.
J'ai lu moi, dans le Saverot, qu'il souhaite des possibilités d'éducation sur le vin dans les médias.
J'ai lu moi, dans le Saverot, qu'il souhaite un traitement différent entre le vin et les drogues dures.
Etc…
S'il vous plait, arrêtez de systématiser les grands vins d'où suinte chez vous une haine qui n'est pas de mise, contre les"petits" vins de gens qui ploient sous la coupe de gros et véreux capitalistes. Il y a les bons et les pas bons. Point.
02 Mar 2004 02:42 #17

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Réponse de Hurson sur le sujet Re: Un très bel article

M Mauss,
je n'ai aucune haine contre les grands vins, au contraire. Je me doutai de votre réponse malheureusement et il me faut préciser ma pensée.
Je ne fais pas preuve de populisme, je le dénonce dans des articles fumeux. Et je rappelle que dans le précédent éditorial de M. Saverot, celui-ci agitait le chiffon rouge du vote FN, le même qui a permis aux restaurateurs d'obtenir de nombreux avantages. Alors je vous demande de me dire qui fait du lobbying populiste et limite poujadiste?
Ne vous méprenez pas. Je suis d'accord sur le fond avec vous, mais je suis persuadé que vous vous trompez de porte-drapeau.

Je consomme et ACHETE des grands vins. Je les paye parfois (très) cher, c'est le prix de la qualité, du marketing et du travail de la vigne. J'accèpte cette règle du jeu volontiers et je m'y plie.
Je sais également qu'une bonne partie des producteurs de vin disparaitra dans les prochaines années, c'est un problème grave qui touchera d'abord les petites exploitations parce que ce sont les plus fragiles dans le contexte économique du fait de la surproduction et des coûts fixes de production (et pas seulement a cause de la loi sur l'alcoolémie). Ces petites exploitations sont souvent aussi celles qui ne produisent pas le meilleur vin et doivent se résoudre a le vendre en vrac et c'est aussi pour cela qu'elles disparaitront, faute d'acheteurs.
J'étais abonné a la RVF et je la lis toujours parfois. Je l'apprécie même si elle n'est pas parfaite, j'y trouve quantité d'articles très intéressants. Et je n'ai rien contre M. Saverot personnellement, il ne m'a rien fait, mais je ne peux, encore une fois laisser passer un message qui mélange tout et réducteur.
Enfin, à  titre personnel, je trouve inique l'interdiction de la publicité des vins de Bourgogne. C'est à  mon sens de la censure mal placée mais de grâce, ne mélangeons pas tout. Il est trop facile de stigmatiser l'opinion sur ce micro-évènement regrettable pour capitaliser a moindres frais sur les difficultés réelles du monde agricole.

Bien cordialement

Titus
02 Mar 2004 10:42 #18

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Dont acte.

Merci
02 Mar 2004 11:41 #19

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Titus, je trouve personnellement que tu manies l'amalgame encore mieux que Denis Saverot dans ton premier message, en particulier avec ton exemple (dramatique donc « incontestable » ?) du cousin qui finit contre un platane après une soirée bien arrosée...

L'alcoolisme est une donnée « normale » dans une société imparfaite comme l'est la société française (et toutes les autres). Vouloir éradiquer l'alcoolisme, c'est comme vouloir éradiquer la drogue (cf.la politique américaine en la matière) ou même comme vouloir éradiquer le suicide. C'est une imposture, une fumisterie, un leurre qu'on ne dénoncera assez jamais. Vouloir éradiquer l'alcoolisme, c'est se focaliser sur ce qui n'est qu'un résultat… pour, le plus souvent, mieux ignorer ses causes. C'est toute la duplicité du gouvernement français actuel, qui se focalise sur la répression à  tout va en omettant de se demander pourquoi certaines personnes en viennent à  se détruire avec le tabac ou l'alcool, qui se focalise sur la répression à  tout va pour, finalement, mieux masquer les problèmes essentiels de nos sociétés (injustice, désenchantement, etc.) et l'incapacité qu'on a de les résoudre.

Il ne faut donc pas se tromper d'objectif : ce qu'on peut vouloir, c'est limiter l'alcoolisme, parmi d'autres objectifs de société, pas l'éliminer à  tout prix et selon un principe qui voudrait que tous les coups sont permis car « le copain de mon cousin s'est écrasé contre un platane, ça peut plus durer ». Dès lors, la question essentielle est : jusqu'où peut-on et doit-on aller pour limiter l'alcoolisme ? Jusqu'où les bénéfices de ce qu'on fera pour lutter contre ce phénomène seront plus importants que les coûts (pour la société) ? Dans le cas de la cigarette, c'est clair, on peut aller très loin à  partir du moment où on postule que l'intérêt du collectif prime sur la liberté individuelle : en clair, la quasi-prohibition actuelle de la cigarette prive peu de personnes de leur emploi, elle « délivre » des millions de personnes de cette drogue et le bénéfice financier peut s'avérer faramineux à  terme, en termes de santé publique notamment. Dans le cas du vin, le problème est beaucoup plus complexe…

Il y a d'abord la question de la liberté individuelle, qui se pose dans les mêmes termes que pour la cigarette : jusqu'où est-on prêt à  aller dans la restriction de la liberté individuelle pour lutter contre l'alcoolisme ? Puis il y a la question de l'identité culturelle, qui me semble beaucoup plus cruciale que dans le cas de la cigarette : jusqu'où est-on prêt à  aller dans la remise en cause de la culture française du vin pour lutter contre l'alcoolisme ? C'est un fait que le vin est une partie intégrante et fondamentale de notre culture. Enfin, il y a la question de l'efficacité elle-même, qu'on considère trop souvent de manière biaisée. Cette politique répressive du gouvernement français, est-ce qu'on a vraiment à  y gagner ? Il y a une chose que certains peuvent déplorer, mais qu'on ne peut certainement pas ignorer : l'industrie du vin, en France, c'est autre chose que l'industrie de la cigarette… Si on va trop loin dans la lutte contre l'alcoolisme, on risque de priver des dizaines de milliers de producteurs supplémentaires de leur emploi, d'où drames humains et problèmes sociaux en pagaille, avec augmentation afférente du marasme général et des dépenses dans de nombreux domaines (santé publique, assurances chômage, sécurité, etc.)... voir, à  l'extrême, augmentation de l'alcoolisme. Je n'affirme rien ici, j'essaie juste de montrer que tout cela est bien plus complexe qu'il n'y paraît et qu'il faut y réfléchir à  deux fois avant de prendre des mesures qui, pour reprendre une expression de Raffarin, « tombent sous le coup du bon sens ». Où est le bon sens ? Où est réellement le bénéfice pour la société ? C'était le but principal de mon message : montrer qu'il ne suffit pas de porter des jugements moraux pour avoir LA solution. Tout n'est pas si simple, d'un côté comme de l'autre. En cela, la politique du gouvernement français (qui est une variante élaborée et électoraliste du faux argument « mon cousin sur un platane ») est consternante, tout comme l'est celle du lobby vigneron, avec sa conception figée et peut-être anachronique de la culture française du vin (on objectera cependant que le lobby n'est pas censé représenter l'intérêt général, lui).

Quant à  mon opinion, qui n'est qu'une opinion et qui vaut ce qu'elle vaut, c'est à  dire pas grand chose tant je n'ai aucune réponse aux questions concrètes que j'ai avancées, la voici : je préfère supporter les désagréments « vivables » d'une société comme la notre (qui compte une faible proportion d'alcooliques) à  ceux « étouffants » de la société qu'on me propose (qui compterait une infime minorité d'alcooliques). Je suis plus attaché, dans ce cas, à  la liberté individuelle et à  la défense d'un certain esprit français qu'aux gains hypothétiques que m'apporterait le renforcement brutal de la répression tel qu'il se dessine. Essayer d'aménager l'équilibre actuel, oui sans aucun doute, crier au scandale à  chaque fois qu'un chauffard tue quelqu'un, non.

Un peu de provoc pour finir : un chauffard qui tue une famille, je trouve cela dramatique, mais il y des choses qui me révoltent beaucoup plus dans la société où je vis. S'il faut employer des amalgames douteux et des vécus individuels, je dirais que Verdun, c'est 800000 innocents qui ont été envoyées à  la mort comme des chiens, pour rien, en trois mois et en conscience de cause, et, que je sache, aucun général n'est mort au combat ou n'a fini en prison. L'injustice n'est pas toujours là  où Sarkozy tend le doigt.

Cordialement,
Horacio
02 Mar 2004 14:01 #20

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Réponse de DidierD sur le sujet Re: Un très bel article

Arrêter de boire est dangereux

Les personnes qui arrêtent de boire de un à  deux verres de boissons alcoolisées par jour, courent 29% de plus de risques de mourir d'une maladie cardiovasculaire que les buveurs modérés qui continuent, selon deux enquêtes danoises publiées cette semaine dans le dernier numéro de la revue internationale Epidemiology.

Le Soir - Fil Info - 02/03 16h22
02 Mar 2004 16:38 #21

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Réponse de Hurson sur le sujet Re: Un très bel article

Horacio,

je veux bien admettre l'image douteuse du platane (un homme politique avait d'ailleurs parlé de l'éradiquer à  une époque, ce pauvre platane parce que c'était lui le meurtrier (bbb)) et je ne veux pas me placer sur le terrain de la polémique politique électoraliste. Je la retire donc volontiers. En revanche je pense que ton argumentation n'est pas très juste même si tu défends la liberté qu'on se doit de préserver.

Pour rappel lors de la dernière augmentation du prix des cigarettes, j'ai entendu parler de dizaines de milliers d'emplois. Les losanges sont descendu dans la rue pour défendre leur gagne-pain. Je tiens aussi à  rappeler que notre agriculture comporte un volet tabac et qu'une cigarette n'est pas forcément américaine contrairement à  ce qui semble énoncé. Et pourtant, l'opinion publique s'est retrouvée sous la triple pression des prix qui augmentent, de la culpabilisation du fumeur et des impôts qu'on remontera pour préserver ces emplois, ce qui risque d'arriver pour le vin. Donc ce que tu mets en évidence ici, c'est que pour toi la cigarette compte moins que le vin en France. C'est peut-être vrai, je pense que c'est peut-être une question culturelle qui mérite le débat.

Je ne veux pas trop polémiquer sur les ravages de l'alcoolisme mais à  chaque fois que je discute du sujet avec des acteurs de santé publique, j'entend dire qu'on sous-estime considérablement le problème (et ce, notamment pour protéger notre "exception culturelle"). Ce n'est pas quantité négligeable dans notre société, d'après ce que je comprends mais peut-être disposes-tu de chiffres que je ne connais pas. Et je ne sais pas si cette alcoolisme est le fait d'une éducation déficiente, la conséquence d'une dépression, un cercle vicieux ou les trois à  la fois et peut être faut il également nuancer sur le terme d'alcoolisme. Mais j'aime bien ton argument de limiter l'alcoolisme et ne pas l'erradiquer à  tout prix. J'en tombe volontiers d'accord.

Ce que je souhaite c'est qu'on discute sur ce forum de sujets touchant au vin sans mélanger systématiquement tous les sujets au nom d'une complexité obscure, à  moins que je me trompe dans mon assurance qu'ils ne sont pas inextricablement liés.
-parlons d'éducation du vin.
-parlons de sécurité routière.
-parlons d'alcoolisme.
-parlons des taxes sur le vin.

P.S. On évite effectivement Verdun c'est trop vieux pour moi, je ne me souviens pas.
(aaa).

Titus
02 Mar 2004 17:40 #22

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Message edité (12-08-2004 20:08)
02 Mar 2004 18:08 #23

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Un très bel article

Du jus de raisin...(bbb)
02 Mar 2004 18:23 #24

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Réponse de Olif sur le sujet Re: Un très bel article

Pour résumer une situation plutôt complexe, je dirais que notre société actuelle est victime de ses excès et que malheureusement, tout le monde va en pâtir!
Cette société aseptisée qu'on nous prépare pour cause de "mise aux normes", "mondialisation", de politique de prévention, etc., ne m'enchante guère mais c'est surtout nos enfants que je plains !

Concernant le discours sur le tabac et l'alcool, je n'aime pas non plus l'hypocrisie des gouvernants qui sous couvert de santé publique remplissent allégrement les poches de l'Etat et très certainement pas que de l'Etat!
On englobe dans cette notion d'alcoolisme tous ceux qui consomment de l'alcool et ça me gêne parce qu'en fait, ce n'est pas tout à  fait ça, si je me remémore bien mes cours de fac (Thierry Debaisieux sera certainement là  pour corriger!). L'alcoolisme chronique est un état pathologique aux confins de la gastro-entérologie et de la psychiatrie qui se traduit par des troubles neurologiques, des pathologies hépato-digestives et une dépendance vis à  vis de l'alcool, avec entre autres des tremblements à  jeûn que quasiment seul le petit verre de blanc peut faire cesser tant que l'alcoologue ne s'en mêle pas! (bbb) Entre la consommation excessive d'alcool (de façon chronique) et l'alcoolisme chronique, la frontière est ténue mais dans le premier cas, c'est encore réversible.

Le problème de l'accidentologie est totalement différent en ce sens qu'il est la conséquence de comportements déshinibiteurs ponctuels dans un contexte souvent festif. Cela existe depuis bien longtemps mais les proportions s'amplifient. Est-ce que les jeunes boivent plus et plus souvent? Pas seulement, je pense surtout que cette grande augmentation est due en partie à  la libéralisation des moeurs et à  l'inflation du parc automobile. Des voitures qui si elles sont plus sûres, vont aussi plus vite et qu'on les laisse fréquemment aux mains de constructeurs inexpérimentés et de surcroît bourrés! Des voitures qui sont à  l'origine d'une pollution grandissante, sclérosant les centres de villes. S'attaque-t'on pour autant au lobby automobile? Le gouvernement n'est pas prêt d'oser, trop d'intérêts économiques sont en jeu et les patrons des grandes marques sont trop puissants! Le petit vigneron est une proie plus facile! Et s'il est clair que certains vont disparaître prochainement, ils devraient anticiper leur reconversion sans pour autant se rendre sans manifester leur désarroi!

Olif
02 Mar 2004 18:30 #25

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Réponse de ptitphilou sur le sujet Re: Un très bel article

Jean-Michel,

l'alcool (en majorité l'éthanol) est volatil (moins que l'acide acétique certes, mais plus que la plupart des espèces constituantes, en particulier l'eau) : ce qui permet de créer le "nez" du vin. S'il n'y en a plus, le nez nous semblera beaucoup plus éteint.

D'autre part, la fermentation alcoolique, qui transforme les sucres en alcool, est une réaction chimique fort complexe et de nombreuses autres espèces chimiques sont produites lors de cette étape de la vinification. Les molécules produites (à  l'instar du glycérol et autres alcools plus complexes) participent à  la complexité du vin. C'est ce qui fait que je préfère le vin au jus de raisin (bbb)

Cordialement.

Message edité (02-03-2004 18:43)
02 Mar 2004 18:39 #26

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Titus, je suis prêt à  te rejoindre sur tous les points que tu soulèves et toutes les questions que tu te poses. Je n'ai pas de données à  te fournir, et l'avis que j'ai énoncé à  la fin de mon intervention est profondément subjectif (on est dans l'opinion "à  l'aveugle", pour faire un parallèle avec les dégustations à  l'aveugle). Certes, je pense fortement qu'une industrie comme la cigarette emploie au final beaucoup moins de personnes que l'industrie du vin (indépendamment du pays de fabrication), mais je me trompe peut-être. Ce que je souhaite simplement, c'est que les politiques se posent justement toutes ces questions plutôt que de se placer uniquement sur le terrain de la morale et de la culpabilisation a priori. D'une manière générale, je souhaite qu'on se pose des questions avant d'apporter les réponses...

Olif, merci pour tes riches explications sur l'alcoolisme, il est toujours intéressant d'avoir l'avis de médecins dans ce genre de discussions (bbb). Je suis complètement d'accord avec toi sur la question des excès actuels de nos sociétés et de leurs conséquences. Je pense notamment qu'une véritable politique de promotion des transports propres et des transports en commun contribuerait à  résoudre de nombreux problèmes... y compris peut-être celui que pose l'alcoolisme (du moins en partie) . D'une manière générale, la surconsommation d'alcool est-elle un problème en tant que telle ou est-elle un problème parce que notre société repose toute entière sur la bagnole, renferme elle-même une grande violence, accepte un certain niveau d'inégalités, etc? Je penche volontiers pour la deuxième solution. Après tout, on a la société qu'on mérite... Et, comme toi, je ne sais pas s'il est très juste de faire porter le chapeau aux vignerons.

Merci pour cette riche discussion.
02 Mar 2004 20:16 #27

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Message edité (12-08-2004 20:08)
03 Mar 2004 09:21 #28

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Un très bel article

Olif,
quand le gouvernement remplit les poches de l'Etat avec l'argent des cigarettes, ce ne sont jamais que tes poches, les miennes, les nôtres.
philippe
03 Mar 2004 09:25 #29

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Réponse de Martin sur le sujet Re: Un très bel article

Sans parler politique et sans cautionner la répression, je trouve que certains de ces "dérives" politiciennes sont parfois, pour nous citoyens, des maux nécessaires. Je n'ai que 28 ans (obtention du permis à  23 ans) et pourtant j'ai constaté à  quel point les français ont fait des progrès sur la route (même s'ils continuent obstinément à  rouler à  droite (aaa)) depuis l'arrivée de Mr Sarkozy ! Le français devient discipliné ! Il double moins par la droite, ne roule plus à  80 en ville ni à  170 sur autoroute ... Les conséquences sont bonnes : moins d'acidents, moins de morts et les mentalités et habitudes changent peu à  peu. Que du positif donc ! Il est vrai que je trouve dommage qu'il faille une politique de tolérance presque zéro pour obtenir des résultats. Ce n'est pas une prise de conscience collective qui en est le moteur mais la peur du gendarme. Mais bon ...

Je suis égaleemnt heureux de constater qu'il y a un vrai changement de mentalité pour ce qui est du "boire ou conduire". Dans mon entourage on a pas l'habitude de rouler bourrés mais depuis quelque temps j'ai constaté que tout le monde fait très attention, compte ses verres ou prend des dispositions. Quand c'est possible on propose même aux amis de rester couché s'il faut! Dans le contexte actuel c'est préférable si on ne veut pas troquer son papier rose pour une carte orange (bbb) ! Encore une fois c'est regrettable que pour beaucoup ces efforts soient produits non par crainte de l'arbre qui pourrait nous tuer mais par peur du képi caché derrière !

Mr Saverot défend sa cause et il faut que des gens comme lui s'expriment sinon qui le ferait ?! Même remarque pour les manifestions de vignerons à  Châlon qui partagent leur colère ... Même, on est bien d'accord, on est loin de faire le tour du problème. Ce que je trouve effectivement inadmissible c'est que bientôt boire du vin sera presque un acte honteux pour lequel on devrait éprouver un sentiment de culpabilité. Promouvoir les aspects positifs du vin, respecter son rôle historique, faire admirer sa part dans notre culture, se réjouir de ses vertus pharmaceutiques ... voilà  des démarches qui s'assimileraient à  de l'éducation de masse et qui augmenteraient l'intérêt pour le vin sans forcément sa (mauvaise) consommation. Je ne vois pas ce qu'il a de positif à  interdire à  la télé des programmes éducatifs sur le vin, interdire des campagnes de pub trop poétiques, pire projetter de coller sur chaque flacon une contre étiquette marquée "POISON" dessus ...

Sur ce ma pause repas est terminé (ccc)

Merci à  tous pour ces intéressentes discussions !

Martin
04 Mar 2004 14:22 #30

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Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck