Domaine des Rutissons - IGP Isère - Persan - 2019
Bouteille achetée 18€ au domaine en décembre 2020.
C'était l'époque du couvre-feu que j'ai dépassé ce soir-là après une visite/dégustation très intéressante dans ce domaine en pleine progression.
Ce vin était le plus concentré de la série, alors j'ouvre aujourd'hui ma première bouteille après presque 3 ans de cave.
100% persan (of course), ce sont des vignes de 5 ans à l'époque
L'étiquette est vraiment sympa, non?
La couleur est grenat, jeune à frange étroite.
Le 1°nez est moyennement intense et évoque des baies sauvages, prunelle, myrte, de manière riche ; il y a une nuance végétale qui ramène vers le buisson sauvage.
L'agitation est bien plus intense et concentrée, toujours des baies sauvages mais aussi du bois (du bois aromatique mais aussi des arômes d'élevage), du zan.
La bouche est épaisse et riche, plutôt équilibrée en attaque, avec du gras et de la matière mais surtout une acidité nette qui ressort subitement sur la fin. Les arômes suivent la même progression : une impression mûre et confite en milieu de bouche puis une finale sur des baies acidulées. Il y a un manque de sucrosité mais, du coup, c'est rafraîchissant.
C'est une impression originale, même si les arômes restent simples et un peu rustiques. Les tanins se sentent mais semblent assez fins au départ.
En mangeant, sa simplicité ressort, on dirait que c'est plutôt un vin pour de la viande froide.
Mais alors, voilà t-y pas qu'on assiste à une évolution des plus intéressantes les jours suivants.
D'abord, à J+1, on voit que l'élevage se renforce et que le vin s'est plutôt raidi, avec en même temps l'aromatique très spéciale du cépage qui s'affirme avec un fruit plus cuit, sans le côté végétal.
A J+2 et J+3, contre toute attente, le boisé se fond et le vin est plus moelleux, toujours avec cette aromatique de baies sauvages compotées, épicées et une impression "sanguine". On garde quand-même une touche tannique sèche en fin de bouche, signe que l'élevage est un peu trop appuyé, malgré tout.
Mais je pense qu'il y a des bonnes raisons de penser que tout ça va pouvoir s'affiner avec le temps, même si, encore une fois, il y a peut-être un peu trop d'extraction et d'élevage au départ.
Je ne connais le persan qu'à travers les vin de Giachino qui sont vinifiés dans un tout autre style mais je retrouve tout à fait cette aromatique exotique. C'est un cépage qui mérite donc d'être connu.
Donc j'attendrai mes deux autres bouteilles avec confiance.
Patrice