Je n'ai pu résister plus longtemps, j'ai voulu regoûter à  ce que la RVF de novembre 2002 qualifie de "ce qu'il se fait de mieux dans le Jura actuellement", à  savoir la cuvée de Côtes du Jura "En Barberon", à  base de chardonnay ouillé, élaborée avec grand soin par Stéphane Tissot pour la première fois dans le millésime 2000, sans adjonction de soufre.

Le nez impressionne pour un blanc du Jura; il est puissant et raffiné, sur des notes de foin frais, de pain grillé et de beurre frais. En bouche, beaucoup de longueur et de profondeur, comme jamais je n'en avais trouvé auparavant dans un vin du Jura. La texture est soyeuse avec du gras qui prime sur l'acidité, le boisé est parfaitement intégré et maîtrisé. Une bouteille à  laisser encore mûrir lentement et longtemps.

Je ne sais pas si je suis objectif, mais franchement, j'ai été épaté. A l'aveugle, on n'est plus à  Pouilly-Fuissé, mais plutôt du côté de Puligny-Montrachet!

Un grand vin du Jura, un grand vin tout court!

Olif

Je viens de recevoir le nouveau tarif , et surprise, le Côte du Jura " En Barberon" ne s'y trouve pas !!
N'y en aurait il déjà  plus à  la propriété ?

Slts,
J-C Hubert

Effectivement, il ne figure plus sur le nouveau tarif. Je ne serais pas étonné qu'il soit épuisé. J'essaierai d'en savoir plus prochainement car je compte passer au domaine.

Cordialement,

Olif

J'adore le Puligny-Montrachet, quand j'ai la chance d'en goûter... Mais dire qu'à  l'aveugle, un vin du Jura ressemble à  un Puligny-Montachet n'est pas pour moi le meilleur des compliments... Je ne suis pas du tout la RVF dans le traitement qu'elle fait des vins du Jura (et de nombreux autres vins d'ailleurs). Je n'ai pas non plus goûté ce vin, malheureusement, mais apparemment, il illustre parfaitement cette tendance à  l'uniformisation qui caractérise certains vignerons de la région. Certes, c'est une uniformisation "vers le haut", mais il est malheureux que seuls les vignerons qui se lancent dans le ouillage accèdent à  une certaine reconnaissance de la part de la grande revue française des vins...

Horacio,

Comparer ce vin à  un Puligny-Montrachet avait juste pour but de le situer sur une échelle de valeur mais c'est effectivement un peu maladroit puisque les vignerons jurassiens se défendent justement de vouloir copier le modèle bourguignon. L'objectif de cette démarche est de mettre en valeur le vin à  travers son terroir et justement de sortir de l'uniformisation du goût qui pousse tous les vins blancs du Jura vers le goût de jaune. Ce n'est, à  mon avis, que de cette façon que les vins du Jura pourront accéder à  une reconnaissance nationale et sortir de l'ornière régionaliste.

En tant que franc-comtois pure souche, vivant dans le Doubs, j'ai l'occasion de goûter régulièrement les vins de ma région et je prends beaucoup de plaisir à  boire un vin non ouillé, chardonnay, savagnin ou assemblage, mais ces produits sont un peu formatés pour le palais jurassien; je pense sincérement qu'il y a moyen de produire d'autres vins sur les belles marnes argileuses des coteaux du Revermont, comme en témoigne ce superbe Côtes du Jura Les Varrons 2000 d'Alain Labet que j'ai bu hier soir, un vin qui peut rivaliser, en terme de qualité, avec un chardonnay provenant d'une autre région, la référence étant forcément la Bourgogne.

Dans l'article sur le savagnin dans tous ses états (cf plus bas dans le forum), j'ai pu constater que bon nombre de vignerons, dont d'ardents défenseurs de l'absence d'ouillage, se mettent à  produire des cuvées ouillées. Effet de mode? Peut-être! Mais les deux styles ont largement les moyens de cohabiter.

Cordialement,

Olif

Après Stéphane Tissot, je vois Alain Labet demain,et je suis assez impatient de savoir !

Si tu as aimé les vins de S. Tissot, tu ne devrais pas être déçu, Patrick! Toute sa gamme Fleur de Chardonnay est d'une homogénéité remarquable avec mise en avant du terroir.

Olif

Belle dégustation encore c'est vrai et j'ai enchaîné avec Geneletti à  L'Etoile...

Voilà  un sujet passionnant que le style des vins blancs du Jura!!!
Je suis prêt à  y participer, tant le débat est vif entre viticulteurs jurassiens...
A bientôt.

C'est avec grand plaisir que nous prendrons connaissance de votre sentiment, Monsieur de Laguiche, afin de cerner encore plus la question.
Vous trouverez d'autres discussions sur le sujet dans bon nombre de messages du forum Jura, notamment sous la rubrique Philippe Vandelle.

Et peut-être pourrez-vous nous en dire un peu plus sur votre conception du vin au Château d'Arlay.

Au plaisir de vous lire,

Olif

Est-il toujours en haut de l'échelle, le "meilleur du Jura", cet En Barberon blanc 2000, le premier vin sans soufre de S. Tissot à  être proposé à  la vente ?

Le premier nez, juste après l'ouverture, saute ...au nez, tellement il est intense et riche, puissant mais élégant en même temps, sur les herbes sèches, le foin coupé, légèrement beurré et grillé, puis qui évolue au fil du temps vers cette belle minéralité fumée et argileuse caractéristique des sols jurassiens. La bouche est un modèle du genre, avec ce qu'il faut de support acide pour éviter l'écueil de la lourdeur, et évidemment une grande longueur.

Je sais que je ne devrais pas faire ce genre de parallèle, mais il possède indéniablement un air de parenté avec un beau vin de Bourgogne, sur le plan qualitatif, tout en sachant garder sa spécificité et sa personnalité.

Noté:

Olif

Pourquoi parlé de ce fabuleux vin qui rensemblerai au meilleur Bourgogne alors que la tradition dans le Jura c'est le non ouillage, je ne critique pas Stéphane Tissot bien au contrère je trouve remarquable de convertir son vignoble en biodynamie, mais je peu vous assurez que bon nombre de personne du sud de la France aime le Jura ayant un nez typé. J'ai fait dégusté a mes collégues de classe de BTS viticulture oenologie d'Avignon les 3/4 ont addorés. A réfléchir.

Marc,

Le débat sur l'ouillage ou non des vins du Jura a déjà  largement été abordé sur LPV, et ne peut pas se résumer au fait que certains préfèrent les vins dit "typés" aux autres, que l'on assimilerait à  de pâles copies des blancs bourguignons.

La région a besoin de cette diversité, pour se faire connaître, rivaliser avec les meilleurs vins blancs du monde et s'ouvrir de nouveaux marchés et débouchés. Pour ne pas cantonner le Jura au bon petit vin typé pour la fondue au Comté!

La mise en valeur de certains terroirs hautement qualitatifs passe à  mon avis certainement par des vins moins marqués par un élevage oxydatif, élevage qui n'exclut pas complètement la minéralité chez ceux, plus nombreux qu'on le pense, qui travaillent la finesse.

Quant à  Stéphane Tissot, il fait toujours des cuvées oxydatives, mais je ne pense pas qu'il ait envie de faire marche arrière sur ses cuvées parcellaires ouillées! Moi non plus d'ailleurs!

Je te renvoie à  l'article sur la maintenant fameuse bataille de l'air . Il n'y a qu'à  cliquer dessus!

Olif

Merci pour l'article, tes arguments sont bons et je les respectes, mais ne croit tu pas que le fait de présenté des vins originaux qu'on ne retrouve pas ailleurs pourrait être un atout commercial, beaucoup de vin se rensemble et nous dans notre cher Jura on sort de l'ordinaire, les gens aiment ce qui change.
Ciao
Marc

"mais ne croit tu pas que le fait de présenté des vins originaux qu'on ne retrouve pas ailleurs pourrait être un atout commercial"

Sincèrement, je ne le crois pas, parce que cela cantonne le vin du Jura dans le rôle de petit vin "exotique", le vin des vacances à  la montagne, qu'on aime bien boire sur place à  la neige, et que l'on ne trouve pas si bon une fois rentré chez soi! Il y a largement de la place pour les différents styles de vins, oxydatifs ou pas, et chaque style ne peut que bénéficier de l'aura acquise par l'autre!

Olif

Personnellement, je partage le point de vue d'OLIF peu m'importe si le vin est élevé sous régime oxidatif ou pas; mono cépage ou assemblé du moment que le produit soit bien fait, plaisant, agréable que le vigneron soit respectueux de sa terre et des clients . Le vin c'est comme les femmes (bbb)blondes, brunes, noires ou asiatiques du moment que le plaisir est à  la hauteur de l'attente et bien OK. Pas de racisme mal plaçé et je sais de quoi je parle Francais vivant en Suisse avec une amie Espagno-Suisse ( Vive l' EUROPE ) revenons- en au vin car tout est très subjectif !
Deux exemples pratiques :
Il y a deux jours je voulais me faire plaisir et faire déguster une grande bouteille à  des proches, passage dans la cave un SPERSS de GAJA en 1993 mais je me suis dit que ça allait faire tout much pour commencer ils ne sont pas mordus de la chose comme je le suis alors une bouteille facile pour commencer un S.H.L rge 1996. J'ai décanté le SPERSS est il a attendu pendant que l'on buvait le S.H.L belle bouteille presque trop standarisée à  mon gout puis vient le tour du SPERSS quelle Déception avec un grand D comme je le pensais les Piémontais c'est comme les Bourgognes les bons les bonnes années car sinon le choix devient beaucoup plus complexes et irréguliers.
L'autre exemple il y a deux semaines de passage chez mes parents dans le Jura ma Mère me dit je fais ce soir des " crapés de pommes de terre " direction la cave et j'en remonte avec une cuvée St Paul 1982 à  CAMILLE LOYE est la par contre se fut un moment à  tomber et je pèse mes mots nous étions que deux à  boire et si je ne pas été raisonable comme à  l'habitude j'aime ètre une deuxième n'aurait pas été de trop(jjj) l'accord des deux était monstrueux car la aussi le plaisir etait décuplé par rapport à  l'attente que j'avais à  ce moment donné.

OLIF pour en revenir à  une discussion précedente cette petite ballade dans ma cave ma permis de retrouver une bonne vingtaine de Trousseau et quelques (Plou,Poul)ssard ainsi que 6 bouteilles d'un vin à  FREDDY FORET je ne plus sur de la dénomination de sa cuvée "Les bois dessous" 1999 ? quelqu'un sait-il ce qu'il y a la dedans...c'est pas dangereux quand mème (aaa).
Merci d'avance à  tous pour vos réponses.
SEBEE

Barolo Sperss 1993 bu en 2000… un délice i
Une très très belle bouteille … pour moi supérieure ce jour là  à  La Turque 1995, La Fleur de Gay 88, Chambertin D. Mortet 1994…
"heureusement" qu'il ya avait La Tâche 1988 pour sauver l'honneur des vins hégagonaux, car Vega Sicilia n'était pas de la pisse d'âne non plus !!

VICENT
J'ai pas bu la Turque en 1995 mais uniquement la Mouline est franchement ;heureusement que je l'avais acheté un bon prix car ce vin ne pas procuré beaucoup de plaisir....mais si ça peut te faire plasir dans mes derniers coups de coeur se trouvent des Etrangers :

MISERERE 2001 PRIORAT ( ESPAGNE )
CLOS MARTINET 2001 PRIORAT "
GUARDIAVIGNA 2002 ORCIA - SIENA ( ITALIE )
QUINTA DA DONA 2001 ANADIA (PORTUGAL )
LES RISSIEUX 2001 NEUCHATEL ( SUISSE )

Aller encore un pour la route est pas le moindre :

MERRYVALE PROFILE 1997 NAPA-VALLEY (U.S.A)

J'ai juste un gros problème j'aime surtout ce qui est bon est déteste le mauvais gout et les clichés trop entendus je te souhaite d'avoir le mème défaut amigo
(bbb) à  bon lecteur, dégustateur....
SEBEE

Pour infos,
la cuvée dont tu parles:

Arbois "Les Bois de dessous" 1999 de Freddy Foret est un assemblage de Trousseau et de Ploussard à  50/50. Assemblés à  la cuve et élevés pendant 18 ou 24 mois??? dans des barriques bordelaise qui viennent de la Loire, de chez Foucault.
Superbe assemblage qui avec celui du Puff est de loin mon preferé.
La seule chose qui m'empeche d'en boire et d'en vendre, c'est le prix. Je ne veux pas trop m'evancer mes je crois que l'on est proche des 15/20 euros.
Dommage

Saint-Vernier

Erratum

"Les Bois du dessous" n'est pas le nom de la cuvée mais "Les bois du Bas".

Saint-Vernier