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Un beau dimanche d'anniversaire: Egly Ouriet VP, Billecart-Salmon Rosé, Hermitage Chave.

  • JulienG.
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Ça y’est l’hiver est là et noël approche, je ne sais pas vous mais dans cette période de l’année, j’ai tendance à conduire plus vite (information essentielle sur un forum de vin je sais), mais également à avoir le tire-bouchon plus facile (Eh oui la période des fêtes …).
Summum ultime, c’était l’anniversaire de mon père dimanche dernier, lui qui a forgé ma culture viticole à base de bon côte du Rhône qui tache, toujours servis chaud et dans des beaux gobelets tupperware (ceux qui en ont comprendront ma souffrance infantile). Autant vous dire que quand il me voit arriver pour les repas de familles avec mes grosses boites de verres à vins, il me prend un peu pour un hurluberlu (j’ai toujours rêvé de placer ce mot quelque part, voilà chose faite). Mais ça c’est une autre discussion, je me recentre.

Pour ce repas, j’avais prévu de longue date de boire un Hermitage de chez Chave. Allo papa, t’as prévu quoi pour le repas de ton anniversaire ? « Une fondue Bourguignone qu’il me répond … ». J’imagine de suite l’accord pas terrible, la viande asséchée par l’huile, la sauce Béarnaise qui ferait passer un Pétrus pour du coca cola. Ok laisse tomber je lui réponds, je m’occupe du plat. Ni une ni deux je file chez mon boucher, qui me trouve une magnifique côte de Salers maturée, qui me donne le sourire rien qu’à la regarder (je fais partie de cette catégorie de personne capable de s’extasier devant une belle pièce de viande…).

 

Bon cépatoutoutça mais qu’est ce qu’on boit.

Je commence l’apéritif avec un champagne Egly Ouriet Grand Cru Vieillissement Prolongé, dégorgé en 2019. 

Il s’agit de la même cuvée que le brut grand cru mais qui a bénéficié d’un vieillissement sur lies plus conséquent, de 84 mois au total, et le moins que l’on puisse dire c’est que cela se ressent. On est littéralement dans un autre monde que le brut grand cru, celui de la vinosité affirmée.
La robe est d’un jaune prononcée brillant avec une bulle fine, c’est superbe à zieuter.
Le nez est assez complexe sur des effluves de pommes cuites au four, d’agrumes confits, un poil de brioche, et me rappelle fortement un Harmonie 2009 de chez Follet Ramillon bu l’an dernier.
En bouche, rien ne dépasse le vin est d’une netteté on ne peut plus impeccable, on est là avec un vin puissant et dense, qui pour chipoter manque un peu de relance pour lui faire passer un cap.
Un vin de grande classe et d’une très grande précision également.  Très bel accord avec un pâté en croute au foie gras, moins bon avec du comté qui se faite un peu écraser et fait ressortir le côté dense du champagne. 
Je garde une préférence personnelle pour le brut grand cru, moins vineux à mes gouts personnels et possédant une capacité de relance en milieu de bouche supérieure (sur le seul exemplaire bu je l’admet).

 

 La bouteille ayant été vidé en un rien de tour, je file à la cave et prend un Billecart Salmon Rosé, qui trainait là depuis au minimum une année.

Je vous l’accorde l’effet de séquence n’est pas le bon, mais cela aura eu le mérite de démontrer la classe d’écart entre ces deux vins (si tant est qu’il soit justifié de les comparer).
On retrouve une bulle fine et une belle robe œuf de saumon.
Le nez est frais sur les fruits rouges acidulés, la bouche sapide et fraiche, mais souffre terriblement de la comparaison avec l’Egly qui était d’une précision et d’une grande netteté.
L’ensemble parait ici plus brouillon, mais ça en reste un champagne super sympa pour débuter un apéritif (ce que j’aurais dû faire).
Ça m’aura bien rincé la bouche et accompagné durant la préparation de la viande (cuisson classique, Maillard à la plancha puis au four 180°c 20 minutes pour une cuisson saignante et non bleue).

 

On passe ensuite à un Hermitage de Chave sur le millésime 2008.

Bouteille ouverte 4h auparavant et non carafée. Autant vous dire que j’étais comme un gamin qui attend ses cadeaux de noël.
A été bu dans un Spieglau definition Bourgogne. Bouchon impeccable a peine imbibé, très dur et pas facile à extirper.
La couleur est superbe, un grenat foncé/sombre qui tuile légèrement sur le disque, avec des larmes qui restent longtemps sur le verre.
Le nez est magnifique, parlons-en du nez, quel nez ! Celui-ci marque par une grande densité et une profondeur qui semble interminable. Se mélangent des effluves « giboyeuses », de fruits rouges sur la fraise écrasée qui prendront de l’ampleur à l’aération et donnent beaucoup de fraicheur, de fleurs séchées, avec une note de poivre. C’est racé et baroque à souhait, et ne cessera de s’amplifier avec l’aération.
En bouche, la matière est dense mais pas lourde, l’acidité est bien intégrée et allonge la finale, les tanins sont présents mais non ostentatoires, mais assèchent un poil en fin de bouche en dégustation pure. 
Avec la viande, cela s’harmonise et donne un excellent accord avec le jus de la côte de bœuf.
L’impression globale finale est celle d’un (presque) très grand vin, à qui il manque un peu de rondeur pour harmoniser le tout.

J’en retiens une émotion partagée, une certaine modestie de se retrouver face à un vin et une histoire qui traverse le temps, et une envie irrémédiable de regoutter à nouveau au plaisir offert par cette très belle bouteille.

       

Julien
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14 Déc 2022 17:26 #1
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Qu'en a pensé Papa ?
Car ça, c'est de l'anniversaire de compétition qui doit rendre fier de son hurluberlu de fils !
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14 Déc 2022 17:46 #2

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Réponse de Jean-Bernard sur le sujet Un beau dimanche d'anniversaire

 

JB
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14 Déc 2022 18:12 #3
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Réponse de sly14 sur le sujet Un beau dimanche d'anniversaire

Cool! Pour le Papa!

avec LPV Normandie ( partie basse) on avait bu un 2011 il y a quelques mois et il était vraiment sympa ! Similaire par rapport à ce ressenti sans le côté asséchant.
mais le vin prenez de l’ampleur au fil du temps dans le verre! L’aération était fort bénéfique !

en tout cas cela devait être sympa ce repas d’anniversaire !

bien cordialement 

sylvain
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14 Déc 2022 18:38 #4

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Ne t inquiètes pas , tu n es pas le seul à t extasier devant un beau morceau de viande...

chez mon  boucher, j adore rester devant les pièces de cochon iberique savoir laquelle m appelle....

Ou rester en admiration devant lui quand il me prépare un tartare découpé au couteau ...

Ma femme me demande à chaque fois comment je peux rester autant de temps dans la boutique ...


Romain
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14 Déc 2022 20:19 #5

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... Mais ça c’est une autre discussion, je me recentre... 
 

Justement non, tu as bien fait de parler du contexte pour prouver une nouvelle fois que la passion des bons vins n'est pas obligatoirement héréditaire.

Et puis si ce n'est que pour mettre une note à une bouteille, il y a des guides.
Pour ne parler que du contexte, il y a Insta, FB, whatmachin alors que là on est bien dans ce qui fait la particularité de ce forum pour moi.
Le contexte et la description des vins.
C'est plaisant à lire d'autant que beaucoup de lecteurs peuvent s'identifier au moins partiellement dans ton récit.

Sylvain
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15 Déc 2022 09:00 #6

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Merci pour ce super CR qui donne l'eau à la bouche!

Rassure-toi, tu n'es pas seul à générer l'incompréhension de ta famille devant ton insistance à utiliser des verres spécifiques pour le vin (quelle idée??), je pense même que nous sommes beaucoup ici à pouvoir partager ton ressenti! 

Alexandre
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15 Déc 2022 12:10 #7

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chez mon  boucher, j adore rester devant les pièces de cochon iberique savoir laquelle m appelle....


Tout pareil ; j'admire également une belle pièce de boeuf mais maintenant c'est platonique...

Michel
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15 Déc 2022 12:55 #8

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Bah ça lui a bien plus, mais je suis presque sur qu'un rouge plus 'simple' lui aurait fait autant plaisir !
Du plaisir pour le coup par contre, moi j'en ai pris !

Julien
16 Déc 2022 16:14 #9

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Réponse de JulienG. sur le sujet Dimanche pluvieux, dimanche heureux !

Le weed end ne s'annonçait pas forcément sous de bon hospices, de la pluie, des enfants qui risquaient de nous rendre chèvre car enfermés, une confrontation face à Mbappé le dimanche soir, bref rien de joyeux dans tout ça.
Petit coup de fil reçu le samedi pour une invitation de dernière minute pour le repas du dimanche midi, avec un thème tout poisson. Ni une ni deux j'accepte sans sourciller, et décide que le repas sera donc tout champagne, ayant reçu quelques trouvailles sympa dernièrement.
En voiture Simone, nous voilà partit !

Nous commençons l'apéro par un Suenen blanc de blancs C+C en grand cru, issu d'un assemble de parcelles sur Cramant et Chouilly, sur une base 2018 et dégorgé en octobre 2022.
J'avais adoré la semaine dernière un Oiry ayant la même date de dégorgement, d'où ma tentation d'ouvrir cette bouteille.
La robe est jaune sans être ni dense ni brillante, la bulle est fine, le nez est un enchantement de fraicheur.
En bouche, c'est trop jeune, beaucoup trop jeune en revanche, l'acidité n'est pas encore intégrée, à la limite de la verdeur.
L'accord avec des Gillardeaux viendra bien gommer cela et la jeunesse du vin viendra bien s'accorder avec la salinité de l'huitre, mais c'est clairement à attendre.
Autant le Oiry est déjà prêt, autant sur cette cuvée on ne me reprendra pas à ouvrir de nouveau une bouteille dégorgée aussi récemment.



Nous poursuivons avec un Rosé de la maison Billecart-Salmon, dégorgé en février 2022.
Comme à son habitude, jolie robe oeuf de saumon.
Le nez est plus fin que les dernières bouteilles bues, la taille du verre étant peut être trop importante et dilue probablement légèrement les arômes. mais ça reste très joli, sur un panier de petits fruits rouges légèrement acidulés.
La bouche est assez délicate, sur des arômes de framboises. Accord de couleur et de goût réussi avec un saumon gravlax et un tartare de Mulet à la mangue.

 

Passons à table maintenant, avec un Egly Ouriet Blanc de Noirs Grand Cru, les Crayères (vieilles vignes de plus de 80 ans).
Vieillissement de 72 mois sur lies, dégorgement en avril 2018.

La robe est d'un or légèrement orangé, assez mat.
La bulle est très fine, quasi accessoire.
Le nez est complexe, très complexe, ample, dense, sur la pomme cuite, la poire pochée, un soupçon de zestes d'agrumes.

C'est en bouche que tout se passe, je m'attendais à quelque chose de puissant et vineux, mais alors quelle claque.
La densité et la profondeur que ce liquide offre sont équilibrées par une sensation de fausse légèreté assez incroyable.
Après un toucher de bouche subtil, le vin semble disparaitre comme un nuage qu'on viendrai croquer, donnant une sensation de fraicheur et légèreté, avant de vous mettre deux bonnes claques avec une rémanence d'une puissance et surtout d'une longueur assez incroyable, comme un raz-de-marrée qui évoluerais dans le palais par strates, et se terminant une noble astringence persistante et très longue. Plusieurs dizaines de secondes après, cette rémanence persiste et donne envie de se resservir irrémédiablement.
Accord réussi avec un bar de ligne, fenouil à l'orange, mais j'ai pris le plus de plaisir à le boire pour lui même.

Je ne sais pas si c'est grand et là n'est pas la question; mais ce qui est sur c'est que vin laisse une empreinte dont il sera difficile de s'en défaire.

 

Pour terminer (parceque oui ça donne soif tout ça), nous ouvrons une Grande Année 2014 Rosé de chez Bollinger, dont je ne me souviens plus de la date de dégorgement.
Voilà ici un assemblage de vins qui iront dans la grande année classique avec du pinot noir issu de la côte aux enfants à hauteur de 5%, et dosé à 8g/L.

Robe très similaire à celle du Billecart, un peu de densité et de brillance en plus.
Le nez est à nouveau très fin et raffiné, sur la framboise, fraise fraiche, un peu d'agrumes.
La bouche est délicate et très fraiche, ce vin possède un poil plus de longueur et de profondeur que le Billecart.
C'est très bon, douceur et raffinement au rendez vous, mais je n'irai pas mettre le prix demandé en revanche.
Accord superbe avec un brie truffé, la bulle équilibrant parfaitement le gras du fromage.

 

Tout ceci se termine par une sacré rouste footballistique et un réveil matinal délicieux et enneigé, avec des étoiles (ou des bulles !) plein les yeux.
A la prochaine !
 
   
 

Julien
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27 Fév 2023 11:01 #10

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Hello, 

Tu es de l'est des Bouches-du-Rhônes non ? :)
27 Fév 2023 20:58 #11

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Réponse de JulienG. sur le sujet Vendredi midi, tout est permis !

Un alignement parfait des planètes a permis de faire un diner impromptu à l'occasion de l'anniversaire d'un ami. Rendez vous pris donc un vendredi midi, loin de toute influence professionnelle, familiale ou autre.

Nous commençons dont le repas, après un verre de Billecart Salmon Rosé que je ne relaterai pas (beaucoup bu et commenté dernièrement et pas grand chose à rajouter) par ce qui était dans mon subconscient un mythe absolu, le genre de domaine / bouteilles dont les impressions étaient uniquement imaginaires et imaginées; et dues à des lectures nombreuses de notes de dégustation, donc LPV fait partie.

Il s'agit d'une bouteille de Subtance de chez Anselme Selosse, dégorgée le 11/12/2017.
Rien qu'à l'arrivée de la bouteilles, je sens l'impatience monter (et oui c'est bête, je sais ...).
Pas de préparation particulière, sortie de cave à 12° probablement, et bue dans un Spieglau definition Bourgogne.

La robe est brillante, d'un or prononcé, légèrement ambrée et séveuse.
Le nez est d'une complexité autant folle que déroutante, sur des arômes de noix fraiche qui vont dominer des effluves de pommes roties au four, de pain grillé/toasté avec une pointe de curry. 

C'est à la dégustation que tout se passe et que je comprend l'engouement insensé qui entoure ces flacons.
La puissance ressentie est inouïe mais portée par une vivacité qui propulse la finale qui évoluera par strates successives. D'abord tout en longueur sur une aromatique proche du nez, qui vous met une bonne première claque.
Mais c'est dans un second temps que tout se passe, avec une rémanence semblant surgir de nulle part qui vous donne une grosse deuxième secousse, au travers d'une impression texturelle forte en bouche, avec une tension pregnante qui évolue lentement jusqu'à une sensation saline et salivante persistante sur les joues, qui donne irrémédiablement envie de resservir. Un Crayère d'Egly Ouriet bu récemment m'avait donné une impression similaire, mais ici tout est amplifié.
Déguster ce vin, c'est un peu comme écouter Starman de David Bowie pour la première fois, une sensation spatio-temporelle étrange, un peu comme être dans un vaisseau spatial et passer de planète en planète à chaque verre.

Un vin absolument incroyable et probablement le plus grand qui m'ait été donné de rencontrer.



Nous enchainons avec un autre mythe supposé, sur une bouteille de Cheval Blanc 1988.

Cette dernière a pu être ouverte sans épaulage la veille au soir.
Il s'agit d'une exemplaire conservée en cave électrique durant toute sa longue vie, comme en témoignent une étiquette et un niveau parfait, ainsi qu'un bouchon imbibé seulement à la base.
Cela explique une évolution lente et maitrisée sur ce flacon.

La robe est opaque, encore très brillante et à peine tuilée sur le disque, sans aucun brunissage.
Le nez est enjôleur et d'une fraicheur encore très marquée. Le tertiaire est clairement là, mais je le qualifierai de joyeux et luxuriant. Se mêlent tout le panel, entre le sous bois, le champignon, humus, l'âtre de cheminée et le cède frais, le tout gardant une fraicheur certaine.

En bouche, tout est en place, un beau volume, des tanins polis, il se laisse boire délicatement sans aucune aspérités.

Alors oui c'est très très bon, mais trop tout beau tout propre à mon goût si je veux chipoter (et il le faut je pense).
Une belle expérience, mais un manque de personnalité et de longueur qu'on peut peut être attendre vu le pédigree.

   

Nous terminons en fanfare par un vin absolument rock'n roll au possible, à savoir un jardin de Babylone 2014.
Celui là je ne l'attendait pas, mais alors quel kiff, quelle personnalité !

Une robe déroutante entre l'or et le jaune pale. 
Le nez est explosif au possible sur la poire, l'abricot frais, les agrumes confits et une sensation anisée.
La bouche est délicieuse et d'une sapidité dangereuse, le sucre ne se faisant pas ressentir, au travers d'une acidité maitrisée qui porte le vin de bout en bout.
Quelle élégance, quelle fraicheur !

 

Un grand moment, de grands vins, et un partage délicieux avec mon ami et la sommelière de l'établissement, où nous avons été merveilleusement accueilli.

 



 

Julien
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20 Mar 2023 13:43 #12

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Modérateurs: GildasPBAESMartinezVougeotjean-luc javauxCédric42120starbuck