Le weed end ne s'annonçait pas forcément sous de bon hospices, de la pluie, des enfants qui risquaient de nous rendre chèvre car enfermés, une confrontation face à Mbappé le dimanche soir, bref rien de joyeux dans tout ça.
Petit coup de fil reçu le samedi pour une invitation de dernière minute pour le repas du dimanche midi, avec un thème tout poisson. Ni une ni deux j'accepte sans sourciller, et décide que le repas sera donc tout champagne, ayant reçu quelques trouvailles sympa dernièrement.
En voiture Simone, nous voilà partit !
Nous commençons l'apéro par un
Suenen blanc de blancs C+C en grand cru, issu d'un assemble de parcelles sur Cramant et Chouilly, sur une base 2018 et dégorgé en octobre 2022.
J'avais adoré la semaine dernière un Oiry ayant la même date de dégorgement, d'où ma tentation d'ouvrir cette bouteille.
La robe est jaune sans être ni dense ni brillante, la bulle est fine, le nez est un enchantement de fraicheur.
En bouche, c'est trop jeune, beaucoup trop jeune en revanche, l'acidité n'est pas encore intégrée, à la limite de la verdeur.
L'accord avec des Gillardeaux viendra bien gommer cela et la jeunesse du vin viendra bien s'accorder avec la salinité de l'huitre, mais c'est clairement à attendre.
Autant le Oiry est déjà prêt, autant sur cette cuvée on ne me reprendra pas à ouvrir de nouveau une bouteille dégorgée aussi récemment.
Nous poursuivons avec un
Rosé de la maison Billecart-Salmon, dégorgé en février 2022.
Comme à son habitude, jolie robe oeuf de saumon.
Le nez est plus fin que les dernières bouteilles bues, la taille du verre étant peut être trop importante et dilue probablement légèrement les arômes. mais ça reste très joli, sur un panier de petits fruits rouges légèrement acidulés.
La bouche est assez délicate, sur des arômes de framboises. Accord de couleur et de goût réussi avec un saumon gravlax et un tartare de Mulet à la mangue.
Passons à table maintenant, avec un
Egly Ouriet Blanc de Noirs Grand Cru, les Crayères (vieilles vignes de plus de 80 ans).
Vieillissement de 72 mois sur lies, dégorgement en avril 2018.
La robe est d'un or légèrement orangé, assez mat.
La bulle est très fine, quasi accessoire.
Le nez est complexe, très complexe, ample, dense, sur la pomme cuite, la poire pochée, un soupçon de zestes d'agrumes.
C'est en bouche que tout se passe, je m'attendais à quelque chose de puissant et vineux, mais alors quelle claque.
La densité et la profondeur que ce liquide offre sont équilibrées par une sensation de fausse légèreté assez incroyable.
Après un toucher de bouche subtil, le vin semble disparaitre comme un nuage qu'on viendrai croquer, donnant une sensation de fraicheur et légèreté, avant de vous mettre deux bonnes claques avec une rémanence d'une puissance et surtout d'une longueur assez incroyable, comme un raz-de-marrée qui évoluerais dans le palais par strates, et se terminant une noble astringence persistante et très longue. Plusieurs dizaines de secondes après, cette rémanence persiste et donne envie de se resservir irrémédiablement.
Accord réussi avec un bar de ligne, fenouil à l'orange, mais j'ai pris le plus de plaisir à le boire pour lui même.
Je ne sais pas si c'est grand et là n'est pas la question; mais ce qui est sur c'est que vin laisse une empreinte dont il sera difficile de s'en défaire.
Pour terminer (parceque oui ça donne soif tout ça), nous ouvrons une
Grande Année 2014 Rosé de chez Bollinger, dont je ne me souviens plus de la date de dégorgement.
Voilà ici un assemblage de vins qui iront dans la grande année classique avec du pinot noir issu de la côte aux enfants à hauteur de 5%, et dosé à 8g/L.
Robe très similaire à celle du Billecart, un peu de densité et de brillance en plus.
Le nez est à nouveau très fin et raffiné, sur la framboise, fraise fraiche, un peu d'agrumes.
La bouche est délicate et très fraiche, ce vin possède un poil plus de longueur et de profondeur que le Billecart.
C'est très bon, douceur et raffinement au rendez vous, mais je n'irai pas mettre le prix demandé en revanche.
Accord superbe avec un brie truffé, la bulle équilibrant parfaitement le gras du fromage.
Tout ceci se termine par une sacré rouste footballistique et un réveil matinal délicieux et enneigé, avec des étoiles (ou des bulles !) plein les yeux.
A la prochaine !