Merci à tous pour vos commentaires, critiques et suggestions ! 

Vu qu'à peu près tout a été cité, des vins suisses à ceux d'Alsace, de la Bourgogne au Rhône, du Jura à la Provence, de la Loire aux rieslings allemands, je peux dire que je n'ai pas avancé d'un iota dans ma réflexion. Mais ça me fait plaisir de voir que vous pédalez dans la semoule comme moi.   

@Jeanveux : merci pour les suggestions de préparation. J'en parlerai à mon ami qui fera la cuisine, qui adore ça, mais a un amour inextinguible pour le terre / mer et les recettes improbables. Je vais voir avec lui si on peut simplifier tout ça quand même.

@Denaire : certes l'association chapon et gambas peut paraître étrange mais après tout le poulet aux écrevisses est un classique, non ?

@Luc Javaux : le sanglier aux crevettes grises c'est pour la veille. Il sera rôti à basse température et les crevettes grises seront juste sautées à l'ail et au romarin. Avec une purée de panais ce sera parfait. Je servirai du saké dessus.
Trêve de plaisanteries, on aura aussi un filet de sanglier rôti au menu mais préparé de manière plus traditionnelle, l'accord du coup est beaucoup plus simple.

@Mgtusi : en effet, j'apporterai juste les vins, 

@Oliv : j'espère bien y survivre et ne pas passer de l'ars accordus vinum à l'ars moriendi.

@Chrisdu74 : merci pour l'historique qui m'avait échappé.

chrisdu74 écrit:

je partirais bien sur un Paien de R. Cipolla à Rarogne ou un Grain Ermitage Président Troillet de M.-Th. Chappaz à Fully. Les deux en Valais.je partirais bien sur un Paien de R. Cipolla à Rarogne ou un Grain Ermitage Président Troillet de M.-Th. Chappaz à Fully. Les deux en Valais.

Oui le païen c'est du savagnin donc on se rapproche des suggestions de chateau chalon (de loin comme Alain) . Par contre l'ermitage en Valais (pas gouté celui de MT Chappaz), c'est de la marsanne, c'est vraiment doté d'une belle acidité ? 

Je suis allé la semaine passée au domaine et, sur 2021, il y avait une belle acidité. Après, sur des années plus chaudes et moins capricieuses, c'est vrai que la marsanne n'est pas réputée pour son acidité mais, et c'est ce que j'apprécie avec Marie-T., elle veut garder de l'acidité pour maintenir l'équilibre et la fraîcheur du vin.

Moriendi écrit:

Merci à tous pour vos commentaires, critiques et suggestions ! 

Vu qu'à peu près tout a été cité, des vins suisses à ceux d'Alsace, de la Bourgogne au Rhône, du Jura à la Provence, de la Loire aux rieslings allemands, je peux dire que je n'ai pas avancé d'un iota dans ma réflexion. Mais ça me fait plaisir de voir que vous pédalez dans la semoule comme moi. 

 
 

Moralité : Bon courage ! 😁

Les gambas ne me dérangent pas, le poulet aux écrevisses est un classique. C’est une chair fine pas si marquée, sauf le corail de la tête, mais dans la recette il n’est pas trop exposé dans la sauce. Éventuellement enlever les têtes. De plus elles sont flambées au cognac. La tomate non plus, il n’y en a qu’une. Je mets souvent une 1/2 tomate dans le rôti de veau, ça apporte de la douceur à la sauce. Il y a beaucoup de choses dans cette recette, ça va donner un plat très riche. Je ne changerais que la farine, je n’aime pas les sauces farinées. Et la cuisson des gambas, 15mn c’est beaucoup trop, elles devraient être introduites au dernier moment car elles sont déjà pré-cuites, un petit bouillon pour les réchauffer et ce sera amplement suffisant.

Ce qui me gêne plus c’est le piment et le safran. Sans ces ingrédients j’aurais choisi soit la richesse d’un Languedoc classique soit le contraste avec un vin du Sud aussi mais plus sur le cinsault. Mais le safran me cause problème. Ça appelle plutôt un blanc soit très aromatique, sancerre ou gewurtz. Soit plus riche, un Sudiste bien évolué ? Simone ? Bandol blanc d’une dizaine d’années au moins ? Il faut qu’il puisse tenir tête à la richesse du plat. On pense évidemment à un savagnin, mais tout le monde n’aime pas …

edit : je viens de voir la suggestion de Vinozzi, un champagne bien évolué avec une oxydation ménagée. Bon sang mais c’est bien sûr! 

Thien

 

Je suis admiratif de vos compétences. 
Et j’apprends  à vous lire.

une remarque quand même :
vos suggestions la plupart du temps demandent un éclectisme de cave rare ; bon ici avec Moriendi ça posera pas de pb je pense mais c’est surtout que, si je suis persuadé que les propositions d’accord finales sont tops, j’aimerais voir la tête des convives à table si c’est des gens « normaux » (comprendre non azimutés par lpv au sens propre).

Je suis issu d’une génération où le fromage ne se boit qu’avec du rouge ou encore que le champagne ne se sert que à l’apéritif sur des toasts si bien au saumon qu’au foie gras et parfois au dessert ou sur la piste de danse…

Tout ça pour dire que je pense qu’amener un champagne évolué pour un repas de noël sur de la viande blanche des crustacés et des épices c’est couillu si la tablée n’est pas que constituée d’énergumènes en notre genre…

Mais j’adore l’idée 

Alex
 

La proposition de Vinozzy confirmée par Thien me paraît une très belle option.
Ce qui pourrait être pas mal aussi, c'est un assemblage Riesling / Pinot gris comme le Val d'Eléon de Kreydenweiss qu'a repris Matthieu Deiss dans plusieurs de ses cuvées. Tu as d'un côté les notes fumées / champignonnées / vineuses du Pinot gris et l'acidité du Riesling. 

Je suis issu d’une génération où le fromage ne se boit qu’avec du rouge ou encore que le champagne ne se sert que à l’apéritif sur des toasts si bien au saumon qu’au foie gras
 et parfois au dessert ou sur la piste de danse…

C'est vrai qu'il y a 30-40 ans, la notion d'accord était plus hasardeuse. J'ai vendu hier à une cliente d'une soixantaine d'années un porto ruby dont elle avait besoin pour une sauce. Mais comme c'est tout de même un très bon porto, je lui ai dit qu'elle n'était pas obligé de ne s'en servir que pour la cuisine : en apéro avec des cacahuètes, ce serait très bien   Ca l'a fait sourire. Et c'est vrai que lorsque j'étais jeune (et elle aussi), c'était un grand classique  qui ne choquait personne à l'époque. Et je n'en garde en fait que des bon souvenirs (je peux encore me le remémorer en bouche comme si venais de le faire). On peut bien sûr remplacer les cacahuètes par des apéricubes (bleu noix de préférence). 
 

Eric B post= écrit: La proposition de Vinozzy confirmée par Thien me paraît une très belle option.
Ce qui pourrait être pas mal aussi, c'est un assemblage Riesling / Pinot gris comme le Val d'Eléon de Kreydenweiss qu'a repris Matthieu Deiss dans plusieurs de ses cuvées. Tu as d'un côté les notes fumées / champignonnées / vineuses du Pinot gris et l'acidité du Riesling. 

Ah oui, intéressant aussi.
Je pense aussi à un Sauternes bien évolué dont les notes safranées s’accorderaient bien. Et apporterait la richesse qu’appelle le plat. Mais c’est encore plus déstabilisant qu’un champagne 
 

Oui, un vieux Sauternes pourrait convenir, mais il faudrait retravailler un peu le plat, en accentuant la caramélisation de la viande et en ajoutant une touche de marmelade d'orange dans la sauce. 

Eric B post= écrit: Oui, un vieux Sauternes pourrait convenir, mais il faudrait retravailler un peu le plat, en accentuant la caramélisation de la viande et en ajoutant une touche de marmelade d'orange dans la sauce. 

Ahah ça me paraît très parfait 
Je me souviens d’un Yquem 83 qui a ces notes de safran. Avec une touche de marmelade d’orange, bougez pas, j’arrive !!!

Bon sinon, moins déstabilisant, un Rayas ou Fonsalette blanc ou un Chave d’une trentaine d’années …

Sommes nous bien d'accord que les différents derniers accords proposés se marieraient parfaitement avec la sauce au vin rouge et le vieux Banyuls?

On part d'une version sublimée de la recette 

Parce qu'avec la version originale, je ne vois que le coca-cola .... ou pourquoi pas un Tavel. 

C'est bien de se prendre la tête sur le sujet, pour l'intellectualisation de la chose, mais au final si le vin est "bon" tout le monde sera content. Ou même pas; pas plus qu'avec un vin modeste et mal accordé....Car tu ne maitrises pas la recette et donc pas la puissance potentielle de la sauce, et tu ne maitrises pas forcément non plus les préférences gustative précises des convives. Double loterie.

Expé sur un repas de groupe hier soir, le repas de Noel du club.
Je passe sur l'entrée.
Sur le menu papier, nous avons un  plat de Saint jacques snackée avec une sauce suc de carotte orange, et chips de panais. 

Avant le repas, recherche et sélection des vins, on en servira 2 en //.
Un collègue propose un pouilly fumé 2017, retenu. 
Je propose un Savenières 2011, la puissance potentielle de la sauce me pousse à cette résolution. retenu.
Mon avis perso, et sans doute un avis qu'auraient partagé nombre de LPVien coupeurs de cheveux en 4, c'est que le PF allait trés bien avec la St Jacques seule, et comme la sauce était puissante et généreusement fournie, je préférais le Savenières quand la coquille était bien saucée.....Et au final, j'ai l'impression que peu de gens ont fait ce distinguo sur l'accord, certains ont préféré le PF, d'autres le Savennières, en appréciant cependant l'accord avec les 2 vins.

Fromage: assiette de fromages...inconnus à l'avance.
On sort un rouge, car sinon y'aurait des malheureux sur un repas 100% blanc. Rouge intrinsèquement bon, mais....franchement ça fonctionnait pas du tout avec ces fromages là. Les plus puristes ( et habiles gestionnaires des fonds de verre du plat précédant ) se sont consolés sur les restes de blancs. Mais au final, la grande majorité était satisfaite.

Conclusion: il existe les grandes malades de LPV.....et les autres. Icelui se satisferont pleinement de bcp de choses.

Ce que tu dis est très juste et c'est le grand malheur du passionné de vins. Alors qu'on se prend le chou pour trouver la meilleure association, la bouteille improbable oubliée au fin fond de la cave, tout en pinaillant sur l'année qui est plus ci que l'année d'avant. Tout cela pour s'entendre dire... "Mouais, le vin il est pas mal".

Ok, ok donc j'ai eu une discussion amicale avec mon ami cuisinier. Alors qu'il semblait vouloir s'en tenir à la recette originale, il a changé d'avis quand il a compris qu'il risquait de finir embrocher accidentellement sur la baïonnette rouillée de mon grand-père. Rien ne vaut une approche diplomatique menée avec tact et subtilité.

Donc, sont supprimés de la recette : les pignons de pin, la tomate et le jambon. Le piment sera d'espelette et en dose raisonnable (on y croit fort). 

Encore une fois, merci pour vos avis et commentaires qui rendent ce fil non seulement instructif mais distrayant. 

agitateur post= écrit: C'est bien de se prendre la tête sur le sujet, pour l'intellectualisation de la chose, mais au final si le vin est "bon" tout le monde sera content. Ou même pas; pas plus qu'avec un vin modeste et mal accordé....

Conclusion: il existe les grandes malades de LPV.....et les autres. Icelui se satisferont pleinement de bcp de choses.

Hahaha!!!
En effet on se prend la tête pour le plaisir mais dans une écrasante majorité de cas, on met un bon vin et tout le monde est content !

Thien

Il y a trois gros cas de figures dans les accords.

1 - le pire, c'est celui où ça ne s'accorde pas du tout, et c'est le pas par exemple, avec le rouge et  90 % des fromages. Ca se résout assez facilement en mangeant un morceau de pain entre les deux. On prend du plaisir avec l'un, puis du plaisir avec l'autre, en évitant toute interaction. 

2- l'accord est agréable, comme avec le pouilly-fumé avec les Saint-Jacques mentionné plus haut, mais vu la sauce, j'ai du mal à croire que ça fasse des étincelles. 

3 - l'accord est magique, et là, il se passe vraiment quelque chose de fort, où le plat sublime le vin, et le vin sublime le plat. Je pense que c'est ce type d'accord que recherchent nombre de LPViens. Sur un des repas de fêtes que j'ai organisés cette semaine, c'est arrivé sur deux plats (sur sept). Le premier, c'était avec un chenin demi-sec de 2013 (qui commence à truffer et doté d'une grande acidité) avec une brioche perdue  et crème brûlée à la truffe. L'interaction entre le plat et le vin était incroyable, et tout le monde l'a fortement ressentie.  [justify]L'autre grand accord était avec le dessert, alliant  la clémentine à une crème brûlée à la vanille de Tahiti, avec un chenin liquoreux de 2001. Et là encore, c'était dingue. Les papilles de tous les convives crépitaient de bonheur. [/justify] [justify]
Dans les deux cas, on n'est pas à 1 + 1 = 2 mais à 1 + 1 = 3, voire 4. 

Comme je recommence ce repas avec de nouveaux convives mardi prochain, je vais changer quelques vins pour réussir à obtenir un accord de type 3 sur plus de plats que la semaine dernière. Ce devrait être plus facile puisque j'ai maintenant goûté tout le repas (alors que pour le premier jet, je n'avais que l'intitulé des plats).[/justify]