Il s’agit de la deuxième étape de mon marathon de dégustations de la semaine, après avoir commencé doucement : un superbe vin en apéritif , avant d’aller au restaurant Sapid, rue de Paradis à Paris (très bon restaurant végétarien mais le Macon-Fuissé était quelconque).

Le thème que j’ai choisi pour cette courte dégustation, au profit de personnes qui s’intéressent au vin sans être de véritables amateurs, était initialement assez large, car portant sur le Rhône sud.
Ce n’est certainement pas la meilleure des périodes pour ces vins chaleureux, mais je l’ai limitée à trois beaux domaines, avec un vin blanc et un vin rouge pour chacun d’entre eux.


Clos du Mont-Olivet – Côtes-du-Rhône blanc – 2019

 

La robe oscille entre paille et or et présente quelques légers reflets verts.
Le nez est d’intensité moyenne mais propose de beaux fruits blancs, assortis d’herbes aromatiques et d’une touche fumée, puis mâtinés d’arômes floraux à l’aération.
Rondouillarde et habillée d’un gras appréciable, la bouche, lumineuse sinon solaire, est maintenue droite par une acidité minimum mais suffisante. La finale d’allonge honnête est bien sapide.
Bien ++ / Très Bien

Des rillettes de sardine au citron l’affinent et font ressortir son beau fruité (3,5 + / 5).


Domaine des Tours – Vin de Pays du Vaucluse – Clairette – 2017

 

L’or de la robe est nettement ambré.
Le nez intense affiche une tendance oxydative avec des fruits secs, du miel et des herbes aromatiques.
La bouche dense s’affirme avec beaucoup de force et d’opulence, par les sensations capiteuse et de douceur légèrement sucrée qu’elle procure. Le gras est plus palpable que l’acidité sous-jacente et c’est par son impact que l’allonge séveuse se manifeste.
Très Bien (+) pour ce vin de caractère mais qui n’a pas plu à la plupart des dégustateurs

Il s’assagit un peu sur des rillettes de thon au Saint-Moret et aux fines herbes (3,5 / 5).


Domaine des Bernardins – Beaumes-de-Venise – 2019

 

La robe très sombre fait encore bien jeune avec ses reflets nettement violacés.
Le nez expressif offre un panier de fruits rouges et noirs, allant jusqu’au pruneau, complété par des senteurs de garrigue.
La bouche corpulente est bâtie sur une sacrée ossature. La chair au grain serré révèle une matière très mûre mais elle manque d’acidité et donc d’élan et de relance, même si la finale s’affine quelque peu.
Bien +

Le vin trouve forcément un allié de poids avec un barbecue de saucisses et de côtes de porc (3,5 / 5).


Domaine des Tours – Vin de Pays du Vaucluse rouge – 2017

 

La robe est moyennement sombre et déjà bien tuilée sur les bords du disque.
Intense, le nez développe l’aromatique classique de fraise écrasée, d’orange sanguine et de rose. Certains y ont décelé du cuir en plus.
La bouche affole tous les compteurs de sapidité avenante et de souplesse juteuse. Le caractère capiteux est certes indéniable, mais pas trop marqué grâce à une certaine fraîcheur ressentie. L’élégance d’ensemble et la persistance intéressante sont d’autres atouts appréciables.
Très Bien +(+) pour ce vin qui a fait l’unanimité, alors qu’aucun des dégustateurs ne le connaissait.


Clos du Mont-Olivet – Châteauneuf-du-Pape rouge – 2016

 

La robe est sombre et plutôt jeune.
Très expressif et très fin, le nez exhale des parfums de fruits rouges d’une grande pureté, complexifiés par des touches virevoltantes florales, épicées et de cuir noble.
La bouche d’un volume superbe impressionne par son grain à la fois serré et soyeux, et son fruité magnifique. Un coup d’œil à la contre-étiquette : 16 ° alors que je lui en aurais donné 14 ou 14,5 ! Le domaine joue donc la franchise, mais il peut se le permettre car le ressenti est tout autre grâce à une fraicheur salvatrice. La finale est bien sapide mais se révèle encore un peu bloquée en longueur. Nul doute que le temps la libérera.
Très Bien + dès à présent si on n’a pas un pdf

Au vu de ce beau représentant de l’appellation, je vais peut-être repousser ma dégustation horizontale prévue pour 2026…


Domaine des Bernardins – Muscat de Beaumes-de-Venise – Hommage

 

La robe est plus qu’ambrée : acajou ! Les 25 % de muscat à petits grains rouge n’y sont pas pour rien…
Le nez explose sur le muscat mais peu à peu l’écorce de mandarine prend une belle place dans le panel olfactif, au côté d’une touche de rose et d’une autre inattendue de café !La bouche est riche en sucres (un peu trop à mon goût) et en arômes. Elle est animée par une tension juste suffisante, avant de signer un formidable retour sur la mandarine qui apporte un peu de fraîcheur dans la finale qui reste quand même bien sucrée.
Très Bien mais pas forcément au niveau des cuvées millésimées.

Le mariage est bien entendu réussi avec une salade de fruits blancs et jaunes, surtout par la complémentarité des aromatiques du vin et du plat.


Au final, les domaines ont confirmé leur renommée sur ces faibles échantillons, deux surtout !

Jean-Loup