Autre surprise mercredi dernier à Canon la Gaffelière: les pinots noirs allemands. Moins impressionnants certes que les zweigelt autrichiens , ils m'ont tout de même parus d'un très bon niveau, supérieur en tout cas à pas mal de bourgognes français. Ils ont l'avantage d'être culivé sur schistes, ce qui permet d'obtenir des tannins très soyeux sans durcissement en finale (contrairement aux vignoble sur argilo-calcaire).

Première surprise: Georg Breuer! On l'attend bien sûr sur ses rieslings, secs ou liquoreux, mais pas sur son pinot noir! Son Spätburgunder "B" Rheingau 2004 a un nez séduisant d'une grande profondeur, une bouche moelleuse, bien mûre, aux tannins soyeux et une belle finale toute en douceur. Mmmm!

Le Domaine Fischer , dont j'ai adoré une vendange tardive de Pinot blanc, font également un pinot noir au nez très minéral aux notes schisteuses, une bouche toute en rondeur d'une belle intensité aromatique, avec des tannins très doux, et là encore, une finale toute en souplesse. Très joli!

Un domaine ne présentait que des pinots noirs: Meyer Näkel . Mais quel pinots noirs! Du premier servi, un ("S" Späturgunder 2005,d'une finesse et d'un soyeux rare, jusqu'au Walporzheimer Kraüterberg 2004, au nez digne d'un grand bourgogne, alliant puissance, densité et élégance, avec des tannins irréels de douceur, aucune fausse note. Que du très beau vin!

Le comte de Neipperg ne se contente pas de produire de grands Bordeaux et de très beaux Rieslings (et un super chouette Muscat VT): il fait aussi un pinot noir "top klass": le Neipperger Schlossberg 2003. Nez envoûtant, Bouche sphérique, à la matière mûre et soyeuse, grande profondeur. Grande et belle finale. Un régal!

Vous l'avez compris. j'ai passé un moment quasi irréel avec ces pinots noirs allemands. Je suis vraiment redescendu sur terre en goûtant ensuite les bordelais présent à cette manifestation

Eric

Eric,

J'ai commenté un beau :
Ahr - Meyer-Näkel Spätburgunder S Goldkapsel 2001
JP15,5 - PP15,5 - LG15

C'est du haut de gamme et loin à mon avis des vins bourguignons !

"Vous l'avez compris. j'ai passé un moment quasi irréel avec ces pinots noirs allemands. Je suis vraiment redescendu sur terre en goûtant ensuite les bordelais présent à cette manifestation "

Je crois que dans le duel Bordeaux-Bourgogne, coté pinot noir on va faire jouer l'équipe 2 (allemande) !!!

Le coup de boule d'un vin de Leroy serait potentiellement terrible, Raymond !

Laurent,

Le "S" dont tu me parles était le premier de la série (le moins bon, donc).

Il était très en dessous des autres. Si tu mets 15.5 à celui-là, tu imagines les autres, beaucoup plus puissants et complexes...

Eric

Pour info, j'ai goûté les vins de Leroy la veille (dont le Richebourg 2002). Je les avais donc bien en mémoire: les hauts de gamme de ce producteur n'ont pas grand chose à leur envier...

Eric

Il faudra que je les goûte ...

Il faudra que je les goûte ...

En aveugle avec quelques pointures françaises

Eric

Je l'avais fait avec des pointures, qui étaient des grands Rieslings allemands bien convaincants (et aussi des dégustateurs endiablés)!

Tu pourras demander à Pierre Citerne ce qu'il en pense s'il a pris la peine de les goûter: j'ai cru l'apercevoir à cette dégustation (en tout cas, la personne que je prends pour lui ressemblait diablement aux différentes photos vues dans la RVF).

Eric

Il m'a dit qu'il avait goûté 400 vins autour de Vinexpo ...

Vu la qté totale proposée, ce n'est pas énorme

Bonjour,

je n'ai pas pu participer à cette dégustation, malgré l'invitation. Il fallait que je quitte Bordeaux.
Eric, tu cites effectivement des domaines intéressants.
Dans la région de l'Ahr, le pinot noir est majoritaire (plus de 60% de la surface), et c'est un fait unique en Allemagne. Les domaines sont nombreux, mais il faut savoir faire son choix. Meyer Näckel est un de mes préférés.
Je tiens tout de même à ajouter deux éléments.
Au vu du réchauffement climatique, les vins rouges de l'Allemagne ont atteint un niveau qualitatif sans précédent. Les millésimes difficiles, comme 2004 par exemple, restent par contre encore délicats, et rares sont les bonnes cuvées. Il faut donc, si vous le pouvez, privilégier les millésimes chauds comme 2003 et 2005.
D'autre part, les tarifs sont relativement élevés. Le Kräuterberg de Meyer Näckel 2004 fait tout de même plus de 50 euros au domaine. D'ailleurs, cette région de l'Ahr se joint chaque année à la Nahe lors des ventes aux enchères. L'année dernière (septembre 2006), la cuvée Sonnenberg de Meyer Näckel 2004 a atteint 83 euros, soit une centaine d'euros frais compris.

Toutes les régions proposent leur pinot noir, localement appelé Spätburgunder, y compris la Mosel. D'ailleurs 3 vins rouges de Markus Molitor étaient à goûter sur le stand du domaine, à Vinexpo. Les vignes jouxtent parfois les grands rieslings, comme sur le Graacher Himmelreich.

David.

Mäyer-Neckel est très côté en vins rouges (un des meilleurs d'Allemagne selon les spécialistes).

Les pinots noirs de Markus Molitor m'ont déçus (Markus Molitor Haus Klosterberg - Trarbacher Schlossberg - Spätburgunder Trocken Unfiltriert 2001).

Meyer Näkel mérite effectivement sa place dans les cinq meilleurs domaines d'Allemagne pour la production de pinot noir. Friedrich Becker, dit Fritz (sénior) reigne toujours à la tête. Son fils, du même nom, l'a désormais rejoint, et tous deux sont souvent présents lors de dégustation en Allemagne.
Ils sont cependant talonnés de près par des producteurs dynamiques ayant pour modèle la Bourgogne. Je pense notamment à mon ami Klaus Peter Keller.
Les rouges de Mosel (dont ceux de Molitor) ne m'ont jamais vraiment emballé. Mais je dois me rendre prochainement au domaine pour approfondir, et notamment goûter 2005.

David,

Je ne connaissais pas Weingut Friedrich Becker mais je retiens ce nom pour mon carnet. Dans mes dégustations vins allemands, je ne suis pas vite séduit par les rouges.

Outres tes producteurs cités, j'ai bu un excellent:

Montonia - Weingut Am Stein
et
Spätburgunder S Centgrafenberg - Weingut Fürst

Ces deux producteurs se trouvent dans la région Franken.

Bonjour,

j'étais encore hier à Mainz pour la présentation du millésime 2006 du Vdp Nahe-Ahr-Rheinhessen. J'ai pu goûter quelques rouges, notamment du millésime 2005, et je dois dire que je suis assez vite passé aux blancs (surtout pour les cuvées destinées aux enchères de septembre). Meyer Näkel a à nouveau fait des vins d'un bon niveau.
J'ai une préférence pour Fürst, plutôt que Am Stein. Mais cette région m'attire surtout pour ces Silvaner et autre Weisser Burgunder : des vins à fort caractère, souvent épicés et qui rappellent d'une manière les expressions de certains vins autrichiens. Les visiteurs de Vinexpo ont d'ailleurs pu découvrir une gamme intéressante chez Juliusspital (stand sur le salon).
Je suis passé devant Molitor vendredi, mais je n'avais pas le temps de m'arrêter. Je ferai un point sur les rouges plus tard. Willi et Christoph Schaefer m'attendaient, et nous avons notamment goûté les cuvées pour les enchères et un somptueux Graacher Himmelreich auslese 1976.

Salutations.
David.

Le couple Keller, Julia et Klaus Peter, étaient à Paris pour le week-end du 14 juillet. Il n'y avait pas meilleure occasion pour se retrouver, et boire quelques bouteilles ensemble.
Klaus Peter a fait la mise définitive des grands crus (Grosses Gewächs) dans la semaine. Il m'a d'ailleurs ramené les rieslings secs de Kirchspiel, Morstein et G-Max 2006.
Mais il a surtout apporté un pinot noir, dont nous sommes fiers depuis sa naissance. C'est une parcelle de 20 ares, plantée en sélection massale (d'excellente origine). La mise (millésime 2005) a été faite le mercredi 11 juillet. La production est de 2 pièces. Le lieu dit est Frauenberg.
Nous voulions tout garder pour nous, tellement nous aimons ce vin, mais Jancis Robinson l'a goûté au domaine et va prochainement publier son compte rendu : ce sera le pinot noir allemand du millésime 2005 (note de 17,5/20, à vérifier lors de la publication). Il faudra donc vendre quelques bouteilles au marché anglais...
Le Spätburgunder Frauenberg Weingut Keller 2005 se présentait fort bien juste après la mise. La robe est encore colorée, pourpre à violette. Le nez est superbe, gagnant largement à l'évolution. Son fruité primaire est encore bien présent : cassis, mûre, framboise. Puis viennent les notes de cerise fraîche, de minéral et surtout de floral comme la violette. La structure en bouche est harmonieuse, dense mais aucunement lourde. Les tannins sont bien mûrs, fins et élégants. La finale est longue et donne envie de se resservir.
Nous rêvions d'obtenir un tel résultat, un pinot noir fin, racé et presqu'aérien. C'est toute l'image que nous nous faisons de la Bourgogne, des vins par exemple de Rousseau et de Mugnier, dont nous sommes passionnés. D'ailleurs le soir même, nous avons (entre autres) bu un Gevrey Les Cazetiers Rousseau 1999.
J'aurai plaisir à vous présenter ce Frauenberg, peut être lors d'une soirée LPV à Paris.

David,

Merde! j'étais de passage le 14 juillet vers le pays basque en Espagne Lucky you!

Marc, c'est bien dommage... j'espère une autre fois!

Je voudrais insérer ici une partie de mon poste (rubrique "Dégustations éclectiques"), relatant ma rencotre avec Jean-Luc Milleret cette semaine, et apporter quelques éléments supplémentaires.

Dans une série de quatre bouteilles de pinot noir servies à l'aveugle, un était allemand. Voici le commentaire (copier-coller) :

Vin n°2
La robe est plus évoluée, légèrement orangée. Le nez n'est pas loin de mon grand idéal : jasmin, thé, floral, avec une pointe d'évolution, épice (orientale), clou de girofle. La bouche joue sur la finesse, la finale montre des tannins encore bien présents, même si je les trouve relativement harmonieux. Elle manque un peu de matière tout de même.
Le seul indice donné sera pour ce vin, en cours de dégustation : c'est un 2005, tiré sur fût il y a quelques jours.
Par contre, au bout de quelques minutes, nous remarquons que le vin regagne de la couleur, et perd paradoxalement son évolution pour gagner en fraîcheur et en complexité.
Jean-Luc donnera son avis sur ce vin, car si j'ai longtemps pensé à un 2002, lui était plus sur 2000 et 1997. Je le rejoins sans doute sur le nez de pas mal de 1997 qui ont cette richesse et une certaine exhubérance.

Les quatre bouteilles étaient (dans l'ordre) :
Vosne Romanée Aux Reignots 1er cru Comte Liger Belair 2005
Pinot Noir Weingut Friedrich Becker 2005
Chambertin Grand Cru Rossignol-Trapet 2005
Chapelle Chambertin Grand Cru Perrot Minot 2005

J'avais déjà évoqué dans un précédent message que je considère les vins rouges de Fritz Becker comme faisant parti de l'élite de la production allemande.

Nous avions lors de cette dégustation longuement parlé des trois premiers vins, et le quatrième a été servi bien après.
Mon classement personnel était : n° 2, 1, 3. Donc l'allemand en premier! Je rajoute que j'ai toujours maintenu que le jus (et la bouche) du premier était meilleur, sachant que clairement le terroir était plus noble. Cependant je trouve vraiment dommage d'avoir une touche boisée (surtout au nez) aussi importante. Ma conclusion était que je souhaitais avoir le nez du 2 avec la bouche du 1.
Le résultat est assez bluffant tout de même...

Autre information : je retourne chez Klaus Peter Keller le week-end prochain, et nous organisons une grande dégustation de pinot noir France "vs" Allemagne. Je n'ai pas encore la liste des vins, mais il est sûr que nous aurons les meilleurs vins allemands (ce "pirate" a été mis en bouteille cette semaine, et nous l'aurons à nouveau).

Autre information : je retourne chez Klaus Peter Keller le week-end prochain, et nous organisons une grande dégustation de pinot noir France "vs" Allemagne

Inédit et salivant ...

La dégustation s'est faite à l'aveugle. Nous étions douze personnes, dont Julia Harding (Master of Wine, assistante principale de Jancis Robinson) qui avait gentillement acceptée notre invitation, Caroline Diel (Schlossgut Diel), quelques amis (professionnels comme amateurs) et bien sûr Julia et Klaus Peter Keller.

Notre amour pour la Bourgogne, et notamment le pinot noir de la Côte de Nuits, nous a donné envie d'organiser cette dégustation. Le thème était le millésime 2005, et nous avons décidé de les mettre à l'aveugle avec le fleuron de la production allemande.

Je suis arrivé suffisamment tôt pour aller avec Klaus Peter dans les vignes. La floraison et l'avancement était rapide cette année, comme en France, mais le riesling (contrairement à plusieurs autres cépages régionaux) a réussi à reprendre un cycle normal grâce aux nuits fraiches et aux températures moyennes. Le temps est toutefois clément, et il n'a pas plu depuis deux semaines.
Les raisins du Kirchspiel sont très sains, avec un bel équilibre et des notes de menthe caractéristiques. Ceux de l'Abtsberg sont très parfumés (avec des notes exotiques, maracudja, mangue, ...) et gardent de la fraîcheur.
Après avoir récupéré le reste du groupe, nous démarrons par quelques bouteilles dans la cour du domaine. Le Spätburgunder HE 2006 (produit par un ami, plus pour l'amusement) est légèrement trop boisé (allant vers des tons de coco) mais garde un beau corps. Un Saint Aubin En Remilly 1er cru PY Colin Morey 2006 (que j'ai pu voir vendredi dernier) est très beau, et beaucoup le situe sur les beaux crus de Meursault. Enfin, un monstre allemand est sorti : le riesling Rüdesheimer Berg Rottland Alte Reben auslese GK trocken de "Josi" Leitz 2006. Ce vin est très fumé (apport massif du botrytis), a une puissance violente et une grande longueur. Il est encore trop sauvage pour l'instant.

Puis nous allons voir les vignes du Hubacker, tous "entassés" dans une fourgonnette. Au pied des vignes, avec un soleil couchant radieux, nous nous délectons d'un magnum de Champagne Pierre Moncuit 1996. C'est la quintessence même du chardonnay du Mesnil, d'une grande finesse, avec ses arômes d'agrumes (zeste d'orange), de miel, d'acacia, de pierre à fusil, d'infusion (tilleul). Sa longueur est superbe. C'est un régal suprême.

Il nous faut ensuite retourner au domaine, pour démarrer notre dégustation (tant attendue).
Nous décidons de servir les vins par couple (sans forcément avoir un français et un allemand). Pour nous mettre en bouche, nous versons un 2005 de Bourgogne à découvert. Ce sera le Nuits Saint Georges VV Chevillon. D'une très belle définition, il est fidèle à son terroir avec des notes sauvages, de mûres et de ronce. Le bois est parfaitement intégré. La bouche présente un très beau velouté, mais la puissance tannique apparaît rapidement. Il finit sur les épices noires (poivre) et la prune. Très beau village.

Je ne vais pas détailler tous les vins, mais seulement le résumé.
Chaque paire a été l'occasion de très nombreuses discussions, chacun apportant ses commentaires. J'étais assis à côté de Julia Harding, avec qui nous avons partagé des commentaires en cours de dégustation. Nous étions à chaque fois très proches dans les analyses et les préférences.
Il a été très difficile de trouver quels étaient les vins français et quels étaient les vins allemands. D'une manière générale, les premiers avaient des nez assez fermé, avec des bouches très expressives. Les seconds étaient déjà accessibles, mais se sont tout de même montrés riches et puissants en bouche, dotés de belles structures (ce qui nous a compliqué la tâche).
Nous avons, ce soir, distingué le vin n°3. Et suprise : Spätburgunder Bürgel Keller 2005!
Et pourtant, il y avait de belles bouteilles : Morey La Riotte 1er cru Perrot Minot, Gevrey VV et Clos Saint Jacques Sylvie Esmonin (CSJ splendide), Romanée Saint Vivant Arnoux (loin du niveau espéré), Vosne et Echezeaux Rouget (deux superbes bouteilles).

Nous prévoyons bien sûr de nous retrouver dans dix ans (et de nombreuses fois entre temps...) afin de refaire la même dégustation. Si aujourd'hui les allemands se sont montrés expressifs et parfumés, nul doute que les vins de Bourgogne vont largement se développer et gagner toute leur noblesse avec quelques années en cave. Les matières en bouche montraient en effet des potentiels énormes. A moins que nous ayons une autre surprise...

Mon dernier séjour (prolongé) en Allemagne a été l'occasion de boire deux beaux vins à l'aveugle.

Le premier vin servi est plus marqué 'allemand', ouvert et expressif. Avec des notes d'épices orientales, jasmin, mûre et une touche boisée. La matière est impressionnante, et les tannins encore un peu 'bruts'. Je crois reconnaître le style Becker, et cette note de bois exotique. La maturité est assez poussée, et je fais remarquer qu'une vendange à peine 2/3 jours plus tôt aurait sans doute apporté plus de fraîcheur et d'élégance. Je doute de ma réponse car un ami me signale que je n'ai jamais bu ce vin 'spécial'. En fait, c'est le Pinot Noir Becker 2005, mais avec une mise sans sulfitage.

Pour l'ami qui a amené cette bouteille, c'est le type même de vin que doit produire l'Allemagne, et tellement proche des vins de Comte de Vogüe... J'imagine alors la deuxième bouteille que nous lui servons en retour, sachant qu'une belle caisse bois vient d'arriver en cave. C'est tout simplement splendide et d'une grande finesse. L'élégance du vin est remarquable, les tannins sont à maturité mais donnent une impression de soie : quelle suavité! C'est le Chambolle Musigny Comte de Vogüe 2005. J'avais entendu beaucoup de bien sur les vins du domaine pour ce millésime, et je n'avais pu aller goûter au domaine en février (ayant un autre rendez-vous au même moment). En tout cas, notre ami est reparti avec une autre idée en tête. Il était tellement persuadé au départ, qu'il fallait lui montrer cet exemple. Celà n'enlève rien à la qualité du Becker, mais montre tout de même deux styles différents.

A noter une autre bouteille étrangère extrêmement appréciée (je le note ici, même si c'est plutôt dans la catégorie 'Vins du monde') : Pinot Noir Sonoma Coast Kistler 2001. La bouteille et l'étiquette font penser au Domaine Leroy. Mais ce qui est plus surprenant, c'est que le contenu y fait également penser!!!
Ce vin de Californie a une finesse incroyable et une complexité d'un grand cru bourguignon. Et pourtant, ce n'est que la cuvée de 'base', et en plus produite à hauteur de 33000 (trente trois mille!) bouteilles pour ce millésime. Impressionnant!

Bonjour,

Bu ce week-end en bonne compagnie:

Frühburgunder est une mutante du Pinot Noir (aussi appelé pinot madeleine ou pinot précoce noir) qui donne des rendements plus petits, mûri plus précoce, et a une acidité beaucoup moins prononcé.

Robe tuilé et très transparent. Type poulsard. Nez sur le cacao et des fruits noirs. En bouche c’est du liqueur, fruits noirs griottes et mûres. Très rond avec un bon gras, du volume et très suave. Bonne longueur.

Beaucoup l’ont pris au départ pour un vieux grenache. Tellement il est profond, explosif et riche en saveurs. Très sudiste et gourmand. Du type "j’en bois tout seule la bouteille".
Fiche technique: A: 12,5 - S:5,3 - RZ: 3,3

Bonjour Marc,

merci pour ces informations. Effectivement le Frühburgunder est capable de donner des résultats surprenants.
Les dénominations allemandes sont relativement simples à comprendre. Burgunder indique l'origine : la Bourgogne (et le pinot). Früh signifie 'tôt' et Spät 'tard'.
Le Frühburgunder est donc de la famille du pinot noir, mais à maturité précoce. Il est implanté majoritairement sur les sols calcaires de Rheinhessen, où se trouvent ses origines (cépage autochtone). Je n'étais pas présent au domaine Keller pour la récolte, mais de mémoire elle a eu lieu deux semaines avant son grand frère (c'est en général de cet ordre). Je me suis occupé du début des vinifications du 2007, qui est très prometteur. Ce sont des vins plutôt faciles à boire, sans trop de tannins. Les mises en bouteille sont souvent précoces, pour 'emprisonner' le fruit, et je conseille de les boire assez jeunes. Je n'ai pas de recul/expérience sur de vieux millésimes, mais je reste persuadé que ces vins peuvent attendre quelques années.

Autre dégustation que nous avions faite, sur le millésime 1998 : Spätburgunder Felix Weingut Keller et Chambolle Musigny Les Cras Domaine G. Roumier.
L'allemand était très ouvert, avec des notes assez évoluées mais des tannins fins et une certaine suavité. La précision du travail était moindre importante à l'époque, avec un boisé trop typé. Le Chambolle était relativement austère, sur des notes de fruits noirs, et des tannins un peu massifs. C'est un vin tout en puissance, que je plaçais plutôt sur le finage de Gevrey Chambertin.

Salutations.
David.

Bonjour David,

Pas de problème. Je ne crois pas que les bouteilles vont dormir longtemps dans la cave. C'est tellement alléchant maintenant que je n'attendrai pas 6 à 8 ans. Peut être je laisserai une de côté pour la science

Weingut Nelles: Spätburgunder B52 Goldkapsel 2006: robe assez claire, un nez tupique de Pinot noir, fruité avec des notes de vanille. En bouche, beaucoup de matière, masculin, vanille et grillades, étonnant. Je ne m'attendais pas à ça de la part d'un vin allemand. Mais le 2005 a été élu meilleur vin rouge d'Allemagne. (29 Euros au domaine)
Weingut Nelles: Frühburgunder B Goldkapsel 2006:robe plus foncé, nez et bouche tres semblables au Spätburgunder, mais assez bizzarement plus de matière, plus rond, plus féminin.(39 Euros au domaine)

J'ai beaucoup aimé (et pourtant, je ne suis pas amateur du Pinot noir). Et dire que c'est seulement à une bonne heure de chez moi, je n'ai pas besoin d'aller en Bourgogne.

Bonjour Leo, je suis râvi de voir tes notes sur ces vins rouges allemands du domaine Nelles.
Pourrais tu stp me préciser où tu as vu que le Spätburgunder B52 GK 2005 a été élu meilleur vin rouge d'Allemagne? Car le Gault Millau a, me semble-t-il (c'est mon petit doigt qui me le dit... car je n'ai pas encore reçu de copie du guide) que c'est la cuvée 'Pinot Noir' du Weingut Friedrich Becker (Pfalz) qui a eu la meilleure note. Bernhard Huber (Baden) a été élu vigneron de l'année. Et dans le guide de Gerhard Eichelmann (dont j'avais eu un exemplaire assez tôt), il n'en ai pas fait mention.
Le Frühburgunder est un cépage qui peut se montrer très intéressant. Il n'a en général pas plus de matière que le Spätburgunder (puisqu'il est précoce, comme son nom l'indique), et a souvent des tannins peu présents et fins.

Ici
de.wikipedia.org/wik...

Merci pour le lien. C'est le magazine de 'presse people' Bunte qui décerne ces trophées. Je n'ai aucune idée de qui compose le jury, mais en tout cas ce n'est pas la référence vini/viticole en Allemagne. Je ne cherche pas ici à rabaisser le domaine Nelles, dont la production est à un bon niveau (surtout dans sa région du Sud de l'Ahr), mais à mon avis pas au meilleur du pays.

Meilleur vin rouge du millésime 2005 (Gault Millau) : 'Pinot Noir' Weingut Friedrich Becker (Pfalz), avec 95 points.
Plusieurs se partagent la première marche pour Gerhard Eichelmann : Spätburgunder Selection 'S' Weingut Franz Keller (Baden), Spätburgunder trocken 'R' Weingut Kopp (Baden), Blauer Spätburgunder 'R' trocken Weingut Seeger (Baden) et Blauer Spätburgunder 'RR' trocken Weingut Seeger (Baden), avec 94 points.

Je rappelle ici que ces vins sont en général très chers, et sont consommés localement. Les dernières ventes aux enchères du VdP (le 23 septembre 2007 à Bad Kreuznach) ont encore montré des prix très élevés (jusqu'à 100 euros pour le Spätburgunder du Weingut Meyer-Näkel, hors frais...) pour des cuvées souvent très (voire trop) boisés et manquant de fond. J'étais assis à table lors de cette vente avec un ami américain, John Gilman (auteur de la superbe Newsletter 'View from the cellar'), et il a été très fortement déçu par ces vins.