Casal Figueira (Marta Soares), António 2018, Vinho Regional Lisboa
100% Vital / Raisins provenant de 5 parcelles de vieilles vignes (de 50 à 100 ans) en gobelet sur les collines au nord de La Serra de Montejunto (à 50 km au nord de Lisbonne, près de l’Océan Atlantique), orientées vers le nord à une altitude comprise entre 250 et 400m, sur sols essentiellement calcaires / élevage de 8 mois en fût de chêne français / alc. : 12%
Il existe un fil pour ce domaine, mais sans trop de contextualisation. Voici quelques infos supplémentaires.
Le domaine Casal Figueira fut créé par un certain
António Carvalho au début des années ’90, sur le domaine familial (dans la région de Vermelha, à 80 km au nord de Lisbonne). Le domaine compta jusqu’à 15 ha, fut immédiatement cultivé en biodynamie et proposait un mélange de cépages autochtones et de cépages français (António avait fait des études d’œnologie en France).
En 1999,
Marta Soares quitte l’effervescence de Lisbonne pour trouver à la campagne le calme nécessaire à la réalisation de ses projets artistiques. Elle atterri un peu par hasard au domaine Casal Figueira et tombe amoureuse du vigneron … et de la vigne !
Les vins de Casal Figueira ne trouvèrent toutefois pas leur public, le domaine fit faillite et fut finalement vendu en 2007.
Mais le couple avait gardé la fibre vigneronne. Ils trouvèrent des petites parcelles de très vieilles vignes du cépage blanc Vital sur le flanc nord de la Serra de Montejunto, dont les propriétaires acceptèrent de leur vendre leurs raisins. Un ami possédant des vignes près de Lisbonne accepta d’en faire de même avec une parcelle du cépage rouge Castelaõ.
Pendant la récolte de 2009, Antonio meurt d’une crise cardiaque (à l’âge de 43 ans). Marta poursuit la récolte, avec l’aide d’amis vignerons, et réalise ainsi son premier vin blanc (la récolte du rouge fut abandonnée cette année-là). Elle baptisa cette cuvée « António ».
Le talent de vigneronne de Marta Soares s’est ainsi révélé dans des circonstances dramatiques.
Aujourd’hui, elle combine une activité de maman de 2 enfants avec la double fonction de professeur dans une académie des arts et de vigneronne (à petite échelle, max. 10.000 bouteilles/an, même si elle produit aujourd’hui aussi du rouge).
Place à la dégustation de cette cuvée-hommage…
Bouchon : court et pas estampillé au nom du domaine, mais de bonne qualité.
Robe : légèrement dorée, moyennement limpide.
Nez : très végétal … foin, herbes sèches, fleurs blanches … viennent ensuite quelques fruits blancs, les agrumes, les embruns.
Bouche : là aussi, l’attaque est d’abord végétale (herbes sèches et même un peu amères), florale … mais bien vite les fruits blancs et des arômes citronnés prennent le relais. La fin de bouche est très fraîche entre acidité, notes calcaires et salines. Longueur très correcte, belle salivation. Le jeu de mots est facile mais ce cépage Vital est effectivement synonyme d’une certaine vitalité dans ce vin.
À noter que ce Vital est devenu très rare, même au Portugal, et que c’est plutôt un vin d’assemblage, utilisé pour donner de l’acidité aux vins.
Payé un peu plus de 22 euros chez un caviste en Belgique, c’est loin d’être le rapport Q/P du siècle. Mais dans l’absolu, cet António est un bon à très bon vin, avec du caractère et de la fraîcheur. Très bien :
15/20.
Fred