les 4 vins proposés par Claude étaient de très haut niveau (J'aurais été étonné qu'il en aille autrement!)
Les assemblages étaient très beaux. Ca ressemble à des Bordeaux, mais çe n'est pas des Bordeaux. Les vins ont une gamme aromatique différente, on y retrouve parfois des notes d'Italie, le goudron notamment. Le Montevetrano joue dans un autre registre aromatique et je ne lui ai rien trouvé d'italien. C'est le seul.
Les quatre vins étaient très proches, superbes avec beaucoup de structure et des tannins magnifiques, juteux et enrobés. J'ai trouvé ces vins bien équilibrés et élégants, malgré leur grande concentration. Aucun n'était confituré ou trop marqué par l'alcool. Aucun n'avait des tannins rêches, astringents ou excessivement rugueux. Aucun ne m'a paru trop extrait.
A l'exception du Montevetrano, déjà fabuleux maintenant, je pense qu'ils mériteraient tous d'être attendu encore deux ou trois ans avant de donner le meilleur d'eux-mêmes.
Ces notes sont le fruit d'échanges d'impressions entre Claude et moi, mais elles sont probablement plus imprégnées de ma subjectivité. Claude se fera sans doute un plaisir de les compléter. Il va de soi que nous n'avons pas parlé de que vins et que nous avons passé une soirée de plaisir et de conversation plus que de contemplation béate ou d'analyse forcenée et muette.
Rubino della Palazzola 97, Umbria Rosso, IGT, 13,5°
Robe rubis-pourpre, très sombre, encore jeune.
Le nez est maintenant à un stade intermédiaire, vif, petits fruits noirs, épices, des notes de fourrure ( ?).
En bouche, ce vin présente une très belle structure, de l'extraction, des tannins marqués et enrobés, la trame est belle, l'acidité aussi. Le palais est bien équilibré entre le fruit et la minéralité. La finale est assez vive, mais pas hyper longue. Un très beau vin, riche, dense, mais sans lourdeur.
Fidenzio, Podere San Luigi 1997, Toscana 13,1
Robe grenat profond, sombre, déjà un peu évoluée
Nez ouvert, fruit noir, sous-bois, humus, goudron, fumée
La bouche est dense, avec une belle acidité, les tannins sont encore un peu mordants et demandent encore un peu de garde, mais ils sont très serrés et de bon augure. La bouche est concentrée, pleine, avec ces notes de goudron et de fruit mûr. Belle finale. Grand vin qui a encore beaucoup à donner.
Le Stanze del Poliziano 98, Azienda Agricola di Poliziano, IGT toscane, 13°
Robe profonde, sombre,
Nez ouvert marqué par des notes toastées, de la vanille et du café.
La bouche est splendide : très complexe, des tannins de classe, de la plénitude, une légère douceur sur le fruit mûr, légère astringence en fin de bouche qui diminue à l'aération. La finale est somptueuse. Un très grand vin.
Montevetrano 98 de Silvia Imparato, Campanie
Robe noire, reflets grenats-violacés, très dense.
Nez puissant, plein, complexe, très séducteur, sur la vanille, le cèdre, les épices, les petits fruits noirs. La bouche arbore une masse tannique moins imposante, plus souple et plus fondue que les vins précédents, mais avec plus de concentration, de densité et une gamme aromatique plus riche. Pour moi, il atteint des sommets. Le Montevetrano 98 présente une matière, très concentrée, onctueuse, au velouté sublime : les tannins sont très fins, denses et serrés, il y a de la glycérine, mais sans excès, le fruit est explosif. On ne retrouve guère le cabernet tant la matière est mûre. La structure est très belle, fine, mais très compacte et joliment minérale. La finale est très longue, avec une rétro sur les fruits et des notes chocolatées. Toute cette richesse se donne avec beaucoup d'élégance et de fraîcheur.
Pour moi, c'est véritablement un vin fabuleux, peut-être le plus grand vin italien que j'aie bu. Le style rappelle sans conteste celui de Montiano. J'adore.
A noter que, dégustés sur près de 8 heures, les vins ont sans cesse évolué, sur le plan des arômes, des saveurs et de la matière, la plupart perdant du mordant prenant de l'étoffe en cours d'aération, le boisé révélant des arômes fruités mûrs et épicés. A l'ouverture, le Montevetrano paraissait très boisé et outrancièrement parfumé. Il a cependant rapidement mis en valeur son fruité exceptionnel et la magnificence de sa matière fabuleuse, avec les tannins les plus soyeux que j'aie rencontrés dans un vin structuré à dominante de cabernet –sauvignon. Claude était sceptique à l'ouverture, mais je crois que ce vin l'a conquis au cours de la soirée. Peut-être en attendait-il encore plus ? (si cela est possible).
Mon classement, dans l'ordre :
Montevetrano 98
Le Stanze 98
Fidenzio 97 et Rubino 97, les deux vins sont très proches mais j'ai une petite préférence pour le Rubino.
A relever que les 98 viennent en tête, ce qui est étonnant, 97 étant en principe une meilleure année que 98 en Italie.
Merci à Claude pour ce grand moment de découverte : je ne connaissais aucun de ces vins et désormais, je prêterais plus d'attention à ces supertoscans et autres merveilles italiennes qui offrent, pour des prix généralement inférieurs, des vins magnifiques, qui n'ont rien à envier aux meilleurs Bordeaux, que ce soit en termes de structure, de race ou de capacité de vieillissement.
ce serait intéressant de connaître les notes que les critiques ont attribuées à ces vins. Claude doit pouvoir nous donner ces informations.
Yves