Une soirée au Petit Verdot avec un Bertou en vacances
Weingut Peter Lauer, Saar Riesling Brut Réserve, 1991
Dégorgé en juillet 2020
Robe bouton d'or.
Nez complexe et précis, sur une touche grillé minérale enroulée dans une pointe oxydative délicate qui apporte beaucoup de complexité.
Bouche à l'attaque brute, ultra tendue dont l'acidité acérée est renforcée par une bulle épineuse.
Le vin s'apaise et s'épand assez rapidement une fois la vivacité de la bulle calmée.
Reste alors un ensemble vineux, ultra droit, très agréable par son aromatique minérale mais qui manque juste un peu de puissance et d'enrobage de matière pour gagner en volume et en allonge.
Finale très serrée et ultra salivante.
Très intéressant !
Poulpes sautés aux herbes
Volcanic Slope Vineyards, Santorini, Pure, 2017
Robe cristalline.
Nez très agréable, compromis de notes minérales presque pétrolées et florales, entre les fleurs blanches, le lait d'amande, le tout chatouillé par une petite pointe sur le vinaigre blanc.
Bouche remarquablement bien construite, aérienne et mobile grâce à une magnifique acidité et à la fois pleine et dense par sa belle matière.
Les goûts sont pétris de précision et de complexité, sur les terpènes, le minéral, le lait d'amande.
Finale longue et tout en puissance sérieuse, sur un toucher presque tannique et qui concilie richesse et tonus.
Superbe !
Domaine Henri Germain & Fils, Chassagne-Montrachet 1er cru Morgeot, 2006
Robe sur un doré léger.
Nez posé et élégant, d'un absolu classicisme et maîtrise, sur des notes fumées enroulées dans de belles senteurs fruitées, sur les fleurs blanches, les fruits jaunes, un pointe mentholée qui donne une sensation de précis. C'est très beau !
Bouche très agréable, sur un beau volume tapissant à la richesse sans mollesse, sur un gras accéléré par une belle acidité et une sensation de concentration naturelle.
Très belle finale sur des goûts presque exotiques, avec de la richesse et de l'impact.
Très bien.
Domaine Zind Humbrecht, Clos Saint Urbain, Rangen de Thann, Riesling, 2007
Bouchon parfait.
Robe sur un doré léger.
Nez précis, droit et expressif à la fois, sur des notes minérales mais qui ne reniflent pas le pétrole de station service pour autant, plus un expression pierreuse et mentholée. Le fruit qui s'exprime en parallèle est superbe, sur la mandarine, la mirabelle fraîche.
Bouche énorme d'impact, d'une densité impressionnante qui claque sur la langue comme un uppercut par ses extraits secs comme par son acidité puissante et parfaitement intégré.
La précision aromatique, sur les agrumes et le minéral, participe à cet équilibre dantesque, en accélérant le vin en bouche.
Finale géniale de précision et de capacité de relance.
Superbe vin !
Domaine Jean-Louis Chave, Hermitage blanc, 1996
Robe vieil or.
Nez au bouquet riche, puissant et complexe, sur la pâte de fruits, le coing, la cire d'abeille. L'évolution est présente mais participe à donner de l'ampleur.
Bouche volumineuse, sur une matière riche d'une certaine épaisseur mais qui propose une vraie tenue grâce à de beaux amers salivants qui tempèrent la pointe de sucrosité et remplace l'acidité.
L'aromatique est en phase avec le nez, sur un point d'évolution agréable, sur les fruits jaunes et le miel.
Finale toute en richesse et en persistance.
Je me trouve pile poil face à un vin qui mérite d'évidence des louanges.
Mais force est de constater que c'est quand même pas la bouteille que j'aurais instinctivement eu envie de siffler ce soir...
Très bien.
Château Simone, Palette, 2008
Robe sur un jaune léger.
Nez qui me fait immédiatement penser à Simone par ce marqueur si difficile à décrire mais qui m'évoque le pneu sans que ce soit négatif, puis de belles notes de fruits exotiques, entre le citron confit et la papaye.
Bouche superbement construite, sur un équilibre à la fois riche et droit grâce à une acidité nerveuse et pointue qui relance cette belle matière.
L'ensemble est entre deux âges et doit pouvoir gagner encore en complexité aromatique à la garde.
Finale racée et encore un peu linéaire, sur une allonge franche.
Très bien mais à attendre encore à mon avis.
Château Grillet, 1988
Robe cristalline à peine grisonnante.
Nez terne, sur le salpêtre, la cave humide... Euh, c'est pas bouchonné, ça ?
Mais l'aération dans le verre épure petit à petit l'ensemble pour livrer un ensemble étonnant, sur la craie humide, la chlorophylle mentholée.
Bouche fraîche, sur une trame acide agréable qui porte une jolie matière souple, sur des goûts de crème de menthe et un côté minéral qui m'évoque Chablis.
Finale délicate et paisible, totalement mentholée.
Bien à très bien.
An' di djiou !! Mais comment imaginer que le viognier puisse donner un vin pareil !
Moi qui branche JP sur ma vieille histoire de Grillet bouchonné quand il nous dit qu'il a ouvert ce vin la veille et qu'il aurait mieux fait de lui rajouter 24h d'aération, je n'ai absolument rien vu venir !
Et pourtant, ce vin me rappelle furieusement un excellent 2002 bu chez l'Enzo et qui m'avait déjà irrésistiblement évoqué Chablis.
Quel mystère, ce vin !
Château de Fonsalette, Côtes du Rhône, 2002
Robe grenat tuilé légèrement trouble.
Superbe nez très attirant, quand un fruit riche, sur la fraise compotée, le pot pourri, le bouton de rose répond à des notes plus masculines d'olive noir, d'épices (thé noir, goudron) très élégant.
La bouche est un vrai délice de buvalité, sur une matière souple et séveuse, avec un beau jus franc porté par une acidité totalement intégrée et qui donne un vrai franc pétri de gourmandise.
L'expression aromatique est totalement en phase avec les senteurs du nez, avec un côté frais et pourtant très mûr qui évoque vraiment les marqueurs aromatiques de la syrah.
Finale juteuse et toute en confort, sans aucun tanins qui dépassent.
Un vin délicieux et qui m'a semblé à boire.
Parusso, Barolo, Bussia Riserva, 1999
Robe dense malgré une évolution tuilée évidente.
Nez brutal, riche, sur une volatile agressive qui cisaille un peu les narines et tranche dans un ensemble capiteux, sur les fruits noirs, un boisé crémeux rococo qui tire sur des notes de cognac.
Bouche toute en largeur, sur une matière riche et trop concentrée pour mes fragilités, sur une expression aromatique épicée type vieux bois ou épices un peu éventées qui ne me plait pas trop.
Ajoutez une charge tannique ainsi qu'alcoolique plus que conséquente sur la finale et vous comprendrez que je suis en hyperventilation.
J'ai du mal à imaginer que cette masse s'harmonisera avec encore plus de garde au vu de l'âge du vin.
L'exercice de la Riserva est un élevage qui peut patiner un vin. Mais aussi et trop souvent à mon goût le marquer aromatiquement et surtout l'user à l'excès. Ce vin fait selon moi partie de la seconde catégorie.
Je n'ai pas aimé du tout.
Tio Pepe, Jerez Amontillado, Cuatro Palmas
Robe acajou clair et translucide (pas une robe de rouge, quoi!), plus que cuivrée.
Superbe nez fantastique de complexité, épicé, lascif, capiteux et confortable, sur la noix de pécan, le chocolat au lait, le pruneau, un déroulé de tout ce qu'on peut mettre sous le terme "balsamique".
Enooooooooorme choc gustatif en bouche car alors que j'attendais un vin sucré typé vieux Banyuls, l'attaque est gigantesque de sécheresse et de charge alcoolique ! Un peu comme si on goutait un spiritueux d'oxydatif ! Pfiouuuuu, quelle puissance !
Une fois le feu de la charge alcoolique apaisé et le cerveau préparé à l'équilibre du vin, on part alors dans un voyage extraordinaire d'expression aromatique.
Impossible de mettre des mots sur la myriade de sensations que ce vin monumental provoque et force est de constater qu'on est plus proche de l'expérience gustative hors norme que du plaisir immédiat de buvabilité provoqué par un vin facile.
Car ici, tout est extrême : la concentration du vin en extraits secs (50 ans d'âge), sa charge alcoolique, sa complexité aromatique, sa salinité.
La finale ardente est d'une persistance exceptionnelle, sur les fruits secs, avec un incroyable côté qui concilie des évocations aromatiques rencontrées sur des oxydatifs sucrés et une salinité coquillée géniale.
Un grand moment !!
Remballez vos Rolex, s'il y a un truc à faire à votre demi siècle, c'est de découvrir un vin pareil !
Domaine Zind Humbrecht, Clos Saint Urbain, Rangen de Thann, Pinot Gris, 2005
Robe sur un doré franc.
Nez magnifique d'élégance, sur les agrumes, la pêche, la verveine, des notes de thé fumé. C'est superbe de précision et de gourmandise.
La bouche est moins emballante car après une attaque d'une certaine ampleur, un déficit d'acidité colle le vin au sol alors qu'on le souhaiterait voir prendre son envol.
L'élégance aromatique est là et accentue donc la frustration de ne pas voir plus de tonus pour accélerer l'ensemble.
La finale est empâtée, limite replète malgré une persistance de goûts sur le thé très agréable.
A mon goût, c'est bien+. Si on est pas un fan d'acidité, c'est au dessus.
Domaine Renardat-Fache, Cerdon du Bugey, 2018
Robe rosé à la bulle légère.
Nez causant, compromis de notes de gelée de fruits rouges et de senteurs florales, sur le lys à en être presque entêtant.
Bouche souple de demi corps, sur une sucrosité délicate tenue par l'acidité et titillée par une effervescence agréable qui produisent un équilibre gourmand et franc.
Finale sur la fraise et toujours ces notes de lys.
Vin très agréable qui s'est parfaitement accordé avec la fraîcheur du dessert.
Bien+
Une nouvelle magnifique soirée en ce lieu béni des amateurs de vin.
Les copains, merci pour avoir répondu à mon appel à partage et rencontre.
La passion du vin, c'est aussi le plaisir de faire se rencontrer ceux qui partagent la curiosité de découvrir les équilibres différents des vins de tous les horizons.
Bertrand, profite bien de ce retour chez toi pour passer de belles vacances.
Portez vous fort et.......
Vivement la prochaine !
Oliv