La visite de ce restaurant s'est faite pendant notre séjour ma femme et moi avec ma fille et mon gendre chez Roellinger.
J'ai raconté le beau dîner au Surcouf y compris l'anecdote amusante (pour moi) quand le propriétaire m'a reconnu.

Notre dîner au restaurant trois étoiles d’Olivier Roellinger est demain aussi allons-nous dîner au restaurant Surcouf sur le port de Cancale.
Avant cela, dans le salon de l’hôtel à la décoration rustique et sobre, je m’étonne de l’étroitesse de la carte des vins. Il n’y a aucun champagne millésimé. Dans les champagnes sans année, je repère un Champagne Larmandier-Bernier, blanc de blancs issu de l’agriculture biologique. Ce champagne est pur, bien ciselé, mais ne dégage pas de réelle émotion. C’est scolairement bon. Ne sachant comment se passera l’épisode Surcouf, je demande que l’on nous garde le reste de la bouteille pour notre retour.

Nous passons le long du port et le nombre de restaurants est inimaginable, aux noms d’une imagination débridée tels que brise marine, la vague, le phare, le bistrot du port, et le nôtre, que nous ne repérons qu’au deuxième passage : Surcouf.
En pénétrant dans le petit restaurant je vois sur une petite étagère des bouteilles vides dont des doubles-magnums de grands vins et une bouteille de La Tâche. Ayant encore en tête l’impression de la carte limitée du château de Jane et Olivier Roellinger, je lance au jeune homme qui nous accueille : « ah, ici, on doit aimer le bon vin ». Il nous dirige vers la petite salle du premier étage dont la décoration est minimaliste. Toutes les tables sont occupées et sur chacune trône un impressionnant plateau de fruits de mer dont de belles araignées de mer. Le jeune homme de trente ans à peine dont je saurai par la suite qu’il est propriétaire a une coiffure où les cheveux courts sont regroupés en mille pointes collées. Je lui lance avec le sourire : « vous êtes coiffé comme le dos des carapaces d’araignées de mer ». Toute la salle sourit car ici, chaque table profite des discussions des autres.

Pendant que mon gendre gare la voiture sous la pluie je demande la carte des vins et je suis impressionné par son intelligence. Si l’on trouve des Clos Sainte Hune, des vins de Méo-Camuzet, de Coche-Dury, des Rayas, des Dauvissat, celui qui a conçu la carte ne peut être qu’un sommelier efficace. Je redescends au rez-de-chaussée pour dire au jeune homme : « si vous avez des Coche-Dury, vous avez forcément en dehors de la carte des Corton-Charlemagne. Je serais heureux de profiter de l’un d’eux ». Le jeune homme me répond : « j’en ai très peu et ils sont tous réservés ». Ma question porte maintenant sur le Krug Grande Cuvée : « en avez-vous avec quelques années de cave ». Il me répond : « ah, je vous vois venir, vous aussi, vous aimez ce goût de Montrachet effervescent ». Le lien est créé et je lui dis : « il faudra que je vous donne ma carte car je suis passionné de vin ». Il me répond : « pas la peine, je vous ai reconnu, monsieur Audouze ». La table avait été réservée au nom de mon gendre et mon nom n’avait jamais été cité. Ma surprise est grande.

Nous passons les commandes et lorsque le champagne Krug Grande Cuvée arrive, on mesure l’écart qui le sépare de celui que nous venions de boire. Sur des huîtres creuses de Cancale numéro trois, le champagne est souple, doucereux, presque sucré pour compenser l’iode insistant des huîtres. Le champagne est chantant et les huîtres sont divinement goûteuses. Les bulots sont parfaitement cuits. Il n’y a pas la mâche caoutchouteuse qui affadit trop souvent ce coquillage. L’accord ne se fait pas avec le champagne car il est trop brillant avec les huîtres.
Le homard à la sauce au beurre blanc est d’une intensité de chair rare. Je crois avoir rarement mangé des pinces aussi bonnes car la pince est souvent le parent pauvre en termes de goût. La chair du corps est un peu trop cuite, mais l’impression générale est très convaincante.

Le Meursault Les Rougeots J.F. Coche-Dury 2006 est une petite merveille. Ce qui frappe, c’est sa précision. En aucun cas on ne pourrait dire qu’il est trop jeune. Son épanouissement est certain, et sa gamme aromatique est d’une largeur extrême. Il est chaleureux, de belle plénitude. Il se marie bien au homard mais l’accord n’est pas aussi vibrant que celui du Krug avec les huîtres. C’est un peu plus convenu.
Jérôme consent enfin à me dire d’où nous nous connaissons. Il a officié comme aide-sommelier puis sommelier au Carré des Feuillants et au George V où il a eu l’occasion d’aider à la réalisation de certains de mes dîners. Nous avons longuement parlé de vins et sa passion transpire. Il m’a montré un magnum de Latour 1961 qu’il a bu, cadeau du propriétaire de Château Latour. Cela impose le respect.

Un détail a plu à ma fille : pour chaque plat, Jérôme a indiqué les noms des fournisseurs, avec un respect des produits qui est à signaler.

Cette adresse, le Surcouf, justifie à elle seule de venir de Paris à Cancale. Il est sûr que nous reviendrons.
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Suite a ce message de François, j'ai déjeuné ce week end dans ce restaurant de cancale.
Nous y avons en effet passé un très bon moment : des plats simples et excellents, un tres bon service. Pas d'assiette compliquée, mais des produits de très haut niveau : les saint jacques sont terribles.
Et bien sur une très belle carte des vins, très portée vers la bourgogne blanche avec des tarifs tres corrects.

Merci pour le tuyau !

Stephane

Je cite:

Le lien est créé et je lui dis : « il faudra que je vous donne ma carte car je suis passionné de vin ». Il me répond : « pas la peine, je vous ai reconnu, monsieur Audouze ».

C'est beau la notoriété, personnellement personne ne me reconnait jamais

C'est plus un hasard qu'autre chose.
Je suis content que mon message ait permis à un LPVien de passer un bon moment dans ce restaurant.

cepages64 écrivait:

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> C'est beau la notoriété, personnellement personne
> ne me reconnait jamais

Bah , tu peux toujours penser que le restaurateur gagnerait peut être à te connaitre alors qu'avec François, c'est sûr !

Après le formidable déjeuner au Cancaven , le soir même nous nous retrouvons au "Surcouf" à Cancale .

Comme le signalait François il y a 5 ans déjà, dès l'entrée dans la petite salle on s'aperçoit qu'on a affaire à un autre " fou" de vin avec les bouteilles dont il parle .
Le repas fut remarquable mais les vins bus encore plus .

Il s'agit incontestablement d'une adresse à connaître.

Le repas fut remarquable mais les vins bus encore plus .

Tu nous en dis plus, Raymond ?

Dans les rubriques respectives , parce que sur I Phone ce n'est pas des plus commode.
Voici les vins :

-Champagne Charles Heidsieck blanc des millénaires 1995
-Bienvenue Batard Montrachet 2009 de Jean Claude Bachelet
-BelAir Marquis d'Aligre 1970

J'en avais gardé un bon souvenir lors d'un premier repas (avec Rully La Pucelle de Jacqueson) il y a quelques années. J'y suis retourné fin juin.

Mon titre sur TA est: "si vous cherchez un bon cru sur le port de la Houle".
Et voici mon commentaire.

C'est ici que vous trouverez par exemple le Puligny-montrachet de Carillon. Et même le premier cru Champ Canet tarifé sans excès. Dernier mardi du mois de juin, nous nous présentons à 21h00 sans réservation, recevons une bonne table en terrasse. Le chef de salle (le patron?) nous presse de commander car la cuisine va fermer (il acceptera ensuite encore 2 tables). Un peu speedé puis s'adoucit car nous prenons un plat à la carte avec une très belle bouteille. Sole et purée, simple et bon. Croustillant de turbot à l'andouille, original bien fait, haut en goût, bonne cuisson du poisson. Pas le moins cher du port mais fiable.

La restauration à Cancale est très diverse. Du snack à l'étoilé, en passant par les (à mon avis) fausse bonnes affaires car il y a concurrence pour des menus au tarif écrasé.
Le qualité du vin n'est pas une priorité pour la majorité des restaurants. La marge doit être importante vu les prix des premiers menus. Il faut bien gagner sa vie.
Nous avions terminé un plateau de fruits de mer à 15h30 et voulions manger léger avec une bonne bouteille. Nous avons trouvé notre bonheur au Surcouf.

Didier

J'avais aussi beaucoup apprécié notre repas au Surcouf. Raymond je vois que nous avons les mêmes adresses
Didier

J'en avais gardé un bon souvenir lors d'un premier repas (avec Rully La Pucelle de Jacqueson)

Tu étais donc accompagné...

Restaurant "le Surcouf" à Cancale
Parmi les nombreux restaurants situés sur le quai, le Surcouf ne se démarque pas particulièrement des autres. Par contre la porte franchie, effectivement on voit trôner quelques cadavres de grands crus. La carte propose bien sûr des huîtres et des fruits de mer, rien d'original à Cancale. La carte des vins est par contre intéressante, notamment en Bourgogne. Les tarifs sont corrects. Après discussion avec le patron et sur son conseil, j'opte pour un Mâcon Milly-Lamartine 2015 de "les Héritiers du Comte Lafon". Le choix s'est avéré excellent pour accompagner un plateau de fruits de mer suivi d'une lotte. Le vin est tendu mais avec un relent de chardonnay tout en finesse. Belle longueur. Il eut été difficile de ne pas finir la bouteille... Adresse donc plus que recommandable parmi tous les restaurants qui attendent le client...
Alexis