Un 145ème anniversaire au LPV Paca
Décidément, ces gars-là, les PACAs, ils ne peuvent rien faire comme les autres.
Non contents de vieillir sagement et savamment ensemble, voilà qu'ils décident de jouer aux cumulards et de mutualiser leurs anniversaires.
Alors là, faut reconnaître, ça défile mais y'a beau geste !
Car quand certains commencent à arriver à ces âges certains où il y a plus de bougies que de gâteaux, diviser le plus vieux par le plus jeune, l'Enzo par le Bernard pour réduire la moyenne sans enfoncer la tête d'Arnaud dans les profondeurs de son demi siècle débutant, ça impressionne de solidarité.
Mais quand en plus, la bande de zigomars biberonnés au pastaga décide de prendre le chemin du nord avec femmes et bouteilles, en masquant leur autocollant Allez L'OM et couvrant leur accent roucoulant à écœurer les cigales, quelque chose me dit qu'il y a moyen de prendre très cher !
Ils sont balaises, ces sudistes !
Ca débarque du bout de la Canebière, chacun lesté d'un magnum sous le bras et si n'était les angoisses d'un TGV capricieux, ils auraient presque tous eu le temps d'aller se faire une partie de boule au Champ Mars pour s'ouvrir l’appétit.
Plus ponctuels que des suisses quand y'a tire bouchon en vue, le PACA ! Et sans aucun respect pour le quart d'heure parisien.
Quand Bernard a annoncé l'établissement et envoyé les menus, je me suis tout de suite dit qu'un restaurant au culte de Rabelais ne pouvait qu'être l'endroit idéal pour satisfaire cette bande de grands gousiers à la générosité sans limite et à la faconde gargantuesque.
Et c'est peu de dire que nous n'avons pas été déçus...
Tout le monde est beau, tout le monde est prêts, j'avais même sorti la cravate...
En piste !
***
Champagne Taittinger, Brut, cuvée Prestige
Jéroboam. Étiquette découverte
Oliv
Robe sur un doré léger.
Nez très agréable, franc et précis, sur la tartine de pain grillé, des notes florales, un côté immédiatement accessible.
Bouche à l'avenant, charmante de goûts et bien positionnée, sur une acidité bien intégrée, avec un dosage un petit peu haut pour les accords de table peut-être mais parfait à mon goût pour l'apéritif.
Finale sur une bulle franche et avec une allonge sympathique, généreuse, aux beaux goûts fumés et floraux.
Très bien.
Enzo
Nez sur le pain grillé, les agrumes avec une touche champignonnée.
La bouche possède beaucoup de finesse avec une bulle idoine et une grande douceur tactile.
Certes il y a un peu de dosage mais ça lui va bien car l’ensemble est harmonieux malgré un léger élevage perceptible sur la finale confortable. Belle bouche.
Très Bien (+).
Domaine François Cotat, Sancerre, La Grande Côte, 2008
Magnum. A l’aveugle.
Oliv
Robe jaune paille.
Nez riche et très évolutif, un peu pointu (vinaigre blanc) et rococo au service, sur des notes riches de fruits jaunes et de rhubarbe. Il minéralise ensuite dans le verre en prenant des notes de craie mouillée.
Bouche à l'équilibre étonnant, sur une attaque riche, à l'épaisseur glycérinée mais qu'un bloc acide amer imposant vient immédiatement mobiliser.
L'ensemble est très mobile, avec une grande densité et peut-être également encore trop de fougue de jeunesse pour offrir une harmonie apaisée.
L'accord avec le splendide plat d'oursin est somptueux et lance une finale scintillante et nerveuse.
Très bien+ et encore beaucoup de potentiel.
Enzo
Nez mûr, presque sucré sur les fruits jaunes, le miel et un trait végétal à l’aération dans le verre. Sympa.
La bouche est confortable, ronde à l’attaque, pas particulièrement ample mais gourmande, bien équilibrée sans résiduel avec une belle allonge finale assez énergique qui donne vraiment envie de se resservir. Un très joli vin.
Très Bien +
Butternut fumé au bois de hêtre, oursin
Domaine François Cotat, Sancerre, Cul de Beaujeu, 2013
Magnum. A l’aveugle.
Oliv
Robe très claire.
Nez vraiment pas passionnant, variétal et en limite de maturité, sur le melon d'eau, avec un côté buis dominant.
Bouche linéaire et floue, sans allant ni trame, pas vraiment molle mais qui peine à décoller.
L'aromatique variétale et la finale un peu plate enterre tout plaisir possible.
Je n'ai pas aimé.
Enzo
Le nez est vraiment variétal archétype et porté sur le végétal, le buis, pas particulièrement avenant à mon goût.
La bouche est assez austère à l’équilibre correcte malgré une acidité assez haute mais toujours ces notes variétales du sauvignon pas assez mûr.
Finale de persistance moyenne.
J’ai du mal à voir comment il va s’améliorer. Millésime difficile surement même si l’effet séquence n’a pas joué en sa faveur.
Assez Bien +.
Maison Trimbach, Riesling grand cru, Frédéric Émile, 2005
Magnum. A l’aveugle.
Oliv
Robe jaune paille sans évolution.
Nez classique, précis et franc, sur un fin pétrole, le citron confit, des notes mentholées et fruitées. C'est pur et net, sans concession mais pas austère pour autant. J'aime beaucoup.
Bouche impeccablement structurée autour d'une trame acide franche et nette qui propulse une belle matière pas gigantesque d'intensité mais parfaitement tramée.
La précision aromatique totalement en phase avec le nez ajoute la petite touche de pep's et de générosité à ce bel ensemble.
Finale longue et salivante, sur une forme de confort et de lisibilité très agréable.
Très bien+
Enzo
Nez qui pétrole clairement, sur le citron vert élégant et particulièrement ouvert. Joli nez classique de riesling.
La bouche possède une certaine richesse, elle est assez large avec une fine sucrosité et une pointe d’alcool également.
Finale avec des amers agréable. C’est bien bon même si l’équilibre eut pu être plus tonique.
Très Bien.
Morille des pins, champignons farcis, brioche et duxelle, caviar Kristal Kaviari
Domaine Muré, Clos Saint-Landelin, Grand cru Vorbourg Vendanges Tardives, 1989
Magnum. A l’aveugle.
Oliv
Robe évoluée, sur des couleurs ambrées.
Nez qui confirme que ce vin a de l'âge par ses senteurs de cire, sa pointe de noix mais aussi de beaux atours fruités, sur l'abricot, le thé.
La bouche est nettement plus intéressante que le nez un peu fragile, avec le charme des vieux vins qui ont mangé leurs sucres et offrent alors un équilibre passionnant pour les accords de table.
La richesse douce est en effet bien tenue par une délicatesse qui semble fragile mais qui tient génialement la table, sur des goûts miellés et fruités qui expriment beaucoup de complexité.
Finale infusée, délicate, étonnante de persistance aromatique plus que tactile.
Un très beau moment pour un vin complexe dont il faut laisser s'exprimer paisiblement les qualités à table.
Très bien.
Enzo
Nez très évolué et complexe sur le miel d’acacia, le pain d’épice, la figue séchée, plus qu’avenant.
La bouche est moelleuse sans beaucoup de sucre mais encore ample sur des notes très fines de thé.
C’est gourmand, assez puissant encore et particulièrement long sur le miel avec une belle fraicheur. On a vraiment envie de se resservir. Un superbe vin.
Très Bien +/Excellent.
Domaine de la Vougeraie, Vougeot 1er Cru, Clos Blanc de Vougeot, 2008
Magnum. A l’aveugle.
Oliv
Robe vert de gris sans véritable teinte.
A peine le nez posé au dessus du verre que me remontent à l'oreille les quolibets des grandes heures chez Al'.
Je relève le regard et sans surprise, je vois l'Enzo qui fronce les sourcils et hulule des gros mots pas gentils.
Faut reconnaître que ça pétarade comme un soir de 14 juillet le nez plongé dans son gobelet de pop corn, cette affaire.
Mais je ne surprendrais personne en révélant que moi, j'aime bien.
En revanche, la bouche me convient moins. J'entends pronostiquer du Coche autour de la table et je joue le peu de crédibilité que j'ai en affirmant d'une lapidaire sentence que la carrosserie peut faire illusion mais que le moteur est loin d'avoir les capacités d’accélération de l'écurie CD.
Ouf, l'honneur est sauf. Je finissais cul nul dans la Seine sinon...
Je trouve en effet la bouche citrique à souhait mais finalement un peu raide, avec un côté caricatural d'amers secs et un manque de chair et de volume pour offrir plus de charme, de puissance et donc de plaisir.
La cacahuète, c'est bien mais pas quand on en croque l'enveloppe. Et là, ici, je trouve que le vin manque... de vin, semblant comme dérouler une recette plus qu'une cohérence de trame, le volume de bouche se laissant dominer par l'acidité.
Finale stricte, sur des amers secs, pas assez vineuse pour s'accorder à la générosité du homard.
Bien, sans plus.
Enzo
Nez caricatural sur le pétard, le grillé, la cacahuète, l’œuf, une palette aromatique monolithique que je n’aime vraiment pas.
La bouche est de belle constitution mais l’acidité est très élevée et même si le vin montre de l'énergie et une certaine tension, ça manque vraiment de confort même à table.
Finale très citronnée et vive. Décevant.
Bien.
Le homard, artichaud, prune rouge
Mas Jullien blanc, Pays d’Hérault, 2007
Magnum. Étiquette découverte.
Oliv
Robe jaune paille.
Nez terne et peu expressif, très difficile d'aller y chercher une senteur vraiment définie sans pour autant qu'il semble éteint ou douteux. Un peu de fruits jaunes peut-être ?
Bouche bien structurée, sur une attaque épaisse à la largeur bien tempérée par des amers salivants très agréables et qui accélèrent le vin en bouche en posant un équilibre cohérent.
Malheureusement, l'aromatique reste toujours aussi mutique, limitant le plaisir pour un vin aux qualités de structure indéniable.
Bien.
Enzo
Nez peu expressif, sur l’amande, les fruits blancs, sans gros relief.
Très belle bouche par contre, harmonieuse à table, gourmande, confortable, sans aucun alcool perceptible même si peu exubérante.
Un vin sénateur qui a parfaitement répondu au homard mais dont on aimerait un peu plus de gnaque et de relief.
Finale de bon niveau.
Très Bien.
Domaine Gangloff, Côte Rôtie, Sereine Noire, 2005
Magnum. A l’aveugle.
Oliv
Robe bordeaux sombre.
Nez strict, marqué par une note racinaire qui pèse sur les fruits noirs et m'évoquent irrésistiblement certaines fourberies de cabernet.
Confirmation en bouche avec un vin raide et dur, manquant de chair et de volume, à l'acidité mordante et aux tanins pas mûrs.
Finale serrée et sans plaisir, sur des goûts végétaux.
Aucun plaisir possible et grosse surprise à la levée de la chaussette.
Enzo
Nez fin, sur les petits fruits noirs, réglissé mais également sur une note végétale assez marquée qui m’oriente vers un cabernet.
La bouche est vraiment « poivronnée » avec une grosse acidité et des tannins fermes. L’ensemble parait végétal, assez mordant et d’une austérité certaine. Est-ce le magnum qui se présentait mal ? en tout cas grosse déception.
Bien +.
Pithiviers, bouillon et coeurs de canard ou La Raie de Bretagne, huitre, endives
Domaine Robert Michel, Cornas, La Geynale, 2005
Magnum. A l’aveugle.
Oliv
Robe strictement identique au Gangloff, sombre et profonde.
Nez sur la cendre, le bois humide, un côté terreux froid et pas mal de volatile.
Bouche au beau volume en attaque, sur une densité immédiatement perceptible et une acidité assez forte.
Mais débarque alors une charge tannique redoutable qui m'envoie la mâchoire jouer le chariot de Remington à l'autre bout de la table.
De djieu, les gars, prévenez avant de servir des machins pareils ! Y'a pas marqué
Jaws
d'Aviolo sur la devanture de la maison PDF.
Difficile de dire quand cette masse énorme pourra se fondre. Mais la matière première semble à même d'encaisser les ans pour trouver un point d'harmonie un jour.
Mais pour les petits enfants, peut-être...
A attendre. Longtemps.
Enzo
Passé une réduction vaseuse, les fruits noirs se conjuguent à quelques notes de vendange entière et un côté sanguin marqué. Ça parait monobloc et dense.
Ça se confirme en bouche où le vin se présente puissant, riche, de gros volume mais sans beaucoup de nuances tant le vin est encore jeune et demande soit beaucoup d’aération soit du temps pour quitter l’impression d’austérité de ce millésime.
J’ai perdu le Pdf en face de moi à ce moment-là !
La fin du verre bien aéré montrera plus de finesse sur les épices douces telle que je connais cette cuvée.
Très Bien (+)
Domaine Huet, Vouvray Moelleux, Le Mont, 1985
Bouteille. A l’aveugle
Oliv
Robe dorée.
Nez un peu entêtant, sur de puissantes notes de lys, un côté chaleureux un peu saturant.
Bouche curieuse, sur une attaque tendre à la sucrosité mal définie, sur un côté sans âge dont je peine à savoir si c'est un jeune vin évolué trop vite ou un vieux vin un peu abimé.
L'équilibre est très bizarre entre ce côté sucré sans être liquoreux et une morsure acide qui confine au vernis.
Finale fuyante et sans cohérence.
Très difficile de me faire un avis mais pas trop fan.
Enzo
Voilà un nez qui n’est pas facile à définir sur des notes prononcées de Lys dans un ensemble très floral un peu monolithique.
La bouche possède une belle acidité sans excès, peu de sucre résiduel, mais malheureusement l’aromatique manque d’éclat malgré un équilibre demi-sec sans défaut.
Longueur correcte.
Bien +.
Domaine Rotier, Gaillac Doux, Renaissance, 2002
Bouteille. A l’aveugle
Oliv
Robe acajou.
Nez au beau bouquet causant et complexe, sur le caramel au lait, l'abricot sec, la tarte tatin, le thé.
Très belle bouche juteuse et équilibrée, sur une richesse liquoreuse gourmande parfaitement tempérée par une superbe acidité.
L'équilibre est parfaitement réussi et les goûts sont en pleine phase avec le nez, tout en complexité et en précision.
Aucune trace d'une quelconque fatigue dans une finale brillante de persistante de persistance et de générosité.
Délicieux !
Enzo
Nez complexe de figue, d’abricot, de thé. Superbe !
La bouche est vraiment bien équilibrée, le sucre ne sature jamais le palais, il y a toujours un léger rôti et surtout beaucoup de gourmandise le tout soutenu par une très belle acidité. Très long sur la finale, un vin délicieux.
Très Bien +.
Quinta do Infantado, Porto LBV, 1996
Robe brunie et trouble.
Nez capiteux et fin, sur un bouquet épicé, sur la poudre de cacao, des notes fraîches, sur la prune et la figue mais ni pruneau ni séchée.
Bouche très agréable, sur une belle trame acide qui lance une sucrosité franche et absolument pas empâtée.
La charge alcoolique très présente domine en revanche un peu l'équilibre globale du vin en bridant le confort de la finale.
En tout cas pour un fragile comme moi.
Mas le charme aromatique joue à plein et apporte un vrai plaisir.
Très bien.
Le coing, châtaigne, chocolat
An didjiou, quelle monumentale soirée !
Faudra d'ailleurs penser à instaurer un droit de peine pour les malheureux convives qui ont le malheur de réserver un table quand les Pacas débarquent.
Car force est de constater que les décibels ont parfois pu frôler le douloureux et que le gazier énamouré qui eut espéré poser un genou à terre et sortir son caillou ce soir là aura vraisemblablement remis la belle affaire à plus tard et dormi sur la béquille...
Un énorme merci à tous et toutes pour ce nouveau moment d'exception.
Des instants pareils n'ont pas de prix et c'est quand la vie nous rattrape qu'on constate combien ils sont aussi rares que précieux.
Il parait que certains ont prolongé le week end le lendemain midi au Petit Sommelier.
Mon petit doigt m'a dit que ce fut tout aussi dantesque...
Avec une grosse pensée de rétablissement à Séb qui devrait arrêter de vouloir donner tort à Sir Winston.
Et une éternelle pour notre Eric, qui sera toujours là, avec nous dans des moments pareils.
Parce que même partis trop tôt, les amis, c'est la vie.
A très vite à tous,
Et portez-vous fort !
Oliv