Il y a quelques jours, à l'occasion d'une fête de famille, petite dégustation comparative de 3 Volnay 1er cru 2000.
Ce millésime, très décrié en côte de Beaune, m'avait pourtant très agréablement surpris juste après la mise en bouteille, et j'avais envie de voir où il en était à 4 ans!
Domaine Georges Glantenay, Volnay 1er cru "les Robardelles"
Robe rubis violine assez légère mais qui prend de la densité au bout d'une heure ou 2.
Nez d'abord dominé par des arômes de grillé, qui se complexifie petit à petit et s'enrichit de notes fruitées (cerise) et florales (violette) tout en conservant les notes de torrefaction.
La bouche est souple, suave, avec toutefois une trame acide bien présente. L'aération atténue l'acidité et lui fait gagner beaucoup en volume et en moelleux.
Ce vin, très plaisant, n'atteint pas les sommets de son appellation, ni même de la cave du domaine, où j'avais pu le comparer, juste après la mise, au Volnay Santenots, ce dernier paraissant supérieur, avec la même gamme arômatique mais les épices en plus, une bouche plus dense et structurée.
Domaine de Montille, Volnay 1er cru "les Taillepieds"
Robe proche de celle du précédent, légèrement plus claire et plus brillante; la teinte est identique.
Le nez est également très similaire à celui du Robardelles, avec toutefois un caractère plus incisif, plus frais et plus naturel, peut-être aussi plus raffiné.
En bouche, la matière est plus longiligne, moins douce; elle surprend par son austérité presque sèche. Pourtant, la texture paraît satinée et la structure bien dessinée (plus précise que celle du Robardelles). On retrouve les mêmes arômes qu'au nez, très élégants.
Domaine D'Angerville", Volnay 1er cru "les Champans"
Robe nettement plus sombre et plus dense que les 2 précédents: on a peine à croire qu'il s'agit du même millésime!
Le nez, plus puissant, est également plus fruité (cerise) et moins torréfié.
L'attaque en bouche est volumineuse et très douce, la matière est dense et structurée avec un moelleux sous-jacent (où l'on retrouve la cerise) qui peine à se dégager de la structure acide dominante.
Le lendemain, l'aération prolongée a gommé cette acidité mais aussi un peu destructuré le vin, qui paraît moins précis que la veille.
L'impression globale sur ces 3 vins est finalement un peu mitigée, sans doute à cause du millésime. Pourtant, je me souviens m'être régalé pendant près de 10 ans avec les Volnays 1992 (autre année réputée faible) du dom Glantenay (Santenots et Brouillards). Le 2000 traverserait-il une phase difficile?
Pour résumer, de prime abord, le D'Angerville l'emporte par sa richesse mais semble ne pas bien évoluer à l'air, le Montille brille par son élégance mais reste assez distant, le Glantenay peut-être moins complexe que les 2 autres a quand même l'avantage de coûter près de 2 fois moins cher!
Voilà quand même de quoi patienter en attendant les Volnays 1999!
Cordialement
Passetoutgrain