Repas du 24 au soir
Bu avec un homard au beurre ce superbe Meursault-Genevrières 1992 des Hospices de Beaune en magnum, mis en bouteille par Patriarche Père et Fils (!).
Le vin fut magnifique, d'un nez sobre mais complexe, sur des notes de grillé et de fleurs blanches, associées à des pointes de minéralité. La bouche fut elle aussi superbe, tant elle fut intense et structurée, représentant parfaitement le corps d'un grand Chardonnay, mielleux à souhait, puissant et d'une impressionnante longueur. Un vin grandiose qui nous a surpris par sa grâce et son élégance. Un de mes grands souvenirs pour l'année 2004 !
Bu avec un pavé de biche ce Beaune cuvée Guigone-de-Salins 1976 des Hospices de Beaune, également mis en bouteille par Patriarche Père et Fils, dont je n'aurais jamais cru goûter deux vins le même jour !
A l'ouverture, son nez fut superbe, sur des notes de fruits à l'eau de vie, de prunes et de viande...de très belles odeurs de sous-bois. Mais, la bouche fut dure, serrée et tanique, trop tanique pour apprécier le vin à sa juste valeur. Il semblait superbe mais fut sans doute touché par une conservation douteuse, car la bouche montrait une certaine aigreur alors que la couleur était magnifique.
C'est ainsi que je suis allé chercher un Côte-de-Nuits-Village 2002 du Domaine Jayer-Gilles.
Beaucoup de gens reprochent aux vins de Gilles Jayer d'être trop boisés, trop puissants ou encore trop je ne sais quoi... Gilles Jayer agace bien des vignerons du coin qui jalousent en secret sa réussité exceptionnelle. En effet, il est courant d'entendre que 15 € pour un Hautes-Côtes est scandaleux, alors que ses vins sont grandioses, d'une remarquable complexité, d'une longueur en bouche à faire rougir bien des grands crus bourguignon baclés par ces mêmes producteurs qui trouvent les vins de Jayer-Gilles trop chers et trop extraits. En réalité, chacun doit goûter et se faire sa propre idée. Pour ma part, et celle de tous les gens à qui j'ai fait découvrir les vins de ce domaine, je suis fou des Hautes-Côtes et des Côtes de Nuits Villages de Gilles Jayer, qui allient puissance, finesse, richesse, intensité, équilibre et longueur. Je ne parle pas de ses crus qui ont été pour moi la source de mes plus belles émotions (avec des Echézeaux 1976, 1990 et 1996 d'anthologie !)
Trêve de polémique, parlons de ce Côte-de-Nuits-Village 2002. Un nez complexe et intense de fruits noirs, de grillé, avec des notes surprenantes de cuir (pour un vin de cet âge !). Les arômes vous transportent dans les caves, lorsque se mêlent les senteurs de bois neuf, de vin en cours d'élevage, sur le fruit et le chêne. La bouche est grandiose, d'une attaque marquée par la viande et la cerise, le bois et les tanins étant deja fondus en grande partie. Une acidité formidable ,équilibrée par la matière fine et volupteuse du vin, laisse entendre un immense potentiel de garde. Il est d'ailleurs vrai que ces vins vont très loin. Il m'a été donné de goûter des 1978 et 1984 qui étaient de première fraîcheur.
Ces vins, issus d'appellations non prestigieuses, permettent de comprendre, au moins en partie, pourquoi un vigneron reçoit cinq étoiles au guide Parker (qui n'est certes pas un dieu mais dont les jugements restent fiable, d'autant que Rovani veille pour le Bourgogne).
Pour finir rapidement avec les vins bus hier soir, le Roquefort s'est fort bien laissé accompagner par ce Guiraud 1999, dont la fraîcheur et la rondeur ont sublimé le fromage.
Le repas s'est fini doucement avec une Chartreuse verte VEP, parfaite pour assurer une nuit tranquille!
Joyeux noà«l à tous,
Jean Baptiste
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