Je dois organiser une dégustation avec des amis non "initiés".

Je souhaiterai leur faire découvrir une "grande fiole" mais j'ai pu constater que les personnes qui n'ont pas l'habitude de "déguster" le vin restent relativement fermée face à ces vins notamment dans leur jeunesse.

Selon vous quel serait le grand vin le plus accessible facilement pour des néophytes? (français ou étranger)

Merci de vos éclairages

Xavier

Bonjour,

que veux-tu dire par grand? quel budget?

Cordialement,
JU

Surtout, qu'est-ce que tu as en cave?

Un PETRUS ...mais surtout pas à l'aveugle !!

Plus sérieusement , si tu possèdes un Haut Marbuzet ...difficile de ne pas apprécier et même pour des néophytes ...tu as également la possibilité d'ouvrir un petit millésime de Cheval Blanc ( 94 est remarquable ) . Je pense également à Rayas 96- 2000- 2002 ou encore un C D P de Charvin , mais de préférence pour un millésime de la fin des années 90 .Pour la Bourgogne , c'est plus " risqué " !!

Bonjour Xavier,

les vins les plus facilement appréciables par des néophytes sont ceux à sucre résiudel. C'est un goût consensuel. La région la plus appropriée est Bordeaux, et le Sauternais en particulier. Le nom le plus connu est Château d'Yquem.
Je suis amoureux de vins allemands, mais je ne conseillerais pas de servir un vin étranger pour 'épater' tes amis, ce qui semble être ton objectif. Il faut donc rester sur des appellations connues.

Personnellement, j'aime servir les vins à l'aveugle pour laisser le jugement aux personnes. Dans le cas d'un liquoreux, je le servirais plutôt à la fin d'un repas avec un dessert (dans ce cas, ne sers pas trop de plats et trop de vins avant, elles risquent de ne plus avoir envie d'y goûter) ou tout seul pour l'apprécier simplement (peut être la meilleure solution).
Pour ce type de vins, je mets en général un moelleux de Jurançon (comme les délicieux vins d'Yvonne Hégoburu) avec le Sauternes. Mais attention aux réponses, tu auras probablement des surprises, et celà ne correspond sans doute pas à tes attentes...

N'hésite pas à nous donner plus d'informations pour affiner la réponse.
Cordialement.
David.

Bonjour Xavier,

Le seul conseil que je puisse te donner est de ne pas servir ce "grand" vin seul, essayes de servir d'abord à tes convives un vin générique de la même appellation, ils pourront ainsi(peut-être) comparer !
Si tu as par exemple en cave un Lafite Rothschild d'une dizaine d'années et un Carruades du même millésime, la comparaison sera sans doute interressante et enrichissante pour tes amis.
Salutations vineuses,

Christophe

cmch écrivait:

---

> Bonjour Xavier,
>
>
> Le seul conseil que je puisse te donner est de ne
> pas servir ce "grand" vin seul, essayes de servir
> d'abord à tes convives un vin générique de la même
> appellation, ils pourront ainsi(peut-être)
> comparer !
> Si tu as par exemple en cave un Lafite Rothschild
> d'une dizaine d'années et un Carruades du même
> millésime, la comparaison sera sans doute
> interressante et enrichissante pour tes amis.
> Salutations vineuses,
>
>
> Christophe

Très bon conseil !
Mais je l'avais fait avec les 2 vins que tu cites en 1993 (petit millésime) et la différence n'était pas flagrante!

C'est vrai que dans des millésimes "faibles" la comparaison peut être difficile entre le premier et le second vin.

Christophe

Rayas ou Château d'Ampuis?

Je dois organiser une dégustation avec des amis non "initiés".

Je souhaiterai leur faire découvrir une "grande fiole" mais j'ai pu constater que les personnes qui n'ont pas l'habitude de "déguster" le vin restent relativement fermée face à ces vins notamment dans leur jeunesse.

La Coulée de Serrant.

Curnonsky, le prince de la gastronomie, la comptait parmi les cinq plus grands vins de France.

Toujours le mot pour rire notre ami Nidal...

Luc

J'irais sur deux pistes.
La piste des grands blancs de Bourgogne, et mettre en parallèle un bourgogne blanc assez ordinaire avec Un Batard Montrachet Domaine Leflaive. Là, les non initiés vont voir qu'il se passe quelque chose.

La deuxième piste serait de prendre un Côtes du Rhône assez ordinaire, et une Côte Rôtie de Guigal. ça va chambouler tous les repères des non initiés. Effet garanti.

Pour répondre en vrac à quelques questions:

- budget 100 - 150 €
- Pas si évident que cela de faire comprendre la différence à des néophytes: pour exemple samedi dernier entre une Côtes de Bourg 1999 du négoce amené par un membre et un Cos d'Estournel 99 (oui c'est pas le meilleur qu'ils ont produits mais quand même) et bien certes ils ont vu une différence; mais n'ont pas été subjugués par le vin. Leur conclusion: ca ne vaut pas le coup de casser sa tirelire pour si "peu".

Donc la question isidieuse qu'il y avait derrière l'appel à l'aide (appel bien réel) est: y a t'il que les initiés qui peuvent vraiment faire la différence entre un très grand, un grand, un moyen et un petit vin?

Xavier

Donc la question isidieuse qu'il y avait derrière l'appel à l'aide (appel bien réel) est: y a t'il que les initiés qui peuvent vraiment faire la différence entre un très grand, un grand, un moyen et un petit vin?

Même les initiés peuvent se planter puisqu'il peuvent mieux noter un Grands chênes qu'un Haut Brion

Il te faut certainement un vin plus démonstratif. Pape Clément 2003 n'était pas mal dans le genre. Lors de notre dégust' rive gauche, il était très au-dessus des autres, même si on s'éloignait de la typicité bordelaise. Je crois qu'il était aussi arrivé en tête du GJE.

Donc la question isidieuse qu'il y avait derrière l'appel à l'aide (appel bien réel) est: y a t'il que les initiés qui peuvent vraiment faire la différence entre un très grand, un grand, un moyen et un petit vin?

INITIER :
1. Révéler (à quelqu'un) les secrets, la connaissance de quelque chose de caché ou d'un savoir ésotérique.
2. Enseigner (à quelqu'un) les rudiments d'un art, d'une science, d'une technique.
Acquérir les premiers éléments d'un art, d'une science, d'une technique.

Dans ces termes je vois : l’Education au Goût, accompagnée d’un réel apprentissage… permanent.

Lorsqu’on est capable (à 4 ans ou à 94 ans) de désigner du doigt un bon produit parmi quatre ou cinq produits proposés, de sélectionner les meilleurs fromages, les meilleurs fruits, les meilleurs pains, les meilleurs viandes, les meilleurs beurres, les meilleurs desserts…etc.

Ces gens sont parfaitement capables de reconnaître un bon vin sans être forcement des oenophiles…(enfin je le pense !...si je suis bien mon raisonnement...)

Ils ont été initiés au bon goût !

Il y a peu de temps j'ai beaucoup apprecie silex 2005.
La finesse et la longeur en bouche devrait faire la difference si tu compare la compare a un autre pouilly ...

Kamuro

Un bon vin, n'est pas forcement un vin démonstratif !

Les convives réagissent (en dehors de la notion du goût) de manières absolument variées et différentes...selon l'âge, l'expérience, l'intelligence..., la profondeur de l'esprit, le degré d'exigence des uns....

J'ai, parfois, des réactions instantanées de la part de 4 convives à propos d'une série de vins proposés à table. Le cinquième convive ne répondant qu'au bout de quelques longues minutes...
Mais, quelle réponse, quelle élégance dans les définitions et dans la précision et surtout...Quelle justesse.[size=x-small]..(Cette personne a donné sa préférence au vin le moins évident, le plus ésotérique, le plus fin, le moins démonstratif...)[/size]

Conclusion: on choisit, aussi, la qualité de ses vins en fonction de la qualité de ses convives...

Deux choses :

Je rejoins Nidal ...

il est dommage d'offrir un superbe vin à quelqu'un qui va y mettre de l'eau ... je force un peu le trait...

Et comme dit Eric :

" Même les initiés peuvent se planter puisqu'il peuvent mieux noter un Grands chênes qu'un Haut Brion "

à mon avis ils avaient bu ....

jpierre

" Même les initiés peuvent se planter puisqu'il peuvent mieux noter un Grands chênes qu'un Haut Brion "

à mon avis ils avaient bu ....

J'avais pourtant cru qu'ils crachaient, même pendant les repas

A mon avis, le problème de Cos 99 est qu’il était certainement trop jeune pour éblouir un groupe de néophytes.

On peut apprécier un vin pour différentes raisons :
1) car on le juge grand et au potentiel important, à garder mais éblouissant.
2) parce qu’il est original, ça change, ça séduit.
3) parce qu’il nous touche au plus profond de nous.

Seul le troisième selon moi est le plus difficile à faire découvrir, car il est animé par la subjectivité, et que le vin doit être cueilli pile au bon moment. Or, le néophyte recherche cela, il recherche le plaisir immédiat !

Je ferais plutôt une Côte Rôtie de 1999 ou un Hermitage (pour rester en France).

Idéalement, je ferais trois vins catégoriquement différents : Une syrah 99 (Côte Rôtie ou Hermitage), un Bordeaux (Leoville las cases !) et par exemple un vin chilien (Almaviva 2001), de manière à les sensibiliser sur les différences qu’il existe, souvent dénigrées ou ignorées, et enfin de manière à toucher un éventail de goûts le plus large possible.

Inutile de mettre plus de 100 euros par bouteille (je dirais même 60...).

Tel est mon avis personnel (c’est ainsi que j’essais de procéder en général quand je reçois... varier les plaisirs, quel plaisir !)

Cordialement,
JU

Xavier, voici quelques pistes plus approfondies. Je suis persuadé que l'ouverture d'une bouteille jeune ne pourra pas les 'bouleverser' comme tu souhaiterais. Ton exemple sur les deux Bordeaux de 1999 est parlant, et ne m'étonne pas.
Il faut donc, à mon avis, se tourner vers des vins plus évolués. Je reste sur mon idée initiale de vins blancs, à sucre résiduel. La meilleure solution serait sans doute de cacher l'étiquette (pour qu'ils ne voient pas le millésime). Même néophyte, chacun a tout de même une certaine idée du vin, mais sans doute pas de l'évolution. Combien de fois peut on entendre 'ce vin sera meilleur dans 10 ans', sans que personne (comprenez néophyte) ne comprenne pourquoi. Et bien c'est l'occasion de le prouver!
Tu trouveras assez facilement des domaines avec des millésimes 'anciens'. Je n'irais toutefois pas trop loin, et opterais pour la fin des années 1980 et le début 1990. Je pense par exemple au Domaine Huet à Vouvray. Il vend régulièrement de vieilles bouteilles (jusqu'au 1947, mais là le prix est astronomique!). Même si les tarifs ont explosé ces dernières années, tu trouveras encore quelque chose dans ton budget, comme un moelleux Première Trie 1989 ou 1990. Au passage, tu pourrais aussi opter pour un demi-sec (voire un sec) plus ancien (de mémoire quelques vins intéressants des années 1970 et 1960, je ne trouve plus la liste, mais il y aura sans doute quelqu'un ici qui pourra te la donner).
Certains cavistes proposent également des affaires, mais c'est sans doute plus compliqué à trouver, et surtout il faut être sûr de la provenance des bouteilles.
L'idéal serait donc de présenter un ou deux vins jeunes (pourquoi pas du même producteur), et ensuite faire un saut d'une quinzaine d'années pour montrer tout l'intérêt et la noblesse du vieillissement.

Bon courage!
David.

Et pourquoi pas un Bâtard-Montrachet du Domaine Leflaive?

Au plaisir de vous lire, Matthieu

Pour 150€ essaie de trouver un Pape Clément 1990.
Si la bouteille n'a pas de problème, tes invités devrait voir la différence .... rien qu'en plongeant le nez dans le verre d'ailleurs !
Ce n'est pas un vin démonstratif, simplement un grand bordeaux ... classique.

M@nuel.

y a t'il que les initiés qui peuvent vraiment faire la différence entre un très grand, un grand, un moyen et un petit vin?

Je suis également de l'avis de Nidal: "on choisit, aussi, la qualité de ses vins en fonction de la qualité de ses convives" et d'Eric "Même les initiés peuvent se planter". En fait je remarque que plus on est amateur éclairé plus on est modeste et humble (sans doute parcequ'on s'est déjà beaucoup planté).

Je pense que tous les gens ne sont pas égaux devant le gout: certains y attachent de l'importance (et il feront la différence entre grande et petite bouteilles) d'autres pas (et ils ne la feront pas) . Et puis après il y a les buveurs d'étiquettes..............les pires.

Personnellement je serais assez pour un grand Bougogne blanc (Meursault Charme F.Jobar 98 par exemple il est impossible de ne pas être subjugé par ce vin), ou un Pommard (domaine M.Gaunoux 96, monstrueux).

De toutes façon , je pense qu'il faut privilégier le coté suave et séducteur et la longueur en bouche d'un grand .

Enfin c'est toujours sympa, mais parfois frustrant voir désespérant d'essayer de faire comprendre sa passion(