[size=medium]Série Merlot en assemblage (moins de 85% merlot)[/size]
Finalement, à une exception près, la sélection des cinq vins d’assemblage amenés par les participants de ce CDR s'est plutôt tournée vers Bordeaux.
Château Cadet Piola 2004 - Saint-Emilion
L'aspect est encore très jeune avec des reflets mauves dans la robe. Bien que n'étant pas extraordinairement expressif, le nez est fin avec un délicat fruité et des épices. Le vin se montre assez vif en mise en bouche. Développement longiligne sur une texture plutôt fine. La seconde moitié de bouche manque quelque peu de définition avec une finale de complexité moyenne.
Château d'Aiguilhe 2000 - Côtes de Castillon
Robe sombre et profonde. Nez intense d'épices et de fruit rouge confituré. La sensation en bouche semble un peu forcée, très concentrée avec une bouffée de chaleur qui couvre quelque peu sa structure serrée. La finale retrouve un certain équilibre. Excellente persistance. Tiens.. c'est D'Aiguilhe 2000! Il y a 4 ans, ce vin m'avait déjà surpris par son style qui ne s'apparente pas vraiment à ce que propose généralement S. Derenoncourt.. Parmi les vins du domaine, je préfère nettement le 2001.
Trois Origines 2005 - Saint-Emilion
Nez ouvert sur un cocktail de petits fruits noirs et une agréable touche vanillée. Fin boisé. Dès l'attaque, la bouche est serrée, accompagnée par un fruit très pur. Bel équilibre d'ensemble pour un vin bien construit avec un certain potentiel de garde.
Lorsque la bouteille fut découverte, certains participants sont étonnés car ils ne pensaient pas que ce vin présente une telle texture, alors qu'il est réalisé, selon les termes mêmes de son co-géniteur (Stéphane Derenoncourt), dans l'idée d'être bu relativement rapidement "entre copains". Très réussi!
50 & 50 - Avignonesi & Campannelle - 1999 (Italie)
Arômes peu diserts, liqueur de fruit à noyau et une sensation quelque peu "crémeuse".
Le toucher en bouche est excellent, sapide et dynamique. Tout au long du palais, le vin gardera une excellente articulation de texture, un superbe fruité très expressif, subtilement rehaussé par une délicate touche de fraîcheur. Belle longueur soulignée par une touche minérale.. Quelle bouche magnifique!
Cornélie 2005
Robe moyennement intense.
Arômes de fruit bien mûr, touche florale de violette.
La structure est relativement serrée avec des tannins plutôt fins. Le milieu de bouche est en retrait, comme légèrement en creux. La finale est bien équilibrée. A l'aveugle, les participants ont trouvé le vin plutôt bien fait, mais certains lui reprochent son côté un peu "facile" ainsi qu'un certain déficit de complexité. Malgré tout, c'est un joli produit. Personnellement, je trouve qu'il s'est un peu fermé par rapport aux bouteilles goûtées l'été dernier.
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Vins du repas (thème libre)[/size]
Cornélie 2006 - (échantillon prélevé sur fût en.. août dernier!)
Petite curiosité que j'avais amené pour le fun, car l'élevage de Cornélie 2006 n'est absolument terminé sur cette bouteille et, surtout, ce produit non-fini est resté 3 mois dans ma cave avant d'être dégusté ce soir, ce qui est loin d’être idéal et, surtout, n'était pas du tout le but au départ !
Il en ressort cependant que l'échantillon a plutôt bien tenu la route, même si je ne retrouve plus tout à fait la gourmandise et la finesse du fruit d'il y a trois mois. L'extraction est peut-être "un poil" excessive, mais tout ça devrait s'harmoniser à l'élevage. L'avis général lors de la discussion est que Patrick Grisard devrait se garder d'aller trop loin dans la proportion de barriques neuves. En conclusion, le vin semble plutôt bien né et prometteur. On se réjouit de voir ce que ça donnera une fois en bouteille.
Château Cos Labory 2004 - Saint-Estèphe
Vin d'aspect sombre avec des reflets mauves.
Arômes quelque peu linéaires de fruit mûr avec des notes chocolatées. La texture est bien faite, préservant agréablement l'expression du fruit. Les tannins sont élégants avec un petit côté onctueux qui lui confère une certaine rondeur. La finale manque juste quelque peu de volume et de complexité. Une agréable bouteille qu'on devrait boire avec plaisir ces prochaines années.
Rauzan-Ségla 1995 - Margaux
L'aspect est encore jeune avec une robe encore profonde. Nez racé sur une corbeille de fruits rouges, tabac blond, cèdre et une touche balsamique, légèrement mentholée. Le développement sur le palais est progressif et bien maîtrisé. Le milieu de bouche est cependant dominé par des tannins qui ont tendance à sécher. Le fruit également montre quelques signes de sous-maturité. Et la finale ne parvient pas à revenir sur l'équilibre ressenti à l'attaque du palais. Ma crainte est que ce vin ne trouve pas d'harmonie supplémentaire en vieillissant.
La Porte du Ciel (Château de la Négly) 2004 - Languedoc
Robe foncée, profonde et encore violine. Le bouquet exhale une complexe palette aromatique allant de la crème de cassis à une délicate touche florale et poivrée. Rappel sudiste sur une note réglissée et de cacao. La structure est concentrée, serrée mais sachant garder une riche sapidité. Rond et ample, ce vin garde malgré tout une précision remarquable, malgré sa générosité. Une grande maîtrise des excès! Par de nombreux aspects, ce vin me rappelle La Petite Sibérie de Hervé Bizeul..
Cos d'Estournel 1990 - Saint-Estèphe
Passer après La Porte du Ciel du Château de la Négly 2004, un vin super concentré, tenait de la gageure.. Pourtant, Cos d'Estournel relève brillamment le défi! D'aspect rubis avec de premiers reflets orangés sur le bord du disque, ce vin déroule des arômes complexes et intenses de fleurs, gousse de vanille, fruits secs et réglisse. Il se complexifie davantage encore dans le verre à l'aération.. L'entrée de bouche débute sur un fruit bien mûr et se caractérise par une densité remarquable. Les tannins sont parfaitement intégrés, serrés mais peu perceptibles. La classe ! Le soutien acide est parfaitement calibré. Finale longue, volumineuse et parfaitement mise en valeur par un fruit solaire et juteux. Une superbe bouteille représentative de ce très grand millésime sur la rive gauche.
Vieux Château Chauvin 1998 - Saint-Emilion
Couleur pourpre et profonde. Nez encore marqué par le bois, un peu fumé avec de fines fragrances de violettes, de vanille et de santal. Entrée de bouche veloutée avec un fruit onctueux et concentré. Tannins soyeux. Milieu de bouche ronde et dense, libérant progressivement sa puissance jusqu'à la finale, longue et racée. Très beau vin de style moderne, qui a encore beaucoup de potentiel. Cette bouteille montre davantage de finesse que celle bue en juin 2006.
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Liquoreux[/size]
Divinus 2004 - Caloz-Evequoz (Suisse - Valais)
Robe citron aux reflets dorés. Nez d'agrumes, nectarines et fruits exotiques. La bouche, de complexité moyenne, déroule un agréable fruit expressif rehaussé par une bonne tension citrique. La structure reste aérienne et n'est jamais marquée par une quelconque lourdeur. Il manque juste une certaine complexité pour en faire un grand sur-maturé valaisan.
Château Rieussec 1997
Le vin a pris une couleur or intense et lumineux. La palette olfactive est riche, agrumes confits, abricot sec, amande.. La bouche est ronde, complexe, finement rôtie (botrytisé). Beau gras beurré et moelleux, bien équilibré par une fraîcheur bienvenue. Il n'a plus tout à fait l'ampleur finale que je lui connaissais il y a 4-5 ans, mais ça reste un superbe Sauternes qui vieillira harmonieusement.
Et c'est sur cette bouteille que s'achève le 8ème CDR-LPV Suisse.. sur le coup de deux heures du mat'..!
Malgré la profusion de bouteilles (suivez mon regard..!
) et onze heures de dur labeur, la plupart d'entre nous sont frais et ressentent peu la fatigue.
Tel le montagnard qui cadence ses pas en fonction de la pente à parcourir, nous avons adopté un rythme régulier et assez lent, convenant bien à une analyse précise et à un minium de suivi des vins dans le verre.
Egalement, les trois pauses "ravitaillement" ainsi que l'excellent repas préparé par Guillaume, la mousse "maison" au pépites de choco, gâteaux, macarons et autres douceurs de L&S amenées via le semi-remorque de Denis, auront été parfaitement salutaires pour éviter toute saturation.
Je relève enfin, l'excellente tenue des participants, beaucoup moins dissipés qu'à d'autres occasions.. X( Heureusement car je ne me voyais pas m’isoler sur le balcon par une température de 0° pour terminer la dégustation..!
Bon.. à quand la prochaine?
Alain