"ça sent la roche" "comme de l'eau pure d'une source dans la montagne"...
ensuite il (toujours Théo le fils prodige ;-)) situe l'endroit (précis) et donc le vigneron... !! BINGO
Brand 2001 du domaine Albert Boxler.
Pas de fruits exotiques ou d'agrumes (si pourtant il y en a un peu aussi)... non seulement du minéral.
Mais pas un alibi pour une maturité douteuse, un vrai minéral issu d'un fruit mûr sur un beau terroir.
Et vraiment c'est très bon.
Et il est trop fort ce sale gosse de 11 ans.

le lendemain le vin s'est ouvert, on sent (enfin moi en tout cas... ) l'orange amère et les qqs grammes de sr en attaque (désolé pour ceux qui parlent de pointe de sucre en finale : le sucre c'est à l'attaque, sur la partie postérieure de la langue qu'on le perçoit. Je parle ici de qqs grammes pas d'un moelleux). Puis une finale à l'acidité assez vive. Et très vite le nez redevient aussi discret et magique que la veille : la sensation qu'on parviendrait enfin à sentir le parfum du cristal. A réserver aux amateurs de sensations "faibles". Imaginez 3 gouttes de jus d'orange frais et 1 goutte de pamplemousse dans une eau très pure et à la minéralité très fine.

Conclusion double : la très forte minéralité initialement perçue correspondait surtout à un vin encore très fermé. Le lendemain elle est là (spécialement pour signer une bouche -une 1/2 seconde après la légère perception sucrée- et finale cristallines sans la moindre lourdeur et qui seront encore plus belles quand l'acidité se sera faite plus douce... d'ici 5/10 ans) mais le fruit et les autres éléments se font plus présents. Deuxio : un vin à attendre absolument encore qqs années pour que les éléments s'entremêlent plus intimement.
Et un détail : ne pas boire trop frais ! + de 10°C en tout cas. Il y a largement assez de fraîcheur intrinsèque.
Et s'il en était encore besoin, une nouvelle preuve de la classe DU grand millésime des 15 dernières années (depuis 1990 en fait). Une élégance et une empreinte minérale qu'on retrouve particulièrement dans les meilleurs rieslings alsaciens (et semble-t-il allemands mais je ne me permettrais pas de donner un avis sur des vins que je bois si rarement) et dans d'autres cépages en Alsace et à peu près partout en France. Mon p'tiot a de la chance d'être né en 2001 !!!

A part ça encore un Sauvignon (pourtant pas un cépage que j'affectionne spécialement) qui me séduit. Bien moins que Suavignon 04 bu récemment mais tout de même.
Une cuvée de T. Puzelat avec un vin qui évite les deux écueils rédhibitoires pour moi du too much fruits éxotiques et boisé présent d'un côté et du pipi de chat/buis de l'autre.
"Ni pute, ni sous-mûr" en quelque sorte.
PAr contre pas vu l'étiquette pour pouvoir vous préciser la cuvée. Désolé.

PAr contre ici point de minéral : on n'est sans doute pas sur un terroir du niveau du Brand....

et à part à part ça... eh ben

Chinon Croix Boissée 2001 : d'abord étonné par une robe trouble et un côté assez "nature" puis en le regoutant sur 36 heures je penche plutôt pour une légère...
piqûre. Certes 2001 apporte fraicheur et minéralité, mais dans ce cas précis l'acidité ne me semble pas tout à fait "normale". Dommage la finesse est au rendez-vous.
Elle est absente (as usual) du Saumur Champigny "Le Grand Clos 1999" du Ch. de Villeneuve. Définitivement j'échange sans hésiter deux barils de ce Clos. contre 1 baril de Clos Rougeard. Nez sudiste de fruits rouges, bouche assèchante et bien peu désaltérante. Pour moi le vin est une boisson (contrairement aux "purs" dégustateurs qui crachent) et une boisson se doit d'être désaltérante, ou tout au moins de ne pas donner envie de boire de l'eau. Ici c'est le cas. A tout prendre je me demande si je ne préfère pas le Chinon malgré son défaut. En fait je crois que oui.
J'admets je suis un peu dur. Si je suis invité chez des gens qui ne sont pas spécialement amateurs de vins (ou pas des mêmes que moi) et que l'on me sert ce vin, je serai ravi. C'est loin d'être un mauvais vin. Ni évidemment objectivement ni même subjectivement... je me suis juste lassé de ce genre de vins démonstratifs.

Entendons-nous bien : c'est un choix de la part du vigneron et il est respectable. Mon choix est de préférer trouver un cousinage entre des rouges de Loire et des Bourgogne qu'entre ce vin et des rouges à situer beaucoup plus au sud dans un grand écart entre Aquitaine et Languedoc. Certains reprochent à des vignerons du Roussillon de vouloir faire des vins septentrionaux, moi je ne recherche pas la Méditerranée aux abords de la Loire.
Comme beaucoup de copains je m'aperçois que mes goûts évoluent plus vite que ma cave ne se vide. Et nombre de vins que j'ai acheté entre 1995 et 2001/2002 ne correspondent plus à mes attentes. Dommage aujourd'hui je n'ai plus les moyens de la remplir.

"Ni pute, ni sous-mûr" en quelque sorte.

(tu)