CR:Je place dans cette rubrique les commentaires que Gildas a placé dans les rubriques adéquates.
Vous trouverez tous ses compte-rendus dans les rubriques vins étrangers, Bordeaux, Bourgogne et sud ouest.
De mon côté, préférant la chronologie à l'aspect purement régional, je vous livre ici mes impressions sur le super vendredi midi passé chez Vetshow.
J'ai beaucoup aimé le
Riesling Kabinet Auslese 2005 servi en apéritif par Vetshow et suis d'accord avec Gildas :
idéal pour commencer en douceur et pour s'ouvrir l'appétit.
Servi à la bonne température, ni trop ni trop peu, ce vin révèle une couleur jaune paille à reflets verts olive. Petite surprise : je m'attendais à un vin plutôt floral alors que le nez se révèle miélé et, effectivement, discrètement pétrolé. Le côté très légèrement perlant d'entrée de bouche apporte sa vivacité au vin. Bien équilibrée, la bouche délivre de belles saveurs dominantes d'ananas. Un riesling aérien qui démontre une fois de plus que l'on sait aussi faire du vin de l'autre côté du Rhin.
Pour accompagner les oeufs brouillés aux truffes, le
Cambon La Pelouse 1978 s'est avéré très intéressant. Je suis à 100 % d'accord avec le compte-rendu de Gildas. L'accord avec les oeufs brouillés aux truffes à d'autant mieux fonctionné que le vin évoluait effectivement sur un registre tertiaire tout en finesse. Néanmoins nous nous sommes demandés si l'accord n'aurait pas été encore plus criant avec un bordeaux de la rive droite, au hasard... Pomerol !
Petite pensée pour François Audouze (
A votre avis les gars ? 78 ? C'est jeune ou vieux pour François ?) avant de passer au 3ème vin.
Le poulet fermier était aussi fondant que les petites charlottes amoureusement récoltées et cuisinées dans leur peau par la mère de Vetshow !
Pour ces fines saveurs, il fallait donc un vin évoluant sur le registre de la finesse, cqfd.
D'emblée, le nez indique une noble origine. Nous sommes remontés vers le nord-est. La couleur est très belle, toujours sur le grenat limpide et lumineux, mais avec un soupçon de profondeur supplémentaire.
Le nez pinote avec distinction. Rien à ajouter de plus, Gildas a tout exprimé parfaitement. Par contre, ce qui m'a frappé, c'est le côté "puissance retenue" de ce
Clos St Denis 2002 de Coquard Loison Fleurot qui est déjà excellent mais qui, à mon sens, n'a pas encore tout dit... Moi qui, pour le moment, me suis toujours refusé à ouvrir mes bourgognes avant une bonne dizaine d'années, je commence à me demander si je n'ai pas loupé quelques émotions...
Malgré sa jeunesse, ce vin est suave et délicat. Une belle bouteille sur la volaille, puisqu'elle ne l'a pas écrasée ni n'a été écrasée. J'aurais bien aimé essayer avec un filet de biche...
Alors comme le disait Vetshow,
"ce Clos Saint Denis n'a peut-être pas la puissance ni la corpulence des plus grands de son appellation mais c'est quand même pas mal, non ? "
OUI, OUI, OUI ! trois fois OUI ! Mon préféré, vous l'aurez deviné.:)o
J'avoue avoir été moins séduit par le
Calon Ségur 98. Pourquoi ? Mystère... Les copains disent que c'est à cause de mon pseudonyme... Peut-être, qui sait.... Le nez m'a paru un peu monolithique, fermé, voire "pas net" (désolé pour ce terme qui peut paraître un peu excessif).
Je n'ai pas retrouvé la touche mentholée, les sous-bois, les épices douces et le poivron mûr dont parle Gildas.
Non pas que le vin m'ait déplu, mais il m'a semblé austère par rapport au vin précédent. A vrai dire, je ne sais qu'en penser. Il m'a rappelé les Ormes de Pez 98, que j'avais également mal goûté, mais on sent néanmoins la race poindre derrière une bouche assez ample et riche. De la matière donc, mais reste à voir comment elle évoluera. Pour une première rencontre, c'est la bouteille que j'ai la moins appréciée. A revoir. Vetshow ? En as-tu rebu samedi ?
Vetshow nous emmène ensuite à quelques dizaines de kilomètres à vol d'oiseau. De nouveau un premier rendez-vous avec
Tirecul la Gravière 2002. Le vin présente une magnifique robe lumineuse jaune à reflets orangés. De pures flaveurs de citron confit, de mandarine rôtie, de mirabelle et croûte de pain d'épice (Bien vu Gildas !
) nous transportent à des années lumières de bien des monbazillac.
Des larmes épaissent, interminables annoncent une bouche dense, riche, grasse, vive, délicate, puissante. Tout est en place : rien ne dépasse, rien n'est en retrait, la symphonie se joue à l'unisson. En tendant bien les papilles, on goûte chaque instrument à son tour. La flûte traversière répond au premier violon tandis que les cors et les violoncelles rythment la discussion.
Grand tout simplement a dit Gildas. Rien d'autre à ajouter si ce n'est :
"Qu'est ce que ça doit être, la cuvée Madame ?!":
Nous faisons alors le tour de nos âges respectifs. Constatant le désespoir qui m'envahit malgré ce qu'il y a sur la table, les deux compères s'entendent d'un regard complice. Vetshow va alors dans le saint des saints pour ramener un
Pedro Ximenez 1971 de Toro Albala. Encore un dépucelage ! Arrêtez les gars, je suis sur les genoux ! :
Totalement ignare en la matière et sans repère aucun, je reprends mot pour mot la contribution de Gildas que j'agrémente de mes commentaires :
"les larmes sont brunes mais plus légères que les PX de "Gran Reserva". Si tu le dis, je te fais confiance. De mon côté, je serai plus terre-à-terre : couleur vinaigre balsamique ou sauce soja aux champignons noirs Guang Dong (pour ceux qui connaissent), un point c'est tout !
Nez de café (oui),
de cacao (oui),
de figues rouges (je suis plutôt sur la cerise noire et le registre des fruits cuits, mais ce doit probablement être l'influence des portos, banyuls et autres Rivesaltes ambrés dégustés jusqu'à présent).
En bouche, c'est généreux, ample (tout à fait).
Toujours aussi bon. Je veux mon n'veu ! Très, très belle rencontre avec cette bouteille vendue à un prix quasiment dérisoire (18/20 € selon Don Gildas).
Bref, de mon côté, quatre heures de pur bonheur autour de découvertes admirablement mises en scène par Vetshow. Ouvrir ces belles bouteilles en toute modestie, juste "pour voir" et pour le plaisir de faire plaisir, moi, j'appelle ça la classe.
Mon gars Vetshow : A charge de revanche...
Vougeot