CR:Allez Hop ! C'est reparti !:)o
Jean-Jacques, célèbre LPVien Haut-Normand connu des seuls... Hauts-Normands, n'avait pu assister à la première mi-temps.
Mon fidèle compagnon d'organisation du
Marathon de votre record
en avait été peiné et je m'étais promis de remettre le couvert avec lui. En tout bien tout honneur, bien sûr.
Nos femmes, un feu de cheminée et la présence du discret - mais incontournable - Benoît étaient également de la fête. Un dimanche paisible, tranquille, uniquement troublé par l'étonnement des dégustateurs. A l'exception du champagne, tous les vins sont bus à l'aveugle.
J'ai commencé la dégustation par le
BSA de Michel DOURLAND, à Vassy, que je n'ai surtout pas carafé pour ne pas créer de polémique sur ce forum. Ce champagne est définitivement la belle découverte de ces deux dernières années en matière d'effervescents. Il présente une très belle couleur dorée un peu pâle, avec d'imperceptibles reflets roses. Au nez, c'est vineux, beurré, très très légèrement oxydatif. Il y a du vin en bouche, avec de petites bulles fines et nombreuses. C'est un champagne joyeux, carré, clair et précis. J'aime beaucoup son style et je pense que je le ferai rentrer définitivement en cave prochainement.
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Nous passons aux blancs:
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Telle un sauternes d'une quinzaine d'année, la robe du
Tokay d'Alsace 1971, niveau à 2 cm, des viticulteurs d'Eguisheim, désormais Wolfberger , s'annonce par une magnifique couleur dorée, .
Le nez est complexe, fumé, avec des notes de pain grillé et de fruits exotiques, mais aussi de cire, de thérébentine, ed menthol, de vieux meuble et d'un peu de café ! Cela lui donne une charme fou. Il n'est pas fatigué du tout, bien au contraire.
Le vin est légèrement sirupeux, mais reste très sec en bouche, avec une belle complexité mais un petit déficit de longueur. La bouche est légèrement amère. La finale est marquée par une touche de miel, avec des notes de champignon de Paris. Aucune oxydation, même si la pomme verte revient très longtemps après avoir avalé sa gorgée. Un vin très surprenant, en forme et qui, bien entendu, a surpris la table.
Nous passons ensuite au
Gewurztraminer Schlossberg 1971 du Domaine René Sick et fis, à Kaysersberg. Niveau à 3 cm. Ce vin a une particularité que je n'avais pas perçue sur la première bouteille. En effet, à l'ouverture, le bouchon présente la mention SGN ! "
Sans Garantie de Nous" ? Ou sélection de grains nobles ? J'opte pour la deuxième solution.
La couleur est d'un jaune citron étincelant. On croirait du sirop de citron type CITROR, de celui qu'on utilise pour parfumer un amer-bière.
Le nez est envoûtant, très pur, citronné, épicé, avec des notes fugaces mais bien présentes de litchee, de rose fanée, de poivre. Pas de doute, il s'agit bien d'un très vieux gewurz, lorqu'on le sait, bien évidemment. Le nez est net, sans déviance.
En bouche, les saveurs et arômes sont très purs, mais portés par un léger sucre résiduel. Citron, litchee, violette... Il devait donc bien s'agir d'une SGN qui aurait mangé tout son sucre et qui pourrait - peut-être - expliquer l'exceptionnelle longévité de ce vin. Le vin est encore porté par une légère acidité qui le rend vivant et vraiment buvable.
[size=large]Les rouges :[/size]
Cette bouteille de
Léoville Las Cases 1971 , base goulot, peu de dépôt, ne faisait pas partie de la première dégustation. Je l'ai acquise récemment, pour notre plus grand plaisir :
- beau nez, très élégant, très rive gauche : cèdre, tabac, humus, fruits cuits,
- très belle bouche suave, veloutée, pas forcément concentrée, mais vraiment équilibrée. C'est un vin en 3/4 de corps. Pas forcément démonstratif, mais classieux.
- belle finale, bien nette, encore jeune, qui fait que ce vin aurait pu être pris pour un trentenaire.
Mal noté par Bobby, ce Léoville Las Cases mérite vraiment le détour. Nous avons tous beaucoup aimé, mais peut être un peu moins que le...
Clos de Vougeot négoce Ropiteau 1971, 3cm:
J'avoue avoir eu très peur lorque j'ai commencé à extirper le bouchon qui a suinté translucide. Je me suis dit que la bouteille allait être morte malgré sa très belle couleur rouge carmin très brillante.
Et puis la dépression entendue en tirant tout doucement m'a vite rassurée. Un léger plop, une inspiration et... La magie du clos frappe de nouveau.
Un nez envoûtant de vieux pinot, à la fois classe et paysan. D'un côté, des petites touches délicates de fruits cuits, de moka, de groseille, de l'autre, des notes plus terriennes d'humus, de champignon. Le nez n'a cessé d'évoluer, nous empêchant de parler d'autre chose.
L'absence de dépôt m'a fait penser que ce vin a été sévèrement collé et filtré. Mais, visiblement, cela ne lui a pas trop mal réussi.
Avec la salade de fruits exotiques, il fallait un liquoreux. J'ai donc mis sur la table un
Romer du Hayot 1971, base goulot, rebouché en 1995 comme indiqué sur le bouchon.
D'une couleur jaune citron, sans trace notable d'évolution, cette curieuse bouteille n'a malheureusement pas été à la hauteur.
La narine sur le goulot, j'ai rapidement compris qu'il ne fallait pas trop en attendre.
En effet, le nez - bien que net - n'était pas très causant. La bouche était un peu plus belle, plus riche, mais sans véritable magie. De l'ananas, une touche de citron, un peu de sucre et pas grand chose d'autre, malheureusement. Où est le botrytis ?
Les chiens de font pas des chats et il est rageant de constater qu'en 1971 ou en 2007, les vins se ressemblent...
Pour finir sur une note plus... chaleureuse, j'ai débouché sa Majesté
Porto Quinta do Noval Colheita 1971, embouteillée en 1998. (J'adore déboucher les majestésB)).
Magnifique bouteille qui invite à la méditation :
Sa couleur, tout d'abord, entre le marron et le rouge, cuivrée sans l'être, pas vraiment orange, pas rouge non plus, encore moins marron. Une énigme à elle toute seule.
Son nez, ensuite, qui délivre un extraordinaire cocktail de notes empyreumatiques : cacao, café, noisette, raisin sec, duquel le fruit n'est pas absent, avec de la cerise, de la figue, du pruneau et notes plus herbacées de tabac blond.
Tout ceci s'entrechoque, se répond, dialogue et s'écoute.
Seule une note alcooleuse (20,5°) empêche cette bouteille d'être vraiment grande.
Peut-on parler d'esthétisme à propos de Quinta do Noval ? Assurément oui.
A l'exception du Léoville las Cases, du Romer du Hayot et du Colheita, nous avons vu trois bouteilles qui ont été présentées en 2011. Le BSA était égal à lui-même, mais les Alsace et le Clos de Vougeot étaient assurément un cran au dessus des bouteilles dégustées il y a deux ans. Pourquoi ? Tout simplement parce que les niveaux étaient meilleurs !