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Soirée estivale sous le signe des retrouvailles

  • bibi64
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Plusieurs copains sont dans le coin pour fêter les 50 ans de l’un des nôtres dans quelques jours, j’en profite pour les recevoir, en guise d’échauffement pour la grosse fête qui se profile à l’horizon.
C’est une occasion de sortir de belles bouteilles, fait devenu trop rare ces 18 derniers mois.

Nous démarrons l’apéritif avec un blanc sec, sous chaussette comme il se doit pour éprouver une fois encore notre incompétence à deviner quoi que ce soit  . La robe est jaune dorée moyennement intense, le nez sent l’amande, les fruits secs et la pomme. La bouche est plutôt ample, bien équilibrée, avec une certaine rondeur et une petite amertume qui vient en finale. Les arômes déroutent les dégustateurs, qui placeraient bien ce vin en Rhône nord s’il ne connaissaient mon aversion pour les marsanne et roussanne. Une diversion est même tentée par Podyak qui suggère un chignin bergeron en se rappelant mes voyages savoyards. Tout le monde a faux, il s’agit d’un Beaune 1er cru Les Coucherias 2015 de Jean-Claude Rateau. Seul l’équilibre est beaunois, les arômes sont à des lieux du chardonnay, et à l’aveugle je n’aurais pas fait mieux que mes camarades. Cela dit, j’ai trouvé le vin agréable (Bien), mais ce ne fut pas le cas de tout le monde. L’amertume et la légère oxydation ont rebuté certains.

Le 2e vin, toujours en apéritif, est un blanc apporté par Podyak; la couleur en jaune pâle un peu grisâtre. Le premier nez ne révèle qu’un côté minéral de caillou mouillé, mais le vin est trop froid, il faut le réchauffer un peu pour le laisser s’exprimer ; viennent ensuite du citron et des fleurs blanches. En bouche, c’est droit, frais, presque cristallin. C’est très élégant, citronné et minéral, long en bouche. Je pense à un chenin du type clos Michet 2019 de Jacky Blot. Un peu plus tard, des arômes exotiques font leur apparition, et m’anènent à penser à un joli pacherenc issu de petit courbu (type Talion 2017 de chez Laougué). Ce sera ma proposition, fausse évidemment, comme celle de mes camarades qui étaient entre chenin et sauvignon. Il s’agit en effet d’un mélange de grenache gris et grenache blanc, Corbières La Begou 2019 du domaine Maxime Magnon. J’ai beaucoup aimé (TB), autant que lorsque j’ai bu cette bouteille il y a quelques mois, même si je l’ai goutée un peu différemment.

Il est temps de passer à table. L'entrée sera une terrine de légumes (aubergines, patates douces, poivron rouge) au chèvre frais:

 

Pour accompagner ce plat, j’ai choisi un vin blanc de caractère qui va se révéler être un très bon complément de ce plat. La robe est d’un beau jaune paille brillant. Le nez, bien ouvert, dévoile des notes de grillé, de citron et de fruits exotiques. En bouche, c’est puissant et stimulant ; l’ensemble de la bouche est stimulé par une belle fraicheur et un côté salin, avec en même temps une sensation ronde/grasse qui apporte un côté confortable à ce vin. L’aromatique est complexe, avec du citron, du pomelo, un peu d’ananas, une touche herbacée et des restes d’élevage marqués par des notes grillées et beurrées. Une fine amertume vient relever la finale. Longueur superlative. J’ai trouvé ce vin excellent, comme l’ensemble de la tablée. Personne n’a trouvé l’identité de ce vin, ni même le cépage, mais c’est normal avec ce petit courbu dominant qu’est le Pacherenc du Vic Bilh sec Montus 2011 d’Alain Brumont.

Pour la suite du repas et la viande au barbecue, j’ai choisi un vin de 20 ans, que je gardais pour une occasion comme celle-ci, avec de bons amis amateurs, en espérant le trouver à point: Saint Julien Château Léoville Barton 2001 . Le bouchon est impeccable, à peine imbibé sur 1 mm. La robe est pourpre, pas trop évoluée. Le nez est très beau, il a même subjugué un dégustateur : cuir, graphite, cèdre, fruits noirs, un peu de fleurs séchées. Bref, un nez classique de vieux Medoc réussi. En bouche, l’ensemble est très bien équilibré, assez puissant mais classieux car les tanins sont fondus avec un joli grain. L’équilibre et la texture font la beauté de ce vin, qui n’est pas un monstre d’expression aromatique ; on retrouve les éléments du bouquet mais le rendu qui me vient à l’esprit est « petite austérité classieuse ». Cette petite austérité, liée à un petit côté terreux/graphite et à une subtile amertume lui donne du charme mais le desservirait probablement en dégustation comparative avec un vin plus sur le fruit. Belle longueur. Un très beau vin pour moi, à la hauteur de mes attentes (ouf, j’avais surtout des craintes  ) .Superbe même si ce n’est pas grand. Mais ca pourrait bien le devenir dans le futur, car il reste du potentiel d’amélioration/complexification aromatique pour les 20 prochaines années. Au jeu des devinettes, la plupart des copains avaient trouvé le bordeaux, mais tous ont été étonnés de voir le millésime. Un vin qui ne fait pas son âge.

Pour faire une pause en attendant le fromage, Podyak nous sort un rouge mystère. Mais à voir la tête qu’il fait en le goutant, ca s’annonce mal. Le verdict tombe : bouchon ! Dommage, derrière le TCA ca avait l’air d’être sérieux dans ce Nuits St Georges Les Cailles 2014 du domaine Chevillon.

Du coup je file à la cave et ouvre au débotté, étiquette découverte, un Gevrey Chambertin La Justice 2015 de Bernard Munier. Pas de surprise, on a du Munier dans le verre : robe pourpre très peu intense, on voit au travers. Nez subtil de fruits rouges, fleurs séchées et petit boisé grillé. Bouche fraiche tout en élégance mais aussi en gourmandise. C’est très bon et ca passe tout seul.

Pour accompagner la tarte aux abricots, j’ai choisi un 2006 pour compléter l’idée que j’avais d’ouvrir des vins de 10, 15 et 20 ans pour cette belle occasion. La robe est d’un beau jaune doré. Le nez est très expressif, sur l’abricot, les fruits de la passion et le beurre. En bouche, on trouve une belle liqueur bien relevée par une très belle acidité. C’est gourmand à souhait, dans une once de lourdeur. Très belle longueur. Très bon à excellent. L’appellation est vite trouvée par mes acolytes, mais il n’y a pas de surprise, je l’ai joué « local » avec ce Jurançon cuvée Thibault 2006 du domaine Bellegarde. En revanche, à la levée de chaussette tout le monde est surpris par le millésime ; comme le St Julien, ce vin ne fait pas son âge : aucune trace de truffe, de raisin sec ou d’hydromel n’est perceptible.

Et pour finir, comme à chaque belle rencontre, une photo de famille :

 

Bibi
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19 Aoû 2021 23:07 #1
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Réponse de Vaudésir sur le sujet Soirée estivale sous le signe des retrouvailles

Rateau ca divise les dégustateurs y compris moi.
Stephane 
20 Aoû 2021 10:04 #2

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