Il est peu de dire que j'attendais ces vacances avec impatience. Le prétexte de ces dernières était donc bel et bien l'occasion d'ouvrir quelques belles bouteilles, en famille, afin de profiter du moment présent, d'oublier un peu ces derniers mois et se projeter vers le futur!


Domaine Albert Mann, Alsace, Riesling, Cuvée Albert, 2017 : Ouverture immédiate. Robe jaune à reflets verts. Nez terpénique, porté sur le citron vert et ces écorces. Bouche fraîche, relativement tendue, avec une sensation de maturité sèche. On retrouve toujours cette aromatique primaire, assez typique du cépage (terpènes, agrumes, citron vert et ces zests, un peu de plastique). Il est moyennement long. TB + (16,25/20)

Domaine Jean Jacques Confuron, Côtes de Nuits Village, Les Vignottes, 2018 : Ouverture immédiate. Robe grenat foncée. Beau nez sur le coulis de fruits noirs et rouges. Bouche franche et friande, au fond vanillé/coco. On a une trame tannique assez fine, la matière étant relativement confortable/moëlleuse, l’ensemble paraissant un peu extrait. Ne renie pas son style, plutôt consensuel et d’approche facile pour des néophytes par ce côté immédiat et déjà démonstratif. TB + (16,25/20) 
Domaine Jacques Prieur, Bourgogne, 2018 : Ouverture immédiate. Robe jaune claire à reflets verts. Nez porté sur le citron, un peu de pomme verte, légèrement beurré avec un fin grillé. Bouche à l’unisson, avec une jolie aromatique fraîche et fruité, agrémentée de belles notes de boisé toasté/grillé. L’ensemble est relativement tendu, et ne présente, à mon sens, pas de marqueur particulier de chaleur ni de caractéristique négative du millésime. C’est un joli générique qui semble s’être harmonisé et rééquilibré par rapport à ma précédente dégustation. J’aime bien ce style un peu sécurisant et qui reste encore abordable. TB (16/20)

Domaine Montcalmès, Languedoc, 2017 : Ouverture immédiate. Robe jaune claire. Nez de tilleul verveine, menthe fraîche coupée, de citron et de poire. Bouche volumineuse, ample, ronde, de très beau niveau. Aromatique précise et fraîche reprenant les éléments du nez, sans aucun marqueur d’évolution précoce ou de lourdeur quelconque. Bien meilleur niveau que la précédente bue il y a 3 mois . Excellent – (16,75/20) 

Mas Champart, Saint Chinian, 2019 : Ouverture immédiate. Robe jaune très claire à reflets gris. Nez assez timide, relativement neutre. Bouche assez cristalline, avec un fond pierreux. On retrouve des notes anisées, de fenouil, un peu de réglisse. Assez peu fruité, l’équilibre se fait sur des amers non dérangeants. De moyenne corpulence et de longueur relativement modeste, il fait le job à l’apéritif, accompagnant parfaitement des crudités. A tenter sur des petits poissons grillés, pourquoi pas un aïoli. TB - (15,75/20)

Domaine Puech Haut, IGP D’Oc, Argali, 2020 : Ouverture immédiate. Robe très claire rosée/saumonée. Nez de pêche de vigne accompagné d’agrumes (pomelos). La bouche présente une jolie acidité avec une matière fine, presque cristalline en son coeur. On retrouve toujours ces notes d’agrumes et de pêche de vigne, de framboise. Finale assez modeste, avec une petite perception soufrée. C’est bien fait et globalement très bon, mais ne procure pas de réelle émotion. Vin assez technique, dont l’expression et la texture pourraient faire partir sur un vin blanc s’il était servi en verre opaque. B - TB (15,5/20)

Champagne Laherte Frères, Champagne, Les Grandes Crayères, Extra Brut, 2015 : Parcelles du Terroir de Chavot. Plantées entre 1953 et 1978. Sols peu profonds et légers. Craie tendre affleurante. Vignes cultivées dans le respect du vivant. 100% Chardonnay. Fermentation alcoolique naturelle en barriques, suivie d’un élevage sur lies fines pendant 6 mois avec bâtonnages réguliers. Dosage de 2 à 4g/L. Dégorgement 02/2019. 3864 bouteilles.
Ouverture immédiate.
Robe est d’un joli or clair, avec une effervescence très fine. Le nez est initialement marqué par des notes oxydatives qui se lèveront rapidement à l’aération pour délivrer de très belles notes précises et pointues d’agrumes et de citron confit en particulier, ainsi que de viennoiserie chaude. La bouche est tendue, très tendue, précise, longiligne, avec une matière assez dense, impactante et crayeuse. On retrouve l’aromatique du nez. La bulle est d’une grande finesse, très impactante, d’une grande longueur. C’est puissant et précis, j’ai beaucoup aimé ce vin dans un style pointu/laser. Excellent – (16,75/20)

Château Fleur Cardinale, Saint Emilion Grand cru Classé, 2010 : Ouverture 3 heures. Robe grenat foncée. On a un  nez assez classieux avec quelques notes d’âtre de cheminée accompagné d’une jolie touche de cassis et de confiture de fruits rouges. La bouche, de moyenne densité, aux tanins assez gras et juteux, s’accommode très bien avec les basses côtes de bœuf au barbecue. Cela reste un bon bordeaux, relativement appréciable dès maintenant moyennant une ouverture préalable de quelques heures. Les notes d’élevage sont présente, mais apportent plutôt de la gourmandise. Pas de sensation de lourdeur avec un très léger soupçon vanillé. La finale est satisfaisante. On a du volume et une longueur correcte, c’est très bien fait et reflète bien le moment passé. TB - E (16,5/20)
Domaine Jean Claude Bachelet, Bourgogne, 2018 : Ouverture immédiate. La robe est jaune claire. Nez très expressif de citron/ citron vert. Bouche de haut niveau pour cette appellation, mêlant de façon subtile et très équilibrée acidité et gras. Très peu de notes de bois, si ce n’est un retour d’amers encore un tout petit peu présent, mais c’est déjà un très très beau générique. Finale fraîche et dynamique, de belle tension malgré le millésime. TB - E (16,5/20)

Château des Estanilles, Faugères, Sous les Rocs, 2019: Ouverture immédiate. Robe jaune claire. Nez frais sur la poire, les fruits à chaire blanche, la verveine. Bouche ronde, légèrement grasse, avec une matière au centre un peu timide. On retrouve une aromatique primaire et facile, sur les fruits à chairs blanche, la poire, un fond de chlorophylle, verveine. Finale modeste mais vin sympathique à l'apéritif. B - TB (15,5/20)

Domaine E. Guigal, Condrieu, La Doriane, 2017 : Ouverture immédiate. Robe jaune d’or. Nez tout à fait classique du cépage et de la cuvée, sur la violette et la tarte tropézienne, la vanille, l’abricot et la poire viennent complexifier l’ensemble : c’est un festival d’arômes. Bouche à l’unisson, avec toujours cette matière un peu ronde et pommadée, relativement dense. Ensemble très long, parfaitement équilibré et frais. Jolie finale pleine de saveurs florales et fruitées qui permettent de faire durer cette expression aromatique intense. Excellent – (16,75/20)

Domaine Gangloff, Côte Rôtie, Barbarine, 2014 : Ouverture 3 heures. Fidèle à lui-même. Robe sombre. Nez légèrement fumé, épicé et mentholé, avec des baies rouges. Touché de bouche assez typique du domaine, doux, avec des tanins fins, gras et exprimant une belle gourmandise, sans sècheresse ni verdeur. On a un tout petit fond vanillé, avec une belle maturité de fruits, avec une aromatique sur la crème de mûre et de fruits rouges. Finale satisfaisante sans signe de sous-maturité. C’est parfaitement équilibré, frais, long, très beau encore une fois. Au vu des caractéristiques du millésime, il me semble que cette cuvée est dans une belle fenêtre de dégustation. TB - E (16,5/20)
Domaine de la Taille aux Loups, Montlouis sur Loire, Clos de Mosny, 2018 : Ouverture immédiate. Robe jaune d’or. Nez assez précis et puissant de citron confit, cédrat, verveine, fond épicé (vanille/noix de macadamia). Bouche dense, puissante et tendue, sur fond calcaire. Aromatique primaire, complétée par un très léger voile mellifère. Belle longueur, finale acidulée et traçante. De gastronomie. Et ne reflète pas forcément le millésime. TB - E (16,5/20)

Domaine Josmeyer, Alsace (Riesling), Le Kottabé, 2018 : Ouverture immédiate. Robe bien plus claire que le Montlouis, à reflets verts. Nez sur le citron vert, très finement pétrolé. Bouche de moyen calibre, présentant un volume et une allonge correcte mais dont on sent une maturité de fruit bloquant un peu le dynamisme. On retrouve ces notes de citron vert, ce côté acidulé, sec mais avec un très léger embonpoint. Finale honnête. Techniquement, très bien fait, mais il me semble sur ce millésime un peu en dessous de la cuvée Albert du domaine Albert Mann, sur ce même millésime. TB (16/20)

Château des Tours, Côtes du Rhône, 2015 : Ouverture immédiate. Robe grenat à reflets rubis violacés, très légèrement turbide. Nez très classique de cette cuvée, où l’on retrouve bien la fraise écrasée, un soupçon de rose, de la menthe poivrée. La bouche présente un équilibre sur l’équilibre sans se départir d’une fraîcheur certaine : un véritable tour de force. Le toucher de bouche est d’une belle délicatesse, avec des tanins imperceptibles donnant une impression de velours. Aromatique, comme on peut s’y attendre, assez baroque et originale, reprenant les éléments du nez. Finale relativement large, finissant de donner un volume global assez important. Un Château des Tours de beau niveau. TB - E (16,5/20)
Au total, les vins se sont globalement très bien goûté. Ok, c'était étiquette découverte, le contexte s'y prêtait également...mais peu importe. L'essentiel était bien là: prendre du plaisir et du bon temps, avant de recommencer une nouvelle année chargée et aux objectifs importants.
Par ailleurs, j'ai eu l'occasion de goûter plusieurs blancs 2018 de diverses régions. J'appréhendais un peu ce millésime, le pensant chaleureux et un peu pataud. Sur les exemplaires bus, force est de reconnaitre qu'ils se sont équilibrés et ont gagné en tension. Celà n'en fera probablement jamais des vins à l'acidité saillante ou à la droiture irréprochable, néanmoins, ils me paraissent intéressants à l'heure actuelle et, bien qu'ils présentent des maturités certaines, ils sont en partie dépourvus des défauts des millésimes chaleureux, 

C'est pas des vacances, c'est une cure! 

Merci Frisette pour cette belle "brochette" estivale ! ca donne pas envie de s'enfoncer vers l'automne tout ça !
question : tu prends une cave a vin "portable" quand tu pars en vacances avec tout ca dans le coffre ??

--> tu m'as rassuré avec le Montcalmès 2017, je l'ai fait gouté aux Lpviens de mon cercle début juillet et il ne se présentait pas comme ta description, il était un peu "pataud" (et tu semblais être déçu sur ta précédente il y a 3 mois)

Cordialement
marc
 

écrit:

Merci Frisette pour cette belle "brochette" estivale ! ca donne pas envie de s'enfoncer vers l'automne tout ça !
question : tu prends une cave a vin "portable" quand tu pars en vacances avec tout ca dans le coffre ??

--> tu m'as rassuré avec le Montcalmès 2017, je l'ai fait gouté aux Lpviens de mon cercle début juillet et il ne se présentait pas comme ta description, il était un peu "pataud" (et tu semblais être déçu sur ta précédente il y a 3 mois)

Cordialement
marc


 

Raphaël, il y a toujours de la place pour un petit carton!!! Surtout qu'en l'occurrence, se sont mes parents qui l'ont descendu, avec les enfants! Je ne les ai rejoins que quelques jours après... Et puis j'achète toujours un peu chez les cavistes locaux.
Concernant Montcalmès blanc, une cuvée que j'apprécie régulièrement, j'ai effectivement eu une déception  fin Mai 2021

Jean-Bernard écrivait: "C'est pas des vacances, c'est une cure! "