Après  les vacances au Pays Basque en pleine appellation Irouléguy où mes occupations consistaient à gravir monts et vaux à vélo et apprendre le crawl dans la très belle piscine municipale de Saint-Jean-pied-de-port, sans oublier des passages dans les domaines locaux, la rentrée à Paris a démarré pied au plancher par un petît dîner accompagné de 3 vins:

Allemagne, Palatinat Reichsrat Von Buhl, Reserve Brut
Méthode traditionnelle, 80% Pinot Blanc, 20% Chardonnay, 36 mois sur latte, dosage de 3,8 g. Vins de réserve sous bois, élevage en cuve inox. Acheté au début de mes vacances en Allemagne.

Ouverture immédiate
Oeil: Robe très claire et translucide, petites bulles et effervescence modéré.

Nez: Délicat principalement porté sur les fruits blancs tels la poire, la pomme et les pêches jeunes. Puis un petit aspect de noisette et de mie se distingue au deuxième nez.

Bouche: La bulle est discrète et se confond dans le fond pâtissier qui tresse comme une dentelle autour des fruits blancs frais du nez. L'acidité se manifeste en finale, faisant saliver et rendant le vin agréable. C'est de belle facture.

Conclusion: B+ C'est un mousseux d'apéritif qui par lui-même met en appétit et qui n'a pas terni le lonzu de Corse (un délice) et les noix. C'est assez simple mais très bien réalisé. Pour moi, c'est au niveau d'un BSA de maison de champagne, donc un RQP favorable (acheté 16,90€). Apparemment, c'est le tirage réalisé par Mathieu Kaufmann qui est demeuré longtemps le maître de chai de Bollinger avant de se faire déboucher par les gros domaines allemands (maintenant Kartäusenhof)

Alsace, Domaine Zind-Humbrecht, Riesling Grand Cru Brand Vielles Vigne 2007
Vignes de 57 ans, 18g/L de sucre résiduel, acidité 4,7, sol de granite à fond marneux. Toutes les infos  ici

Ouverture immédiate, puis carafage
Oeil: Robe or assez intense et plutôt évoluée

Nez: Une intensité plutôt prononcée de fruits blancs et à noyaux, herbes ainsi qu'une note de miel et d'un peu de muscade. 

Bouche:  le carafage lui a permis de dévoilé la deuxième partie de bouche et donc toute sa noblesse. Les notes du nez se retrouvent en bouche mis à part le miel dans une rondeur très agréable à l'antipode de la lourdeur. L'indice est de 3. Puis l'acidité prend le relais et fait basculer le vin sur une note minérale, légèrement empyreumatique et finalement saline. C'est superbe. 

En accompagnant d'un thiof grillé et d'un dos de cabillaud poché.

Conclusion: Exceptionnel. A titre personnel, l'un des vins qui correspondait le mieux à la grille d'analyse que j'ai apprise au WSET: équilibre, complexité, intensité et longueur en bouche, tous les critères sont bien remplis et de façon indiscutable. Hors vins jaunes ou Sauternes, c'est l'une de mes premières expérience d'un vin sec à la bouche aussi kaléidoscopique. Cette bouteille était la vedette de la soirée (résultat d'un défi lancé à mon ami de lui faire apprécier les grands blancs) et je suis très heureux que l'expérience fut à la hauteur de son pedigree.

Autriche, Burgenland, Weingutshof Landauer, Ruster Eiswein 2003
Vin de glace de muscat ottonel et de furmint, 155g/L de sucre résiduel, acidité de 7,3 pour mille, récolte par -12C°

Ouverture immédiate

Oeil: Robe ambrée intense

Nez: Une intensité très prononcée de raisins et de fleurs, l'aspect muscaté ressort pour mon nez.

Bouche:  Une matière incroyable plutôt sur les notes muscatées de raisin et de rose avec également un peu de pêche bien mûre. Puis l'acidité ébourrifante fait passer le tout avec un plaisir sensationnel. Cette acidité incandescente est bien la marque du furmint et lui permet de scintiller.

Conclusion: Excellent. C'est mon premier vin de glace autrichien et en comparaison des vins de glace allemands, je dirais que l'équilibre est plus proche du Sauternes et du Tokaji. La matière est très puissante et avec des saveur primaires remarquablement nettes et l'équilibre assuré par le furmint rend le vin réjouissant. C'est de l'orgue par rapport aux Eiswein allemands à 7° plus cristallin. J'aime beaucoup ces vins bûs pour eux-même avec une conversation pour refaire le monde et peut-être un carré de chocolat.