Riesling et Pinot Noir pour un congressiste accueilli par New LPV Paris!!!
Fin septembre signe généralement la fin des vendanges et la rentrée scolaire commence à être derrière nous. C’est également l’heure d’un temps fort de ma spécialité, le congrès de la
SFAR
. Je devais y participer l’an passé, mais il fût annulé, vous en devinez le motif…J’avais déjà à l’époque contacté Stéphane et Vivien pour passer un moment en leur compagnie. Ce ne fût que partie remise…Me voilà donc
(ré)invité cette année pour partager un moment avec eux, me faisant ainsi découvrir un 3ème cercle parisien : après
LPV75
et
LPV Lutèce
, voici donc New LPV Paris !La rencontre à lieu au restaurant
Les Fous de l'Île
, sur l’île Saint Louis, dans le 4ème, sympathique établissement ou le patron se montre connaisseur des vins, mais également des zouaves que je vais découvrir pour la plupart ! J’arrive à peu près à l’heure ce qui me permet de faire rapidement connaissance au fil des arrivées de chacun...
Le menu a l’air appétissant, je partirai sur le carpaccio, puis le rumsteack et enfin une glace pour accompagner la thématique du jour, qui se révèle d’ailleurs double :
Riesling ET Pinot Noir bourguignon
(minimum village). Les vins sont généralement servis par paire.
Paire 1
Domaine Ostertag, Alsace, Clos Mathis, 2017 : La robe est d’or. On a un nez d’agrumes, de terpènes, sur fond de plastique. La bouche est marquée par des amers que je trouve un peu grossiers, d’autant que la matière semble un peu creuse dans l’ensemble. Il paraît plus sphérique que ce que le laissait suggérer le nez. La finale, moyennement longue, est marquée par des amers de prune et de marc de raisin. J’imagine une cuvée d’une mouvance nature maitrisée. Je ne suis pas emballé et, à vrai dire, un peu déçu au vu de l’étiquette.
Bien - Très Bien (15,5/20)
Domaine Paul Ginglinger, Alsace Grand Cru Pfersigberg, 2015 : La robe est un peu plus claire. Le nez est plus fin et en dentelles. On retrouve des agrumes et des terpènes, de façon un peu plus précise et élégante que dans le premier vin. La bouche est également plus équilibrée, même si elle paraît aussi plus chaleureuse, rendant le vin limite tannique, procurée par une sensation granitique/sèche. La finale conforte se ressenti, en étant très sèche et un peu plus longue. A la tombée de la chaussette, le millésime solaire ne me surprend pas, c’est un euphémisme. Néanmoins, j’en attendais également beaucoup plus, car des rieslings de cette qualité, on peut en trouver 13 à la douzaine
(sur cet exemplaire).
Très Bien- (15,75/20) seulement.
Première paire un peu décevante pour ma part, à fortiori au vu des étiquettes pour lesquelles j’en aurais attendu un peu plus.
Carpaccio de maigre, huile de moutarde de Meaux & Crackers aux graines
Paire 2
Domaine Barmès Buecher, Alsace Grand Cru Hengst, 2011 : La robe est tire franchement sur l’or prononcé. Le nez est puissant sur la cire et le miel. La bouche est tendue et très sèche, encore plus que le précédent. C’est dense, avec une aromatique sur le raisin de corinthe et le citron vert. Ensemble puissant et très long, quoiqu’un peu chaleureux également
(alors que les températures de services paraissent bonnes).
Très Bien + (16,25/20)
Domaine Zind Humbrecht, Alsace, Clos Windsbuhl, 2011 :
Non à l’aveugle, ouverture immédiate. La robe est également d’un doré intense et profond. On a un nez très puissant, sur le sparadrap et sa colle, le camphre, le menthol et le miel. La bouche est d’une grande tension, avec un CO2 initial rendant le vin très légèrement perlant
(non gênant), mais qui disparait à l’aération. L’aromatique en bouche semble plus fraîche et primaire qu’au nez avec des notes terpéniques de citron vert. La texture paraît crayeuse. La finale est longue et sèche. Ce vin s’équilibre et se met en place sereinement à l’aération. Peut-être aurais-je dû l’ouvrir plus tôt
(mais infaisable dans les conditions de la journée).
Très Bien - Excellent (16,5/20)
Une paire relativement homogène, issue du même millésime, et un vrai cran supérieure à la précédente. Je n’aurais pas tendance à vouloir chercher une longue garde au vu de leur évolution et complexité déjà acquise.
Curiosité
Staatsweingut Kloster Eberbach, Eltville, Rheingau, Rauenthaler, Baiken, Riesling Kabinett, 1981 :
sympathique attention portée à notre millésime de naissance: hein, mon Vivien !!! Robe caramel. Nez fumé et pharmaceutique, de violette, de coing et de fruits rouges. Assez étonnant et un peu foufou. Bouche sans matière, fluide, avec des notes de croûte de fromage, de coing, de pastille de miel/citron strepsil, d’éther et de champignon frais. Ensemble creux, sans finale. Je ne sais plus qui à dit qu’il n’était pas mort. C’est vrai. Mais il n’était quand même plus bien vivant…Une curiosité. Mais merci l’ami, c’est l’intention qui compte !!!
Première paire de rouges
Domaine Confuron-Gindre, Vosne Romanée, 2018 : Robe grenat rubis foncée. On a un nez de fumé et de framboise. La bouche est fluide, fraîche aux tanins fins et poudrés, très légèrement gras. On retrouve une très jolie aromatique primaire, légèrement lactée/vanillée, témoin vraisemblablement d’un élevage un peu appuyé et moderne mais qui ne me déplait pas. Finale fraîche, sur un très fin menthol, et quelques notes végétales. Ensemble de volume correct, assez délicat tout en restant gourmand. Style qui n’est pas sans me rappeler le domaine Arlaud, que j’affectionne.
Très Bien - Excellent (16,5/20)
Domaine Arnoud-Lachaux, Vosne Romanée, 2018 : La robe est grenat rubis foncée. On a un nez sanguin, sur l’hémoglobine, et le fumé. La bouche est plus tendue, fraîche et végétale. On retrouve des amers un peu verts de ce qui me fait évoquer de la vendange entière. Ensemble épicé, sur la ronce et un fond de cuir. Les tanins paraissent plus anguleux, avec une matière présentant également plus de corps et de mâche, le rendant un peu sévère pour l’instant.
Très Bien (16/20)
Paire intéressante ou j’ai découvert les 2 domaines sur ce même village de Vosne Romanée et sur le jeune millésime 2018, le premier me paraissant plus immédiat, alors que le deuxième sera de garde assurément. On n’évoquera pas le match du rapport qualité/prix entre les deux, ou le premier mets KO le second. Pour l’instant…
Pavé de Rumsteack aux Girolles, sauce au poivre du Timut
Deuxième paire de rouges
Domaine S.C. Guillard, Gevrey Chambertin 1er Cru, Les Corbeaux, 2013 : Robe grenat foncée. On a un nez fumé, sur la crème de mûre, les fruits et baies noires. La bouche est un peu plus riche. Ensemble assez sévère, sur une fraîcheur mentholée marquée, rendant le tout un peu austère et mettant en avant une structure rigide. La finale s’adoucit, se lisse pour être relativement longue, le vin s’épurant au fil de la dégustation.
Très Bien - Excellent (16,5/20)
Domaine Denis Bachelet, Gevrey Chambertin 1er Cru, Les Corbeaux, 2011 : Robe grenat foncé. Nez de cendre, d’âtre de cheminée, avec une composante sanguine, charcutière, et orange sanguine, même si le fruit est globalement en retrait. La bouche se présente plus racée et fraîche, étonnamment élégante, à l’image de ces tanins. La finale est un peu courte, donnant un équilibre global sur le fil, on sent le millésime difficile, avec une maturité probablement un peu juste.
Très Bien - Excellent (16,5/20)
Paire la encore intéressante, sur le même climat, dans 2 millésimes que l’on va pudiquement qualifier de compliqués d’un point de vue maturité. Néanmoins, ils s’en sortent pas si mal, sans note de verdeur ni sécheresse prononcée. Probablement à boire maintenant ou dans quelques années, mais une longue garde sera à proscrire à mon sens.
Troisième paire de rouges
Domaine Jacques Prieur, Volnay 1er Cru, Clos des Santenots, 2010 :
Non à l’aveugle, ouverture 1h30 environ. Bouteille gardée précieusement depuis 1 an, puisque j’aurais dû l’emmener l’an passé. La robe est grenat foncée. On a un nez lacté, de vanille, de crème de fraise, de framboise et de mûre, assez gourmand et envoutant, très primaire. La bouche est fluide et ronde, toujours aussi addictive. Les tanins sont souples et enrobés d’un très beau gras. Ensemble présentant un très joli fond, profond, gourmand, élevé, mais terriblement craquant, dont l’équilibre d’ensemble entre puissance, matière, tonicité, acide et gras est remarquable. Composition de haut vol.
Excellent - Exceptionnel (17,5/20).
Domaine de l’Arlot, Nuits Saint Georges 1er cru, Clos de l’Arlot, 2010 : La robe est grenat foncée. Le nez est beaucoup plus évolué, sur le cuir et le champignon. La bouche est fraîche mais un peu évoluée. Les tanins sont fins, l’ensemble paraît un peu terne et creux. Dommage, et une vraie déception à la tombée de la chaussette.
Très Bien - (15,75/20)
Dernière paire dont on n’aurait jamais pu deviner que les deux vins étaient issus du même millésime, dominée dans tous les compartiments du jeu par le Volnay.
Sorbets de la Maison Berthillon
Triplette de sucres
Domaine Agathe Bursin, Alsace Grand Cru Zinnkoepflé, Vendanges tardives, 2009 : Robe or/acajou. On a un nez de colle UHU, d’éther, avec de très légers terpènes et un fond de caramel. La bouche est fine, légèrement sur la colle, le menthol. C’est assez peu sucré, ce qui rend l’équilibre d’ensemble satisfaisant et surtout fin et très digeste.
Excellent - (16,75/20)
Shloss Reinhartshausen, Rheingau, Hattenheimer Nussbrunnen, Riesling, Auslese, 2003 : La robe est or cuivre. Le nez est plus évolué, sur le cuivre, la noix de cajou, la poire, avec un peu de volatile. La bouche est fraîche, sur l’alcool de poire, avec une finale assez courte. Ensemble un peu too much malgré tout.
Très Bien (16/20)
Château de Suronde, Quarts de Chaume, 1997 : Robe or orangée. On a un nez de figue et de caramel, d’éther. La bouche est massive, avec une grosse sucrosité. C’est d’une grande richesse, témoin du millésime. Ensemble assez digeste, plutôt fin/aérien et élancé, paradoxalement, avec un équilibre matière/antimatière surprenant. J’ai beaucoup aimé.
Excellent (17/20)
Il est suffisamment tard, et donc l’heure de se mettre un peu parallèle au plafond. Une excellente nouvelle soirée de passé, j’ai ainsi été très honoré de rencontrer ce nouveau groupe LPVien. L’ambiance a été très bonne, conviviale et bon enfant, le niveau global des vins ayant été très satisfaisant dans l’ensemble, avec une petite prédominance des rouges sur les blancs, et des moëlleux/liquoreux également très avenant.
Le Line-Up!!!
Stéphane, Vivien, Yves, Pierre et les autres, merci pour votre accueil et ce moment de convivialité. Je ne manquerai pas de me rappeler à vous lors d’un futur passage à la capitale !!!Portez vous bien…
et merci de m’avoir lu !!!