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Vive les monocépages et vive l’amitié à LPV Grand Centre !

  • Jean-Loup Guerrin
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La sélection avait été faite longtemps à l’avance mais c’est en préparant la dégustation plus précisément que je me suis aperçu que tous les vins étaient des monocépages, avec une exception … qui confirme la règle !
Une autre thématique aurait pu être « vins clivants » car il y en a eu pas mal, mais pas tous.

Le matin même, je reçois un message de Julien et de Pascal qui ne pouvaient être présents, pour nous souhaiter une bonne dégustation : très sympa ! 

Nous sommes donc dix autour du tonneau, avec un petit nouveau pour LPV Grand Centre. Bon, il est un peu connaisseur, c’est Laurent de Beaujoloire ! 

 
L'assemblée

Allez, c’est parti.

Champagne Follet-Ramillon – Le Chardonnay – 2014

 

Bouteille ouverte 45 min à l’avance puis carafée juste avant service.

La robe se situe entre paille et or, et est animée par une effervescence abondante.
Le nez intense nous offre un panel classique de pomme, citron, noisette et brioche. La touche de truffe est plus inattendue pour un Champagne aussi jeune.
L’aromatique en bouche est moins expressive, peut-être aussi en partie parce que c’est la grosse tension qui l’impacte. On perçoit à nouveau une légère tendance oxydative et la bulle se fait plus douce que l’œil aurait pu le faire craindre. De très beaux amers, parfaitement dosés, viennent se marier à de la pomme dans la belle finale salivante.
Très Bien +(+)

 
Galettes de pomme de terre

L’accord avec les galettes de pomme de terre est toujours aussi réussi (3,5 + / 5), surtout avec un blanc de blancs faiblement dosé.


Domaine Guffens-Heynen – Macon Pierreclos – Tri de Chavigne – 2009

 

Bouteille épaulée pendant trois heures puis carafée pendant une demi-heure supplémentaire.

La robe se présente sous un or clair.
Le nez de belle intensité développe une belle palette d’arômes qui comprennent des fruits blancs très mûres, du massepain et des épices.
Grasse et ample, la bouche est bâtie sur une matière cossue, riche, presque exotique et luxuriante. L’acidité est au minimum syndical (certains l’ont trouvé insuffisante) mais permet de ne pas tomber dans la lourdeur. Elle participe à allonger la finale, bien aidée par l’élan donné par la fougue du milieu de bouche, et à la rendre plus épurée.
Très Bien +(+) mais un peu clivant car il ne faut être un pdf, ni préférer des vins plus jeunes et plus purs.
 
Flan de poisson à l’aneth et au lait de coco

Plat et vin joue un duo très convaincant (4 / 5), se rejoignant en aromatique et le vin gagnant encore un peu plus de volume.


Domaine François Cotat – Sancerre – Les Monts Damnés – 2013

 

Bouteille épaulée pendant trois heures puis carafée pendant une petite heure supplémentaire.

L’or de la robe est très clair et tend même vers la couleur paille.
Très intense et complexe, le nez m’envoie d’abord du côté de Chablis avec ses intonations de croûte de fromage. Puis les fruits exotiques, assez classiques chez Cotat, viennent s’y combiner, avant que d’autres remarquent des accents de Riesling avec des notes pétrolées, de citron vert et de pierre à fusil.
La bouche est pleine et confortable, sans être capiteuse, avec l’aromatique exotique qui l’emporte sur les autres. On a même une impression de sucres résiduels sans que cela soit gênant, d’autant qu’une superbe acidité vient mobiliser l’ensemble et le tenir debout jusque dans la finale très persistante, salivante et aux accents crayeux.
Excellent
 

Lotte, congre et crevettes au safran

Là encore le côté exotique, apporté par le safran, a permis aux deux compagnons d’avancer de concert (3,5 + / 5).


Domaine Richard Leroy – Vin de France – Les Noëls de Montbenault – 2018

 

Bouteille épaulée pendant une heure puis carafée pendant trois heures supplémentaires.

L’or de la robe est clair.
Très expressif, le nez est marqué par une acidité volatile importante. Les arômes de pomme sont prégnants, mais il s’enrichit de notes grillés et de poire, avec quelques touches pierreuses d’un bel effet.
La bouche est puissante, elle allie ampleur et concentration, mais aussi une acidité magnifique , complètement inattendue pour le millésime (sauf pour les lecteurs LPViens qui lisent les avis autorisés de Denis), et qui lui donne du rythme et de l’allant.
Excellent (+) mais encore un vin clivant car très nature. Mais des vins natures comme celui-ci, j’en redemande !

Le même plat de poissons au safran réussit une meilleure symbiose (4 / 5) qu’avec le Cotat : il apaise la fougue du vin sans rien lui faire perdre de ses qualités.


Domaine Camin Larredya – Vin de France – L’Iranja – 2018

 

Bouteille épaulée pendant trois heures puis carafée pendant une heure supplémentaire.

La couleur orange de la robe est très marquée, ce qui permet à tous de trouver à quel type de vin on a affaire.
Le nez puissant et complexe est complètement extraverti et baroque avec ses flagrances de rancio, de coing, de fruits confits, d’épices et de raisins secs … et encore j’ai dû en oublier !
La bouche frappe par sa richesse, en aromatique bien entendu, mais aussi un peu en alcool et même légèrement en sucre. Un très léger perlant et l’acidité intrinsèque au petit manseng permettent d’affiner quelque peu cette bouche hors normes. La finale s’exprime sur l’orange amère, ce qui appelle un plat adéquat.
Très Bien ++ et encore un vin clivant ! Pour moi certainement le plus beau vin orange bu jusqu’à présent.

Olivier (Bibi64)avait signalé un très bel accord de ce vin avec du canard sauce bigarade. D’habitude, nous discutons longuement avec ma chère et tendre des accords possibles, mais cette fois-ci, je l’ai imposé !

 
Magrets de canard sauce bigarade

Le mariage est fusionnel, avec toutes ses composantes : couleurs, aromatique sur l’orange, densité des deux protagonistes ! L’accord est salué de façon unanime et pour moi c’est un des plus beaux expérimentés (4,5 / 5).
La magie de LPV a encore frappé : le partage, même à des centaines de km de distance et à trois mois d’intervalle. Merci Olivier !


On rince les verres car nous allons changer de registre…

Clos Rougeard – Saumur-Champigny – Les Poyeux – 2009

 

Bouteille épaulée pendant trois bonnes heures puis carafée pendant une bonne heure supplémentaire.

La robe assez sombre montre encore quelques reflets de jeunesse !
Le nez généreux se révèle d’un grand raffinement, mariant parfaitement un fruité pur sur la framboise et une touche végétale très noble.
La bouche n’est pas en reste, sur la finesse et de grande classe. Le charnu affiche un grand fruit et toucher soyeux, la vivacité vient apporter sa touche équilibrante et la persistance est superbe, toute en précision et pureté.
Excellent (+)

 
Terrine de porc façon grand-mère

Le plat joue dans le même registre de la finesse et les deux s’allient parfaitement (4 / 5).


Domaine David Duband – Charmes-Chambertin – 2010

 

Bouteille épaulée pendant quatre heures puis carafée pendant une heure supplémentaire.

La robe assez claire a perdu son teint de jeunesse sans prendre encore une seule ride.
Le nez plutôt intense est axé sur une aromatique florale, la gamme fruitée n’étant qu’au deuxième plan. On perçoit tout de même des accents Reynaldiens avec de la fraise et de l’orange.
La bouche possède une certaine ampleur et une chair soyeuse mais peu dense, pour ne pas dire fluette, ce qui est inattendu pour l’appellation. La très belle fraîcheur se poursuit dans la finale longue et épurée, presque trop.
Très Bien + dans l’absolu pour ce vin qui fait très « Charmes » mais pas du tout « Chambertin » et donc une déception en regard du niveau d’appellation, du vigneron et du millésime. Encore un vin clivant, pas entre les dégustateurs, mais par rapport à son appellation.
Nota : il avait ces mêmes caractéristiques à l’ouverture de la bouteille.

Il se comporte bien avec la même terrine (3,5 + / 5), jouant aussi sur l’accord en finesse, mais un peu moins bien que le Poyeux en raison de son manque de densité.


Domaine Robert Michel – Cornas – La Geynale – 2006

 

Bouteille épaulée pendant trois bonnes heures puis carafée pendant deux heures supplémentaires.

La robe sombre paraît à peine évoluée, avec juste quelques reflets tuilés sur le bord du disque.
Très intense et profond, le nez exhale des fruits noirs francs, complétés par une touche lardée et une autre plus chaleureuse de cacao.
La bouche est charpentée et concentrée, elle se déroule avec force, mais une force tranquille et sereine, selon un profil plus long que large. Les tanins fournis et encore vigoureux n’en sont pas moins polissés par le temps et n’induisent aucune aspérité sur le toucher de taffetas. La grande acidité, jusque là au service de la tenue du vin, ressort parfaitement dans la finale de bonne allonge.
Très Bien ++ / Excellent pour ce vin qui n’a pas dit son dernier mot.

 
Goulash de bœuf et gnocchis 

Vin et plat entament une jolie conversation (4 / 5), le vin ne manquant pas de répartie.


Château Lagrange – Saint-Julien – 2006

 

Bouteille épaulée pendant quatre heures et demie puis carafée pendant une heure supplémentaire.

La robe est sombre et encore assez jeune !
Très intense, le nez affiche des arômes bien ancrés dans sa région avec des fruits bien noirs, du graphite, du cuir, de balsamique et une touche boisée.
La bouche est dense mais stricte et austère, combine puissance et acidité mais manque de confort aromatique, les tanins étant fondus et la persistance appréciable.
Très Bien … seulement, alors que le nez était prometteur.

Le même plat vient à son aide en le civilisant quelque peu (3,5 + / 5).


Domaine Macle – Château Chalon – 2003

 

Bouteille ouverte 24h à l’avance puis carafée juste avant service.

La robe est très ambrée.
Le nez puissant propose un mélange subtil de noix, de curry et de céleri mais c’est ce dernier qui domine un peu.
La bouche se déroule toute en élégance, avec la même aromatique en rétro-olfaction. Elle donne une impression de grande douceur, sans aucune agressivité comme dans certains vins jaunes, d’apaisement et de sérénité. Il y a certes une belle vivacité qui concourt à l’équilibre général et la grande persistance.
Très Bien ++ / Excellent et encore un vin clivant, la moitié des dégustateurs n’appréciant pas les vins jaunes…

 
Trois types de comté

Sans surprise, les mariages sont très heureux (4 / 5), certains préférant celui avec tel ou tel affinage.



Domaine François Chidaine – Montlouis liquoreux – Les Lys – 2009

 

Bouteille épaulée pendant cinq heures et demie puis carafée pendant une petite heure supplémentaire.

L’or de la robe est ambré mais peu dense.
Très généreux et flatteur, le nez distille à profusion des arômes de pomme et de coing, nuancés par des touches de caramel et d’épices. C’est beau et on y revient !
La bouche allie concentration et raffinement, avec un équilibre d’anthologie entre aromatique (plus sur les épices), sucre (100 g de SR mais un peu moins en ressenti) et acidité. L’allonge est interminable, ce qui permet d’en profiter pleinement.
Excellent (+) pour cette cuvée extrêmement rare et, pour le coup, non clivante !

 
Gâteau façon Tatin aux poires et aux épices

En revanche, si l’accord se trouve sur l’aromatique, le dessert l’emporte sur le vin en concentration (3,5 / 5).


 
Line-up

Eclectisme (mais en restant en France), quelques vins clivants, quelques raretés, de bons petits plats et surtout de bons échanges et de bonnes rigolades : tous les ingrédients de LPV Grand Centre étaient là !

La dégustation thématique de l’automne devrait porter sur les grands Languedoc 2013…
 Jean-Loup
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19 Avr 2023 13:33 #1

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Alors Jean-Loup, il paraît que le chenin a été pris pour un savagnin ouillé .
Stephane 
19 Avr 2023 18:14 #2

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C'est pas faux
Ce Noëls de Montbenault et le Cotât nous ont pas mal baladés

Didier
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19 Avr 2023 19:36 #3

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Bonsoir et merci du CR de haut vol. Sa lisibilié est parfaite, j'ai cru y être !

Au niveau de l'ordre de service, le liquoreux n'a t-il pas pâti du vin jaune le précédant ?

"Les étrangers sont nuls" : Charlie Hebdo et Pierre Desproges 1981, à relire pour rire !
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19 Avr 2023 19:58 #4

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  • Jean-Loup Guerrin
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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Vive les monocépages et vive l’amitié à LPV Grand Centre !

Au niveau de l'ordre de service, le liquoreux n'a t-il pas pâti du vin jaune le précédant ?


Étant donné la note que je lui ai mise et l'unanimité des commentaires oraux, je ne pense pas.
Il suffit de bien rincer la bouche entre les deux !

Jean-Loup 
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19 Avr 2023 22:12 #5

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Je n'ai pas ressenti que passer après le jaune lui avait nui.
Ce liquoreux était d'un équilibre parfait, mais un peu trop consensuel et je préfère les susucres de FOREAU ou une 1ere TRIE de HUET qui possèdent plus de personnalité quand c'est réussi
 

Didier
19 Avr 2023 22:12 #6

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Nous avons pensé un moment que le thème de la journée était LES NOMS COMPOSES de cuvées ou de Domaines au vu des 2 premiers vins dégustés
FOLLET RAMILLON et GUFFENS HEYNEN
Le vin suivant étant légèrement pétrolé et sucré nous avons logiqiuement pensé à ZIND HUMBRECHT avec un doute mais l'étiquette COTAT nous a vite ramenés à la réalité

Didier
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19 Avr 2023 22:16 #7

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Merci encore Jean Loup et Nicole pour cette nouvelle jeanloupiade...ou on se sera encore une fois bien marré, ce ne sont pas les acolytes m'entourant qui devraient dire le contraire!!! Très beau moment d'amitié et de partage, comme à l'accoutumée, avec un thème pour le moins...original, et clivant, effectivement!
J'y vais de mes petites impressions:

Champagne Follet-Ramillon – Le Chardonnay – 2014J'ai bien aimé ce champagne au style élancé, peu dosé et à la grosse trame acidulée longiligne. Le blanc de blanc fait assez peu de doute, avec ces notes briochées conjugué à un ensemble relativement aérien. Très bon accord avec les galettes de pomme de terre.

Domaine Guffens-Heynen – Macon Pierreclos – Tri de Chavigne – 2009: celui là, je ne l'ai pas reconnu en tant que tel, puisque nous l'avions goûté  ici même il y a 4 ans déjà , bien que le chardonnay ne fasse que peu de doute. En effet, j'étais sur un exemplaire de la côte chalonnaise sur millésime solaire. Mais l'ensemble me semble très (trop?) mûr, très (trop?) gras, très (trop?) pataud. J'y trouve des débuts de note d'évolution, sur la pomme au four, souligné par un caramel un peu envahissant et des notes tourbées. A mon sens, c'est à boire désormais très rapidement car on est sur la ligne de crête, avec la gravité qui commence à tirer sur le côté obscur...Je ne vois pas ce qu'il pourrait encore gagner.

Domaine François Cotat – Sancerre – Les Monts Damnés – 2013Celui-là, je l'ai beaucoup aimé: très vif, citronné, presqu'un peu terpénique, ce qui m'emmène sur un beau riesling, même si la question du sauvignon se pose. (En fait, c'est Didier qui m'a convaincu de l'alsace, même si je ne veux pas balancer, en particulier à cause de l'évocation d'un thème "noms composés" expliqué ci-avant...). Sinon, ce vin est tendu, frais, complexe, exotique. On sent le beau terroir qui s'exprime, l'accord avec les crevettes fonctionne très bien.

Domaine Richard Leroy – Vin de France – Les Noëls de Montbenault – 2018On peut qualifier ce vin de clivant: je ne l'ai pas compris. Je l'ai trouvé brouillon, bordélique en bouche, sans réelle ligne directrice, au-delà même du fait que l'on devine assez aisément une mouvance nature, notamment par une volatile que je trouve conséquente. Je pars effectivement sur un savagnin ouillé du jura de part l'acidité laser mais également troublé par des notes épicées marquées et un peu désordonnées. Je suis néanmoins content de goûter mon premier Leroy à l'aveugle (j'en discutais justement avec Vivien il y a quelques jours à Paris), et surtout content de le laisser à ceux à qui celà plait, car je n'en donnerais pas 15 euros...

Domaine Camin Larredya – Vin de France – L’Iranja – 2018: Alors la, comme dirait  Maître Folace , on se risque sur le bizarre...Bon, à la vue, c'est un rosé. En bouche, c'est...bizarre, et directement catégorisé en vin orange. C'est amer, sur la quinine, acidulé, tannique? On ne sait même pas. Impression très déstabilisante et peu plaisante, il faut être honnête. Et là, la magie parle: Jean Loup nous parle de l'accord proposé imposé à la cheftaine, sur une idée de Bibi. Et bien, croyez moi ou non, l'accord est effectivement remarquable et fait décoler le vin et le rend agréable avec le magret sauce bigarade. Néanmoins, je me pose quand même la question de savoir ce qui passe par la tête du vigneron pour faire ce type de vin et surtout, le proposer à un tel tarif...

Clos Rougeard – Saumur-Champigny – Les Poyeux – 2009: On rince les verres et c'est parti pour les rouges, de haut vol pour le premier. On sent vite le cabernet franc, avec une bouche fraîche, équilibrée, au superbe touché de bouche, sur la framboise et groseille, rendant ce vin pinotant. Rapidement est évoqué le Clos Rougeard, on essaie malgré tout d'évoquer d'autres pistes sur cette région, mais tout nous ramène à un vin des Foucault. Gros niveau et toujours un accord évident avec la terrine. Je me rend compte qu'au fil du temps, je me mets à apprécier les vins de ce domaine, après un superbe  Poyeux 2005  bu dans le Forez et un  Poyeux 2008 bu ici-même.

Domaine David Duband – Charmes-Chambertin – 2010Lui, on ne peux pas le qualifier de clivant en tant que tel. En effet, on pars rapidement pinot, même si quelques effluves de fraise et d'agrumes pourraient éventuellement faire évoquer un (petit) Reynaud. Bon...c'est bon...mais c'est tout. Un générique? Pourquoi pas. Et encore, un Roncevie d'Arlaud me semblerait supérieur. Un Grand Cru? Pas possible...Sur 2010??? La vaste blague...Bref, pénalisé par un manque criant de matière et de complexité, impardonnable à ce niveau de cru, à fortiori eu égard à la grille tarifaire dans laquelle il s'inscrit.

Domaine Robert Michel – Cornas – La Geynale – 2006Celui- là, je l'ai bien aimé. Rapidement la syrah est identifiée, mais dans un style racé, presque austère avec ces notes de tabac et de ronce. j'aime bien le touché de bouche, on y retrouve un fond de violette, pour moi c'est assez classe, mais dans un registre sérieux. Je pars en Côte Rôtie, chez Jamet. Evidemment, c'est un vin de gastronomie, et il est impératif d'avoir une belle viande à ces côtés: ça tombe bien, le goulash de boeuf et gnochis (et non spaetzle Jean Loup, si je ne me trompe pas) est un excellent sparring-partner.

Château Lagrange – Saint-Julien – 2006Celui-là aussi, je l'ai bien aimé, quoiqu'un peu moins que le précédent. On est sur un vin tannique, au style un peu extrait (pneu, fond un peu brûlé/torréfié), puissant et à l'aromatique "noire et mûre", d'ailleurs je pars mourvèdre et Bandol. On est la aussi dans un registre pas hyper rigolo mais propre et évidemment, comme c'est un vin de gastronomie, il est impératif d'avoir une belle viande à ces côtés: ça tombe bien, le goulash de boeuf et gnochis (bis repetita)...

Domaine Macle – Château Chalon – 2003Alors là, ce n'est pas tant la qualité intrinsèque du vin qui est clivante que l'appétence personnelle de chaque dégustateur envers les jaunes. En effet, le nez est pour moi saturé d'alcool à brûler et de pomme granny, de façon violente. En bouche, on retrouve une matière ronde, huileuse, mais beaucoup plus douce et bien moins agressive, avec une aromatique de pomme granny et de curry mais clairement dominée par le céleri. Evidement, c'est un vin de gastronomie (bis repetita placent...) et l'accord avec les comtés est fusionnel, avec une préférence pour le plus jeune et plus fruité des comtés pour moi. Je reconnais néanmoins ne pas être un bon client pour ce genre de vin oxydatif, bien que j'arrive désormais à finir mon verre, et même sans déplaisir en prime, chose impossible il y a encore quelques années...

Domaine François Chidaine – Montlouis liquoreux – Les Lys – 2009En préambule et pour répondre à Vinozzy: moyennant un bon rinçage de verre et de palais à l'eau plate, non, ce vin n'a absolument pas souffert de passer après le Macle. Ceci vient probablement de son aromatique puissante, pomme, poire, coing et à l'acidité marquée qui nettoie bien la bouche. Ce vin est digeste malgré une liqueur certaine, très équilibré et long. Gros gros niveau pour ce liquoreux, qu'on classe finalement en chenin, alors même que l'idée d'un jurançon n'était pas déconnante, au vue d'une telle acidité motrice conjugué à un exotisme également marqué. Très beau, vraiment. Et superbe accord avec le dessert à la poire. 


Il est désormais l'heure de prendre la route et de rentrer dans le Forez, non sans remercier encore une fois énormément nos hôtes berrichons, ainsi que l'ensemble des camarades de bonne compagnie présents. A très bientôt pour de nouvelles belles tranches de rigolade!!!

Flo (Florian) LPV Forez
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19 Avr 2023 22:21 #8

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Merci de nouveau à Jean-Loup, notre sommelier et Nicole, notre cheffe cuisto pour leur accueil, leur générosité et leur complémentarité mets/ vins. On s'est régalé ! 

Champagne FOLLET-RAMILLON - Le Chardonnay - 2014
Un premier nez un peu fermentaire qui s'ouvre sur un joli panier de fruits blancs avec une touche briochée.
La bouche est joliment fruitée, juteuse, élancée dans un registre sec légèrement oxydatif. Les bulles sont fines et s'effacent rapidement. C'est assez pur et parfaitement tendue par belle acidité qui s'installe à l'aération.
Un très belle bulle qui a plu à l'assemblée.
Très Bien + 

GUFFENS-HEYNEN - Mâcon Pierreclis - Tri de Chavigne 
Un nez plutôt timide à dominance de fruits blancs avec une pomme ambivalente entre fraicheur et maturité et une touche de fruit jaune. L'ensemble est légèrement beurré.
La bouche présente un beau volume de fruit, un léger gras et des notes d'élevage grillées parfaitement intégrées. Très belle longueur mais un peu "pataud", patîssant sans doute de l'effet de séquence du vin précédent à l'acidité mordante. 
Bien /Très Bien 

Domaine François Cotat – Sancerre – Les Monts Damnés – 2013
Un premier nez sur la pierre à fusil puis développant une belle précision de fruits blancs avec une touche exotique et de zeste d'agrume. Un joli fruit net, précis et à la fois complexe.
La bouche est pleine et présente un bel équilibre tout en tension. Belle pureté et complexité de fruit à dominance de fruits blancs avec un joli final sur le citron vert. C'est long, minéral et porté par une belle acidité. A mes sens, on est pas loin de la perfection !
Excellent

Domaine Richard LEROY – Vin de France – Les Noëls de Montbenault – 2018
Premier Nez sur le miel, la brioche, le grillé avec une pointe de volatile qui s'estompera pour laisser place à une belle déclinaison de fruits blancs entre poire et pomme.
La bouche présente un beau volume sur trame oxydative avec un beau fruit tendu par une belle acidité.
Je comprends les réserves émises et ce côté clivant mais ce vin m’a bien parlé et j’ai pris un certain plaisir à ce jeu d’équilibriste .
Très Bien

Domaine Camin Larredya – Vin de France – L’Iranja – 2018
Un nez sur le pain d'épices, les agrumes, les fruits secs .. me rappellant le vin de paille
Léger perlant qui s’effacera. La bouche est longue, tendue et se présente en demi-corps. On retrouve la thèmatique du nez avec les épices et le miel, les fruits secs, le zeste d'orange dans un ensemble en totale sensation de sucrosité sèche. La finale est longue sur le raisin de corinthe et l’orange amère avec une touche d'alcool non chaleureuse.
Un vin de méditation, de fin de soirée ( je sais, pour certains, je suis maso ) un vin qui interroge, on aime, on aime pas, c'est particulier, certes mais j'ai bien aimé. J'ai pas boudé mon plaisir. Le seul bémol étant la taille du contenant, 75 cl peuvent, en effet, être "too mutch" en petit comité.
Très belle accord au passage
Très Bien  

Clos Rougeard – Saumur-Champigny – Les Poyeux – 2009
Un nez explosif sur les fruits noirs avec une touche mentholée et cendrée.
La bouche est assez nette, puissante et maîtrisée. C'est dense mais assez fin et cela reste frais. C'est assez classieux et abouti,  "sans maîtrise la puissance n'est rien". C’est vraiment très beau, très propre,  mais il manque à mon goût (sans doute lié au cépage) dans ces grands cabernets la petite pointe de charme pour me faire entièrement vibrer et basculer dans l'excellence.
Très bien / excellent 

Domaine David Duband – Charmes-Chambertin – 2010
Nez séduisant sur les fruits noirs avec une touche végétale et florale.
La bouche est fruitée, mûre, légèrement saline et poivrée. Cela se boit bien, reste assez fin et soyeux mais manque de complexité et profondeur pour un grand cru. J'imaginais un beau village. 
Très Bien 

Domaine Robert Michel – Cornas – La Geynale – 2006

Nez fruité, mur, cendré avec des notes de chocolat noir et une touche végétale.
La bouche est mûre, intense, charpentée, tannique avec un léger trait vert.
Je suis un peu perdu entre bordeaux et Rhône Nord....arfff à la vue de l'étiquette, je m'en veux de pas y avoir pensé car une syrah qui ”cabernote” à mes sens, c'est en général des marqueurs qui me renvoient à ce domaine. C'est beau, propre, très bien fait, je prend du plaisir mais pour les mêmes raisons de goût personnel que le clos rougeard, je suis moins dithyrambique que mes camarades.
Très Bien + 

Château LAGRANGE  Saint - Julien 2006
Nez séduisant sur les fruits noirs confiturés, cela parait frais, légèrement mentholé avec une sensation de cendre froide.
La bouche est intense, tannique ce qui la rend un poil austère. Il y a de la matière mais cela reste un peu brouillon ou alors, il pâtit de l'effet de séquence.  Un vin qui a, certes, les qualités de sa générosité mais qui semble ne pas être tout à fait en place et qui me paraît ne jamais l'être un jour. On sait pas trop où l’on va...
Bien 

Domaine Macle – Château Chalon – 2003

Un nez qui ne trompe pas sur ses origines: de la noix, de la pomme, du pralin et des épices.
La bouche confirme l'oxydatif où on retrouve les notes présagées au nez avec également le céleri qui a parlé à tous. N'ayant aucun conflit avec la région, je ne boude pas mon plaisir car ce vin présente un bel équilibre mais donne également une sensation de demi-corps où il manque un peu de gras et de volume pour être au summum de sa catégorie.
Très Bien -

Domaine François Chidaine – Montlouis liquoreux – Les Lys – 2009
Un très joli nez, expressif, friand où l'on retrouve les agrumes, les fruits jaunes, l'abricot sec, le coing.... des fruits joliment confits/ rôtis, un peu d’épices.
La bouche est magnifique et présente un joli nectar avec un sucre certes présent mais d'une très belle douceur. Cela reste fin et parfaitement tendu. Une force tranquille. Quelle longueur !
Vraiment un très beau liquoreux à l'expression intense et à la buvabilité redoutable. J'ai adoré !
Excellent

Cédric - LPV FOREZ
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24 Avr 2023 21:41 #9

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Bonjour à tous.

A mon tour dé déposer, non pas des notes, car je n’en ai pas pris, mais un ressenti général sur chaque vin.Je ne reviendrai pas sur la qualité de l’accueil de Nicole et Jean-Loup, ni sur la qualité des plats concoctés par Nicole, ni sur les choix judicieux des vins choisis par Jean-Loup. On est tous habitués à ces trois éléments, nous qui avons la double chance annuelle d’être invités à des excellents moments de partages et de convivialité.

C’est donc parti pour mes ressentis :

Champagne Follet-Ramillon Je deviens de plus en plus fan de champagne et celui-ci n’a fait que confirmer mon intérêt. Grosse effervescence au départ mais qui s’estompera rapidement. Un champagne élancé, où se mélangent la pomme, les noisettes et la brioche. Belle tension et excellent accord avec les galettes de pomme de terre.

Domaine Guffens-Heynen Un vin avec une très grosse matière. Des fruits blancs, quelques épices fines et des fruits jaunes murs. Un certain manque de fraîcheur le rend un peu « lourd ».

Domaine François Cotat :  La recherche du cépage va engendrer quelques réflexions. Néanmoins, je pars de suite sur un très très beau sauvignon. J’aurai, comme d’autres, raison. Fruits blancs, pierre à fusil, une touche exotique et d’agrume portent ce superbe vin. C’est long et diablement bon. Pour moi le blanc de la journée.
 
Domaine Richard Leroy : Première fois que je goûtais un vin du domaine. Nez sur la brioche, le miel, les fruits jaunes mais l’ensemble me paraît peu avenant. Difficile de placer la région et peu de plaisir pour moi.

Domaine Camin Larredya : Premier contact surprenant. C'est amer !! On retrouve des fruits secs, le raisin de corinthe, l’orange sanguine. C’est surprenant et pas du tout ma came.

Clos Rougeard : Là, on change de registre et on attaque un vin splendide. Tout va être en place rapidement et le cabernet franc ne fait aucun doute, mais le superbe cabernet franc. La bouche est splendide : fraîche, équilibrée, sensuelle. Framboise et groseille portent l’arrête dorsale du vin. C’est très classe comme vin. J’ai adoré et le rouge de la journée.

Domaine David Duband : Pas excessivement fan des vins du domaine depuis quelques temps, celui-ci ne me ramènera pas à en recommander. Pour moi, un vin à des années lumières de son appellation prestigieuse. Certes, des fruits noirs, une belle fraîcheur et un côté floral mais c’est tout. Grosse déception à la découverte du cru.  

Domaine Robert Michel : De mémoire, je ne pense pas avoir bu beaucoup de Cornas. L’image d’un vin fermé, austère du moins ses premières années. Là, 17 ans ont passé et je trouve un vin, certes masculin et viril, mais plutôt racé. Une superbe Syrah avec des notes de tabac, de chocolat et de violette. Mon jugement du coup se trouve largement modifié.

Château Lagrange : Pas grand fan des vins de Bordeaux en général (très peu de réussite de ce côté-là), je reste sur cette même impression avec ce vin là. Un beau panier de fruits noirs, du tabac, un peu de cuir, de la cendre….. et voilà. Pas d’émotion particulière mais suis-je objectif ?

Domaine Macle : Bon là, ça va être hyper simple. N’aimant absolument pas ces vins là, je n’ai même pas mis un millilitre à la bouche. Donc ……

Domaine François Chidaine : Très présent d’entrée, sur un très beau nez de pomme, poire, coing. Les éléments sont retrouvés au nez avec une fraîcheur et un équilibre parfaits.  Ce vin est digeste, équilibré, long et presque rafraîchissant.

Voilà le condensé de mes impressions sur ces vins dont certains effectivement peuvent être clivant ou du moins engendrer quelques interrogations.Il est maintenant presque 17 heures et, après avoir fait les habituels échanges de commandes dans la rue, nous reprenons la route direction Clermont-Ferrand l’estomac bien rempli, les yeux brillants de plaisir et certains d’avoir encore passé un excellent moment d’amitié, de convivialité, de partage et de rigolade.A la prochaine les amis.

Nathenri    
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04 Mai 2023 10:53 #10

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"Son" cercle Jean-Loup va finir par l'appeler LPV France! 
Encore merci d'avoir tenté de m'inviter une énième fois, mais ma fainéantise ne s'arrange pas avec les années. J'ai le même problème avec le Jura Tour, dont je suis pourtant un grand fan. 
Belle dégustation en tout cas et beaux cr! 

JB
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04 Mai 2023 20:38 #11

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