Le 15 août levé, les gaulois reviennent par vagues vers notre chère capitale. Marqué par les restaurants fermés et les rues éparses, nous trouvons tout de même un de nos QG ouvert et commençons notre soirée à l'heure. 

Vin 1 : Champagne Ullens, Brut, Lot 7
Le nez est discret sur le citron confit, le kumquat, un léger côté pierreux. Sympa. 
La bouche présente une bulle fine associée à un fin oxydatif et des fruits confits. La longueur est moyenne mais l'ensemble gourmand. Parfait pour commencer. 
Troisième rencontre et pour le prix, un beau champagne. 

Vin 2 : Champagne Veuve Clicquot, Extra Brut Extra Old
Le nez est très joli sur un mélange de citron, de fumé, une belle complexité associé à un fin oxydatif. 
La bouche est droite, équilibrée et tendue avec le citron frais encore une fois. La finale est toute en tension mais avec une belle assise qui le rend agréable. Un dosage plus important aurait même pu rendre le vin encore plus agréable. La longueur est très bonne et la bouteille se boit avec plaisir. 
Un beau champagne et une anomalie pour une grande maison même si cela ne vaut pas son prix. 

Vin 3 : Domaine des 3 Terres, Sylvaner, Mouton Bleu, 2022 
Le nez fait penser à un vin sudiste, du type Provence blanc avec un mélange de pêche, de fleurs blanches (lys) et de citron. C'est très sympa. 
La bouche est très fruitée avec des arômes de citron et de pomelo. La finale présente une amertume présente ainsi qu'une légère sucrosité. La longueur est bonne. 
Un beau vin mais qui nous aura fait voyager : jamais goûté un sylvaner comme cela (surmaturité ?). 

Vin 4 : Domaine Philippe Alliet, Chinon Blanc, 2017
Le nez est délicieux et complexe sur le miel de fleurs, un léger boisé intégré, des fruits jaunes et de la pierre à fusil. L'aération (et température de service) met de plus en plus en valeur le boisé qui ferait presque Guiberteau. 
La bouche est équilibrée, présenter une belle acidité et aussi un beau gras sur les fruits blancs. La finale est tonique sur le miel et la violette avec une belle longueur. 
Un beau vin que j'aimerais recroiser, la température l'ayant selon moi desservi. 

Vin 5 : Clos Henri, Marlborough, Sauvignon, 2017
Le nez est extrêmement prégnant, exubérant sur le buis, le citron, une pointe de citronnelle associé à des arômes fumés et de poivre blanc. Il faut aimer les vins intenses pour pouvoir supporter ce nez (de temps à autre, pourquoi pas). 
La bouche présente une acidité traçante et élevée mais avec des arômes presque trop simple sur le citron et le buis. La longueur est bonne mais reste sur ces arômes sans bouger et sans apporter d'amertume. 
Un beau représentant du sauvignon nouveau zélandais mais qui peut lasser seul. 


Vin 6 : Domaine Dupasquier, Savoie, Marestel, 2011
Le nez truffe dès le départ, puis vient l'asperge, un fruit jaune confit, du miel. Tout est intégré en même temps et donne une belle complexité au vin.
La bouche reste sur les fruits jaunes et le miel avec une finale sur la truffe. La longueur est moyenne mais on se ressert facilement avec cette acidité présente de l'attaque à la finale. 
Un vin blanc à parfaite maturité, frais mais très compliqué à placer et montrant un grand manque de connaissance/expérience sur les vins de Savoie. 

Vin 7 : Jean-François Ganevat, Vin de France, J'en veux encore, 2018
Le nez présente des arômes animaux, de sueur bien présents mais aussi du fruits (grenadine, fraise écrasée) et de la fleur fanée. C'est sympa mais directement il y a quelque chose que j'ai du mal à apprécier. 
La boucle est fraîche, droite sur le fruit en attaque puis viennent ces arômes animaux associé à une petite amertume. Je trouve que cela chauffe en finale aussi. 
Moins de plaisir que mes camarades sur cette bouteille, cela confirme que j'ai toujours du mal sur le trousseau (même si associé à d'autres cépages). Et encore c'est mieux que le poulsard 

Vin 8 : Domaine Laure Aillaud, Vin de France, Amorcito, 2022
Le nez est direct sur le jus de framboise et du poivre. Sympa même si peu complexe et simple. 
La bouche est aussi sapide que ce que laissait penser me nez ace une belle rondeur associé à de l'acidité et des fruits rouges bien présent. Un perlant apparaît au départ en milieu de bouche mais ne me dérange pas (ça donne même ce côté facile avec la bouche "lavée"). Longueur correcte. 
Au final un vin bien fait, simple mais que j'ai bien aimé. Le vin de copains facile à boire pour refaire le monde. 

Vin 9 : Domaine Jean-Marc Burgaud, Morgon, Côte de Py, 2017
Le nez présente un mélange de fruits rouges, un petit noyau de cerise associé à des arômes de garrigue et même un côté sanguin. Serait-on sur un pinot ou une syrah qui pinote ? 
La bouche présente une attaque avec une belle acidité sur les fruits noirs qui confère de la fraîcheur à l'ensemble, le milieu de bouche possède une légère amertume qui porte le vin. La longueur est bonne sur une finale fraîche et mentholée. 
Cette acidité me fait partir sur un Gamay, ne reconnaissant ni le pinot ni la syrah et connaissant l'apporteur (et oui au jeu de l'aveugle avec des personnes qu'on connaît, le mental peut entrer en ligne de compte). 
Un beau Gamay qui confirme tout le bien de ce producteur que je n'achète pas assez. 

Vin 10 : Domaine de l'Anglore, Vin de France, Terres Chaudes, 2015 
En magnum 
Le nez est exubérant sur un fruit bien présent et qui domine sur les petits fruits rouges et les baies fraîchement cueillies. Ce serait le jus de groseilles avec les feuilles qui apporteraient un côté herbacé. On sent un vin facile et presque glouglou. 
La bouche est très bien faite, sur ces arômes de fruits rouges et sans aucune aspérité. Le milieu de bouche apporte un côté sérieux au vin en mettant ce côté gouleyant de côté et amenant un côté sec avec une petite amertume. La longueur est bonne. 
Une belle bouteille qui confirme la garde de ce domaine. 

Vin 11 : Domaine Chambeyron, Côte Rôtie, La Chavarine, 2018
Le nez possède une puissance non trouvée dans les vins précédents avec un élevage profondément marqué (réglisse). On sent derrière une syrah avec ces arômes de fruits noirs, de mûre sauvage, de poivre mais aussi un côté lactique sur le yahourt framboise et même le caramel au beurre salé. Cela fait donc encore très jeune, une syrah qui n'aurait pas digéré son élevage. 
La bouche est toute en rondeur en attaque sur ces fruits noirs et le lactique apportant une structure presque grasse. Le milieu de bouche bascule sur ces arômes fumés. La finale est sur le réglisse poivré et l'ensemble possède une belle longueur. Les tannins sont présents mais bien enrobés. 
L'ensemble apparaît donc assez engoncé, encore jeune et porté sur l'élevage (plus apparent au nez qu'en bouche) avec une puissance dont on a peu l'habitude faisant presque partir sur Cornas. A revoir et je pense aussi que la séquence ne lui a pas réussi (vins natures assez gouleyants auparavant).  Encore une belle soirée les copains, pleins de bons vins mais pas de coup de cœur. Après, le temps avançant, je me dis que je fais une soirée avec les copains et du vin mais cela vient presque en second plan. 

Bonne dégustation, 
Matthias