Lallier - Champagne Grand rosé Brut Grand cru : (dég 2015) champagne rosé, très gourmand, beaucoup de fruit, encore assez sucré, mais on sent que le temps en cave lui a fait du bien, la bulle s'est bien affinée, pas très long, plutôt en rondeur, mais c'est bon.
TB.
Doisy-Daëne - Barsac 1989 : nez assez classique et plutôt joli safan, abricot, encore un peu d'élevage vanille, coco, petite touche caramel. La bouche est plus décevante, pas en forme avec un manque d'acidité évident, un peu étonnant pour le domaine d'ailleurs.
B.
Cotnari - Cotnari Grasà SGN 1966 : (importé, et même sélectionné ici, par Dionis. Vin de moldavie Roumaine donc Nord-Est de la Roumanie. Cépage Grasa - apparenté au furmint ? et parfois aussi du cépage Tamaioasa. Certaines vignes seraient préphylloxériques) Couleur acajou, nez magnifique très figue, datte, coing, encaustique, un peu de coca, une certaine fraîcheur verveine/menthol, très complexe. La bouche est concentrée, avec une attaque sirupeuse, puis une fin de bouche qui donne l'impression d'avoir mangé une partie de ses sucres, très belle acidité, encore jeune, on le placerait plutôt sur un chenin des années 80-90. Souvenir du 1982 qui faisait plus évolué ! La finale est sur des amers nobles, jamais lourde, très longue. Premier gros coup de cœur de la soirée. Avec peut-être un peu plus d'émotion à la levée de l'étiquette par l'âge du vin et son histoire. Le vin c'est aussi ça.
Exceptionnel.
Landauer - Ruster Welschriesling Eiswein 1997 : celui pour lequel j'ai le moins de souvenir le lendemain, pourtant j'avais bien aimé sur le coup, mais probablement dans le milieu du tableau, avec un nez très pâte de coing, une bouche riche, sirupeuse mais une bonne acidité, beaucoup pensent à un chenin sur l'Anjou. Il souffre juste de la comparaison avec le précédent.
TB+.
Domaine de Montgilet - Coteaux de l'Aubance Le Tertereaux 1995 : couleur acajou, nez très pruneau, caramel, la bouche est un peu lourde et plus simple que les autres.
B+.
Château de Sàrospatak - Tokaji Aszu 6p 1993 : Couleur acajou, nez très figue, datte, cire, un peu de caramel, pâte de coing bien sûr, assez "lourd" au sens plus du tout sur le fruit frais. La bouche est magnifique, épaisse, semble avoir mangé un peu de sucres, très grosse acidité, le plus de la soirée, il arrive du coup à équilibrer son aromatique très confite, avec une finale très longue, sur de jolis amers, avec presque une touche de bois tannique.
Exceptionnel.
Clos Naudin - Vouvray moelleux réserve 1989 : (bouchon en forme, ouf !) Couleur bien plus claire, le nez est très frais et aérien, miel, thé vert, zestes d'agrumes, fruits confits aussi bien sûr, assez subtil. La bouche est aérienne, pas trop sucrée, avec une belle acidité, encore de la jeunesse, une petite touche champignon-cèpe me gêne un peu pour être parfait et je suis peut-être resté bloqué dessus. Mais sinon un très beau liquoreux, qui se dévoile petit à petit. On me souffle dans l'oreillette encore mieux le lendemain.
TB++.
Descendientes de J Palacios - Petalos del Bierzo 2015 : petit interlude vin rouge pour faire une pause. Le nez fait plutôt penser à une syrah, lardé, violette, poivre, fruits noirs, un peu animal, c'est très joli. La bouche est assez fraîche mais par contre la finale semble trop tannique, sèche, avec beaucoup d'amertume. Trop de sucres sur les papilles probablement, même après avoir rincé un peu. Le lendemain, joli nez aussi, bouche bien moins tannique, par contre la finale a gardé un côté amer et végétal un peu gênant.
B+.
Klein Constantia - Vin de Constance 2001 : couleur très sombre, un nez très porté coca, figue, pruneau. En bouche il y a finalement de l'acidité, mais c'est un peu dissocié ici. On ne sent pas trop le muscat, mais pour un vieux Constantia ça ne semble pas en pleine forme. Apparemment une autre bouteille du même millésime a été mise à l'évier. Celle-ci n'est pas mauvaise mais on a connu mieux, un 1990 surtout.
B+.
Patrick Baudouin - Coteaux du Layon Maria Juby 1997 : couleur très foncée, nez très pâte de coing, bouche très sirupeuse, très concentrée, beaucoup de sucre, manque d'acidité pour équilibrer tout ça. Un peu monolithique pâte de fruit aussi en comparaison du suivant.
TB.
Patrick Baudouin - Maria Juby 2002 : couleur déjà plus claire, le nez a bien sûr de la pâte de coing, de l'abricot, du miel, mais aussi des fruits exotiques, encore un côté fruits frais, aérien. Ca se confirme en bouche, ça semble aérien, même si la texture sirupeuse nous confirme que c'est par rapport au 1997, il doit y avoir beaucoup de sucre, peu d'alcool, équilibre parfait, encore tout jeune et très long.
Exceptionnel.
Huet - Vouvray Constance 2003 : Robe proche du précédent, le style aussi, encore tout jeune, combine pâte de coing et fruits très frais, même encore plus ici, avec de l'ananas frais, bouche encore plus aérienne, avec une finale très mandarine, un peu zestée, très longue, et très fraîche, incroyable pour 2003.
Exceptionnel.
Un grand merci à nos hôtes pour ces bouteilles exceptionnelles. Quel honneur et quel plaisir de boire ces mythes à leur apogée - ou presque - et parfaitement conservés. Encore une fois la preuve que le temps n'a pas d'emprise sur eux. On se sent parfois bien petit...
Quelques remarques :
- même pour des "becs à sucres" comme nous, pas facile d'enchaîner autant de liquoreux... Les compte rendus du lendemain de mémoire sont d'habitude plus simples.
- beaucoup de notes reviennent dans tous les vins, la pâte de coing etc...
- très difficile à l'aveugle. Même en identifiant en gros le taux de sucre, le taux d'alcool (ce qui est loin d'être évident avec le jeu des équilibres) ça n'aide pas beaucoup : le chenin par exemple pouvant être moelleux, liquoreux, très liquoreux.. etc... Les terroirs sont difficiles à lire.
- l'acidité est encore une fois la clé...
- l'ordre joue beaucoup, si un vin plus aérien arrive après un vin plus sucré il s'en tire mieux etc... C'est le jeu, aucun ordre idéal ne semblait possible.
- il y a bien sûr sur ces vieux vins (un peu moins que sur des secs, certes) un facteur très aléatoire d'une bouteille à l'autre qui a plus ou moins bien vieilli.
- c'est difficile de donner un âge à ces vins. Le Cotnari 66 a été placé dans les années 80-90. Il en sera sûrement de même pour Constance dans 30ans.
- Le niveau était tout simplement exceptionnel. Pas étonnant que les liquoreux lorsqu'ils sont réussis s'en sortent toujours avec des notes au-delà des 96-97/100 un peu partout. Quand l'équilibre est là il y a alors tout, le corps, la complexité, la longueur, l'intensité, l'expressivité du nez...