LPV Léman fête ses 10 ans … ou pas
Bon initialement on devait fêter les 10 ans du groupe né en 2013. Les quelques grognards du dernier carré s’étant désistés, c’est finalement la nouvelle garde (les membres depuis 2016) qui est venu fêter à son domicile les 10 ans de participation du gros de la troupe.
Donc ça s’est passé chez moi, les habitués reconnaîtront la terrasse dont la légende dit qu’elle a coûté plus cher en vis qu’en bois
Histoire de marquer le coup, je brode un CR sur quelques notes faméliques
En apéritif, les
beignets de bolets et trompettes de Falbala, c’est pas du pipeau (trompette, pipeau, maître Capello, toussa .. bref …)
Château des Tours Parisy 2014
La robe est à l’image de l’étiquette, improbable; on hésite en un poulsard ou un vieux bourgogne dépigmenté. La bouche est finalement plus intense qu’il n’y paraît, légère sucrosité et texture alla qui vous savez, un peu alcoolisé en finale. Il a tenu sur cet équilibre de façon tout à fait correcte pendant plusieurs jours dans la bouteille en vidange.
On attaque le repas avec quelques
Noix de Saint-Jacques au jus légèrement relevé au kumquat
Puligny Montrachet 2008 dom Louis Carillon et fils
Très beau nez, la bouche est belle aussi dans un style léger avec encore de lointaines marques d’élevage. L’acidité du millésime est assez perceptible et se renforce au fil du temps ; le vin n’a plus la matière pour l’enrober, il aura fallu la boire avant
Meursault 1er cru Perrières 2008 Joseph Drouhin
Le nez d’abord pas très net s’améliore. En bouche c’est d’abord un peu plat puis on ressent une puissance sèche; peu aromatique, je soupçonne un défaut de bouteille
AOC Graubünden (Grisons) Malans Chardonnay «Unique» 2015 dom Donatsch
Nez boisé frais, la bouche est puissante et tendue, très fraîche, wahoo !
Ensuite Falbala nous régale d’un splendide
Vitello tonnato au look minimaliste mais bien loin d’une vulgaire tranche de veau sauce thon mayonnaise
Sancerre Monts Damnés 2016 dom. G.Boulay
Très beau nez fruité en finesse, légère notes d’agrumes; bouche assez intense, très léger amertume , finale salivante et traçante
Sancerre "Monoparcelle 538" 2018 dom. Claude Riffault
Nez légèrement réduit, quelques notes terpéniques ? Bouche riche et sèche, traçant sur l’acidité, presque tannique; Pas (encore) très expressif, à revoir avec un peu de bouteille ?
Bernkasteler Badstube spätlese 2009 Joh. Jos. Prüm
Très beau nez, fruité exotique, bouche avec un petit gaz, fruité et sucré, tension acidulée, belle longueur. Au jeu de l’aveugle je pense à un riesling mais aussi pourquoi pas à un moscato.
Maintenant c’est JP aux manettes pour un succulent
risotto aux cèpes; le bougre n’a pas mégoté, plus d’1 kg de bolets qu’il a ramassés lui-même avec ses petites mains potelées
Barbaresco Riserva Asili 2001 Produttori del Barbaresco
Nez puissant, du bois voire des poivrons mais pas ressenti en bouche; trame sur l’acidité fluide, belle matière persistante toutefois, petit fruit genre prune; les tannins sont présents mais vraiment fondus ou enrobés
Barolo Riserva Gabutti 2005 Sordo Giovanni
Nez peu expressif, un peu de fruit en bouche mais tannins asséchants
Gattinara Osso San Grato 2007 Az. agr. Antoniolo
Nez moche, notes animales du brett ? On les retrouve en bouche ces notes de vieux vin, avec de la matière mais peu de fruit, une amertume marquée aussi; on hésite entre vieux vin fatigué et brett rhédibitoire.
Etonnamment personne ne s’est battu pour remporter la bouteille … Toutefois, plusieurs jours après, le fruit s’est réveillé et les notes animales passaient en second plan, le rendant beaucoup plus agréable.
Après ces frugales entrées, il est temps de passer au plat de résistance,
épaule(s) d’agneau rôtie(s) en cocotte au four pour supporter une triplette d’enfer
Côtes du Rhône Chateau de Fonsalette Syrah 2000 (ouvert la veille au soir, un peu réduit et dur, pas très Reynaud mais prometteur)
Au nez quelques notes végétales de lierre. La bouche est pleine, puissante et acide comme une syrah sudiste; la légère sucrosité en bouche associée à la fraicheur végétale signent le géniteur. C’est très très bon mais il faut dire que les restes 5 jours plus tard et à jeun, le même combo sur l’épaule d’agneau faisait un cocktail assez jouissif
Côte Rôtie La Sereine 2009 dom. Gangloff
Quantité de notes inversement proportionnelle au plaisir : Bouche acide aussi mais sur un fruité plus frais, super équilibre, c’est un régal
Saumur Champigny Les Poyeux 2003 Clos Rougeard
Très bel équilibre aussi, fruité similaire avec en plus des notes de tabac et un peu de poivron qui complexifie le bouquet sans appeler la ratatouille
Un petit plateau de
fromages
Château Chalon 2006 dom. Philippe Butin (commenté quelques jours plus tard sur le même comté).
Pas encore trop d’agrumes mais c’est très bon, il y a des watts et des épices; c’est prometteur, il faut cacher les autres si on peut
Et pour finir, sur la
tarte aux pommes du jardin (eh oui Jean-Loup, c’est le même tarif pour tout le monde en cette saison ),
Ermitage Grain Noble Volupté dom. Romain Papilloud
une marsanne du Valais flêtrie sur souche qui n’avait pas que le nom de voluptueux
Voilà qui conclut cette sympathique journée, alors rendez-vous en 2026 pour les 10 ans de la relève?