La joyeuse équipe de Quedubon NoRaw n'en finit plus de déboucher des quilles ( #NoPasaran le DryJanuary). A un rythme tellement soutenu qu'elle ne sait même plus comment elle s'appelle... Hier soir c'était donc l'ami Julien qui régalait chez lui. On a bien mangé, bien bu... bien rigolé et bien grimacé aussi - sans vouloir divulgacher la suite !
Allez zou, en piste ! Pas moins de quatre bulles pour commencer - et pour ma part aucun plaisir, disons-le tout net
ça démarre avec le
Champagne Elise Dechannes, rosé de saignée. Le site internet du domaine ose parler d'un nez sur la confiture de fraise. J'ai surtout senti une énorme acidité, qui se confirme en bouche. Avec tout de même la prouesse de conjuguer acidité ET amertume. Sans aucun fruit, ni rouge ni noir ni jaune ni vert... Horrible.
On poursuit avec le
Champagne Follet-Ramillon, Brut nature. Une maison bien connue des Lpviens, mais la version non dosée a été peu commentée. Et pour cause
C'est assez austère tout ça, peu de plaisir pour ma part. A noter que mes congénères ont tellement la gueule en biais que certains l'ont trouvé trop dosé (Euh non c'était tout juste mûr) ou trop conventionnel (c'est vrai que c'est un peu chiant).
Une petite lumière dans la nuit avec ce
Champagne André Heucq, Héritage. Un 100% meunier que j'ai pris pour un blanc de blancs, tout va bien. Le nez est (trop) discret, mais la bouche est très chouette, assez onctueuse. J'ai bien aimé.
Quant au dernier,
Champagne Bruno Paillard, Première cuvée, il est apparu bien pataud. Sucraillon, ai-je noté avec ce sens de la retenue qui me caractérise. Nez effacé, bulle très abondante et très grossière, et bouche écoeurante. Passons.
Le chemin de croix se poursuit avec les premiers blancs.
D'abord, ce
Vin de France, Michel Autran, Ciel Rouge 2018. Un Vouvray qui ne dit pas son nom si j'ai bien suivi. Assez horrible dans son genre... Un nez nature pommadé, une bouche passée... Effet millésime sans doute, mais toutes mes expériences avec ce domaine se sont jusque-là soldées par des échecs cuisants.
Echec également, ce
Savennières du domaine aux Moines 2020 : énième rencontre avec ce domaine, énième grimace... Un nez sur une serpillière de compétition, paraît que c'est de la réduction... sauf que 3 heures plus tard, la serpillière n'était toujours pas lavée. Si l'on essaire de faire abstraction, l'attaque en bouche est riche, mais la finale ultra-acide provoque une nouvelle grimace. Au secours !
Un peu plus riche, mais toujours aussi peu causant, ce
Languedoc, Prieuré de Bébian 2020. Le nez fait assez nature (normal, il paraît que Ganevat est passé par là), la bouche paraît presque diluée, la finale est stricte. Mouais, passons.
Pas plus de succès, ce
Collioure du domaine de la Rectorie, Argile 2021. Le nez est atone, la bouche est riche, trop pour moi en tout cas, trop d'alcool en finale.
Allez, enfin du vin !
Chablis grand cru du domaine William Fèvre, Bougros 2015. Autant le dire tout de suite, j'étais plutôt du côté de Beaune, induit en erreur par un élevage généreux et une grosse maturité liée au millésime. Pourtant, la fine acidité citronnée aurait dû me mettre la puce à l'oreille ! J'ai beaucoup aimé.
De plus en plus riche :
Vougeot 1er cru, domaine de la Vougeraie, le Clos blanc de Vougeot 2014. Dommage que l'élevage soit si présent, et de plus en plus envahissant au fur et à mesure de l'exposition à l'air. Parce que la vanille, à force, ça écoeure. La bouche est riche, mais du coup assez écoeurante. Etonnant, vu le millésime, qui a produit des blancs très chouettes dans le coin... Dommage.
On passe aux rouges, et là, autant le dire tout de suite, ça a été un feu d'artifice.
Présenté comme un rouge de transition, ce
Côtes du Rhône, Chateau Rayas, la Pialade 2019, a été un émerveillement... Servi un peu froid, les tannins sont un peu saillants. Mais dès que ça se réchauffe, c'est un festival de soupe de fraise à la menthe, d'orange sanguine... Ouvert paraît-il dans les règles de l'art, 24h avant. Bref, tous les marqueurs Reynaud sont au rendez-vous ; plaisir XXL garanti.
L'autre transition, elle, a soulevé beaucoup moins d'enthousiasme.
Moulin-à-vent du domaine Janin, Clos du Tremblay 2009. La grosse cuvée du domaine, pas encore prête à boire. C'est riche, c'est mûr, sur les fruits noirs, limite too much. On verra d'ici 10 ans si ça va mieux... Dommage, mon entreprise de prosélytisme n'a pas encore porté ses fruits. D'ailleurs, le photographe malveillant a coupé la moitié de la bouteille, sabotage !
Changement d'univers, avec ce
Charmes-Chambertin du domaine Arlaud 2008. Un univers de délicatesse et de sensualité, un nez délicat de roses séchées, une bouche tout en dentelle sur les petits fruits rouges. C'est très joli. Si l'on chipote un peu, ça manque de concentration, effet millésime sans aucun doute. Mais c'est la première fois que je goûte si bien un 2008 ; jusque-là c'était bien souvent trop végétal... Merci !
Sa soeur jumelle,
Charmes-Chambertin du domaine Geantet-Pansiot 2013, a été en quelque sorte l'antithèse. Autant Arlaud est délicat, autant Geantet est brutal. Mal dégrossi, vulgaire. ça ne me fera pas changer d'opinion sur le domaine...
Les joies de l'aveugle, on arrive ensuite à Bordeaux.
Pauillac, Chateau Lynch-Bages 1998. Dès le premier nez, géranium et poivron, ça ne trompe pas. La bouche est classe, mais austère... un vin de parpaillot donc. Je m'emmerde...
Petit virage sur la jante, retour en Bourgogne. Avec ce
Gevrey-Chambertin du domaine Sylvie Esmonin, Vieilles Vignes, 2017. C'est riche, bien mûr, avec une légère sucrosité finale qui rend l'ensemble diablement gourmand, peut-être même un peu régressif. Certains y ont vu une Grange des pères ! Pas franchement prêt à boire, mais on se fait bien plaisir !
Sauvé par le gong, ce
Cornas du domaine Alain Voge, Vieilles vignes 1999. L'apporteur pensait la bouteille flinguée, on a assisté à une belle renaissance. Un nez très classe de vieille syrah, cuir et olive, une bouche encore en forme... Clairement, l'aération lui aura fait le plus grand bien.
Je passe sur le verre de vin jaune, avalé pour faire honneur au joli plateau de fromages. Il paraît que la bouteille était ouverte depuis près d'un an, conservée au frigo... Toujours en forme, ce Vin jaune Arbois du domaine de la Touraize (pas noté le millésime).
Et le sucre pour finir, un très très chouette
Vouvray du domaine Huet, Le Haut-Lieu 1990. Très élégant, ce nez, pas hyper concentré en bouche, mais du coup très digeste. En dégustation pure, gros kif ; avec le dessert sucré, l'acidité a tendance à un peu trop ressortir...