Plus d'un mois plus tard, il est peut-être temps de retranscrire mes notes de ce repas une nouvelle fois excellent et en très bonne compagnie, même si restreinte (maintenant il y a même des naissances qui se mettent sur notre chemin
. Lucas ayant pris les devants (sans notes, comment fait-il
?), j'avais un peu moins de pression
!
Sur la mise en bouche (ni photo ni descriptif, désolé)
Champagne Bonnet-Ponson - Cuvée Perpétuelle - Champagne rosé
40% de Pinot Noir, 25% de Chardonnay et 35% de Meunier
Robe d'un beau rose légèrement saumoné, bulles très fines.
Nez mutique (probablement la combinaison de la température et l'ouverture sur le moment)
Bouche en finesse, bulles toujours très légères, aromatique plutôt agrumes (citron, pamplemousse) et minérale.
C'est franchement tendu et plutôt en finesse, je ne trouve pas la vinosité que j'aurais attendu avec 75% de cépages noirs.
Au final un vin agréable, mais à mon goût manquant de relief et qui du coup est un peu trop timide face à l'amuse-bouche.
L'entrée : tombé et tempura de pak choï, chou romanesco, crème fouettée citron vert, saumon fumé mais et pomme granny smith Excellent, variation de saveurs et textures, le tout parfaitement équilibré comme d'habitude.
Les Maisons Rouges - L'éclos - Jasnières 2020
Doré léger.
Nez pop-corn/sésame, l'élevage est dominant tout en restant agréable.
Bouche en finesse, traçante qui me fait dire chenin car je ne trouve pas l'opulence qu'aurait un chardonnay avec cet élevage.
Un vin bien né mais qu'il est urgent d'attendre.
Accord correct avec l'entrée.
Nicolas Mariotti-Bindi - Mursaglia - Patrimonio 2013
Doré clair
Nez terpénique, avec un fond de fruits jaunes.
Bouche opulente, mais bien équilibrée par une fraîcheur bien marquée qui retend l'ensemble. On pourrait croire à une tout autre provenance, mais on perçoit quand même une influence sudiste, et je met une pièce sur l'origine corse en repensant au Carco amené par ce même Lucas la fois précédente. Bingo, et encore une fois, un Patrimonio remarquable, et qui a parfaitement vieilli.
Interlude avec un plat imprévu (dont je n'ai du coup pas l'intitulé, je me rappelle simplement la présence d'un oeuf parfait et d'un jus à la truffe parfaitement dosé)
Le poisson : Cabillaud, écrasée de pommes de terre, beurre blanc à la bergamote, fenouil confit et frais, pickles d'oignon
Antoine-Marie Arena - Les hauts de Carco - Patrimonio 2019
Robe plus claire
Saveurs minérales, arôme de coquille d'huître (plus qu'au nez) en complément d'un côté fruité frais, qui m'oriente vers Chablis ou Sancerre, pour un vin ne présentant pas de caractère variétal.
Là je tombe réellement de ma chaise en apprenant la provenance, un vin clairement en devenir même si déjà totalement prêt à boire, et avec un équilibre remarquable pour un sudiste.
Mas Karolina - L'enverre - Côtes catalanes blanc 2015
Le début de la description ressemble furieusement au Mursaglia : robe doré clair, nez terpénique, avec un fond de fruits jaunes.
La nuance se fait sur une sensation plus mûre et opulente, je n'irais pas jusqu'à dire chaleureuse (mais certains à table oui...), et de fait une fraîcheur un peu moins marquée, sans pour autant être déficiente.
Un vin à point également.
Les trois vins accompagnent avec un égal bonheur entrée et poisson malgré leurs caractéristiques distinctes.
Domaine Buisson-Charles - Meursault 1er cru Les Cras 2013
Robe encore très claire.
Nez de chardonnay mûr et bien élevé, un mélange entre fruits (à la limite entre blancs et jaunes) et notes pâtissières (noisette, beurre frais).
Matière au niveau, superbe capacité de relance qui donne de la légèreté et de la longueur, équilibre serein. Très beau vin à maturité et avec encore un belle capacité de conservation, digne représentant de son origine.
Sur le papier, pas forcément le vin le plus adapté au plat de poisson du fait des accompagnements, mais au final peut-être celui qui s'en sort le mieux en imposant subtilement sa présence.
NB : les restes de vins blancs seront également mis à l'épreuve du fromage, même s'ils n'étaient pas les plus adaptés...
La viande : veau des Pyrénées rôti et jus de viande, purée de potimarron et châtaigne, chips de châtaigne, tagliatelles de butterneut et pickles de carottes
Château Thivin - Zaccharie - Côte de Brouilly 2013
(en parallèle avec le suivant)
La robe est encore bien sombre.
Le nez évoque pour moi le poivron et un côté terreux/sanguin que je retrouve en bouche. La bouche est encore dure, presque rustique, avec une aromatique plutôt austère, une structure marquée par des tanins encore fermes (est-ce bien mûr, même ?) et une acidité un peu forte.
J'y vois un cabernet franc qui aurait besoin de vieillir encore un peu, et en découvrant la provenance, je pense qu'à mon goût il faudrait l'attendre encore au moins 10 ans de plus.
Alain et Jérôme Lenoir - Les roches - Chinon 2005
(en parallèle avec le précédent)
Robe grenat sombre, encore bien jeune.
J'ai une impression de macération carbonique, avec des arômes très primaires, laissant là encore à penser à un vin bien jeune. Le toucher de bouche me conforte dans cette idée, avec des tanins presque insensibles et une impression de fruit très primaire.
C'est celui-ci que je voyais en Beaujolais, je ne perçois clairement pas le poivron comme Lucas, alors que pourtant j'en mange et j'aime ça !
En tout cas un vin d'une jeunesse insolente et qui m'a désarçonné.
Pignan - Châteauneuf-du-Pape 2011
Une robe rouge carmin plutôt claire, légèrement trouble, qui tranche avec les précédents.
Un nez envoûtant qui oriente immédiatement sur le géniteur : ça sent la fraise écrasée, les épices douces. Je comprends qu'à haute dose cela puisse lasser, mais en l'état c'est un véritable parfum !
La bouche est une synthèse entre vin sudiste et nordiste, avec cet équilibre idéal entre densité et finesse, avec des tanins complètement poudreux, apportant une sensation de velours, et pas la moindre sensation chaleureuse.
Au final, pas d'accord idéal à mon goût sur le plat, le Zaccharie étant trop ferme, le Chinon trop primaire pour la sauce bien corsée, et le Pignan pas assez sage (il aurait préféré un plat plus sudiste je pense, mais il reste le meilleur choix des trois).
Fromage : il y a eu 2 écoles
- la "traditionnelle" (spécialité maison) émulsion chaude de fromage pyrénéen aux 3 laits avec poivre timut sur lit de chutney pomme/tonka
- la glace au roquefort, crumble noix avec également le chutney pomme/tonka
Et le dessert : tarte citron meringuée revisitée
Château Court-les-Mûts - Saussignac 2005
Robe ambrée.
Nez riche et complexe : miel, fruits confits, safran.
La richesse en bouche est évidente, la liqueur bien enveloppante, et pourtant elle laisse progressivement la place à une finale fraîche et épanouie. On a en quelques sorte une transition entre miel, sirop de fruits et on finit sur une infusion safranée.
J'aime beaucoup, et pourtant je n'ai pas retrouvé le coup de cœur éprouvé lors de sa découverte sur salon (cf
ici
)
Bon accord avec le 2ème fromage grâce à la présence du roquefort, et bon accord aussi avec le dessert, sans être fusionnel.
Encore merci les amis et toujours vivement la prochaine !