Après quelques séances ratées pour différentes raisons, je reviens pour une soirée dédiée au sauvignon. Pas le plus grand fan du cépage en dégustation, j'avoue que je me présente avec appréhension. Cela me permet aussi de voir que le groupe vit, et que deux nouvelles personnes nous ont rejoint. 

Vin 1 : Domaine François Cotat, Sancerre, Caillottes, 2016
Le nez est joli, complexe et intense sur de beaux agrumes, un peu de citron, du tilleul, un beau fumé et si l'on cherche un peu un léger buis. J'aime bien personnellement. 
La bouche présente une trame acide qui porte le vin et les arômes de citron confit sont dominants (signe de maturité pour moi). En finale, on a de beaux amers et surtout le vin reste pendant plus de 30 secondes en bouche sur une rétro légèrement fumée.
Personnellement j'ai beaucoup aimé même si c'est 10 ans trop jeune pour mon goût. Je vois mes camarades beaucoup moins enthousiastes et certains lui reprochent une acidité trop prononcée.

Vin 2 : Domaine les Quatre Pilliers, Touraine, Chapitre 1, 2022
Le nez est fermentaire, on dirait une bière voire un panaché, un peu de verveine en cherchant mais je n'arrive pas à me sortir de ce côté fermentaire.
En bouche, je n'ai pas demandé une kronenbourg mais le vin si. Aucune longueur, acide, bref pas ma came.
À noter que certains apprécient ce vin même dans cet état. Pas de plaisir sur cette bouteille pour moi qui a clairement un défaut.

Vin 3 : Domaine Thomas et Fils, Sancerre, Ultimus, 2014 
Le nez est joli sans renier son cépage mais sans être écœurant avec de l'herbe coupée, du menthol, des agrumes frais, du pamplemousse, un boisé intégré et même quelques notes de miel de fleurs. C'est à parfaite maturité et donne envie. 
La bouche suit ce nez avec une belle rondeur, une matière enrobante sur les agrumes et une finale sur les petites épices. Belle longueur (20/25 secondes).
Un beau vin d'un domaine que je ne connaissais pas et qui vend sa production à un prix très raisonnable. Ça donne envie de découvrir !

Vin 4 : Domaine Pierre Menard, VDF, Clau de la Roche, 2022
Le nez présente un côté très fruité primaire sure citron paic et beaucoup de fleurs blanches. Pas de marqueurs du sauvignon caricatural mais une expression plus florale et une certaine complexité.
La bouche est assez simple portée sur l'acidité avec une matière citronnée. Le vin s'étend pendant une vingtaine de secondes avec une finale sur le poivre blanc qui donne du peps et une vraie sapidité. Un vin que je qualifierai de texture tellement c'est ce qui m'a marqué. Une autre expression du sauvignon qui ne me déplaît pas et j'aimerai regoûter plus âgé pour voir comment ça évolue.

Vin 5 : Meroi, Frioli Colli Oriental, Zitelle 2017
Le nez présente une certaine complexité sur un fruit mûr presque sur la pêche, du miel, de légères notes de vanille.
La bouche présente une attaque ronde avec encore une fois des fruits murs, un léger végétal en milieu de bouche trahit le cépage et ensuite on a une finale un peu chaleureuse. 
Encore une autre expression du sauvignon ici dans une version taillée pour de la belle gastronomie. 

Vin 6 : Château Sociando Mallet, Haut Médoc, 2001 
Le nez me charme avec ce brin de Bordeaux classique débordant de fruits et d'une très belle complexité sur le cassis, la mûre, la mine de crayon, un léger poivron. L'ensemble est élégant, gourmand, très joli.
En bouche, on a encore une fois un jus ultra gourmand avec une attaque ronde sur le jus de mûre, une belle acidité sous-tend le tout, aucun creux en milieu de bouche et une finale sur le cassis. Les tannins sont fins mais encore présents, aucun arômes tertiaires, la persistance d'une trentaine de secondes.
Une très belle bouteille qui me fait me demander pourquoi je n'en bois plus autant que mes premières années d'amateur (plus de 30 bouteilles bues alors de façon régulière). 

Vin 7 : Château Durfort Vivens, Margaux, 2006
Le nez est jeune sur le bourgeon de cassis, le menthol, des arômes floraux et un léger vernis plutôt intégré. 
La bouche présente un certain croquant avec des fruits rouges, une finale florale et surtout une acidité imposante qui est lié de mon point de vue à une légère volatile. Une longueur de 25/30 secondes. 
Encore une fois un très joli vin. C'est quand même bon bordeaux avec quelques années. 

Vin 8 : Château Lynch Bages, Pauillac. Écho de Lynch Bages, 2019
Le nez fait très concentré sur les fruits noirs, le cassis, une grosse extraction avec une complexité certaine mais aussi un côté prune et un boisé qui n'est pas du tout intégré. 
En bouche le vin est trop puissant pour moi avec des fruits noirs presque confits, de l'acidité sous-tend le vin et la finale est légèrement alcooleuse. 
Clairement trop jeune, à l'aveugle, je suis parti sur un vin sudiste, clairement par rapport aux précédents on voit aussi une différence de style (ainsi que de climat et de maturité finalement). Peu de plaisir en l'état. 

Vin 9 : Château Gruaud Larose, Saint Julien, 2000
Le nez présente une belle évolution sur les petits champignons, des fruits noirs, du menthol. C'est assez complexe, on sent un certain âge avec quelques arômes tertiaires. Très sympa ce nez et je retourne en bordeaux. 
La bouche est malheureusement fermée avec des tannins présents et presque agressifs dès le milieu de bouche, une longueur moyenne (10/15 secondes) sur des fruits noirs et une finale un peu fumée. 
Clairement une phase ingrate pour ce vin qui laissait augurer de meilleures auspices au nez qu'en bouche. À la découverte de l'étiquette, je suis clairement déçu. 
Et voilà, la soirée est terminée : en termes de plaisir de la soirée, clairement le Sancerre du Domaine Thomas est une découverte. En rouge, le Sociando dominait les débats avec le Durfort vraiment pas loin. 

Bonne soirée, 
Matthias
 

Concernant  , Sociando-Mallet 2001 toujours une valeur sure. Il m'en reste encore quelques-unes..
Gaetan

Merci Matthias pour le CR
Mes quelques impressions plutôt axées sur les blancs. 
* Cota : plutôt un début d'ouverture mais avec des arômes et une bouche fermés. Une certaine délicatesse malgré un millésime que je qualifierai de solaire. 
* 4pilliers :je pense trop jeune ou alors on a à faire à un brasseur. Après réchauffement les arômes se laissent entrevoir. Le vin présente un aspect gazeux même si moins marqué qu'à l'ouverture. Clairement à retester mais mauvais rapport prix plaisir (22€ chez caviste) 
* Thomas et fils (verdigny). Mélange des terroirs argilo calcaire et marne. Un élevage plus poussé sur cette cuvée premium. Des arômes très expressifs d'agrumes et de buis. Une bouche ample et très expressive. Un côté gras dans le vin. Perso j'aime bcp. Prix domaine dans les 20€/bt.
* Menard : de beaux arômes plutôt pomme granny. Une belle fraîcheur dans ce vin. Encore trop jeune mais très plaisant. Une bouteille pour l'apero ça glisse tout seul. 
* Meroi :un vin sur la richesse. Plutôt sur les agrumes mais avec un élevage un peu appuyé. Une certaine épaisseur dans ce vin. Le vin est plaisant et appel la table. Belle découverte italienne. 

Pour les rouges, globalement ça fait plaisir de boire des bordeaux suaves et intenses. 
Même commentaires que Matthias. Déception sur le Gruaud. 

Globalement une très belle soirée avec beaucoup de plaisir.