Un week-end chez Thierry Debaisieux, ce n'est jamais banal! Voici mes notes.
Mark Angeli Cuvée Mathilde 1995
En 1995 ce Bonnezeaux n'a pas eu droit à l'appellation pour un degré d'alcool non conforme à 11°.
Cette cuvée a été un peu le fil rouge de la dégustation car ouverte à l'apéritif du Samedi Soir, goûté de nouveau à la fin du repas, puis à l'apéritif du Dimanche et sur le foie gras pour moi. Cela a permis de voir l'évolution de cette superbe bouteille.
Bouteille dégustée une première fois chez Thierry il y avait 15 mois environ.
Quelle séduction que cette cuvée Mathilde, autour d'une robe paille dorée brillante, d'un nez aromatique, complexe et élégant, qui va des fruits confits et fleurs d'acacia à la cire et au miel. En bouche, c'est l'équilibre et la plénitude qui dominent. En effet, la structure est équilibrée par une légère acidité qui donne fraîcheur et longueur à cette bouteille. Je pense que le degré de 11° n'est pas étranger à cette recherche d'équilibre évitant la lourdeur de beaucoup de liquoreux. Dans le temps, cette bouteille reste elle-même, avec une évolution sur les notes de miel, et cire. Superbe !
Chez Daniel Bécu
Hermitage Blanc Chante Alouette 1998
Pas grand chose à dire car le vin est très oxydé. Dommage car j'apprécie cette cuvée en général.
Savennières Coulée de Serrant 1993 – Nicolas Joly
Une belle surprise avec cette bouteille, mon enthousiasme après un superbe 96 avait été un peu atténué par un 97 fermé sans expression et par la lecture sur LPV des problèmes de bouchon et oxydation notamment autour des 95.
Et bien, ce 93 était superbe, avec une robe jaune brillante, pas de trace de son age respectable maintenant. Un nez bouqueté, expressif et complexe de chèvrefeuille, de tilleul, avec un coté que j'appellerai métallique qui me rappel un beau Riesling. Beaucoup de subtilité et de finesse dans ces arômes. La bouche est nette avec du gras, tout en ayant une superbe structure acide, qui donne un vin sec avec une grande longueur. Grande bouteille.
Chateauneuf du Pape – Clos des Papes 1985
Encore une preuve avec cette bouteille, que élégance et finesse sont des mots, un vocabulaire qui peuvent s'appliquer à des vins des Côtes du Rhône.
Le nez est élégant autour de notes d'épices, de cuir et de fruits noirs.
En bouche, c'est élégant , pas en puissance avec un touché de velours bien agréable. Pas de trace d'évolution pour 19 ans ! On peut résumé cette bouteille par : élégance charmeuse.
Domaine Tempier La Tourtine Bandol 1990
Bouteille piège de Daniel Bécu, servie à l'aveugle et comme souvent je suis tombé dedans à pieds joints. Pourtant Thierry m'avait prévenu.
En effet, après analyse de la robe et surtout des arômes et la texture en bouche notamment l'élégance, je penche sur un cabernet sauvignon Bordelais rive gauche autour des années 88-90. Pour l'année pas trop loin, mais pour le reste c'est la bérézina ! En effet, nous voici sur un Bandol et donc mourvèdre.
En effet, cette bouteille présente un nez de fruits cassis, de pin et de poivron d'une belle élégance. En bouche, c'est suave et voluptueux. Belle bouteille. Elle me rappelle mes bonnes expériences de Pradeaux 86, 88 agés de 10 ans, qui à l'aveugle passaient pour des Bordeaux.
Voilà la fin de la série de la soirée du Samedi Soir !
Maintenant passons au repas du Dimanche ! Encore un grand plaisir !
Champagne Bollinger 1992
Très beau champagne à la bulle élégante, fine atour d'arômes de pain grillé, acacia et tilleul.
En bouche, une légère oxydation, structure acide donnant une belle vivacité. Sympa.
Quintessence Condrieu François Villard 2000
Appréciant les Condrieu secs de François Villard, j'étais impatient de découvrir cette cuvée Quintessence et je n'ai pas été déçu !
Robe dorée, brillante.
Le nez est expressif presque intense, d'une grande complexité de fleurs blanches, abricot et d'épices. Puis la pêche arrive après aération.
En bouche, l'attaque est sur le fruit et le volume. Les arômes d'abricot et pêche dominent. Malgré une grande richesse, la bouche présente un bel équilibre qui donne de la longueur à cette bouteille. J'aime. Si je dois comparer entre Mathilde et Quintessence que j'ai dégusté simultanément notamment sur le foie gras, je dirai équivalent en qualité et plaisir sur des registres différents. Plus fruité pour le Condrieu et grand équilibre pour le Bonnezeaux. 2 superbes bouteilles.
Sauternes Lafaurie-Peyraguey 1986
Comment ce Sauternes allait se comporter face aux deux monstres précédents, telle était la question ! Et bien plutôt bien.
Belle robe dorée. Nez de botrytis, de cire et de fruits confits. En bouche, belle élégance et équilibre sans lourdeur pour cette belle bouteille. Pas un monstre de puissance mais joue sur l'élégance des arômes et l'équilibre. Bel accord avec la foie gras.
Attention, je parais peut être moins enthousiasme que pour les deux précédents mais mon goût se prête plus aux vins précédents. Un des meilleurs Sauternes dégusté à ce jour pour moi.
Campo Martino in Ruttaris 1998
Robe jaune brillante à reflets verts
Nez modéré floral tout en subtilité avec des touches de pêches de vigne
En bouche, présence moyenne et longueur moyenne. Sympa.. Il a été un peu difficile pour celle-ci après les liquoreux et en face de la Coulée de Serrant donc mon jugement est certainement à revoir.
Savennières Coulée de Serrant 1995 – Nicolas Joly
Bouteille plus classique que le 93, mais je remercie Thierry pour l'avoir ouverte de manière à juger cette fameuse année tant décriée.
Robe jaune brillante avec quelques reflets verts.
Le nez s'ouvre lentement pour devenir exubérant à l'aération. Nez de fleurs blanches, d'épices d'une belle élégance et finesse.
Grande longueur en bouche, liée à une superbe structure qui portent cette bouteille. Du volume tout en ayant une certaine tension plutôt agréable.
En résumé, je reste sur le charme du 93, mais le 95 est une superbe bouteille.
Château Eglise Clinet – Pomerol 1986
Certainement mon coup cÅ“ur du week-end, malgré toutes les grandes bouteilles proposées à la dégustation. En effet, comme vous le savez, les Bordeaux ne m'ont rarement donné une grande émotion contrairement à d'autres appellations, mes goûts ne devant pas bien s'adapter à Bordeaux. Mais cette bouteille m'a vraiment séduit, pour moi une émotion comme avec Ausone 90, ce qui reste seulement la deuxième en Bordeaux.
On trouve tout dans ce vin exceptionnel, élégance, finesse, développement aromatique, longueur, plénitude….
Le nez est expressif, aromatique, d'une grande élégance et complexité autour de notes de cèdre, zan, cassis, framboise, cuir et quelques touches mentholés.
En bouche, ce qui domine c'est une longueur extraordinaire 40s+. L'attaque est dans la soie, un touché d'une grande finesse tout en ayant une matière bien présente donnant du volume à cette bouteille aérienne. Grand !
Château Montrose St Estèphe 1982
Une belle bouteille qui a été un peu effacée par la précédente car elles ont été dégustées en parallèle.
Nez élégant de fruits rouges avec des arômes de cigare et de cèdre.
En bouche, de la dentelle, c'est suave et fondu. Très belle bouteille.
Chateauneuf du Pape Barberac Chapoutier 1995
Un CNP 100% Grenache
Robe foncée, concentrée pour un grenache
Le nez à l'ouverture est fermé mais la bouche est grande, très grande, aromatique, soyeuse.
Les nez à l'aération développe des arômes de mures, griottes.
En bouche, c'est plutôt les épices qui dominent, avec le thym et le laurier notamment. La bouche est équilibrée, élégante et soyeuse autour d'une belle matière qui donne de la longueur. Grande bouteille qui confirme que 95 en CNP est une superbe année.
Tokaji Aszu 6 Puttonyos Disznoko 1993
Bouteille que je connaissais pour l'avoir dégustée, il y a environ un an et qui m'apporte autant de plaisirs. Un grand Tokaji de fruits confits, écorces d'oranges, figues, raisins de Corynthe voir Orange amer. Quelle complexité !
En bouche, le miel se développe tout en ayant un grand équilibre grâce à l'acidité présente. Grande concentration, on sent la matière qui donne une grande longueur. J'adore.
Don PX 1972 Gran Reserva cuvée Electrico 17° - Antonio Sanchez Romero
Une grande découverte pour un vin hors norme ! Merci à Thierry pour avoir ouvert une bouteille qui n'est produite qu'à 350 exemplaires !
C'est un vin blanc qui présente une robe noire avec des reflets bruns sur les cotés. Le nectar est liquoreux de grande concentration, avec une matière énorme. Le nez est intense, complexe sur le café et le pruneau avec des notes de fruits secs.
En bouche, l'attaque est concentrée, avec du volume tout en présentant un superbe équilibre. Grande longueur. Encore une bouteille hors norme. Grand !
Encore merci à Sophie et Thierry pour leur accueil et pour cette superbe dégusation.
Amitiés,
Didier
Message edité (24-12-2004 19:54)