Nous venons de mettre en ligne une première série de résultats qui correspond aux moyennes des appréciations des dégustateurs. C'était la partie la plus facile à traiter et nous vous la livrons donc rapidement.
Pour les analyse plus fines, il faudra attendre encore un peu.
La page est accesssible depuis la page d'accueil ou en cliquant ici .

Des orientations peuvent donc voir le jours....avec de grandes réserves tout de même, mais tout le monde le sait bien, pur leui qui veut se projeter dans le temps.

Une remarque sur le style du millésime choisit : 2001.

On compare dans le bordelais 2001 à 1988, rappellons que ce millésime 88, au côté austère, fut très long à se faire et s'est révélé admirable 15 ans plus tard.

Je pense que l'on ne peut pas lire le tableau sur ' le cabernet ' en oubliant cela.

J'espère donc que ce n'est que la première marche d'une démonstration.

Dans 10 ans, la même dégustation : ce sera passionnant et l'initiative de cette dégustation fera naître une analyse hyper intéressante et fondamentale.

Jmm

Je me réjouis personnellement de constater qu'aucun "courant" ne l'emporte et que ces appréciations font la part belle à toutes les approches du vin.
J'ai été surpris de voir à quel point un vin pouvait être à la fois moderne et traditionnel. Clos de Tart est à la fois un vin moderne mais c'est aussi tout ce que l'on attend d'un très grand Bourgogne.
La grande leçon pour moi, c'est que le débat est bien ailleurs et que vouloir le cristalliser sur ces points est une belle fumisterie.
Des vins de Rolland se classent très bien, d'autres très mal.
Les participants, qu'ils soient professionnels ou amateurs qu'ils soient clairement identifiés comme ayant tel ou tel type d'opinion sur le vin ou pas d'ailleurs, ont plébiscité les mêmes vins: les grands vins. La position de la Syrah de Thierry Allemand est à ce sens très significative.

Je continue d'insister sur un point qui me paraît important. Une bouteille de Finca Altamira était défectueuse. La question se posait de savoir si on ne comptait que les notes de la bonne bouteille. Nous avons choisi de faire la moyenne, mais je pense qu'il faut tenir compte de cette disparité. Les notes vont donc de mauvais à excellent.
J'ai eu la chance d'avoir le bon échantillon, le vin était sublime.

Une autre remarque: la dispersion sur certains châteaux: je pense à Léoville Barton notamment ou Pavie Macquin.
Ce dernier a été mon vin préféré, archétype d'élégance et de race.

Une chose que je veux rajouter et qui apparaîtra dans la suite des analyses:
Emile Peynaud de Daumas Gassac s'en sort très bien mais la plupart se sont planté sur ce vin et beaucoup ont évoqué un vin US de facture moderne! L'important c'est que ce soit bon, et ça l'est.

'J'ai été surpris de voir à quel point un vin pouvait être à la fois moderne et traditionnel. Clos de Tart est à la fois un vin moderne mais c'est aussi tout ce que l'on attend d'un très grand Bourgogne. '

C'est donc la preuve que l'on peut s'inscrire dans une démarche de progrès liée aux avancés technologiques,idéologiques,phylosophiques... sans oublier l'histoire et donc en faisant jouer l'avance culturelle des vins français.

Est-ce possible pour des vins aux terroirs limités ?

Jmm

Jmm,

C'est quoi un terroir limité ?

Luc

1)Les vins français ne se comportent finalement pas si mal que ça ! Je redoutais le pire dans une telle confrontation:) !
2)Ce sont les "Bordeaux" qui souffrent le plus dans la catégorie assemblages bordelais !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
3)Je suis agréablement surpris par la position de Clos Apalta que j'avais beaucoup apprécié et par celle du Cèdre GC que j'avais moins apprécié!

En attendant vos commentaires détaillés, bravo à tous

Raymond

Pas fini...

C'est peut être dans cette démarche qu'on va arriver à démasquer des vins des années 90 qui par leur modernité ont caché un terroir limité et des vins qui par leur bon terroir ont masqué un manque de modernité.

Jmm

Je me suis pris les doigts dans le clavier.

Réussir l'idéal aujourd'hui c'est peut être cette alliance entre modernité et tradition, en cela l'amateur veut plus et c'est tant mieux. Est-ce que cette alliance peut être réussit par tous les grands vins d'aujourd'hui ?
Ne faut-il pas pour répondre à ce degré d'exigence un plus grand terroir encore.
Cette exigence ne sera-t-elle pas encore plus sélective ?

Clos De Tart est un immense terroir d'après les spécialistes et il répond à cette exigence.
Et ceux qui n'ont pas un immense terroir capable de placer tous les éléments qui rappellent la tradition,nos attentes culturelles au niveau des éléments apportés par le progrès dans la constitution du vin ?

En somme nos attentes peuvent-elles pousser encore plus haut le niveau des grands vins.

Ceci est je pense à mettre en perspective avec la démocratisation des connaissances sur le vin ainsi qu'avec l'explosion d'une production mondiale toujours plus variée.

Jmm

Tout de même, qui aurait cru que les vins du nouveau monde occuperaient 6 places dans les 10 premiers vins? Pas moi en tout cas

Je confirme ce que disait Jérôme sur Altamira: il était pour moi très au dessus des autres (et je le soupçonnais français, forcément )

Je me marre intérieurement à l'idée qu'Aimé Guiibert lise le compte rendu sur son vin, décrit comme un vin US

Eric

"Et ceux qui n'ont pas un immense terroir capable de placer tous les éléments qui rappellent la tradition,nos attentes culturelles au niveau des éléments apportés par le progrès dans la constitution du vin ?

Jmm,

Quand tu parles de ceux qui n'ont pas un immense terroir, tu penses à qui en particulier dans cette dégustation ?

Luc

PS : La tradition et les attentes culturelles, ça donne quoi comme élément constitutif dans le vin ? J'avoue ne pas bien comprendre cette phrase.

Je ne me focalise pas sur cette dégustation.

'La tradition et les attentes culturelles'comme une typicité ou une idée que l'on a des vins provenant d'une région avec des caractéristiques que l'on attend donc. Je me situe au niveau du rendu quand on déguste.
Trop de modernité peut tuer ce rendu sur des terroirs qui n'ont pas une force suffisante même si ce sont de grands terroirs.

J'ai peur quelque part que beaucoup cherche à réussir cette alliance tradition/modernité malgré un terroir qui peut ne pas être approprié.
Question de mesure sûrement aussi mais bon je me pose de nouvelles questions tout en étant dans le flou.

En fait, pensez-vous que tous les vins gagneront forcément à chercher une alliance modernité/tradition en poussant la modernité au maximum?

Jmm

Jmm,

Pour moi, chercher une alliance entre modernité et tradition ne veut pas dire pousser la modernité à son maximum, mais plutôt trouver un équilibre, prendre le meilleur de la modernité en évitant ses excès et ne pas pousser le respect de la tradition jusqu'à l'immobilisme.
Et puis les meilleurs vins de cette dégustation sont forcément nés sur de grands terroirs, non ? Même s’ils ne sont pas connus depuis deux millénaires, qu'ils ne sont pas chargés d'histoire, qu'ils n'ont jamais été foulés par les moines cisterciens,... Enfin il me semble...
Pas de grand vin sans grand terroir ! C'est bien ça, non ?

Luc

'Pas de grand vin sans grand terroir ! C'est bien ça, non ?'

Oui, tout a fait.Le grand terroir est à la base puis on manipule au-dessus de cette base. Quelle orientation sur cette manipulation dans le futur ?
Que ce soit pour les grands terroirs connus ou ceux qui naissent.
Est-ce qu'après cette grande dégustation de nouveaux traits ( de manière assez générale) semblent se tracer.
Avec quelle modernité se confondent ces traits ?

je n'attends pas de réponses immédiates mais il se peut que cette dégustation ouvre ce champ de questions.

Cette grande dégustation bouge-t-elle la vision ( orientation ) que vous aviez pour les années à venir sur les grands vins ?

Prenons un même terroir :

La cuvée Emile peynaud est-elle plus moderne que la cuvée classique. Techniquement en quoi? Cette cuvée si elle semble avoir perdu en tradition a-t-elle gagné en modernité. Cette modernité n'a-t-elle pas effacé certaines caractéristiques du terroir.
Ce terroir a-t-il suffisament de force pour accepter cette modernité ?

Jmm

La modernité ou supposée telle de Peynaud vient de la maturité magnifique de ce cabernet du Languedoc, sa grande concentration alliée à un élevage de qualité. Quelque chose qui pourrait effectivement être traditionnel mais qui a fait défaut bien souvent pour les cabernet bordelais et qui est sans doute moins difficile à obtenir à Aniane. Mais le cabernet sauvignon à Aniane, ce n'est pas traditionnel.

Cher M.Perez, le 17 avril, 2005

Merci de vos emails.

Je suis heureux que le film vous ai donné envie de vouloir déguster du vin et d'en parler. Cela etant, je ne vois pas trop bien ce que la degustation a à voir avec Mondovino.

Les dégustations comparatives de ce genre n'ont, pour moi, pas plus de sens qu'un concours de "Miss Univers". A mon avis, les vins, pas plus que les femmes, ne sont pas faits pour être notés et jugés, en maillot de bains, devant des "juges". Que pensez vous de la chance de Audrey Hepburn de s'en sortir au prochain concours "Miss Monde" à la télé?

Les qualités intrinsèques d'une femme, d'un homme et d'un vin sont, il me semble, a apprécier dans le contexte d'un repas, d'un échange intime. 27 vins de types différents comme dans votre dégustation ("Miss Thailand" y compris) me semblent amusant, si cela vous fait plaisir, mais pas très instructif en ce qui concerne les valeurs des vins ou leurs mariages possibles avec des plats ou des personnes pendant un repas.

En plus, avec que 6 des 27 vins sortis directement de la discussion du film, je ne vois pas trop non plus un grand rapport avec Mondovino. Encore plus "personnel" me semble le choix des vins qui y figurent. Un Pommard 1er cru Montille, pour les amateurs de ce style, ne se déguste en général qu'après au moins 12 ans. Un 2001 en 2005? C'est comme essayer de prévoir si un élève (même intelligent et prometteur) de 5 ans soit capable d'un bac+6.

Cela étant, il me semble que la chose la plus importante dans le vin, c'est que chacun prenne son plaisir comme il l'entend. Donc, si pour vous ça a été un bon moment, je vous félicite et je vous remercie de votre interêt porté à l'égard de Mondovino.
Bien à vous,
Jonathan Nossiter

p.s.Vu la facon plutôt très drôle dont M. Mauss s'est fait ridiculiser aux Etats Unis avec ses coups d'hystérie enfantins (ni bac, ni bol?), ça ne m'étonne pas qu'il n'ait pas eu envie de participer à votre dégustation, évidemment inspirée par le partage du plaisir entre adultes.

Jonathan,

Je vous ai envoyé les résultats pour aller vite et faire court. Il n'y a en fait pas de classement officiel. Plus intéressants sont les compte rendus de dégustation qui sont en train de tomber sur le site en ce moment. Nous avions aussi établi une grille de dégustation très fine qui nous a permis, après avoir traité 6500 items de sortir des résultats intéressants.
Ils sont en ligne, vous auriez sans doute dû les consulter avant de répondre si vite.

Vous savez, lire les commentaire d'un célèbre opposant à Rolland qui écrit de Staglin, en le dégustant à l'aveugle: "c'est un seigneur!" et le classer excellent, c'est assez génial, j'espère qu'il aura le courage d'assumer ses impressions: je connais l'homme et je pense qu'il le fera.

Cette dégustation n'est évidemment pas la dégustation de Mondovino, mais elle en émane, bien sûr.

Cela a été l'occasion d'une immense fête avec des amis qui sont venus de toute l'Europe pour cela, on s'est fait très plaisir, la mayonnaise a bien pris et nous avons tous fait un pas dans la connaissance des vins, dans la connaissance du monde du vin (le mondovino), avons bien un peu plus saisi qu'il valait mieux parler de ses sentiments et impressions que de nos opinions et des arguments qui ne sont pas forcément les nôtres. Ainsi, nous avons bien saisi qu'il n'y avait pas les bons et les méchants qu'une vision un peu simpliste voudrait imposer, qu'il n'y a pas des vins de droite et des vins de gauche, ou alors chaque catégorie comprend des bons et des moins bons et surtout ceux qui me plaisent et les autres.

Voilà donc quelques précisions.

Amicalement,

Jérôme Pérez