Participants
Daniel S (DS), Claudius (C), Jean-claude (JC), Olif (O) et Yves Zermatten (YZ)
Un production Daniel S à la cave, Madame S aux Fourneaux & Fromages à pâte dure and Co
Le contexte :
Un maison dans le vignoble de Saint-Emilion, pas loin du château Rol-Valentin
Les vins sont dégustés à l’aveugle, autour d’un excellent repas préparé par la charmante épouse de Daniel.
L’ambiance est à la dégustation festive, résolument. Les dégustateurs ne se prennent pas vraiment au sérieux et les vins sont bus avec plaisir (quand ils étaient bons), sans être recrachés. Les discussions sur le vin se mêlent aux éclats de rires et aux chansons paillardes (Daniel nous avait bien caché ce talent !) Sacrée soirée !
Domaine de Chevalier blanc 97, Pessac-Léognan
Nez très mûr, assez complexe mais manquant de fraîcheur et d’élégance. La bouche, de volume moyen, se décline dans le même registre, avec une sensation glycérinée et lourde qui nuit à l’équilibre. C’est bon, mais ce vin manque de nerf et de race. On attend autre chose d’un Chevalier blanc.
Domaine de Chevalier 2001 blanc, Pessa-Léognan
Ce vin a tout ce qui manquait au précédent. Malgré sa jeunesse, il fait déjà preuve de beaucoup de séduction, avec une pureté de fruit cristalline, sur les agrumes, et un superbe équilibre en bouche. L’ensemble et très savoureux, jusque dans la longue finale. Magnifique.
Clos des Lunelles 2000, Côtes de Castillon
Ce vin est l’un des poulains de Gérard Perse, régulièrement encensé par Parker.
Nez sur les fruits noirs et le bois, avec du café et de la truffe. La bouche est de volume moyen, plutôt souple, avec des tannins qui ressortent un peu en finale. Le boisé n’est pas excessif sur le plan aromatique, mais se ressent surtout sur la matière et les tannins, avec une sensation de déséquilibre. C’est bon, sans plus.
Clos Puy Arnaud 2001, Côtes de Castillon
Nez très intéressant, avec un fruit pur s’exprimant sur les baies noires et les notes d’épices douces d’un boisé qui ne domine pas. La bouche s’exprime sur le fruit, plutôt souple, avec de la densité, des tannins suaves et un bel équilibre. Un très joli vin, gourmand à souhait, nettement supérieur au précédent.
Laquets 2002, Cahors
Nez de fruit explosif, myrtille, mûre, violette. La bouche est fruitée, dense avec des tannins d’un soyeux exemplaire, sans la dureté et l’amertume que l’on peut retrouver parfois sur les vins de la région. L’ensemble est très plaisant, mis manque encore un peu de complexité et de profondeur, probablement en raison de son extrême jeunesse. Très beau vin de plaisir.
Angelica Zapata 97, Malbec, Argentine
Bouteille apportée par C.
C’est la deuxième fois que je bois ce vin et il m’a à chaque fois fait une grosse impression. Nez complexe (terre, cacao, café, fruit noirs) et bouche pleine et structurée, très expressive, qui se révèle par paliers. Le vin aurait mérité un carafage plus long car il a encore acquis une dimension supplémentaire à l’aération.
Pavie Macquin 90, Saint-Emilion
Le nez se dévoile sur des nuances de tabac blond, de résine, de truffe et de terre. En bouche, les tannins sont fondus, avec un fruit délicat et une belle présence. L'ensemble, d'envergure moyenne, est suave et séducteur. Un léger déséquilibre et de la dureté en finale incitent à penser ce vin a dépassé son apogée et qu'il doit être bu. J'avais eu le même sentiment avec le Gazin 90 auquel Claude a comparé ce vin.
Pavie Macquin 98, Saint-Emilion
Bouteille offerte le matin même par Stéphane Derenoncourt et que nous avons amenée chez DS pour lui faire une surprise en la servant à l’aveugle. Nous avions bu le 96 la veille au restaurant. C’est un bon vin, un peu court, mais ce 98 le surclasse de la tête et des épaules. Il s’ouvre sur un nez complexe de truffe et de notes tertiaires raffinées, avec un fruité de classe. La bouche est pleine, charnue et structurée, avec une belle présence tannique. De l’attaque à la finale, l’ensemble garde un équilibre magistral. Très grand vin, l’un des grands Saint-Emilion que j’ai eu l’occasion de boire.
Lagrange 90, Saint-Julien
Ce vin a déjà été abondamment commenté sur LPV (au point que DS s’est fait un devoir de l’acquérir). Il déploie un nez complexe dans lequel le cassis et les petits fruits le disputent aux notes tertiaires d’épices, de truffe et de tabac. La bouche est tonique et fine à la fois, équilibrée, raffinée et séductrice, avec un grande élégance. Très belle bouteille.
Un grand merci aux S pour leur hospitalité et ce grand moment !
Yves Zermatten