Repas chez Laurent Gibet
Dimanche 1er mai 2005

Une production Ganesh da Capo

Le contexte :
Une soirée légère, printanière entre parisiens et toulousains réunis pour des joutes autrement plus pacifiques que celles qui les voient régulièrement se disputer le ballon ovale.
Participants : Emmanuelle et Fabrice Beaugrand, Jocelyne Puibusque, Jacques Prandi (JP), Laurent Gibet (LG), Pascal Perez (PP).
Le menu :
- Gazpacho andalou
- Saumon fumé
- Cassoulet
- Fromages des maisons Betty et Xavier
- Salade de fruits frais
Les vins sont présentés à l’aveugle.
Les commentaires de dégustation sont synthétisés par Pascal Perez.

Les vins :
1. Bourgogne - Leroy – Blanc 1997 :
PP12 – LG12,5 – JP12,5
- Vin du négoce.
- Nez discret sur l’amande et la verveine.
- La bouche est banale, avec une matière insuffisante et des arômes délavés. Pas de longueur.

2. Chablis 1ier Cru Fourchaumes – Verget – Cuvée Vieilles Vignes 1996 :
PP14 – LG13,5 – JP14
- Olfaction expansive, très mûre (cire, miel, fruits jaunes), présentant encore des traces d’élevage (vanille) et, pour certains, de la craie.
- Le corps est ample et mûr (fruits jaunes), non dénué de fraîcheur aromatique (menthe) mais arbore une oxydation intrigante. L’acidité revient avec agressivité en final.

3. VDT – Joseph Landron – Melonix 2001 :
PP16 – LG16 – JP16
- Melon de Bourgogne peu ou pas soufré.
- Beaucoup de finesse olfactive représentée par des fruits blancs idéalement mûrs et une floralité élégante.
- Equilibre souverain, fraîcheur, droiture et classicisme de bon aloi caractérisent cette bouteille qui pourrait bien représenter le parangon du Muscadet. Le petit manque ? un soupçon de minéralité. On décèle une pointe d’anis et la longueur est intéressante.

4. Cornas – Domaine Clape 1996 :
PP17 – LG17 – JP16,5
- Senteurs complexes et envoûtantes de ronce, champignons secs, cuir, fumée, fruits rouges et de menthe.
- La bouche dégage beaucoup de naturel et de finesse. Elle ne montre aucune aspérité, ses tannins s’avérant extrêmement soyeux. Elle est de densité moyenne et arbore une bonne longueur. Minéralité, sensation mentholée et vivacité la rendent particulièrement désaltérante. De la classe et de la personnalité.

5. Santa Maria Valley – Qupé – Syrah Bien Nacido Hillside Estate 2000 :
PP13 – LG13 – JP14
- Nez surmûr, un peu yaourt aux fruits rouges. Des herbes aromatiques aussi.
- Le style est lourd et convenu avec une grande concentration, une maturité extrême et du sucre résiduel (confiture de fruits noirs). L’acidité revient sur la finale. Aux antipodes du Cornas précédent.

6. Chianti Classico – Castello di Ama – Vigneto Bellavista 1997 :
PP14,5+ ? – LG16,5+ – JP17
- Nez élégant et aristocratique, quoique déjà un peu évolué, sur le tabac, la fraise, la cerise et l’amande.
- Ce vin a animé la soirée. D’un côté, mon point de vue mitigé : tout en lui reconnaissant des qualités, je regrette aussi une austérité marquée confinant à la sécheresse et une acidité mordante. De l’autre, des louanges sur un vin droit, séveux, profond, concentré et équilibré, dénué de toute sévérité inutile. Tout le monde s’accorde sur sa trame serrée et son intransigeance. Il faudrait pouvoir le reprendre dans quelques années.

7. Recioto di Soave – Gini – Renobilis 1996 :
PP15,5 – LG17 – JP15,5
- 100% cépage garganega.
- Flaveurs exubérantes, épicées et exotiques : gingembre, banane flambée au rhum.
- Le vin est attachant, singulier et ne manque pas de personnalité avec ses arômes balsamiques et aussi de rhum, de vanille, de pralin et d’orange amère. On peut toutefois regretter un manque de fraîcheur et d’allant, déficit qui l’empêche de franchir un palier supplémentaire. Heureusement, sa belle amertume relève l’ensemble.

Conclusion :
- Landron et Clape dominent allègrement la série. Castello di Ama partage et Gini tient son rang.
- Nous avons aussi eu la chance de déguster un saké de haute volée, ramené par Fabrice du Japon, dont la douceur et l’équilibre ont enthousiasmé l’assemblée.