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Passion du vin, quand tu nous tiens...

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Passion du vin, quand tu nous tiens... a été créé par ericevreux

La formule « vacances oenologico-gastronomique » s’étant avérée passionnante les deux années précédentes, c’est avec enthousiasme que nous avons recommencé cette année. Au programme cette année : une semaine dans le Languedoc, une journée en St Emilion, deux jours dans le Médoc, et quelques jours dans le Bergeracois pour s’en remettre…

Nous avons logé comme il y a deux ans dans une maison d’hôtes au bord du Lac de Salagou : www.maisonlac.com en plus d’un cadre absolument sublime, ce lieu offre l’avantage d’avoir une position assez centrale dans le vignoble languedocien : Montpeyroux, Jonquières, Faugères, Cabrières et plein d’autres sont à moins d’une heure de voiture (sans parler du Mas des Chimères, à 5mn).

Afin d'illustrer le côté magique de ce lieu, de ma chambre, on a cette vue:

http://sit.photos.wanadoo.fr/sitdriver?cid=f10f949fe3daf6ec&width=500&height=500&app=photos.wanadoo.fr:8080

1er jour

Nous commençons raisonnablement à 11h le matin au Domaine de l’Aiguelière. C’est la propriétaire, très aimable, qui nous accueille. On passe directement aux choses sérieuses : le premier « plop » de notre périple résonne agréablement dans la pièce : c’est parti !!!

« Les Sarments »,(2004 ?) vin de pays du Mont Baudile , 50% viognier, 50% sauvignon: jolie robe or pâle, nez très avenant de miel et d’abricot, la bouche est ample, fruitée, d’une belle fraîcheur. Bonne persistance. C’est bon !

« Grenat » 2003, vin de pays du Mont Baudile, 90 % grenache 10% syrah : robe rubis assez claire, nez de griotte et d’épices, bouche légère, très fruitée, avec une légère astringence en fin de bouche. Le genre de vin à boire avec des cochonnailles à 10h le matin. Pas mauvais, mais pas trop mon truc…

Cuvée tradition 02, Montpeyroux, 60% syrah, 40% grenache, élevé en cuve. Robe rouge sombre, nez d’épices et de fruits noirs, bouche moelleuse, ronde, très agréable. Un peu de sécheresse en fin de bouche. Pas mal…

Cuvée tradition 2000, Montpeyroux, 60% syrah, 40% grenache, élevé 5 mois en barriques : vin plus sombre, nez plus complexe. La bouche est soyeuse, d’une bonne complexité. Belle longueur. C’est franchement bon !

Côte dorée 2002, Montpeyroux, 95% syrah 5% grenache (en fait au départ uniquement syrah avec ouillage des barriques de l'Allier avec la cuvée tradition) : robe violet/noir , nez superbe, très complexe (cassis, cerise noire, réglisse,épices, tabac blond), bouche d’une grande intensité, mûre, veloutée, soyeuse. Finale longue et superbe. Envoûtant !

Côte rousse 2002, Montpeyroux (assemblage identique à la précédente, mais dans des barriques de la Nièvre, avec des sols différents: argilo-calcaire pour la rousse, graveleux pour la dorée) : robe noire, nez plus discret que la précédente sur la mûre sauvage et le moka, bouche moins explosive, mais d’une densité hors norme. Derrière les tannins parfaitement polis, on sent une matière énorme qui ne demande qu’un peu de temps pour se révéler. D’ailleurs, dans les verres Syrah de Riedel que la propriétaire est partie chercher à la maison, le vin s’ouvre et s’exprime beaucoup plus, au point de supplanter au nez la côte dorée. C’est très très bon !!

Ce qui m’a beaucoup plus dans les deux derniers vins, c’est que malgré une grande puissance, ce sont des vins raffinés, frais, sans lourdeur aucune, loin des clichés des syrah languedociennes. A souligner ce que ces deux vins sont issus de vendange non égrappée, ce qui montre que l’on peut obtenir des vins soyeux sans verdeur aucune si les rafles sont bien mûres…Nous repartons enchantés de cette première visite :)

Cinq minutes à pied plus tard, nous voici à Aupilhac. Pour être honnête, nous n’avons pas été enchantés par l’accueil de Véronica, qui avait l’air de nous servir les vins à contre-cœur. Nous n’avons d’ailleurs pas eu la chance de déguster les vins blancs, ni les « plôs des baumes », le haut de gamme de la maison, soi-disant pas à la dégustation : dommage, nous en aurions peut-être acheté…

Les Servières 2004, pur cinsault rouge issu de vignes d’un siècle : rouge chatoyant, nez de griotte, bourgeon de cassis, bouche souple et fraîche, légère sécheresse en fin de bouche. Agréable.

Lou Maset 2003, grenache 60%, cinsault 30%, syrah 10% : nez charmeur sur les fruits rouges et les épices, bouche charnue, gourmande, fin de bouche épicée (un peu sèche). Beau vin de cochonnaille

Montpeyroux 2002, Mourvèdre 30%, syrah 25%, carignan 25%M, grenache 16%, cinsault 4% : robe rouge sombre, nez complexe sur les fruits noirs bien mûrs et les épices, en bouche, la matière est mûre, concentrée, mais encore un peu dure, belle finale. Beau vin en devenir.

Les cocalières 2003 , grenache 30%, syrah 40%, mourvèdre 30% : robe rouge sombre, nez de garrigue d’une grande fraîcheur, bouche riche, complexe, mais toute aussi fraîche et d’un grand équilibre. Belle finale. Très beau vin.

Le Carignan 2003 (100% carignan) : nez original mêlant tapenade, cassis et notes animales, bouche puissante, riche mais un rien trop tannique. Finale à l’avenant. A attendre pour juger sereinement…

Et puis c’est tout :(. J’avoue être sorti un peu frustré de cette dégustation, pauvre en échanges et en émotions. Je pense qu’une rencontre avec le maître des lieux eût été beaucoup plus passionnante… C’est la vie…

Pour nous remettre de ce petit blues passager, direction à la cave de l’horloge, chaudement recommandée par Jérôme, pour un p’tit repas sympa. Nous prenons tout d’abord en apéro le blanc du Château Jonquières 2003 (assemblage improbable de grenache blanc, chenin et roussane) dont je tombe amoureux : nez enchanteur de miel, de pêche blanche et d’abricot, bouche riche, presque confite, et paradoxalement d’une grande fraîcheur. Un régal !

Avec une assiette d’agneau (morceaux et cuissons variés), nous prenons un pur cinsault du domaine Lacroix Vanel (à Caux) , dont la couleur est proche d’un clairet, le nez est très friand (framboise), la bouche gourmande… Très agréable!!

Avec une assiette de fromage régionaux, nous nous laissons enfin tenter par les baronnies 2001 du Château de Jonquières (on y revient !!) de toute beauté : robe quasi noire, nez d’épices et de fruits noirs, confits, bouche concentrée, séveuse, sur la myrtille, la cerise noire et les épices, très belle finale épicée… Miam !!!

Bon, c’est pas tout, mais on part se reposer un peu : nous avons un rendez-vous à 15 h au domaine de Malavieille, situé à qqs kms du Salagou. J’ai déjà évoqué ce domaine en bio sur LPV : le vin que j’avais dégusté m’avait plu. Je voulais avoir une idée plus complète de l’ensemble de la production…

Malavieille, 15h : nous rencontrons Eric, le maître de chai, d’origine bourguignonne, et fanatique de fraîche date des vins languedociens. Il est totalement tombé amoureux de cette région et des possibilités d’expression qu’elle offre…

Charmille 2004 , 1/3 viognier , 1/3 sauvignon, 1/3 grenache : nez très aromatique, bouche foisonnante, très fraîche. Un beau vin de mise en bouche

Boutine 2003, chenin, chardonnay, roussane : robe dorée, nez sur le miel et le citron confit, bouche riche, onctueuse mais pourvue d’une belle minéralité grande persistance. Bon vin.

Alliance 2003 : roussane, grenache blanc : or pale, vin encore plus gras, étonnamment voluptueux pour un vin sec avec des arômes de pêche blanche et de muscat, très belle finale. Très bon vin !!

Alliance 2002 : vin avec plus de fraîcheur, équilibre plus septentrional, l’année supplémentaire rend les arômes plus complexes : apparaissent des notes épicées, un rien orientales….Très bon aussi !!

Je vous épargne la dégustation des rouges, plutôt sympas et agréable, mais d’un intérêt plus limité. J’ai par contre été épaté par la qualité des vins en bag-in-box (blanc, rosé et rouge), d’une finesse et d’une gourmandise rare pour des vins de ce type (on se boirait les 5 litres d’affilées :D)

Nous filons ensuite au mas Conscience où nous rencontrons Laurent Vidal. La rencontre fut si passionnante que j’ai omis de prendre des notes :(; sur les vins dégustés. Le chai qu’il s’est construit est de toute beauté, tout en étant sobre et pratique (utilisation de la gravité). L’on sent un souci du terroir et du travail bien fait.

Un exemple en est son IN 2004 (comme « IN »=branché ou INconscience) mélange de grenache, roussane, et … vermentino. Ce dernier apporte une belle fraîcheur aux deux autres cépages, riches et aromatiques mais qui ont besoin d’acidité en contrepoint. Le résultat est éloquent.

Nous avons regoûté le fameux As 2003 qui avait tant fait parlé de lui lors des LPViades, ainsi que le Cas 2004 (Doc, le 2003 est effectivement épuisé ;) ).

Je n’ai pas retrouvé la magie des LPViades sur l’As 2003 (il m’a paru beaucoup plus fermé, mais la bouteille venait d’être ouverte). Pour un avis plus définitif, j’ouvrirai une bouteille dans le mois qui suit et vous dirai ce qu’il en est….

Le Cas 2004 est très différent au niveau aromatique du Carignan d’Aupilhac bu qqs heures plus tôt. Nous sommes ici sur des notes pures de cassis et de myrtille. Par contre, la matière est toute aussi imposante, assez tannique, quoiqu’un peu plus suave. A suivre également.

Nous avons visité son local technique afin de voir le matériel et les produits phyto utilisés ; que du naturel: hélio-souffre, orties, prêle, fougère. Pour le matériel, la surprise vient d’un quad avec pulvérisateur intégré (avec réservoirs à l’avant et à l’arrière du véhicule). C’est beaucoup plus maniable qu’un tracteur remorquant un pulvérisateur et l’autonomie est tout de même d’un hectare. Quand traiter la vigne devient un plaisir :)...

Le chai du domaine des Grécaux découvert lors de la « dégustation des 41 » à Paris est à 5mn du Mas conscience (à St Jean de Fos). Par contre, leurs vignes se situent sur Montpeyroux, dont certaines à 300m d’altitude.

En me voyant, les Caujolle se rappellent de notre rencontre en novembre dernier. Je leur dis que leurs vins faisaient partie de ceux qui m’avaient le plus impressionné à cette dégustation. Ils ne pourront pas nous les faire regoûter : c’était des 2001 ; c’est maintenant le 2002 qui est à la vente.

Cuvée Terra Solis 2002, 80% grenache (élevé en cuve), 20% carignan (élevé en barrique), cultivée à 150m d’altitude: robe rouge sombre, nez sur les épices et la cerise noire, bouche sphérique, fraîche, avec qqs tannins présents en fin de bouche. Finale épicée. Beau vin.

Cuvée Héméra 2002, 60% syrah (barriques) 40% grenache (cuve) terroir situé à 300m d’altitude. Robe rouge sombre, opaque, nez fumé, poivré, cassis, menthol, bouche dense, mûre, épicée, d’une grande intensité, fin de bouche encore dure. Très beau vin en devenir.

Notre rencontre durera 1h30 avec beaucoup de questions de part et d’autres. Si nous sommes curieux de connaître leurs secrets de culture ou de vinification, ils veulent également mieux connaître leurs clients et savoir comment ils ont atterri chez eux. Au fur et à mesure, la confiance et la complicité s’installent, et l’on commence à déguster des cuves par ci, par là, et en particulier une cuvée limitée (300 ex) faite pour un caviste parisien, nommée « Vent de terre » 2003, pur grenache, d’une grande pureté, soyeuse, fruitée à l’extrème, tout en gardant une belle fraîcheur, une bombe à faire pâlir certaines grandes grenaches du Roussillon…

Fin de la première journée, riche en émotion et en découverte :); Demain, l’on visitera le grand Robert, après un détour matinal fort intéressant à Lunel, au domaine Grès Saint Paul, producteur de vin passionnant, lui aussi…

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27 Juil 2005 22:13 #1

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Réponse de Daniel S sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Bravo, Eric ça commence fort . j'étais de ceux, aux LPViades, qui avait bien aimé Mas Conscience 2003, j'espère que tu nous en dira plus , en le redégustant tranquilement.

Cordialement,

Daniel

Cordialement
Daniel
27 Juil 2005 22:32 #2

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Réponse de PhR sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Rappelons que, lors des LPViades, tous les vins dégustés avaient bénéficié d'un double carafage... Ceci explique peut-être cela!

Ceci dit, Eric, y'a pire comme périple languedocien!... ;-)
Aupilhac, Cave de l'Horloge, Grès St Paul... un très bon souvenir de novembre 2004!

Cordialement,

PhR
27 Juil 2005 23:15 #3

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

2ème jour (1ère partie)

Nous avons rendez-vous à 12h à Saint-Séries chez Robert Creus (Domaine Terre Inconnue pour ceusses qui ne connaîtraient pas encore). Il restait donc une petite plage horaire pour voir un domaine conseillé par les deux Phil vendéens (85 et R.) : Grès Saint Paul. Je les en remercie profondément ;)

Monsieur Servière étant avec d’autres clients, c’est (ce que je suppose être) son fils qui s’occupe de nous. Nous ne le regretterons pas : il connaît le domaine et les vins sur le bout des doigts et sait le faire partager.

Certains des vins dégustés ne sont qu’élevés par la propriété et sont vendus sous la marque « la grange Philippe ». Ils seront notés GP sur mon compte rendu…

Rolle 2004 (GP) : nez expressif sur les fleurs blanches et l’agrume, bouche fraîche très pamplemousse, bonne persistance. Très agréable !

Chardonnay 2004 (GP) : Beau nez de fleurs blanches et de miel, bouche d’une grande fraîcheur surprenante pour un Chardonnay du Sud, bonne persistance. Bon vin.

Sauvignon 2004 (GP) : nez peu expressif, bouche très citronnée, beaucoup de fraîcheur. Sympa, sans plus.

Libertine 2004 , 100% muscat petit grain(sec) : nez très expressif sur la rose, le pamplemousse, la pêche. En ce qui concerne la bouche, c’est une des expériences œnologiques les plus intéressantes que j’ai pu faire : on ne retrouve aucun des arômes cités au nez, mais des arômes de caillasse chauffée au soleil, des notes fumées, on a l’impression d’avoir de la pierre en bouche ! Vin à caser sur le fameux débat de la définition de la minéralité… Vin surprenant…. et bon.

Rosé 2004, 60% syrah 40% grenache : robe de clairet (issu de saignée), nez expressif sur le bonbon, la fraise et la framboise, bouche charnue, fraîche, très fruitée, belle persistance. Très bon rosé (on a l’impression de boire du vin, quoi…)

Syrah 2004 (GP) : robe rouge sombre, nez sur la réglisse, le poivre et la mûre, bouche gourmande, tanins fondus, arôme de noyau et de poivre, fin de bouche correcte. Bon rapport qualité prix (4€90).

Romanis 2002, 70% syrah, 20% grenache, 10% mourvêdre : robe sombre, nez complexe, mûr, très épicé (poivre, cannelle, réglisse), bouche charnue, sensuelle, épicée, belle finale encore un peu tannique (mais le vin est jeune et vient d’être ouvert). Bon vin !

Antonin 2002, 80% syrah, 10% grenache, 10% merlot : nez envoûtant sur des notes orientales, bouche charmeuse, riche, belle matière, finale longue sur les épices… Miam !!

Côté sud 03 100% merlot (22hl/ha, 12 mois barrique) : nez surprenant sur les épices, le caramel, les fruits confits et le tabac blond, bouche onctueuse, riche, soyeuse, finale à l’avenant… Très bon vin !

Syrrhus 2002, 100% syrah : nez magnifique, confit, grande complexité, bouche massive mais très sensuelle, envoûtante, finale superbe, waoohh , quel vin! X((qui a dit que 2002 n’était pas terrible dans le Languedoc ???)

Bohémienne 2004 (100% muscat petit grain, vendange passerillée non mutée) : nez de muscat confit absolument splendide, bouche onctueuse sans lourdeur aucune, très belle finale. Un régal à un prix dérisoire (9€80).

Sévillane 2004 (Muscat petit grain muté): nez charmeur, profond, bouche très onctueuse, liquoreuse, avec un bon équilibre sucre/acidité, superbe finale. Très bon vin.

Rosanna 2004 (Muscat petit grain muté élevé en demi muids) : nez élégant, floral, bouche de SGN, avec beaucoup de gras mais d’une grande délicatesse (de la dentelle !) et d’une très grande complexité. Longueur quasi interminable. Superbe !(tu)

Autant dire que cette heure a été d’une grande intensité, et que nous n’avons pas regretté le détour :). Nous devons filer : Robert nous attend…

(fin de la première partie du 2ème jour)

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28 Juil 2005 10:10 #4

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

2ème jour (deuxième partie)

Nous ne remercierons jamais assez l’inventeur du GPS qui nous a permis en quelques minutes d’aller de Grès Saint Paul à Saint Séries. Par contre, celui-ci (le GPS, pas l’inventeur) a un peu pédalé dans la choucroute pour trouver la rue exacte qu’il situe 10 mètres plus loin… Après avoir fait demi-tour, nous arrivons à bon port.

Si l’ami Robert est bien là pour nous accueillir, nous sommes en fait chez ses parents (le Papet et la Mamet) qui nous accueillent gentiment pour le repas de midi. A table aussi, la fille de Robert, et deux de ses neveux, élèves brillants de Grandes Ecoles devenus ouvriers viticoles le temps d’un été. Et deux invités surprises : P’titgarslahautsurlacolline, LPVien lui aussi de passage dans la région, et son père, qui vient de Montpellier (si j’ai tout compris). Une belle tablée réunie par la passion du vin. C’est un peu le miracle de ce forum…

Avec l’entrée faite par la mère de Robert (difficile à décrire, mais très jolie et très bonne), nous buvons un Godello originaire de la Galice, plus qu’agréable (franchement bon, même !). Il a tout : puissance aromatique, fraîcheur, bonne longueur. Slurp, comme dirait Robert…

L’IN du Mas Conscience que j’ai apporté paraît éteint à côté. Mais bon, il vient de subir 2-3 heures de voiture, un coup de frigo, pas l’idéal, non plus :().

Avec le plat principal (une daube de bœuf à l’orange, très très bon), on passe aux choses sérieuses : p’tit gars a amené une bouteille qu’il faut se dépêcher de consommer, le bouchon s’enfonçant depuis quelques jours dans la bouteille. Nous nous dévouons pour cette noble cause et entamons la dégustation de cette Mission Haut Brion 1959 : si des reflets cuivrés montrent une certaine évolution, la robe est encore sombre. Au plus, on lui donnerait une vingtaine d’années (elle en a 46 ). Le nez est superbe : cassis, fumée, cuir, tabac ; la bouche est pleine, riche, les tannins sont totalement fondus mais apporte une belle structure au vin qui lui permettrait encore de vieillir, en fin de bouche, le côté minéral du vin ressort avec ces notes de fumée qui signent le terroir de pessac. Magistral...

Nous changeons ensuite totalement de registre les 3 vins 2002 de Robert (Los Abuelos, Sylvie et Léonie). Je les trouve toujours aussi impressionnants de richesse et d’onctuosité. Est-ce encore du vin ? Nectar conviendrait mieux…

Robert nous décrit le programme de l’après midi. Tout d’abord visite d’un vigneron qui commence à faire lui-même son vin et que Robert suit de très près. Il veut que nous donnions notre avis sur sa production. Ensuite, visite du chai de Robert, de ses vignes et enfin, passage à la Croix St Roch premier domaine à avoir produit dans la région du Muscat non muté.

Direction domaine Bel-Crauze : nous dégustons chez ce nouveau vigneron (si je me souviens bien, pas pris de notes en direct) une barrique de merlot 2004 et une barrique de cabernet 2004 issues de vignes à très faibles rendements. C’est vraiment très bon. En gros, il faut imaginer Robert en train de faire du cépage bordelais, et on obtient ces petits bijoux noirs, concentrés, d’une richesse incroyable… Si ils font des primeurs, j’achète…
Nous avons goûté également un vin fini mélangeant merlot cabernet (à rendements plus élevés) et cinsault (sauf erreur) qui jouait plus dans le registre vin de soif, mais qui était très agréable. Bref, il faudra se souvenir de ce domaine qui fera sûrement parler de lui dans les prochaines années…

Nous refaisons quelques kilomètres et arrivons enfin au chai de Robert. Extérieurement, ça parait assez grand, mais quand l’on y rentre, on se dit qu’il ne pourra pas y rester encore pendant des années : c’est plein, archi-plein de barriques. Pour lui rendre service, nous commençons à les vider de bon cœur. Nous goûtons une barrique de Guilhem 03 (Robert, c’est déjà quoi, comme cépage ?), puis Sylvie qui ne sortira pas en 2003 (pas suffisamment au top), et enfin un assemblage Guilhem + sylvie qui donne une idée du vin qui sortira au final : somptueux. Nous passons ensuite à Los Abuelos 03 et 04 (très bien) puis à une cuve de Jus Soli qui traîne dans un coin (très bien aussi). Autant dire que l’on lutte activement contre la déshydratation (je rigole… on recrache tout !)

Au retour, nous visitons une partie des vignes de Terre Inconnue. C’est là que l’on se rend compte de l’importance du Papet qui passe une bonne partie de sa retraite à les chouchouter. On sent qu’il les aime : il en parle comme si c’était ses propres enfants.

Détour final à la Croix Saint Roch où nous dégustons des muscats atypiques (non mutés) où je découvre en plus des arômes habituels du Muscat des flaveurs de thym et de lavande. La dégustation finit en apothéose sur un moût partiellement fermenté de toute beauté et d’une longueur exceptionnelle…

Autant dire que cette journée fut, elle aussi, riche en découvertes et en émotion… Et qu’on ne but pas grand-chose au repas du soir ;)

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28 Juil 2005 15:13 #5

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Réponse de robert sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Guilhem = syrah (incorporation de la cuvée sylvie), serrine (plantier 5 ans), tempranillo, grenache et carignan.
Voili voilou

Rien à rajouter sur le mission ht brion 1959.
28 Juil 2005 16:40 #6

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

"Avec l’entrée faite par la mère de Robert (difficile à décrire, mais très jolie et très bonne)"

Euh, Eric, rassure-moi, tu ne parles pas de la mère de Robert tout de même ? :D

Luc
28 Juil 2005 16:51 #7

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Nan... Mais la mère de Robert, c'est tout de même quelque chose. A elle seule une passerelle entre Orient et Occident, et d'une grande gentillesse. A rencontrer absolument!

Eric

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28 Juil 2005 17:12 #8

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

3ème jour (première partie)

Nous entreprenons le plus long voyage de la semaine. Nous allons rendre visite aux Bojanowsky, rayonnants propriétaires du Clos du Gravillas. Quand nous arrivons, Nicole est occupée avec des clients, elle nous renvoie donc vers John qui s’affaire au chai. Il nous explique son travail comme un enfant nous parlerait de sa façon de jouer. On sent que ça l’amuse et l’enthousiasme. Nous allons ensuite rejoindre sa femme au caveau de dégustation, discutons qqs minutes et attaquons la dégustation.

L’inattendu 2004, 100% grenache gris: prélevé sur barrique, il va remplacer d’ici peu le « too much » inattendu 2003 que les gens adooooooorent et que eux trouvent bourrés de défauts. Le 2004 n’en a aucun : nez de fleurs et de pêche blanches, un soupçon de vanille, bouche ample, assez riche, compensée par une belle minéralité. Un délice à apprécier sur plusieurs années.

Vous en voulez en voila 04 : réalisé à la demande de cavistes à la recherche de vins plus abordables que le Lo Vielh, ils ont créé ce vin de soif, issu de jeunes vignes de carignan , cabernet sauvignon et syrah. C’est sympa, frais, gouleyant, mais d’un intérêt relatif.

Rendez-vous du soleil 02, 100% carignan: la matière n’étant pas jugée satisfaisante pour créer un Lo Vielh 2002, l’ensemble du carignan 2002 a fini dans cette cuvée (5% d’élevage en barrique). Le nez est assez différent de son grand frère : cassis, cassis, cassis ! En bouche, une belle matière qui demande à s’affiner encore, mais peut-être faut-il profiter de ce joli fruité. Bon vin.

Lo Vielh 03 , 100% carignan : on est plusieurs crans au-dessus. Le nez est puissant, complexe: cassis, épices, musc, tabac, et j'en passe... La bouche est massive, riche, très gourmande malgré des tannins encore bien présents. Fin de bouche puissante et épicée. Très bon vin!

Vous en voulez en voilà (muscat) 04 : muscat passerillé non muté, il possède un équilibre et une fraîcheur bienfaisante après le puissant Lo Vielh. Un défaut tout de même : tu te bois la bouteille sans t’en rendre compte…

Douce Providence , muscat muté (millésime ?) : contrairement au précédent, je le trouve déséquilibré car trop riche en sucre. Un brin écoeurant…

Il était 12h lorsque nous sommes ressortis du caveau. Nicole nous propose de rester à manger avec eux le midi. Elle a fait un gros plat de lasagne. Nous acceptons avec joie. Nous devons juste faire auparavant un petit tour au domaine de Gimios situé à 2 kms de St Jean.

Cinq minutes plus tard, nous sommes à Gimios. La vigneronne étant absente ce jour-là, c’est son fils d’une vingtaine d’années qui nous fait déguster la production du domaine.

Muscat sec VDT : nez très agréable de pêche et de vanille. La bouche est perlante, friande avec qqs arômes de fermentation (le vin continue à travailler apparemment en bouteille). La finale est fraîche, sur l’amande et l’abricot. C’est bon, mais j’aurais trop peur que ça explose dans ma cave…

Moelleux de Muscat : au nez, fleur de sureau, fruits blancs, herbes sauvages, la bouche est moelleuse et possède des arômes de pêche et de fenouil. La finale est très persistante et finit sur le noyau de pêche. C’est bon/très bon.

Muscat doux 2002 : nez de pêche rôtie, abricot, fenouil. Bouche soyeuse, sans lourdeur, très aromatique, toujours avec ce côté fleurs de garrigue et de miel. Très belle finale. Très bon vin.

Muscat doux 2000 : le même en plus intense encore. La bouche est plus grasse, plus complexe, sur la pêche et la violette. La persistance est énorme… Superbe vin.

Après ce petit apéro, nous voici fin prêt à déguster les lasagnes de Nicole. A elles seules, elles valaient le détour à St Jean ;) Nous serions bien resté le soir pour finir le plat, mais nous avions encore des rendez-vous cet après-midi : deux incontournables de la région, Rimbert et Navarre.

(fin de la première partie)

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28 Juil 2005 17:21 #9

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Réponse de Eric C sur le sujet Domaine de la Croix St-Roch

ericevreux a écrit:
>
> Détour final à la Croix Saint Roch où nous
> dégustons des muscats atypiques (non mutés) où je
> découvre en plus des arômes habituels du Muscat
> des flaveurs de thym et de lavande.

J'aime beaucoup leur muscat passerillé, enfin au moins le 98 que j'ai découvert il y a quelques temps. Belle puissance aromatique, aussi bien au nez qu'à la rétroolfaction, une matière riche et une fraicheur qui lui confère un petit qqchose assez cristallin.
Le muscat sec (2002, VDP de la Benovie) m'a un peu moins convaincu, plus simple, bouche un peu fluette (mais un vin très correct malgré tout, surtout pour 5e50 ...). Très bon souvenir aussi du Must d'Ambrussum 2001. Superbe richesse aromatique, là encore. Pour 8 euros, c'est miam miam.

Eric
28 Juil 2005 18:23 #10

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Vous n'avez pas dégusté de rouge à Gimios ??
Ah le 2000 miam miam
28 Juil 2005 18:29 #11

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Le fils "Gimios" était un peu à côté de ses pompes, pour ne pas dire plus... Il n'a pas pensé à nous le faire goûter... Comme nous ne résisterons pas à revoir les Bojanowski, on passera gôuter le rouge chez les voisins...

Eric

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28 Juil 2005 18:55 #12

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

3ème jour (deuxième partie)

Il faut une bonne demi-heure pour arriver à Berlou. Jean-Marie Rimbert habite à l’entrée du village. Nous nous mettons de suite au frais, car la chaleur est écrasante. Le vigneron est très sympathique et vous met tout de suite à l’aise. Moins de 30 secondes après le premier bonjour, nous rigolions déjà…

Mais passons aux vins…
Saint Chinian blanc 2004, grenache blanc, marsanne : nez expressif sur les agrumes et le fenouil, bouche grasse, aromatique, et beaucoup de fraîcheur. Bonne finale sur l’amande fraîche. Bon vin.

Chant de Marjolaine 2003, 100% carignan : robe rouge sombre opaque, nez de raisins secs ; dattes, épices, bouche ample, riche, mais avec de la fraîcheur. Finale sur les fruits secs. Vins étonnant … et bon ! (toutefois, je me demande si il correspond réellement à ce que l’on ressent à l’ouverture de la bouteille. La bouteille était au ¾ vide et était ouverte depuis plusieurs jours… Ce qui montre la capacité incroyable de ce vin à rester bon malgré une conservation aléatoire)

Mas aux schistes 2003, carignan, syrah, grenache : robe sombre, nez sur les fruits bien mûrs et les épices. Bouche mûre elle aussi avec des notes de garrigue et de fumée, tannins encore présents même si bien intégrés. Finale très épicée. Bon vin.

Carignator 1er : carignan 2000 + 2001, grappes entières chauffées avant fermentation. : nez de pruneau et de banane séchée, bouche riche, séveuse, avec des notes exotiques. Fin de bouche tannique. Vin surprenant… (commentaire identique au chant de Marjolaine : bouteille ouverte depuis plusieurs jours)

Le projet 2005 de Jean Marie Rimbert est de faire un El Carignator avec un clin d’œil aux carignans espagnols qu’il a eu l’occasion de goûter.

Nous avons un pris un peu de tous ses vins afin de les boire dans des conditions autres, quitte à les laisser traîner plusieurs jours pour voir leur évolution. Si c’est vraiment bon, on aura du mal…

Nous passons par une minuscule route de campagne qui relie Berlou à Roquebrun. Comme nous sommes un peu en avance, nous décidons de passer d’abord à la cave de Roquebrun, où nous avions apprécié la production il y a deux ans.

Nous demandons à la charmante dame (très souriante) de ne déguster que les blancs.

L’entrée de gamme, le col de l’orb 2004, est aromatique et friand à souhait, et fera un bon vin d’apéro pour l’année qui vient.

Château de Roquebrun 2003, 80% roussane, 20% grenache blanc : nez d’une belle intensité aromatique, bouche grasse, séveuse, avec une petite pointe d’acidité. Jolie finale. Miam !

Seigneur d’Aupenac 2001, 65% roussane, 35% genache blanc : encore un cran au-dessus. De deux ans plus âgé, le vin est plus complexe, plus épicé, avec plus de suavité encore sans tomber dans la lourdeur : j’aime beaucoup !

Arrrgghh !!! 16h55 : on doit filer au domaine Navarre… On repassera tout à l’heure.

C’est madame Navarre qui nous accueille très gentiment et nous fait déguster la production du domaine.

Rosé, pur Cinsault : nez un peu oxydé (normal ?), légèrement perlant en bouche, fraîcheur fruitée, jolie fin de bouche. Ce vin me laisse dubitatif…
Vin d’œillade( pur cinsault) : robe rubis, nez affriolant, bouche friande, poivrée, fin de bouche un peu tannique. Bon vin de casse-croûte !

Laouzil 2004, 60% carignan, granache, cinsault : robe un peu plus sombre, nez épicé, poivré, notes de griotte, le début de bouche est friand mais la fin est un peu trop sèche à mon goût. Finale puissante sur des notes fumées et poivrées.

Cuvée Olivier 2003, 1/3 carignan, 1/3 syrah, 1/3 grenache : nez de banane séchée, d’épices, bouche assez massive trop marquée pour l’instant par les tannins. Un peu monolithique : à attendre.

Cuvée Olivier 2002: nez d’encens (ambre, benjoin) et de fruits secs, bouche plus ronde mais la fin de bouche est asséchante. Dommage.

Vin doux de grenache : robe rouge tuilé, nez de grenache oxydée, bouche un peu trop sucrailleuse à mon goût… Bof

Vin doux de muscat : nez très expressif d’abricot confit et de miel, bouche miellée sur l’abricot et la pêche, aucune lourdeur, très belle persistance… Je préfère nettement :)!!!

Après avoir remercié Madame Navarre, nous avons refait un petit détour à la cave faire une petite commande de vin blanc, et retour au Salagou…

Demain, repos : l’auberge du vieux puits à Fontjoncouze…

(fin de la deuxième partie)

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28 Juil 2005 21:06 #13

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Réponse de stef24 sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Bonsoir Eric,

Merci pour ces remarquables CR qui nous donnent soif.

En lisant les différents post, il me vient une question. Le séjour est terminé ou il est en cours ?:S
Etant de Périgueux, je voulais savoir, chez qui vous aviez l'intention d'aller en Bergeracois ? Enfin, si ce n'est déjà fait. Dans le cas contraire je fais comme les autres et j'attends impatiemment la suite de vos aventures.
Merci encore.

Stef24.

Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s'enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ! (Charles Baudelaire)
28 Juil 2005 21:57 #14

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Réponse de marc de wolf sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Robert,

Le Jus Soli, il traîne encore dans un coin? ;)

cordialement,
Marc
28 Juil 2005 22:08 #15

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Stéf,

Hélas, il est fini... Je retravaille depuis mardi dernier, et c'est pour cela que vous aurez les CR par petits morceaux... C'est assez long à rédiger, et ça me prendra au moins une semaine encore. On ne peut pas aller plus vite que la machine...

Cette année, je n'ai pas visité de Bergeracois - j'en avais fait un certain nombre l'année dernière. Je me suis contenté de m'y reposer un peu (au chateau Laroque, évoqué l'année dernière). Par contre, j'envisage l'année prochaine de ne faire que le bergeracois, Sainte Foy et Castillon. Il y a déjà de quoi faire, je pense...

Eric

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28 Juil 2005 22:23 #16

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Réponse de stef24 sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

En voilà une idée qu'elle est bonne ! Surtout que la région (je ne dis pas ça par chauvinisme, je suis née en Lorraine) est absolument magnifique. On peut donc facilement mêler visite touristique et oenologique. Et Effectivement, il y a largement de quoi faire dans le secteur.

Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s'enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ! (Charles Baudelaire)
28 Juil 2005 22:34 #17

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

4ème jour

Nous sommes le 14 juillet. Nous n’avons même pas essayé de prendre le moindre rendez-vous chez un viticulteur : la fête nationale, c’est sacré ! Par contre, j’ai tenté d’en prendre un à l’auberge du vieux puits, un des restos qui a le plus la côte en ce moment. On espérait bien qu’il nous ferait oublier le repas décevant fait chez les Frères Pourcel il y a deux ans. Je ne ferai pas durer le suspense : il a réussi !

Nous profitons de la matinée pour visiter Narbonne. C’est assez vite fait, pour être honnête, à part la cathédrale et le palais attenant, joliment conservés, on a l’impression (réelle ?) que la ville a été bombardée pendant la dernière guerre. Que du neuf ! (Par contre, Pezenas, c’est vraiment très beau, mais à éviter les jours de marché : trop de monde).

Il faut vraiment être motivé pour aller à ce restaurant. Les derniers kilomètres se font sur une petite route de montagne. Dans le village, le resto est la seule activité commerciale. Vu de la rue, ça n’a pas l’air terrible. Par contre, une fois franchi le portail électrique pour accéder au parking, on commence à sentir le restau de luxe. Dès l’entrée, commence le ballet des serveurs : on vient de changer d’univers…

Nous réfléchissons sur les menus un verre de Lanson Blanc de Blanc noble cuvée 96 à la main. Ce champagne a un nez de levure fraîche assez déconcertant. En bouche, il est ample, vineux, un pétillement frétillant avec des arômes de brioche fraîche et de noisette. Grande persistance. A défaut d’être génial, on peut dire qu’il est pas banal…

Première dans un restau de cette catégorie : c’est le chef lui-même qui vient nous demander si nous avons choisi, et s’il peut nous conseiller. Et il se met à décrire avec poésie et gourmandise chaque plat du menu dégustation. Le problème est que tout fait envie, et qu’on est encore plus perdu… Nous demandons s’il y a une possibilité de vin au verre pour chaque plat. Il répond que c’est tout fait possible (chic !!!). Je lui demande également si je peux avoir un des plats de la carte au lieu des desserts proposés, en lui expliquant que j’ai fait 700kms pour ce dessert. C’est possible aussi, et sans supplément (normalement , une modif, c’est 18€). Bon, et bien tout va bien… C’est parti !

Avec les mise-en-bouches, un premier verre est servi : un vin blanc de Bizes-minervois, Cabezac, moitié maccabeu, moitié clairette : nez de melon et de miel, bouche suave , riche et d’une grande fraîcheur : un très joli vin !

Premier plat (commun aux deux) : écrevisses rôties, sorbet au fenouil, crème de crustacés (le sorbet est dans une grosse cuiller dans l’assiette). Le serveur verse ensuite le crème chaude dans l’assiette, et vous devez manger immédiatement le sorbet avant qu’il ne fonde totalement : magique !). Pour accompagner un château Lastours blanc 2003, aux parfums de fleurs blanches et d’anis, frais, délicat : mariage parfait !

Vient ensuite un plat non inscrit sur la carte, offert par la maison: un croustillant de Sardine, artichaut barigoule, fines tranches de truffes fraîches et citron confit. Un nouveau verre l’accompagne : un domaine de Villepeyroux (minervois), Blanc de noir, alliance de grenache noir, gris et blanc : très gras, vif, grande complexité aromatique (superbe ! ai-je noté …)

Deuxième plat (pour moi) : tarte de lisettes, accompagnement de saison (tomates confites, basilic, et plein de petits trucs dans l’assiette), accompagné d’un nouveau verre : un viognier du domaine de Villelongue (limoux) : magnifique, à faire pâlir nombre de viogniers rhodaniens

Deuxième plat (pour mon ami) : Baudroie rôtie aux petites rattes (je fais court), servie avec un Limoux (Chardonnay) Toques et clocher Autan 01, toujours aussi bon et qui montre qu’il vieillit sans soucis…

Troisième plat (commun) : carré de veau allaiton (cuisson subliiiiimmme !!!), et ses accompagnements, servi avec un «terres grillées » 2002 du domaine Piquemal , côtes du Roussillon (Grenache noir, Carignan, Mourvèdre, Syrah sur schistes) , vin d’une grande intensité, aux arômes de poivre, de garrigue, de cerise noire et de chocolat, aux tannins soyeux malgré sa jeunesse. Vin parfait, et mariage tip top !

Plateau de fromages : une splendeur ! un choix incroyable de fromages régionaux , chèvres, vache, brebis… Très dur de choisir… Pour le vin, ce sera un Ollieux Romanis 99 (Corbières) de toute beauté. Son nez part dans des arômes tertiaires de grand Bordeaux d’une quinzaine d’années avec une petite touche méridionale. La bouche est superbe avec des tannins très doux. Miam !!

Dessert (pour moi) : fraises garriguettes aux olives confites, huile d’olive vanillée et sorbet au thym (c’est boooooonnn !!!) avec un Maury 2003 du domaine Pouderoux, somptueux, solaire, que dire ?...

Dessert (pour mon ami) : un fondant au chocolat avec un Muscat Grand Guilhem (Rivesaltes ; 50% Muscat d’Alexandrie, 50% muscat petit grain) au nez confit d’ananas, de miel et de pamplemousse. L’attaque est vive, mais la liqueur arrive, toutefois parfaitement équilibrée par une belle acidité. Excellent !

Après le café et ses mignardises, un p’tit digestif pour faire passer tout çà….

Pour moi : un Glenfiddich 30 ans. Il m’a réconcilié avec cette marque qui m’a rarement emballé. Le nez est celui d’un vieux cognac avec en plus des petites notes de bruyères. En bouche, c’est soyeux, intense, sans la moindre note alcooleuse. Splendide.

Pour mon ami : un AE d’or Napoléon. Pour être honnête, cette belle maison nous a habitué à mieux. Il est à mon goût très inférieur au whisky. L’alcool est pour le coup trop présent. Décevant…

Conclusion : un repas superbe, servi avec des vins appropriés. Aucune « grande » étiquette, mais que de merveilles (quasi anonymes) dans cette région !

Le soir, on a à peine mangé…

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29 Juil 2005 20:01 #18

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Réponse de Olif sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

ericevreux a écrit:
>
>
> Le soir, on a à peine mangé…
>
>

Oui, mais vous avez bu quoi? :D

Olif

P.S.: le dessert qui vaut le coup de faire 700 km rien que pour ça, c'est les fraises aux olives confites? Tu me fais saliver, tout d'un coup! :P
29 Juil 2005 20:36 #19

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

rien bu du tout... Si de l'eau (ça compte comme boisson?)

Oui, c'est les fameuses fraises... J'avais entendu Gilles Goujon en parler chez J Pierre Coffe il y a un an ou deux, et je m'étais dit: il faut que je goûte ça, ça doit être qq chose... Et c'est vraiment superbe, sans parler du renversant sorbet au thym qui l'accompagne...

D'ici qqs jours, il y aura un autre CR sur Cordeillan-Bages qui a un dessert sublimissime à base d'aubergine. Vindiou, que c'était bon!!!

Eric

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29 Juil 2005 20:44 #20

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

"Le fils "Gimios" était un peu à côté de ses pompes"
l'ayant croisé je vois ce que vous voulez dire... mais il est très sympa
29 Juil 2005 20:46 #21

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Sûr, Vincent... Plus cool on peut pas ;)

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29 Juil 2005 20:58 #22

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Réponse de marc de wolf sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Eric t'es un petit gourmand, non? Tu nous donnes vraiment envie d'y aller à ce resto. Merci pour tous ces CR en senteurs et couleurs. Connaisant plein de lieux que tu décrit, je m'y retrouve en lisant dans ces caves et paysages (tu)

cordialement,
Marc
29 Juil 2005 23:41 #23

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

5ème jour (1ère partie)

Un seul vigneron à visiter ce matin : le domaine de Ravanès, découvert grâce à Eric Reppert. J’avais acheté quelques bouteilles de Gravières du Taurou 2000, que j’avais beaucoup aimées. J’avais lu aussi quelques jolies choses sur L’ille, issu d’Ugni blanc en surmaturité. Enfin voilà, plein de petites raisons pour y faire un tour…

C‘est Marc Benin, fils du créateur du domaine, œnologue de formation, qui nous accueille. J’ai la bonne idée de parler d’Eric Reppert, ça crée tout de suite un lien qui détend l’atmosphère et incite à ouvrir qqs bouteilles supplémentaires (niark niark niark).

Nous commençons par une nouveauté :

Renard Blanc 2004 : vieilles vignes de grenaches gris (70%) et blancs (30%) appartenant à un certain Monsieur Renard (d’où le nom). Robe assez pâle. Nez de pêche, melon et vanille Bouche ample, goûteuse, bcp de fraîcheur, belle finale sur la pêche blanche. Bon vin, mais sera certainement meilleur dans qqs années.

Chapître 91, vendange tardive d’Ugni blanc (vinifiée en sec) : robe or cuivré, nez d’épices, de safran, banane séchée et de noix, la bouche est envahie de saveurs finement oxydatives, avec une prédominance de noix et de fruits secs, la finale est longue et épicée… Nous avons dit à Marc qu’il plairait certainement à une personne rencontrée à St Jean de Monts…

Rosé 2004, 60% cinsault, 40% merlot : rose pâle, bouché légère, rafraîchissante, arômes de petits fruits rouges… Sympa.

Merlot 2002 (élevage cuve) : nez de truffe, légèrement animal, avec des notes de bourgeons de cassis. Bouche imposante, riche, mais finit sur des tannins un peu sévères. A attendre

Merlot 98 (ouverte pour montre l’évolution) : nez de truffe, épices et cuir, bouché ample, aux tannins arrondis, arômes de mûre et de cassis. Belle fin de bouche. Bon (à très bon) vin.

Cabernet 98 (élevé en cuve) : nez de cassis, rose, et épices. Bouche d’une grande intensité, mais les tannins sont un peu trop dur en fin de bouche à mon goût. Dommage.

Diogène 97, 70% Merlot, 30% petit verdot : nez fruits mûrs, épices, tabac blond. Bouche soyeuse, assez capiteuse, belle complexité, jolie finale. Bon vin à boire de suite.

Gravières du Taurou 99, (LE vin qui écrasa Petrus lors d’une dégust à l’aveugle en Angleterre), 100% merlot : nez puissant, riche, épices fruits noirs, cèdre. Entrée de bouche majestueuse, mais le reste ne suit pas : un peu trop monolithique (besoin de carafage ?) et fin de bouche asséchante. A attendre ?

Prim’Verd 99 , 100% petit verdot : nez sur la banane séchée, le tabac blond et les raisins secs. Bouche ample, riche, exotique, complexe. Tannins en final un peu durs. Vin surprenant (et bon).

L’ille 98, liquoreux d’ugni blanc : robe or intense, nez de caramel, de pêche, figue, épices. Bouche soyeuse, intense, avec une certaine fraîcheur. Très belle finale. Très bon vin.

Au final, des vins hors des sentiers battus, mais on aimerait qu’ils aient un p’tit quelque chose en plus pour crier au génie. Intéressant, en tout cas…

Marc Benin nous conseille un resto sur la route qui nous mène à Faugères : Ze Boucherie of Magalas, tenue par le boucher de Magalas. Nous suivons son conseil…

La déco est hyper kitsch, frôlant le surréalisme, d’autant plus étonnante dans un petit village du Languedoc. Etant sûrs de la qualité de la viande, nous tentons tous les deux un carpaccio de bœuf qui s’avérera excellent, accompagné du « vin du mois » : « le vin de Lio » du domaine du puis d’un certain Pugibet (un rapport avec la Colombette ?). C’est très sympa, style p’tite bombe fruitée du Languedoc. La bouteille se descend à une vitesse faramineuse….

Il est 15h00. Nous avons rendez-vous avec Didier Barral à 16h00. Nous profitons de cette petite heure pour visiter le nouveau caveau de dégustation de la Tour Pénedesses ; lui aussi découvert grâce à vinsetonnant.com.

Le caveau en pierre est très joli. On y découvre la gamme impressionnante élaborée par Alexandre Fouque, bouillonnant oenologue champenois débarqué il y a 5 ans dans le Languedoc. Une jeune femme, aimable et compétente, nous invite à la découvrir… On commence par les blancs :

Cuvée Antique 2003 (MMIII, devrais-je dire ?), Marsanne, viognier, terret : nez très floral (rose, chévrefeuille) et miellé, bouche fraîche, aromatique. Très agréable

La perle blanche 2002, chardonnay 2/3 , sauvignon 1/3 : nez fleurs et agrumes, bouche fraîche, vive sur le pamplemousse rose. Très sympa.

Viognier 2002 : nez de pêche, fleurs blanches et violette, belle puissance en bouche, associée à une grande fraîcheur, très aromatique, belle et grande persistance. Bon vin.

Muscat sec 2003 : nez ananas, rose, pamplemousse ; belle vivacité en bouche, très aromatique. Très agréable.

On passe aux rouges :

Faugères (2003 ?), 20% grenache, 40% syrah, 20% mourvèdre, 20% carignan : robe sombre, nez de myrtille, épices et vanille, bouche souple, mûre, aromatique, bonne persistance. C’est bon !

Carignan noir, vieilles vignes de 40 ans en surmaturité sur schistes : nez très mûr (banane séchée, épices), bouche capiteuse, riche, très épicée, finale un peu dure. Etonnant, mais certainement difficile d’en boire plusieurs verres…

Les volcans 2001, Syrah, mourvèdre, carignan et grenache sur volcan de basalte : nez très syrah (épices, poivre, fruits noirs) , bouche voluptueuse ; tannins veloutés, myrtille, poivre, finale épicée. Miam !

Cuvée Antique 2001, 9 cépages sur 5 terroirs : nez ultra mûr, réglisse et fruits noirs , bouche moelleuse, très riche, tannins présents mais assez bien fondus, bonne persistance. Que c’est bon !

Clos pénédesses « montée des grès » 2001 : Grenache 90%, counoise 10% (vieilles vignes en terrasses) : nez cerise noire confite, chocolat, épices, bouche moelleuse, belle amplitude, fin de bouche un peu tannique sur des arômes de cacao en poudre. Très beau, mais à attendre.

Clos de Magrignan 2003, dominante syrah sur schistes : nez de fruits noirs (mûre, myrtille), caramel, épices, vanille, bouche riche, très ample, aux tannins fondus. Encore un peu jeune, mais somptueux !

C’est pas tout, mais l’heure est quasiment passée… Nous devons aller chez Barral.

(fin de la première partie)

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30 Juil 2005 07:24 #24

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Réponse de Olif sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

ericevreux a écrit:
>
> Chapître 91, vendange tardive d’Ugni blanc
> (vinifiée en sec) : robe or cuivré, nez d’épices,
> de safran, banane séchée et de noix, la bouche est
> envahie de saveurs finement oxydatives, avec une
> prédominance de noix et de fruits secs, la finale
> est longue et épicée… Nous avons dit à Marc qu’il
> plairait certainement à une personne rencontrée à
> St Jean de Monts…
>

Je ne sais pas si je dois me sentir visé! :)

L'Ugni Blanc, c'est le savagnin du Languedoc, non? Car ce cépage à grande acidité, il me semble, sert à faire du "jaune", du "Paille" (L'Ille 97, c'est très bon, merci Eric Reppert!). Et dire qu'il y en a qui commencent à le mépriser dans une appellation comme Cassis! :)

Olif

P.S.: c'est plus des vacances, là, Eric, c'est un vrai marathon!
30 Juil 2005 09:13 #25

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

Les dupéré-barrera font un 100% ugni blanc vinifié(? je crois) et élevé en futs, provenant de leurs vignes à Carnoules (Clos de la Procure). Une belle fraicheur et des notes oxydatives qui amènent de la complexité.
A gouter.
30 Juil 2005 11:47 #26

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

5ème jour (2ème partie)

Nous voici arrivés devant des bâtiments modestes dans un hameau. On ne sait pas trop à quelle porte frapper. On en essaie une : personne… De l’autre côté de la rue, une porte s’ouvre, et on voie une personne d’une quarantaine d’année dire au revoir à un couple. Nous allons le voir : c’est Didier Barral. Il est très chaleureux et nous invite à passer au chai de vinif. A peine entrés, quelqu’un frappe à la porte ; Didier ouvre : ce sont trois personnes en tenue de cycliste qui aimeraient acheter du vin. Il leur répond qu’il n’a rien à vendre, qu’il peut leur donner des adresses de distributeurs. Les cyclistes demandent alors ce que nous, nous faisons là ? Il répond : eux, ce sont des passionnés qui viennent visiter le domaine. Ils peuvent se joindre à nous, mais ça va durer 2 à 3 heures... Mine effrayée des cyclistes… Didier leur dit que s’il veulent acheter du vin, ils peuvent aller chez Louison, juste à côté (Estanilles, NDLR) : ils ont du vin à vendre… Départ râleur des cyclistes…

Pour démarrer la dégustation, Didier nous propose son dernier Terret (2004) : nez de paille coupée, de beurre frais, de fleurs blanche et une pointe de violette, vin d’une grande fraîcheur en bouche, aromatique, fin de bouche correcte. Vin agréable.

Puis il nous remplit les verres directement des cuves. Le premier vin servi est fruité, friand, gourmand. C’est un assemblage cinsault-grenache 2004.

Il nous sert un deuxième verre. C’est très sombre : nez de fruits noirs ; de benjoin, d’épices et de goudron. C’est très riche en bouche, assez soyeux, tannins plutôt doux. J’aime beaucoup. C’est le carignan 2004… Décidément, ce cépage aura montré de multiples visages pendant cette semaine..

Un troisième verre : bombe de fruit, grande intensité, tannins bien présents en finale. C’est le cinsault-grenache 2003. Très sympa.

Bon, c’est pas tout, dit Didier, mais on va sur le terrain maintenant… Nous traversons le hameau et observons des vignes.
« Voyez, là, c’est les miennes, en godet, plantées de telle façon que l’on puisse labourer dans les trois directions (haut en bas, droite à gauche, en en diagonale). Ca évite le ravalement et on travaille l’intégralité du sol. En face, vous avez des vignes comme il s’en fait de plus en plus sur Faugères : elles sont palissées, ce qui fait que vous labourez toujours dans le même sens, et ça n’est pas bon. Celles-là, ça va encore, elles sont orientées Nord/Sud : elles ont du soleil toute la journée, mais vous en avez qui sont orientées Est/Ouest avec un côté Nord qui ne voit jamais le soleil… Une catastrophe… Les tracteurs, c’est pas bon non plus, ça tasse les sols, qui ne respirent plus, et empêche l’eau de pénétrer. C’est pour ça que j’utilise des chenillettes. Je vais vous montrer… »

Direction le hangar technique, où nous découvrons une collection unique de matériel viticole sur chenillette. Il y a même des chenillettes surélevées (fabrication maison) afin de labourer en diagonale (sinon, elles ne passeraient pas). Etonnant !

« Sinon, pour les engrais j’ai tout essayé, y compris le fumier… Pas terrible… Ca se décompose mal, car il y a un mélange urine/bouse et ça ne fait pas bon ménage. Le mieux, c’est que la bête fasse directement ses besoins dans la vigne, car elle ne fera les deux au même endroit. On va prendre ma voiture… Je vais vous montrer… ». Et nous montons tous les trois dans la 2CV Charleston. Après 1 ou deux kilomètres, nous arrivons dans un champ où paissent tranquillement une demi-douzaine de vaches jersiaises, quelques chevaux et deux ânes. « Voilà mon troupeau qui alimente ma vigne en engrais. Je les déplace au fur et à mesure des besoins, avec la clôture électrique. A partir du printemps, je les déplace dans les prés que je possède. Trop dangereux de les laisser dans les vignes… Les vaches font de la bonne viande. Des veaux partent régulièrement à l’abattoir… J’envisage d’avoir aussi des moutons : leurs déjections sont également intéressantes pour enrichir le sol… »

Retour au domaine. Là, nous allons au chai à barriques, où nous commençons à déguster pas mal de barriques. Je n’ai pas noté ce que nous avons dégusté, mais c’était d’une qualité très impressionnante, d’autant plus que l’ensemble n’a pas vu un gramme de SO2… En bouquet final, nous goûtons une barrique de mourvèdre qui composera Valinières 2004 : puissance, somptuosité, frâicheur. Une merveille !!!

La visite s’achève : elle aura duré deux heures et ½. Nous n’avons pas vu le temps passer, car ce fut passionnant, vivant, humain, quoi…

Nous repartons ce soir là avec des petites étoiles dans les yeux…

(fin de la deuxième partie)

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31 Juil 2005 09:03 #27

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

6ème jour

(Ce sera beaucoup plus court...)

Début de matinée à Pezenas: ville superbe à visiter absolument. Puis, nous passons à Caux, à la maison des vignerons, où nous espérions pouvoir déguster un certain nombre de vins des domaines locaux... Hélas, nous ne pouvons que goûter la production du vigneron présent ce jour-là, à savoir "belles-eaux": bof, bof...(nous apprendrons quelques jours plus tard à Lynch-Bages que le domaine appartient à JM Cazes).

Il ne nous reste plus qu'à acheter des "échantillons" des différents producteurs: Domaine de la Garance, Mas des Cigales, Conte de Floris, Lacroix-Vanel et Stella Nova... On se les boira à tête reposée à la maison (ce qui était le cas hier soir de "Lune rousse" de Floris: superbe!!!)

Le midi, nous trouvons un restau très sympa entre Caux et le Salagou: le prieuré de Vailhan. Nous y buvons deux bons vins: Allegro 2004 du domaine Ollier-taillefer (blanc au nez charmeur de pêche blanche, d'amande et d'abricot, à la bouche suave mais d'une grande fraîcheur et qui se marie parfaitement au ris de veau aux langoustines) et un faugères "Château de grezan'" cuvée Arnaud Lubac (fin, floral, aromatique, bouche soyeuse, subtile, et se mariant très bien avec le gigot d'agneau farci à la fique et au romarin).

Puis petite pause à la Maison du lac avant de faire un petit tour au Mas des Chimères, à quelques kilomètres de là.

Le caveau de dégustation se situe dans le coeur du village.Guilhem Dardé est là, mais il y a pas mal de passage, et nous n'aurons pas de discussion privilégiée avc lui. Nous nous contenterons de déguster les vins. Le blanc nous plaît plutôt bien, les rouges ont plus de mal à passer: ils sont quasiment froids, il paraissent durs, étriqués, pas le bonheur, quoi... Heureusement que j'en ai bu dans des millésimes plus anciens et que je les avais appréciés...

Nous prenons un carton de blanc et une caisse de vieux millésimes(2X6 millésimes
différents) introuvables dans le commerce, et repartons, un peu frustrés...Notre dernière visite dans le Languedoc n'est pas la plus mémorable...

7ème jour

Voyage du Salagou vers Saint-Antoine de Breuilh (Dordogne). Nous passons à quelques kilomètres de Cocumont. Je regrette que l'on soit un dimanche, j'y aurais bien fait un petit détour (voir Elian Da Ros, NDLR)

8ème jour

Théoriquement, nous devions passer une journée entière avec Stéphane Derenoncourt 3 jours plus tard. Mais un évènement imprévu a bousculé un peu le calendrier. Ce sera donc ce matin que nous verrons Stéphane pour deux heures seulement.

Après un rendez-vous à un café de St-Emilion, nous fonçons à Pavie-Macquin. La montée vers le domaine en voiture est très impressionnante. Les virages sont tellement serrés, qu'il faut faire une manoeuvre (avec marche arrière) pour les passer.

Nous faisons d'abord le tour du vignoble. La vue est exceptionnelle: Saint-Emilion comme on ne la voit jamais!!! Stéphane nous indique les parcelles des différentes propriétés. C’est beau et instructif !

Nous voyons ensuite Stéphane au travail : depuis ce matin, une équipe à démarré les vendanges en vert. Stéphane va d’abord voir la chef d’équipe pour s’assurer qu’ils sont sur la même ligne sur ce qu’il faut enlever ou laisser sur le pied. Puis il va voir chaque personne pour voir si elle fait correctement le travail.

Nous pouvons aller ensuite au chai. A droite, des cuves en bois tronconiques ouvertes à la bourguignonne, avec une installation de pigeage automatique ; à gauche, des cuves béton, plus bordelaises dans l’esprit. Stéphane cherche à obtenir une complémentarité entre les deux méthodes. Dans les cuves béton est vinifié le vin qui sert de socle, la puissance de Pavie Macquin. Dans les cuve bois, Après avoir été trié et éraflé, le raisin est amené dans les cuves par un système de rampe transportant des godets : il n’y a donc pas d’utilisation de pompes qui massacre les grains de raisin. Le raisin n’est pas non plus foulé, comme on le verra faire dans tous les grands châteaux médocains. « C’est du caviar » dit Stéphane. Le raisin restant entier, il met beaucoup plus de temps à fermenter (environ deux fois plus), et on y gagne en qualité. Le chai étant plus bas, l’écoulage en barrique se fait également par gravité (toujours pas de pompe, donc)

Comme Daniel l’a déjà rapporté, les cuves portent des noms féminins et correspondent à des parcelles : Berthe, Aglaë, Cunégonde, Fernande, etc… ce qui est tout de même plus sympathique que des numéros, plus anonymes (digression : les Bojanowsky – gravillas- donnaient eux des noms à chacune de leur barrique : en plus du côté sympa, ils trouvaient que l’on se rappelait beaucoup mieux d’une année sur l’autre d’un nom que d’un numéro. On pouvait se dire : la Berthe, l’année dernière était fainéante dans ses malo, alors que Gertrude, c’était une bosseuse…)

Nous passons au chai de deuxième année où vient d’arriver le 2004 (le 2003 vient d’être mis en bouteille). C’est sobre, mais toujours impressionnant de voir toutes ces barriques. Sur la première barrique d’une rangée est indiqué le nom de la cuve d’origine et le nombre de barriques venant de cette cuve. Exemple : Berthe, 26 barriques, et une flèche vers la gauche. Vous savez que les 25 barriques à gauche de cette barrique viennent de Berthe.

Il est important de souligner que les barriques n’ont pas été soutirées depuis leur remplissage. Stéphane estime que le soutirage trimestriel habituel dans la plupart des propriétés est une aberration qui épuise les vins pour un résultat peu concluant (voire néfaste).

Je ne vais pas refaire le CR de Daniel sur les dégustations de chaque barrique provenant de telle ou telle cuve (je n’ai pris aucune note, pour être honnête, pour profiter de l’instant présent). Il est intéressant de noter l’effet terroir sur quelques centaines de mètres sur du Merlot. Il donne au fil des barriques soit dans la puissance, soit dans la finesse, soit un mélange subtil des deux. Le cabernet franc que nous goûtons donne plutôt, lui, dans le registre puissance. Je ne parlerais pas du cabernet sauvignon, carrément exclu de l’assemblage. Celui-ci sera d’ailleurs arraché prochainement.

Nous avons goûté une barrique de vin de presse que j’ai trouvé d’une puissance aromatique très intéressante, avec une puissance tannique somme toute modérée pour un vin de ce type.

Au fur et à mesure des dégustations, Stéphane mettait dans un récipient une petite quantité de chaque cuve dégustée, afin de réaliser un assemblage en temps réel. Vient enfin le moment de goûter cet assemblage de 6-7 barriques : époustouflant ! Rien en commun avec tout ce que l’on vient de goûter… L’assemblage a tout : puissance, complexité, longueur et largeur (pour paraphraser Hubert de Montille)… C’est énorme… et je peux comprendre les commentaires laudateurs sur Pavie Macquin 2004.

Pendant que nous dégustions avec bonheur l’une de ses barriques, Stéphane appelait le maître de chai de Larcis Ducasse afin qu’il nous offre le meilleur accueil en fin de matinée. Ca a l’air OK.

A peine remis de nos émotions, nous suivons Stéphane qui nous guide vers ce château qu’il conseille, je crois, depuis 2002.

Nous nous garons devant Larcis. Stéphane nous fait un petit topo sur le vignoble de Larcis, composé de plusieurs terrasses exposées plein sud, et uniquement entouré de grands crus classés. Belle situation.

Stéphane nous abandonne aux mains du jeune maître de chai, arrivé sur le domaine au moment de la reprise Thienpont/Derenoncourt. Il nous fait d’abord visiter le vignoble où l’on peut remarque l’hétérogénéité de l’âge des vignes : beaucoup de vieux pieds voisinent avec des plus jeunes. Cela oblige d’opérer deux passages différents pour ne pas mélanger leurs récoltes. On peut également remarquer que le sol est moins argileux que Pavie-Macquin.

Nous visitons le chai de vinification. Il est ici uniquement composé de cuves béton. La construction du bâtiment sur le versant de la côte permet de décharger les caisses de raisin en haut des cuves. On peut vider le raisin tout juste éraflé dans les cuves sans pompe, ni rampe comme à Pavie-Macquin. Le chai à barriques étant en contrebas des cuves, celles-ci peuvent remplies par gravité.

Il n’y a pas non plus ici de soutirage trimestriel. Le premier depuis novembre est en cours: les cuves en béton sont actuellement remplies des différents lots de barriques. Ce sont ces différents lots que nous allons pouvoir déguster. Là encore, je n’ai pas pris de notes. Je ne peux donner que mes impressions a posteriori. Tous les lots étaient de grande qualité : suaves, charmeurs, fruités (cerise noire, mûre) et en même temps d’une grande profondeur, avec des tannins denses mais très fins, et une fraîcheur qui se prolonge jusqu’en finale sur les épices et la réglisse. Ce vin encore en plein élevage pourrait être bu de suite avec grand plaisir ! On peut remarquer que c’est un vin beaucoup plus féminin que Pavie-Macquin pourtant situé à moins d’un kilomètre à vol d’oiseau. C’est évidemment lié à la différence des sols constatée tout à l’heure.

Nous discutons ensuite du millésime 2003. Le maître du chai nous dit qu’il y a actuellement pas mal de désillusion sur ce millésime car il ne ressemble plus vraiment à ce qu’il était au moment des primeurs. Les dégustateurs se sont réjouis à cette époque car jamais les vins ne s’étaient aussi bien goûtés : souples, fruités, gourmands. Depuis, dans beaucoup de châteaux, l’élevage et les soutirages les ont asséchés et appauvris. Les domaines qui s’en sont bien sortis sont ceux qui ont raccourci la durée de l’élevage et diminué le nombre de soutirages. Je ne pourrai pas me prononcer à ce sujet car je n’ai pas eu la chance d’en goûter. L’avenir dira s’il a raison…

Fin de cette (très chouette) matinée.

A suivre : une virée dans le Médoc (Margaux, Lynch-Bages, Pontet-Canet, les deux Pichon et les 3 léoville… Ouf !)

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31 Juil 2005 18:47 #28

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

9ème jour

Le Médoc est tout de même une région étonnante avec ces châteaux aux styles très disparates qui se succèdent le long de la D2. Margaux, joue une sobriété relative et se tient un peu à l’écart. Il faut le chercher pour le découvrir un peu après cette église.

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Et vous tombez, derrière une grille, sur ça :

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Bon, je vais sûrement en décevoir beaucoup, mais ça n’est pas par là que l’on rentre, et on ne visite pas le château. On dérangerait la maîtresse des lieux, Corinne Mentzelopoulos.

En fait, on rentre par là, c’est pas mal non plus…

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Il y a d’autres personnes qui attendent, et elles ne parlent pas français (ils sont allemands, apparemment). Et en voilà d’autres… Damned !

La guide nous réunit tous, et explique qu’elle fera la visite en deux langues, car plusieurs personnes ne parlent pas français. Nous allons tout d’abord dans une salle d’exposition où trône une maquette de la propriété. Elle raconte l’historique du château, puis donne la surface et l’encépagement du domaine. Je note avec surprise qu’elle donne dans la traduction la surface en acres, ce qui montre le professionnalisme de la dame…

Nous visitons ensuite le cuvier, composé d’une trentaine de cuves tronconiques, dont certaines ont une cinquantaine d’années. Chose rare en Médoc : elles ne sont pas thermo-régulées. Il y bien des tuyaux inox qui longent discrètement le long des murs, mais ceux-ci ne font qu’amener le raisin du fouloir aux cuves. Ici, tradition oblige, c’est un pressoir vertical (qui doit dater au moins de la dernière guerre) qui est utilisé.

Le chai de première année ne présente pas d’intérêt particulier, si ce n’est qu’il n’est pas vide au mois de juillet, ce qui n’est pas normal. En fait, ils ont eu une telle récolte 2004 que le chai de 2ème année ne peut contenir toutes les barriques…

Le chai souterrain de 2ème année est un des premiers chais souterrains construits dans le Médoc. La moisissure recouvrant les murs voûtés et la lumière rare font oublier le béton brut, et on a l’impression que chai est là depuis toujours… Seuls le vacarme des humidificateurs en action quasi permanente rappelle que cette ambiance est artificielle.

Nous faisons un petit tour à la tonnellerie, plus là pour la tradition et le folklore qu’autre chose : Margaux achète pour compléter sa production de barriques chez 10 tonneliers différents.

Et c’est la fin de la visite… Ce n’est pas un oubli : IL N’Y A PAS EU DE DEGUSTATION !!! Cela ne nous est jamais arrivé ailleurs dans le Médoc. D’autant plus surprenant que les LPViens qui ont visité Margaux parlent de dégustation (et le propriétaire de notre maison d’hôtes nous l’a également confirmé). Etait-ce dû au nombre trop important de personnes (8 je crois) ? Nous envisageons d’envoyer un courrier (aimable) au château pour leur poser la question.

Nous mangeons le midi au Savoie (restau à la sortie de Margaux). Rien à dire de particulier : c’est correct, sans plus. Idem pour le vin bu : un pouilly fumé de Ladoucette 2003, très acide pour ce millésime, et manquant vraiment de charme…

Lynch-Bages : le bon point, c’est que nous ne serons pas nombreux pour cette visite. A part nous deux, il n’y a qu’un élève-sommelier qui travaille aux Caudalies (Smith Haut Laffite). Cela aura le défaut de rendre la visite un peu scolaire, car il a une fiche à remplir sur les caractéristiques de chaque château visité…

Ben sinon, Lynch, c’est l’anti-margaux ! Nous sommes ici dans la modernité affichée : inox, carrelage blanc, pressoir pneumatique, thermo-régulation assistée par informatique, etc…Et c’est chébran : vous avez des œuvres d’art contemporain dans tous les coins et recoins.

L’exemple le plus frappant, c’est l’utilisation de l’ancien chai de vinification en musée/galerie d’art : les cuves en bois sont toujours là et servent de faire-valoir aux œuvres alentour. Le tout dans un éclairage très chiadé… Trop fort !!!

Et les vins là-dedans? Bon allez, on les goûte :

(pris dans la salle de dégustation de Lynch-Bages

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Ormes de Pez 97 (appartenant à la même famille), devenu cru bourgeois exceptionnel depuis peu : robe pas très intense, déjà bien évoluée, nez de prune, de terre et de cuir. Bouche ronde, séduisante, avec une bonne intensité aromatique. Fin de bouche correcte. Bon vin, prêt à boire.

Lynch-Bages 99 : robe beaucoup plus sombre, nez de moka intense, un peu trop dominant. Belle matière en bouche, dense, assez soyeuse, les tannins sont bien fondus, la fin de bouche est d’une belle intensité, mais le tout reste plutôt monolithique, et manque de charme. A attendre.

Direction Pontet Canet… (à 10mn en voiture). Tout d’abord le gag de la journée: nous retrouvons notre apprenti sommelier qui est autant surpris que nous !!! Se joignent à nous quelques autres personnes, dont des allemands (c’est reparti pour une visite bilingue !...)

Si le château est du XVIIIème siècle, les bâtiments de vinification sont de la fin du XIXème siècle, construits par la famille Cruse. La propriété appartient à la famille cognacaise Tesseron (qui possède également Lafon-Rochet). A l’intérieur nous découvrons une charpente métallique de style Eiffel. Les cuves que nous voyons sont en bois et de forme tronconique. Ce choix est relativement récent. Pendant un certain temps, les gens de Pontet ont comme beaucoup craqué pour l’inox. Mais ils en reviennent. La moitié du chai est actuellement en réfection. Il est actuellement préparé pour accueillir d’autres cuves bois et des cuves en béton (si, si !!)

Depuis peu, Pontet Canet est passé en bio-dynamie. Son régisseur, Jean-Michel Comme a fait des essais concluants dans sa propriété du Champ des Treilles à Ste Foy et il passe à grande échelle sur le château.

La réception de la vendange se fait par petites caisses au premier étage, où sont déposées des tables de tri, l’égrappoir et le fouloir. Le raisin foulé tombe directement dans les cuves. Pour le reste, rien à signaler : tout se fait dans la grande tradition médocaine, et sous la houlette d’un certain… Michel Rolland

Comment sont les 2004 ? Mes commentaires en exclusivité sur LPV…

Hauts de Pontet 2004 : robe sombre aux reflets violacés, nez de mûre et de myrtille, bouche pulpeuse, tannins présents mais extraits en douceur, fin de bouche un peu sèche ?

Pontet Canet 2004 : robe quasi noire, nez assez discret sur le cassis et les épices, bouche massive, mais aux tannins assez durs. Peu expressif aromatiquement. Difficile de faire plus austère. Vin fermé.

Sur ces vins peu enthousiasmants, nous partons finir cette journée à Pichon « Baron ».

Propriété de AXA-millésime, le château s’est donné les moyens de ses ambitions. Les anciens chais ont été rasés pour le remplacer par un chai de style pharaonique mais très fonctionnel.

Le château :

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Le Chai principal :
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Cela ne se voit pas de l’extérieur, mais le chai est circulaire. Toutes les cuves (en inox) sont réparties en cercle autour d’une cuve souterraine centrale, qui permet de récupérer le vin de presse, mais aussi de faire les assemblages sans avoir besoin de kilomètres de tuyau…

Sinon, comme nous étions encore tout un groupe, il ne s’est rien passé de passionnant : la visite était tout ce qu’il y a de conventionnel…

La dégustation :

Tourelles de Longueville 2001 : nez fumé (silex), fruits mûrs, bouche ronde, assez fruitée, complexité moyenne, petite astringence en final. Vin agréable.

Pibran 97 : nez évolué (humus, havane, fumée), bouche souple ; soyeuse, assez complexe aromatiquement, jolie finale. Bon vin, prêt à boire.

Pichon Longueville 97 : Proche de Pibran en plus intense. Nez plus puissant et complexe. Bouche plus riche, élégante, avec des tannins soyeux. Belle finale, un peu sèche sur la fin. C’est un bon vin, mais on peut trouver nettement meilleur pour beaucoup moins cher…

Fin de cette 1ère journée en demi-teinte. Aucune des visites n’a été vraiment passionnante. Aucun vin ne nous a vraiment fait plaisir. Nous nous disons que si c’est pareil demain, nous ne sommes pas prêts de retourner dans le Médoc…

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01 Aoû 2005 14:55 #29

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Passion du vin, quand tu nous tiens...

10ème jour

9h55 : nous arrivons à Léoville Las Cases. Nous ne savons pas trop où nous garer… Le domaine est indiqué à droite et à gauche de rue… Nous allons finalement à droite où sont déjà garées quelques voitures. Nous frappons à une porte : personne. A une deuxième… Ca ne répond pas. Un employé arrive alors. Nous lui disons que nous avons un rendez-vous pour une visite. Il nous dit que c’est de l’autre côté de la route, dans la cour commune avec Léoville-Poyferré. Nous allons donc en face. Nous frappons. Là, un homme nous ouvre. Nous lui expliquons l’objet de notre visite. Il nous répond « Ah oui! Le maître de chai sera là dans 5 minutes » et repart dans son bureau. Nous patientons dans l’entrée, lisant la documentation qui y est déposée. Nous constatons alors que c’est « l’executive manager » qui vient de nous parler… Nous trouvons malgré tout le temps un peu long, car j’ai un pris un rendez-vous dans la foulée à 11h00 à Léoville Barton. Ca risque de faire court…

10h10 : un homme jeune et souriant en tenue décontractée ouvre la porte d’entrée. Il se présente « Michaël Georges, maître de chai »… Nous sympathisons rapidement et faisons une visite passionnante des lieux. Les questions fusent, les réponses sont claires et précises. En raison de l’histoire et de la géographie des lieux (nous y reviendrons plus loin), ils ont un certain nombre de contraintes techniques. La plus grosse est que le chai de vinification se trouve d’un côté de la D2 (du côté Gironde) et les chais à barriques, ainsi que la chaîne d’embouteillage, de l’autre côté. Résultat : ils sont obligés de faire les assemblages des vins avant la mise en barrique. Toutes les barriques dédiées à un vin contiennent donc au départ le même vin, même s’il évoluera par la suite différemment.

Voulant mettre en avant le fruit et le terroir, le 1er vin n’est actuellement entonné que dans 50% de barriques neuves, ce qui est rare dans les grands châteaux. Le 2nd vin (le Clos du Marquis) est essentiellement élevé dans des barriques de 1 ou 2 vins. L’appellation deuxième vin n’est d’ailleurs pas vraiment justifiée. Le clos du Marquis correspond à une parcelle spécifique de 40ha qui compose l’essentiel de ce vin (80%). N’y sont rajoutées que les jeunes vignes du grand vin et les quelques cuves n’étant pas jugées suffisamment qualitatives certaines années.

La chaîne d’embouteillage est franchement impressionnante et très perfectionnée. La machine tient en compte en permanence de la température du vin afin de mettre le niveau de vin adéquat (il change de volume selon la t°). Chaque bouteille est identifiée grâce à un gravage laser, qui permet de retrouver l’origine de celle-ci en cas de problème.

10h50 : ouf, on devrait être dans les temps. Il ne reste plus que la dégustation… Deux vins, certainement… Michaël sort de la cave réfrigérée 6 bouteilles !!! Bigre… Il ne me reste plus qu’à appeler Léoville Barton pour dire que j’aurais un peu de retard…

Au menu :

Fugue de Nénin 99 (90% merlot, 10% cabernet franc) : nez fruits rouges, épices, cannelle. Corps soyeux, charnu, fruité. Très agréable.

Nénin 99 (75% merlot, 25% cabernet franc, 25% barriques neuves) : nez sur les épices et les fruits noirs, bouche plus charnue, tannins plus présents mais bien fondus, épices très dominants, belle persistance. Bon vin.

Chapelle de Potensac 2002 (1er millésime de ce vin, 60% merlot, 40% cab. Sauvignon, 8% barriques neuves) : nez très frais, fruité, bouche charnue, fruitée, épicée. Fin correcte. Sympa.

Potensac 99 (50% Cabernet sauvignon, 25% merlot, 25% cabernet franc) : nez cassis, cèdre, épices, bouche assez puissante, tannins présents mais plutôt doux, belle matière ; riche, épices, assez complexe. Beau vin.

Clos du Marquis 99 : nez sur le moka, pain grillé, épices. Bouche puissante, riche, très belle matière. Plus que bon !

Léoville Las Cases 99 : nez plus en finesse mais plus intense (cèdre, cassis), bouche séveuse, très riche, aussi large que longue, fin superbe sur des notes de cacao. Très beau vin !...

Et sur ce, nous disons rapidement au revoir, car la madame de Barton nous attend.

Nous nous garons sur ce qui semble être le parking de Léoville Barton. Nous frappons à plusieurs portes… Personne… Diantre… Un jardinier arrive. Il nous dit d’aller à la grille du château et de sonner à la cloche : une femme va apparaître (!!!). Nous sonnons, donc, guettant le bosquet le plus proche… et soudain une femme sort de celui-ci, sympathique, souriante… Mais comment font-ils ???

Notre guide nous fait l’historique des propriétés. L’ancêtre de Monsieur Barton a acheté dans un premier temps Langoa Barton (au XVIIIème siècke), puis le siècle suivant un bout de la propriété de Léoville (divisée ensuite en deux parties), devenu alors Léoville Barton. Les deux vins sont vinifiés dans les mêmes lieux.

Nous visitons d’abord le premier chai à barrique, qui ressemble à ça :

http://sit.photos.wanadoo.fr/sitdriver?cid=c478ce4c30cf18b7&width=500&height=500&app=photos.wanadoo.fr:8080.

Il n’y a rien d’extraordinaire dans le chai, sinon une chose, devenue rare dans le Bordelais : toutes les barriques proviennent du même tonnelier, Maury. Monsieur Barton ne comprend pas cette mode actuelle d’avoir un nombre important de fournisseurs de barriques et d’en changer tous les ans. D’après lui, pour garder un même style au vin, il faut rester fidèle à un même tonnelier…

La porte suivante nous mène au chai de vinification. Toutes les cuves sont en bois et proviennent également de chez Maury. La plus vieille a une cinquantaine d’année et la plus jeune 2 ans. Sur chacune sont indiquées la date de fabrication et la contenance. L’on s’aperçoit alors que c’est du travail artisanal : si elles font toutes autour de 200hl, aucune n’a exactement la même contenance (ça va de 190 à 210hl). Malgré un aspect traditionnel, les cuves sont toutes thermo-régulées. Il existe une grosse cuve en inox pour l’assemblage, mais elle est cachée pour ne pas jurer avec les autres cuves…

Nous sortons du chai et nous retrouvons dans la cour de départ. Nous allons dans les jardins, superbes, entretenus à l’année par 4 jardiniers.

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Nous visitons le chai souterrain, plus moderne, dédié à la mémoire du fils d’Anthony Barton, mort dans un accident il y a une quinzaine d’années. La succession est en bonne voie avec sa sœur qui prend des responsabilités de plus en plus importantes sur le domaine.

Nous dégustons dans une très jolie salle

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pourvue d’un crachoir XVIIIème auto-lavant qui donne envie de cracher :

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Le bon goût dans les moindres détails… et surtout dans les vins :

Langoa Barton 2004 : robe sombre, nez mûres et myrtilles, touches d’épices. Bouche moelleuse, riche, très belle matière, tannins très doux, longue finale. Très bon vin !

Léoville Barton 2004 : robe encore plus sombre, opaque. Nez plus mûr, plus riche (fruits noir, cèdre, boite à cigare), plus grande ampleur en bouche, matière superbe, tannins plus présents mais polis et bien fondus. C’est ma-gni-fi-que ! Je n’ai pas besoin de vous dire de l’acheter… Je pense que c’est déjà fait…

Après cette superbe et courte dégustation, nous fonçons à Cordeillan-Bages pour casser la croûte… Le temps nous est compté…

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02 Aoû 2005 21:50 #30

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