Cela faisait un certain temps que je voulais aller y diner. La Bigarrade est située rue Nollet dans le 17e, ouvert il y a à peu près 3 ans, le guide rouge lui a accordé la première rosette la première année et la seconde l'année suivante.
Le principe est simple, on se laisse guider sur un menu de bouchées à l'inspiration du jour. 20 couverts dans le restaurant, la cuisine est sur une estrade dans la salle.

Pour l'apéritif le serveur me propose un verre de Riesling 1997 de Marc Kreydenweiss, pur et droit avec d'agréables notes de pamplemousse.
Il accompagne une excellente foccacia et son huile d'olive italienne.

Les amuse-bouches s'enchainent ensuite :
Un pied de cochon pané, truffes, champignons et jus d'oseille nous émerveille. Il est accompagné d'un verre d'Opus n°7, un Muscadet 2009 de Vincent Caillé. Ce vin est d'une complexité aromatique inattendue, il me fait penser à un bon Whisky aux notes iodées. L'accord est exceptionnel !
On reste sur ce vin pour des quartiers choux nouveau poêlés, couteaux et noix de Macadamia.
Pour la suite des amuse-bouches nous passons sur un Pouilly Fumé 2010 de Alexandre Bain aux notes exotiques de mangue et fruit de la passion incroyables.
L'accord marche avec la seiche en gaspacho de poivron rouge, fleur de cerfeuil et tokiko puis la poularde de Bresse, lamelles de chou fleur et fleurs d'ail.

Pour la première entrée, un foie gras poêlé avec des noix, petits radis et une vinaigrette au nori. L'algue japonaise et le foie gras créent un accord terre-mer surprenant, sublimé par un Riesling GC Muenchberg 2008 de Julien Meyer.
La seconde entrée est un sommet : Un filet de Barbue snacké avec une réduction d'ananas et fenouil. Accompagné d'un Meursault 1er Cru Blagny 2010 de Sarnin Berrux l'émotion me submerge comme jamais, je laisse échapper une larme de plaisir !!

En plat, le filet de rouget juste grillé à la salamandre accompagné d'une pomme de terre fumée et une chlorophylle de chrysanthème est une nouvelle expérience sensorielle. Le serveur l'accompagne d'un verre de Rasteau Gourt de Mautens blanc de 2007, ce vin puissant et équilibré s'accorde lui aussi avec ce plat étonnant.
Le second plat est un filet d'agneau de lait, quelques épinards et une purée de tamarin en condiment. Le Châteauneuf du Pape Vieilles Vignes 2009 du Domaine de Villeneuve est riche et suave, malheureusement servi un peu trop chaud à mon goût.

Pour le fromage, Chèvre affiné, Mille trous et purée d'oranges, le serveur nous propose un vin blanc italien, un Sassaia d'Angiolino Maule en 2010. Belle tension et fraicheur qui se combine à merveille avec la purée d'oranges.

Les desserts seront accompagné d'un Champagne Billecart Salmon rosé fort agréable. Nous aurons dans l'ordre :
Granité orange sanguine et éclats de grains de café, à la fois simple, frais et raffiné. Encore une expérience incroyable !
La crème citron et gelée de pamplemousse est à la fois riche et légère, c'est divin !
La bouchée endive, mangue et caramel au beurre salé combine sucre, acidité, salinité et amertume dans un mélange sublime !
Le financier noisette avec une pointe de fleur de sel est à se damner !
Le parfait glacé meringué à la mousse d'eau de rose est un concentré de plaisir !
La crème brûlée au thé vert est à la fois surprenante et délicieuse !
Enfin la tarte chocolat à la texture fondante est exceptionnelle !

Nous terminons le repas avec une infusion de romarin frais accompagnée d'un macaron frais à la vanille.
Nous ressortons du restaurant un brin éméchés mais légers. Le dosage des plats et le fait de nous proposer du pain que pour le fromage n'a pas été laissé au hasard.

Jamais un repas ne m'a donné autant d'émotions gustatives. Les vins (tous natures) étaient incroyablement bien choisis et d'un niveau tout à fait épatant.
Pour avoir diner chez G. Blanc et P. Gagnaire ces derniers mois, je n'y ai pas ressenti autant de plaisir.
Ce deux rosettes mérite la troisième !

Un détail qui a son importance est l'addition.
Le menu décrit ci-dessus est facturé 85€, l'accord mets&vins ajoute 70€. Les bouteilles d'eau minérales ne figuraient même pas sur la note.

BRAVO !

Thomas

Ben mon cochon!!!!
Ça fait longtemps que je veux y aller, mais je crois qu'il faut réserver longtemps à l'avance, non????

Amitiés,
Steeve

J'y suis allé il y a quelques mois, et je confirme que c'est en plus d'etre une experience cullinaire interessante, un très bon restaurant

Pas tenté l'accord mets/vins en supplément, je me rappel d'avoir bu un chateau de suronde ( sauvignon) à un tarif très raisonable

Pour réserver il faut s'y prendre en début de mois, c'est le moment où ils ouvrent les réservations pour le mois d'après.
D'après mes sources il ne faut pas trop tarder, le patron a la bougeotte et pourrait fermer boutique cette année... info ou intox ?

Thomas

Salut,
bien d'accord avec toi Thomas, ce fut pour moi l'émotion culinaire de l'année dernière !!
j'ai aussi testé Gagnaire cette année, mais meme si l'attente était importante depuis des années, l'émotion fut bien moindre ...
que Mr Pelé ai la bougeotte, cela ne m'étonne pas du tout, toujours en ébullition , quel talent.
jérome

Christophe Pelé a quitté les fourneaux depuis le 29 février

Réservation faite par ma douce pour dans une semaine, je vous raconterai ! Olivier

Excellent dîner hier soir à la bigarrade.

Beaucoup de petits plats, cela reste assez léger tout en étant très satisfaisant. Le sommelier est intarissable sur la bio-dynamie et sur les vins nature. Le menu était dans l'esprit de la description de Thomas plus haut. Nous avons pris le ``petit'' menu (donc sans viande ni fromage). Avec notamment superbes langoustines, turbot, lotte le tout superbement cuit et cuisiné.

Au rayon vin, quelques pépites qui m'ont plus particulièrement marqué:

- La ferme des sept lunes, Saint Joseph 2010 ``Chemin faisant''. Un nez d'olive et de violette puissant et riche. La bouche en revanche est très marquée par le fruit, sans lourdeur aucune. La longue finale fruitée est remarquable, j'ai plus l'habitude des finales sur l'amer, l'acide ou les tannins.
- Domaine de la Grapperie, "La désirée". Origine: Côteaux du Loir et Indre.t Un vin oxydatif à l'élevage long. Nez de pomme, de noisette et de curry. Très agréable.
- Vieilles peaux. "vin de table de France", par Pierre Beauger. Un chardonnay vendanges tardives. Truc de ouf je vous dis. Déroutant à l'aveugle. Loire ? Sud-ouest ? Que nenni, Puy de Dôme. Superbe concentration et légèreté.

Olivier

Bonjour à tous,
J'aimerai partager avec vous le petit article rédigé après une dégustation dans ce restaurant.
J'adore ce restaurant pour un 2* à Paris.
Bien à vous,
Jean-Paul
dejabu.fr/2012/09/07...

Bonne nouvelle, après plus d'une année sabbatique et même s'il en restait le propriétaire, Christophe Pelé reviendrait à la Bigarrade. Mais il ne serait pas nécessairement aux fourneaux Remarquez je dis ça mais plusieurs desserts du chef Yasuhiro Kanayama sont à tomber par terre: crème brûlée au Thé Earl Grey, pana cota/crème aigre au bleu il me semble et mandarine.

Le restaurant deviendrait plus "classique". A priori, fermeture en Mars pour quelques travaux et réouverture en Avril.