On se retrouve en tout petit comité avec quelques nouveaux. Cette fois-ci c'est au tour de Romain et d'Olivier de sortir les bouteilles (et un petit bonus d'Antoine). Les vins sont goûtés à l'aveugle.

Nicolas Joly, Domaine de La Coulée de Serrant - Savennières Les Vieux clos 2009 : Robe dorée, très beau nez assez complexe avec du miel, une pointe de cire, des fruits jaunes, des agrumes, un peu de noisette, de pomme blette dans le fond, fait un peu vin moelleux. La bouche est bien sèche, puissante, opulente, mais elle garde juste ce qu'il faut de fraîcheur derrière, elle est fruitée, miellée, légèrement briochée, avec une très légère pointe oxydative, la finale est longue et tendue. Très beau vin. TB+.

Rossignol-Trapet - Chapelle-Chambertin 1995 : Robe très claire et évoluée, le nez est magnifique, sur la cerise griotte, la fraise, le sous-bois, la viande fumée, la pierre-à-fusil. Bouche encore jeune, avec beaucoup de fruit, de l'acidité, pas une grosse épaisseur mais très tendue et toute en longueur. Les tannins sont quasiment insensibles. Sur le second verre, peut-être un peu plus de matière et de caillou fumé. Finale très longue, minérale, tendue, sur la cerise griotte. Grand vin, bu à son apogée. Exceptionnel.

Matassa - El Sarrat Côtes catalanes rouge 2012 : (mourvèdre) Robe rubis foncé, nez avec une pointe de réduction qui disparaît vite, sur les fruits rouges, un côté végétal qui nous fait peser à du cabernet franc. Bouche assez stricte, végétale, en sous-maturité, belle fraîcheur sinon, avec de la minéralité dans le fond, des tannins présents mais de belle qualité. Assez long. Mais il manque clairement de gourmandise, les notes végétales sont trop marquées à mon goût. B.

Château Poujeaux - Moulis 2008 : Robe noire, nez d'abord marqué par une note étrange de yaourt à la fraise, qui petit à petit se transforme en vanille sucrée. La bouche est plus bordelaise, sur les fruits noirs, épaisse, mais trop boisée à mon goût avec des tannins un peu secs sur la finale. Pas mon style. B-.

Alban Michel, Les Sabots d'Hélène - Vin de Table (avec 4 chaises) Ni Dieu ni maître ni sulfites du raisin et Basta : Robe rubis foncé, le nez sent le vernis à plein nez, c'est plein d'acétate. La bouche est un peu perlante, avec une touche d'acidité volatile, toujours du vernis, absolument imbuvable, mais onaura bien rigolé, c'est déjà ça ! NN

Henri Schoenheitz - Riesling Herrenreben VT Cuvée Adrien 2007 : Robe légèrement dorée, le nez fait bien riesling avec sa touche de terpène, mais aussi plein de fruits jaunes et de fruits exotiques. La bouche est bien équilibrée, fraîche, sucrée mais pas trop, onest plus sur du moelleux que du liquoreux, pleine d'ananas, de fruits exotiques, très gourmande et facile à boire. TB+.

Dne des Bernardins - Muscat des Beaumes de Venise "Hommage" : (non millésimé) Robe ambrée, nez bien marqué par la rose, pas de doutes sur le muscat, des notes de caramel, un peu de rancio,fait assez âgé. Bouche puissante, un peu d'alcool, caramel, noisette, rose, très belle longueur, mais un vin un peu trop chaleureux à mon goût. B+.

Un grand merci pour les bouteilles, mais aussi pour la très bonne ambiance de la soirée. En espérant recommencer bientôt et que le groupe continue malgré les difficultés de tous se retrouver.

Jolie sélection les amis !

LPV Clermont ne mourra jamais et continuera! Même si on se voit moins souvent avec les vies de chacun, même si on n’est pas au complet à chaque fois...
Ce n’est pas grave ! On a vécu tellement de choses ensemble que même si on ne se voit pas pendant un long moment, quand on se retrouvera on sera tous heureux d’être réunis pour passer une bonne soirée

A+
Julien

tomy63 écrit: Alban Michel, Les Sabots d'Hélène - Vin de Table (avec 4 chaises) Ni Dieu ni maître ni sulfites du raisin et Basta : Robe rubis foncé, le nez sent le vernis à plein nez, c'est plein d'acétate. La bouche est un peu perlante, avec une touche d'acidité volatile, toujours du vernis, absolument imbuvable, mais on aura bien rigolé, c'est déjà ça ! NN

Merci Tomy pour le compte-rendu.
Sur ce vin qui, visiblement, est déviant, je me dis que ce genre de vignerons ferait mieux d'être un peu moins dogmatiques, de ne pas faire des étiquettes et/ou des noms de cuvées alambiquées, mais plutôt produire des vins buvables et sans déviance...car apparemment, même sans Dieu ni maître ni sulfite, et avec simplement du raisin, la recette n'a pas l'air de fonctionner...

Je salue la référence à Brassens, c'est déjà ça !

Bonsoir à tous,

je suis très heureux d'avoir intégré LPV Auvergne, ma région natale, donc de coeur et d'attache, avec cette superbe soirée !! quelle ambiance et quelles dégustations... tout pile poil ce que je cherchais !
Alors voici mon modeste compte-rendu de dégustation (sauf le Schoenheitz que j'avais déjà goûté plusieurs fois et commenté dans la rubrique éponyme).

Nicolas Joly, Domaine de La Coulée de Serrant - Savennières Les Vieux clos 2009 : robe dorée foncé. Nez évolué, notes fumées, notes de caramel (que l'on retrouve en bouche). Le nez appelle une bouche moelleuse... et celle-ci s'avère parfaitement sèche ! attaque sur des notes de noix (touche oxydative), puis des notes miellées très salivantes, le tout bien sec. Très bel équilibre, juste ce qu'il faut d'oxydatif pour donner caractère au vin sans perdre en complexité. TB.

Rossignol-Trapet - Chapelle-Chambertin 1995 : robe très évoluée, peu intense. Nez clairement tertiaire qui s'ouvre progressivement, c'est une merveille. Sous-bois, notes lardées, fumées... on y revient sans cesse sans même penser à goûter le vin. La bouche est superbe, présente une grâce féline, à la fois tendue et distinguée, très longue finale sur la griotte, l'élégance absolue. Fabuleux.

Matassa - El Sarrat Côtes catalanes rouge 2012 : pas pris de notes le soir même... difficile de passer après le Chapelle-Chambertin ! le vin est assez austère, avec des notes végétales qui nous font partir sur un Cabernet franc en sous-maturité ! Le lendemain, le vin se goûtera mieux en bouche, même si le nez se présente toujours avec des notes animales presque déviantes. La bouche est quant à elle soyeuse, fruitée, avec une belle rondeur et juste ce qu'il faut de tanins pour donner structure à l'ensemble.

Château Poujeaux - Moulis 2008 : Nez prenant, sur des notes étonnantes de yaourt aux fraises ! qui évolue sur des notes plus classiques de fruits rouges au fil du temps. La bouche est assez minérale, austère et manquant de génie, on s'ennuie un peu sur ce vin. La finale sèche un peu, puis beaucoup...

Alban Michel, Les Sabots d'Hélène - Vin de Table (avec 4 chaises) Ni Dieu ni maître ni sulfites du raisin et Basta : des notes d'acétate assez marquantes au nez, une bouche nettement perlante. Derrière tout ceci se cachait certainement une belle expression, une bombe de fruit... on va dire que sans tous ses défauts, ce vin aurait été très bon ! je suis bon public, mais là force est de reconnaître que ce n'est pas goutable en l'état !

Domaine des Bernardins - Muscat des Beaumes de Venise "Hommage" (non millésimé) : Robe ambrée couleur caramel. Nez sur la rose, une très belle fraîcheur. Bouche sur un rancio délicat, des notes de caramel, elle présente à mon goût un superbe équilibre et une très belle concentration. Finale sur l'orange amère confite. Magnifique.

Un grand merci à Romain et Olivier pour leurs apports, et à tous les participants pour cette chaleureuse ambiance !

Antoine

juste ce qu'il faut d'oxydatif pour donner caractère au vin sans perdre en complexité

Ou quand les défauts deviennent des qualités...
A mon avis, ce qu'il faut d'oxydatif (ou plutôt d'oxydé) dans un blanc de moins de dix ans, c'est rien.


Luc

Peut-être... sans doute ! je n'ai pas suffisamment d'expérience sur ce genre de vin pour être aussi catégorique que toi, et m'en réfère donc à mon seul ressenti : un léger rancio, agréable, qui m'a semblé participer à la carte d'identité de ce vin.
J'ai toujours lu sur LPV les commentaires contrastés sur les vins de Nicolas Joly, celui-ci m'a semblé véritablement en vie, très loin de certaines descriptions fortement oxydatives !

Antoine

Tomy63 y relevait de la pomme blette; toi de la noix.
Cela fait quand même plus penser à un défaut, assez récurrent, qu'à des qualités premières.

jlj

Là vous chipotez. Moi personnellement j'ai parlé d'une pointe oxydative, on était loin du vin oxydé, il y avait aussi plein de fruits. D'ailleurs tout le monde l'a trouvé très bon et on dégustait à l'aveugle, il n'y a pourtant parmi nous aucun amateur de vins oxydés ou déviants.
Et oui là Coulée de Serrant c'est parfois bon aussi, je vois pas pourquoi ça vous dérange.

Cela ne me dérange pas du tout personnellement.
Je relevais juste dans les commentaires de ce chenin "pomme blette" et "noix"...
Le principal étant que c'était à votre convenance.

jlj

Cela ne me dérange nullement qu'on trouve que la Coulée peut être bonne et même très bonne (j'en ai encore fait l'expérience récemment avec le 1996), je relevais simplement le fait qu'on prenne pour une qualité ce qui, pour moi, relève du défaut. Même si le défaut était sans doute ici minime et ne rendait pas le vin imbuvable.


Luc

iceteayer écrit: On a vécu tellement de choses ensemble que même si on ne se voit pas pendant un long moment, quand on se retrouvera on sera tous heureux d’être réunis pour passer une bonne soirée

J'aime bien ton lyrisme rafraîchissant Julien ; à lire cette phrase, on se prend à penser que vous avez traversé le Sahara, combattu les farouches indiens Dayaks, dévalé les rapides de l'Orénoque en pirogue parmi les eunectes murinus

Et en fait vous avez juste bu un coup (ou deux).

Moi personnellement j'ai parlé d'une pointe oxydative, on était loin du vin oxydé,

l'oxydatif n'existe que s'il est recherché (elevage spécifique et/ou recherche de voile etc...), autrement cela s'appelle de l'oxydation; mais comme ce terme a une connotation péjorative chez les amateurs, on préfère utiliser oxydatif par erreur.
Donc ce vin avait bien une pointe d'oxydation, ce qui ne le rendait visiblement pas imbuvable, voire même apprécié par certains.

En phase avec ce que dit Laurent
L'oxydation se fait par étape; commence par une phase légère, pour ensuite continuer jusqu'a sa phase finale, ou le vin devient imbuvable.
Il n'y a pas d'oxydation "légère" qui stagne.

Nous avons donc bu ce vin au bon moment.