C'est en tout cas des idées que je partage assez.
Les exemples des interventions de certains pros ici peuvent effectivement laisser ce sentiment.
C'est aussi pour cela qu'un forum comme LPV peut déranger. J'ai longtemps cherché à comprendre pourquoi la RVF avait laissé sombrer un forum comme magnum vinum.
Il est vrai que dans le domaine du vin, la critique a un rôle qu'elle n'a pas dans d'autres domaines de la culture, y compris dans la consommation de masse.
Les consommateurs, malgré toute l'abattage publicitaire dont ils s'ont l'objet, restent relativement libres dans leurs goûts musicaux, littéraires et picturaux. Il n'en va pas de même en matière de vin. On achète d'après Parker, Bettane ou un autre spécialiste. C'est parfois une connaissance qui "s'y connaît", un médaille d'or, d'argent ou de chocolat glânée ici ou là .
Pourrait-on en conclure que plus le contenu sémantique est "flou", plus les normes sont incertaines ? et dès lors que le consommateur est inapte à juger par lui-même, la critique a le champ libre. ..
En définitive, pourquoi le consommateur, de plus en plus averti dans d'autres domaines, devient-il si humble et irrésolu lorsqu'il s'agit de juger le vin ?
Pourquoi se méprend-il au point de penser que, précisément dans le domaine où la subjectivité et le goût ont un rôle essentiel, il existe une VERITE qui lui est inaccessible ?
Effectivement, combien de fois a-t-on entendu "oh! de toute façon, je n'y comprends rien" Ou encore "je suis incapable de juger".
Je me demande si justement la critique n'a pas réussi à tellement complexer le consommateur qu'elle s'est rendue indispensable.
Mais c'est aussi peut-être parce que tel consommateur n'a pas trouvé si grand le vin que ce chroniqueur louait tant qu'il en a conclu à son incapacité à juger.
Et l'on voit bien souvent avec quelle ardeur les critiques posent la frontière en insistant bien sur la différence professionnels / amateurs, et dès lors que la masse n'est pas d'accord avec les affirmations des maîtres, c'est cet argument qui est mis en avant.
Partageant en (très) grande partie vos opinions, j'émets cependant une réserve par rapport à l'affirmation "En définitive, pourquoi le consommateur, de plus en plus averti dans d'autres domaines, devient-il si humble et irrésolu lorsqu'il s'agit de juger le vin ?" lorsque je constate le succès de André Rieux.
Je ne parle là que de Musique et ne perds pas le temps de m'attarder sur "Star Ac'", "Popstar" ou autre "A la recherche de..."...
Les consommateurs, malgré toute l'abattage publicitaire dont ils s'ont l'objet, restent relativement libres dans leurs goûts musicaux, littéraires et picturaux.