L'article est assez consternant, surtout la conclusion :
" «Et pourquoi pas mettre des copeaux dans le vin pour lui donner un goût boisé ? C'est bien la tradition des vins du Nouveau Monde», argue Christian Gély. Mettre des copeaux dans le pinard, voilà la preuve que le vin français est vraiment en crise. "
Je viens de passer une semaine au Domaine de Cabasse à Séguret (juste à côté de Gigondas) qui propose une belle gamme de Côtes du Rhône Villages, dont la superbe cuvée D'Eux.
Mais la situation n'est pas très rose pour la grande majorité des vignerons du coin : surendettés et au bord de la faillite, comme à Bordeaux...
Les uns espèrent un article favorable, certains produisent des cuvées confidentielles pour l'export, les autres croulent sous les factures...
Il n'y a pas de recettes miracle, le 'nettoyage' se fera naturellement (jjj)
Bref en effet, ce n'est que le début de la crise...
Je reprends mon cas:
30 ans de consommation de vin.
20 ans d'achats monomaniaques de grands bordeaux.
Et les prix flambent, même en années moyennes...
Je suis allé voir en Rhône, il y a 10 ans, et j'y suis resté fidèle,
puis à l'Etranger, qui se limite pour moi, encore, à l'Italie et à l'Espagne...
Actuellement, je rentre en cave 10 bouteilles de Rhône pour une de Bordeaux.
Les étrangers jugeaient la qualité des vins français sur celle des vins de bordeaux de l'année...
"...renforcer les critères de qualité pour les vins de terroir et accepter plus de souplesse pour les autres, afin de lutter contre les vins étrangers à armes égales."
Je pense effectivement que c'est une bonne voie à suivre, et qui rejoint tout à fait l'opinion que j'avais tenté d'expliquer dans le débat sur les copeaux.
La concurence : Etats-Unis, Australie, Chili, Afrique du Sud...
Bref, que des pays chauds qui donnent des vins ' chauds ' . Et donc on peut penser que pour la grande majorité des acheteurs, ils veulent ces vins
' chaud ' . Je pense qu'on éduque facilement les consommateurs sur les arômes de fruits intense, de bois.
Une question : Quelque soit les nouvelles lignes adoptées pour relancer la rentabilité de la production française, le bordelais et la bourgogne, qui ont chacun un climat plus septentrional ( en moyenne pour le bordeéalis)que méridionnal, peuvent-ils lutter face au nouveau monde tant que les amateurs associeront qualité avec exclusivement, fruit intense, notes boisés, notes torréfiées ?
N'y a-t-il pas une autre voie qui consisterait, au niveau du marketing, à faire associer qualité avec aussi minéralité, fraîcheur, profondeur...
Pédagogiquement, est-ce beaucoup plus difficile ?
J'ai vu beaucoup d'affiche publicitaire vantant le vin avec en arrière plan, des fruits , des fruits rouges, un soleil, un tonneau.
Ce sont des images qui parlent.
Mais quand on voit un terroir sur une affiche cela ne parle pas du tout, c'est inutile. N'y a-t-il pas d'autres icônes pour imprégner les amateurs de ces notions que sont minéralités ....
Je pense qu'il y a aussi un sacré manque d'imagination.
Effectivement JMM,
Il faudra bien commencer par le commencement à savoir : vendre correctement.
Je pense que tu prends minéralité pour un exemple comme un autre car ce n'est pas vraiment la minéralité qui caractérise la plupart des vins de pays qu'on rencontre mais globalement je te suis.
Chaud ou frais, surmaturé ou pas, fruité, floral, minéral, léger, dense, concentré, fin : ce qu'il faut c'est savoir mettre en avant des supposées qualités ou traits du vin (qui seront peut-être des défauts du point de vue d'une autre appellation : peu importe, au contraire la diversité francaise est une richesse).
Pour l'essentiel des productions, jouer sur la seule augmentation de la qualité est insuffisant. Elle est néanmoins souhaitable bien entendu.
'Je pense que tu prends minéralité pour un exemple comme un autre car ce n'est pas vraiment la minéralité qui caractérise la plupart des vins de pays qu'on rencontre mais globalement je te suis.
Chaud ou frais, surmaturé ou pas, fruité, floral, minéral, léger, dense, concentré, fin '
C'est exactement ma pensée d'hier soir , ton champ lexical est plus précis et juste, comme il était tard....
Je pense qu'il s'agit d'une des solution si l'on veut prendre aussi le problème en amont et ainsi concilier l'inconciliable : les vignerons peuvent faire les vins qu'ils souhaitent en intégrant la culture française et produire des vins qui s'achètent.
Je précise que je ne vois pas d'incompatibilité à penser ceci et à accepter les copeaux, en tous les cas pour moi.