Bonjour,
Je suis donc revenu de mon (trop) court week-end à Angers, où j'ai pu visiter deux domaines de la région : le domaine Ogereau à St Lambert du Lattay et le Domaine Montgilet à Juigné sur Loire. Je tiens à rédiger un compte rendu de ma visite car je tiens à exprimer ma satisfaction, cependant excusez mon inexpérience en matière de comptes rendus de dégustations. Mes commentaires ne sont que de courtes impressions très personnelles. En espérant un jour atteindre les sommets des comptes rendus de gourou-philou (aaa)!!!
Samedi 10h30
Arrivée chez Vincent Ogereau qui nous accueille avec beaucoup de sympathie et nous propose de déguster l'ensemble de sa gamme, en 2001 et 2002.
Une belle gamme de vins rouges, surtout l'Anjou Villages « Côte de la Houssaye », vin tannique, structuré mais qui laisse une impression de fraîcheur en bouche qui est loin d'être désagréable. J'essaierai bientôt de le marier avec un poisson (Sandre ?) cuisiné au vin rouge, car j'ai pensé à cet accord dès que j'ai trempé mes lèvres dans le vin, on verra…
Ensuite les blancs, où mon coup de cÅ“ur se porte sur l'Anjou blanc « de base » (4,8 euros), un vin au nez très parfumé issu d'un assemblage de chenin (80%) et de sauvignon : excellent rapport qualité-prix. J'ai moins aimé l'Anjou blanc prestige (100% chenin) qui présentait un nez très porté sur la citronnelle, j'ai trouvé ça assez désagréable, peut-être que le vin passe par une mauvaise phase en ce moment, ou peut-être se révèlerait-il meilleur à table comme nous l'a suggéré Vincent Ogereau. Le Savennières « Clos du Grand Beaupréau » 2002 (10 euros) est le premier millésime de Vincent Ogereau sur Savennières, c'est très prometteur car ce vin présente une matière très riche tout en préservant finesse et acidité, caractéristiques que l'on retrouve moins par exemple sur les Savennières de Claude Papin (dont les Layons sont par ailleurs superbes, mes préférés).
Enfin, la gamme des layons. Le St Lambert 2002 présente comme l'Anjou Prestige une petite touche de citronnelle mais très légère, à 8,2 euros, c'est très bon. Mais la cuvée Prestige (12,90 euros, ce qui reste très correct) est quand même un cran au dessus. Le Clos des Bonnes blanches est superbe, un peu cher pour ma bourse d'étudiant (21 euros la 50 cl)
En conclusion, très belle gamme, très homogène, et des prix comme on aimerait en voir partout en France. Mais ce que je retiens de cette visite, c'est surtout l'accueil exemplaire que nous a réservé Vincent Ogereau pendant deux heures, on sent la passion de cet homme dont la simplicité nous a beaucoup plu. Il a su se rendre disponible malgré deux autres groupes de personnes qui sont arrivés après nous, avec des explications claires. ON AIME BEAUCOUP.
Samedi 15h30
Nous nous rendons au Domaine de Montgilet. Nous croisons Victor Lebreton qui nous dit que c'est sa femme qui va nous faire déguster. La prise de contact avec Mme Lebreton est assez froide, nous pensons que nous n'aurons pas la même bonne surprise que le matin. Nous commençons par la gamme des vins rouges, personne n'a vraiment accroché sur ces vins, dont les tannins présentent une certaine amertume, il faut dire qu'ils ont été goûtés très frais (le local de dégustation n'était pas chauffé et il neigeait ce samedi après-midi...). L'atmosphère commence cependant à se détendre, et Mme Lebreton devient plus sympathique. Son fils de 4 ans et demi nous rend une petite visite dans la salle de dégustation :
« Maman, je peux avoir un peu de vin ?
- Mais bien sûr Simon !»
Elle sert une goutte de vin à son fils qui s'empresse de prendre le verre, mais il ne boit pas tout de suite, non, il le porte d'abord à son nez, remue le verre, remet son nez, et seulement après y pose les lèvres, 4 ans et demi ! La relève est assurée !
Nous passons à la gamme des coteaux de l'Aubance, et là par contre, on change de registre, les vins sont gras, soyeux, avec des sucres résiduels assez importants (en moyenne dans les 150g) mais pas lourds en bouche, avec de belles acidités préservées. Et pourtant la plupart des bouteilles sont ouvertes depuis 10 ou 15 jours : aucune trace d'oxydation n'est perceptible, sauf sur une cuvée « Les trois Schistes 2001 ». J'ai été très étonné de la bonne tenue de ces vins après ouverture. J'ai beaucoup aimé « Les trois Schistes 2002 » (13,5 euros), mais les autres cuvées ne sont pas en reste. Cependant, on a l'impression que la différence entre chaque cuvée est plus le fait de sucres résiduels différents que d'une véritable expression différente du terroir. D'où une préférence pour la cuvée les trois Schistes, bien moins chère que les autres cuvées comme Tertereaux ou Clos Prieur (24,4 euros la 50cl).
Mme Lebreton nous fait ensuite visiter les installations techniques, visite très intéressante, nous croisons du matériel destiné à la culture céréalière, en effet, jusqu'à l'année dernière le domaine cultivait également du maà¯s… Dans les chais, les fûts de chênes proviennent de château Margaux pour les rouges, Carbonnieux pour les blancs, les fûts neufs sont plus rares.
Au final, encore une excellente visite qui a duré près de deux heure, avec Mme Lebreton, qui sans être technicienne s'est avérée forte intéressante et sympathique malgré des débuts hésitants.
Encore un excellent week-end passé en Loire, qui conforte la place de cette région dans mon cÅ“ur d'amateur de vin. Les prix y sont sages, l'accueil excellent, et les vins aussi. Je pense qu'avec une telle politique, ces vignerons ont un bel avenir et la région un gros potentiel, espérons que cela ne change pas.
Cordialement