Au sud-est du Portugal se trouve une région merveilleuse qu'on appelle Alentejo, terre de dolmens, menhirs, vestiges romains et places fortifiées. Terre aussi à Borba, Moura, Portalegre, Reguengos et Redondo, de vignobles ancestraux dont les vins blancs sont pour moi une sorte de référence en matière de vin (blanc en l'occurrence, vous l'aurez compris). Je les adore et je crois pouvoir affirmer qu'ils me le rendent plutôt bien, au même titre que les Ribatejo, Verdelho, Bucelas et autres Bairrada (cela vaut aussi pour une certain nombre de blancs ibériques qui me séduisent de plus en plus, Dieu que la chair est faible). Non seulement ces vins sont particulièrement fruités et développent des arômes souvent inattendus, mais ils se révèlent parfois d'une longévité stupéfiante. En tout cas ils ne craignent pas l'oxydation (parfois un poil réduits, il faut aimer les senteurs musquées) et supportent le poids des ans sans sourciller. La coopérative de Borba, donc, dont on aurait grand tort de se moquer, produit d'excellents vins blancs qui ne seront jamais meilleurs que sur une cataplana de bacalhau, une salade de poulpe ou des moules farcies, mais sauront se montrer de bonne compagnie en toute circonstance, y compris avec un MACANUDO 6x60 Red Inspirado bien crémeux et finement épicé. 
CR à suivre très prochainement.

Chose promise chose due voici un premier

BORBA - "Campus" Vieilles vignes ALENTEJO  branco vieilles vignes 2017 

Robe jaune or blanc moyen

Nez un peu confit, melon, fruits exotiques, légèrement salin, vineux, un poil d'élevage (fumé)

Beau tombé de bouche pleine, corps pas très vif mais sans réelle pesanteur, traces de miel, ananas bien mûr, longueur moyenne, très sapide

En conclusion un vin calme, paisible et reposant, à boire à l'apéro ou poser sur des plats goûtus et sans chichi type ragoût de pieuvre, gambas grillés, civet de lapin (au vin blanc), un riz marinière, etc. Ce n'est pas le genre de vin qui va vous faire grimper au rideau comme des belettes surexcitées mais  il procure un réel plaisir (en tout cas pour moi) qu'on aurait tort de bouder. 

 




 

Beaucoup plus sec, minéral et fleurs blanches que le précédent qui était, j'ai omis de le préciser, un mélange de Roupeiro, Fernao Pires et Arinto (qui développe, selon Wikipedia, un "bouquet citronné résineux avec l'âge", voici maintenant le
 
ALENTEJO branco "MONTES CLAROS" 2017, assemblage de Viognier, Antao Vaz et Arinto, 13,5% d'alcool (soit 0,5% de plus que le précédent).
Là ça claque, la robe est or clair, le nez tire carrément plus sur le chablis bien mûr, un peu épicé (toujours une pointe d'élevage en fumé, ou de Pouilly - plus fuissé que fumé en l'occurrence - si on veut se montrer plus poétique), la bouche est limpide, lisible, agréable et détaillée, de bonne tenue, persistante, touches d'agrumes et de chèvrefeuille, le vin finit bien rafraichissant, je sens que je vais me faire un plaisir de le déguster séance tenante (oui je sais je ne suis pas en avance) avec des bulots mayonnaise, une de mes petites passions. 

 

MONTE CLAROS Alentejo vinho tinto Escolha de Socios 2016

Cette fois la coop de Borba nous sort un Alentejo DOC à base des cépages suivants : Alicante Bouschet, Syrah et Touriga Nacional. Ce dernier, comme chacun sait ou devrait savoir (mais personne n'est parfait), est un cépage noir portugais à débourrement précoce, peu gourmand en eau, à petit grain, peau épaisse et faible rendement, connu pour donner des vins aromatiques, puissants, complexes et de bonne garde. L'Alicante Bouschet, pour sa part, croisement d'aramon, teinturier et grenache noir dû aux expérimentations de la famille Bouschet, jouit d'une réputation d'assez médiocre qualité (mais son pouvoir colorant n'est pas à dédaigner). Quant à la syrah, on ne la présente plus et tout le monde sait de quoi elle est capable quand elle est bien traitée. 
On est ici sur un vin à la robe carmin, au nez sur la ronce et les fruits noirs, le graphite. La bouche, un peu âpre et diluée, n'offre pas de sensation particulière, sinon celle de consommer un vin sans grand intérêt, correct tout au plus. Les 13,5% d'alcool passent plutôt bien. 

Bu lors de la soirée LPV Coteaux de Paris 6 - La Méditerranée en piste



Vin 7 : Adega de Borba, Alentejo rouge Reserva 2011

MathiasB
Nez sur le fruit cuit, voire kirsché, un peu de caramel également.
La bouche est dense, elle offre un joli toucher.
L'aromatique nous offre des notes chocolatées et fruitées.
Malgré cette description qui fait assez "nouveau monde bodybuildé", on a aussi beaucoup de fraîcheur dans ce vin.
C'est donc un compromis intéressant entre puissance et finesse.
Très Bien - (15,5/20)

mconstant
Le nez est sur le caramel au lait, du fruits noirs concentrés voire surcuit (un côté kirtsch) et même quelques arômes de pruneau.
La bouche présente une matière imposante qui emplit le palais, avec une charge tannique qui prend le pas sur tout et laisse une impression d'un vin extrêmement puissant. Heureusement, pas de sensations d'alcool en finale mais une impression d'un vin résolument moderne.
Pas du tout ma came personnellement mais pour les amateurs de vins pleins, je pense que ça peut faire des émules