… (partie II/IV)
BOUTEILLE 11 :
Ouverte et laissée à l’extérieur 2h avant son service.
Robe : Rubis assez évoluée.
Nez : Discret, mais acceptant chichement de laisser échapper de discrètes notes de moka et de réglisse.
Bouche : Vin assez dissocié et râpeux en fin de bouche même si l’ensemble ne manque pas de profondeur. Le fruit se perd dans des méandres de sensations déséquilibrées.
Stefano interpelle Jacques : ‘’
Comment tu le sens ?’’
Jacques : ‘’
Bah… Je le sens pas très bien…’’
Solution : San Giusto a Rentennano ‘’Percarlo 2001’’ (100% Sangiovese - IGT Toscane).
Certains, qui ont déjà goûté ce vin sont surpris lorsque l’étiquette est découverte. Ils l’ont connu à meilleur niveau. Bouteille défectueuse ?
BOUTEILLE 12 :
Ouverte et laissée à l’extérieur 3h avant son service.
Robe : Sombre et profonde.
Nez : Joli boisé n’étouffant pas les fruits noirs et le minéral.
Bouche : Doux, très long avec des saveurs de fruits rouges et de bourgeon. Une construction sans faille. Un brin boisé en finale, mais le vin est visiblement jeune.
Vraiment très fin et plein d’avenir.
Stefano : ‘’
C’est pas italien ça, trop fin… C’est pas suisse non plus’’…
Joueur 1 perd un point, mais il a droit de continuer à jouer.
En effet,
Solution :Un 4e pirate
Castello Luigi ‘’Rosso del Ticino 2003’’ (100% Merlot, en réalité comme souvent 90% Merlot et 10% Cabernet Sauvignon – Merci Aidan pour la vérification auprès du domaine – Suisse – Tessin).
A pourchasser comme sa version blanc.
Le meilleur vin italien serait-il suisse ?
Nous décidons avec Stefano de garder un œil sur le ¼ de bouteille restant (scientifiquement bien sûr
) pour en avoir le cœur net quelques heures plus tard au moment du repas.
Oui je sais, c’est magnifique un tel sens du sacrifice pour le bien commun et la diffusion du savoir universel
. Mais vous m’autoriserez s’il vous plaît à rester humble.
Si si, je vous en prie.
BOUTEILLE 13 :
Ouverte et laissée à l’extérieur 2h30 avant son service.
Robe : Rubis déjà visiblement évoluée.
Nez : De l’ambre, du bourgeon, de la fleur, de l’humus avec une légère sensation de suie.
Bouche : Attaque un peu chaleureuse, mais immédiatement suivie par de subtiles notes florales, d’épices douces et de fruits des bois.
Très joli vin là encore. Nous avons du mal à en déterminer l’âge (évolué, mais le fruit est très présent) et la composition (du caractère, mais aussi une douceur ciselée).
Cornalin qui a apporté la bouteille nous lance : ‘’
Attention il y a un piège !’’.
Stefano : ‘’
Me dit pas que c’est encore un pirate… On est tout de même en Italie là ? Non ?’’
Cornalin haussant les épaules : ‘’
Si, + ou – … ’’
Stefano : ‘’
On n’est tout de même pas sur l’autoroute !!!’’
En fait Cornalin nous indique que si nous sommes bien en Italie, il s’agit d’une combinaison de cépages originale.
Solution : Massolino ‘’Piria Vino Da Tavola 1989’’ (90% Nebbiolo, 10% Barbera d’Alba - Piémont).
Un vin de 17 ans ! Vraiment incroyablement préservé et délicat.
Les années ont adoucies le Nebbiolo et le Barbera a étonnamment bien tenu.
Un vin de table à boire comme j’aimerais que certains Grands Crus puissent apparaître après 15 ans.
BOUTEILLE 14 :
Ouverte et laissée à l’extérieur 3h30 avant son service.
Robe : Un bébé d’encre aux reflets flamboyants.
Nez : Kirsch et bois de santal avec une pointe de moka très précise.
Bouche : Elle est dense et fraîche. Sans la moindre faille. La trame est serrée, profonde, mais très expressive sur des saveurs fruitées et un léger boisé aux notes empyreumatiques.
Le vin est à la fois présent et digeste.
Stefano s’exclame : ‘’
Je sais ce que c’est… Un 2001 !’’
Il est vrai qu’il nous fait le coup depuis le début et que statistiquement il va avoir plutôt raison.
Solution : C’est bien un 2001…
Il est fort ce Stefano !!
…
Bah non, il boit ! ajoute Jacques…
Dire qu’il se dit son ami ! Il devrait pourtant rester aimable, car Stefano a aussi mis cette bouteille dans sa liste des obligations de regoûtage … Un scientifique je vous dis.
Poliziano ‘’Nobile di Montepulciano Selezione Asinone 2001’’ (90% Prugnolo Gentile Colorino, 10% Merlot – DOCG Nobile di Montepulciano - Toscane).
l’Azienda Poliziano ne cesse de me procurer du plaisir. Claudius a déjà souligné la qualité d’une autre de leur cuvée ‘’Le Stanze’’.
A suivre absolument avec des vin plus faciles d’accès, mais toujours typiques et loin des caricatures.
BOUTEILLE 15 :
Ouverte et laissée à l’extérieur 3h avant son service.
Robe : Jeune, rougeoyante.
Nez : Léger sucre, pruneau, fruits noirs.
Bouche : Suave, ronde, grasse et très agréable sur la langue. Le vin n’est pas moins appétissant lorsque l’on l’avale.
Je lui reproche juste un petit manque de nerf et de complexité.
Solution : Le Grive ‘’Forteto Della Luja 2003’’ (50% Barbera d’Alba, 50% Pinot noir - Monterosso DOC Rosso - Piedmont).
Combinaison atypique de cépages.
C’est un domaine très intéressant tant pour les goûts qu’il produit que pour les prix qu’il pratique.
(ici un vin aux alentours de 20 francs/ 14€).
Le 2001 déjà goûté disposait de ce plus gustatif et structurel.
A suivre donc.
BOUTEILLE 16 :
Ouverte et laissée à l’extérieur 3h avant son service.
Robe : Rubis, jeune.
Nez : Des épices un peu trop polluées par un poil d’alcool à brûler pas très plaisant.
Bouche : Attaque franche, sur le graphite et les fruits noirs. Vin pas si mal et même plutôt expressif en milieu de bouche, mais quelque peu ‘’séchard’’ et court en finale.
Solution : San Giusto a Rentennano ‘’Percarlo 2001’’ (100% Sangiovese - IGT Toscane).
2e bouteille du même producteur et du même millésime. C’est une chance, liée à la surprise des apports de chacun, qui nous permet de nous rendre compte que la bouteille bue 40 minutes auparavant était défectueuse.
Ce flacon est bien meilleur, mais loin d’être aussi plaisant que d’autres. Je ne pense pas que ce vin s’améliorera.
BOUTEILLE 17 :
Ouverte et laissée à l’extérieur 3h avant son service.
Robe : Rubis très très discrètement évoluée.
Nez : Il est un peu animal avec un fond de silex assez agréable.
Bouche : Elle est un peu dure et légèrement dissociée. Ce n’est pas ce que j’aime vraiment dans les vins italiens. Il y a du fruit et de la structure, mais les tannins sont un peu rêches et râpeux. Pas assez de saveurs pour contrebalancer la rusticité.
Solution : Terrabianca ‘’Campaccio 2003’’ (70% Sangiovese, 30% Cabernet Sauvignon - Toscane).
Après quelques recherches j’ai découvert que cette cuvée est produite à près de 180000 bouteilles/an. A noter qu’une version Riserva 50% Sangiovese et 50% Cabernet Sauvignon élevée au moins 12 mois en barrique n’est produite qu’à 12000 bouteilles/an. Pas certain que ce soit mieux réussi, mais c’est certainement beaucoup plus cher.
Stefano : ‘’
Il faut que je note le nom… C’est important de me rappeler ce que je ne veux pas acheter’’.
BOUTEILLE 18 :
Ouverte et laissée à l’extérieur 3h30 avant son service.
Robe : Des habits de cerise noire.
Nez : Animal, cuir, torréfaction, café froid (‘’
Mais attention …’’ comme me lance Cornalin qui vient d’entendre ma remarque, ‘’
Pas du café castré… heu je veux dire pas du lyophilisé’’
).
Je vous disais bien que les esprits s’échauffaient dans la bonne humeur.
Bouche : Elle est fraîche sur la griotte, mais finit sur une note discrètement verte et métallique, qui ne présage pas forcément de l’avenir de ce vin. Il n’est certes visiblement pas assez décanté (il aurait fallu plus de carafes… ou moins de bouteilles … Maudit…
… Nan pas les dents) , mais pas vraiment prometteur.
Solution : Podere Poggio Scalette ‘’Il Carbonaione 2001’’ (100% Sangiovese di Lamole - IGT Alta Valle Della Greve - Toscane) .
Un des ‘’Supers Toscans’’ récompensé quasiment chaque année par la critique italienne et produit en plein territoire du Chianti. Mais qui ne me pas séduit ce jour là.
BOUTEILLE 19 :
Ouverte et laissée à l’extérieur 4h avant son service.
Robe : Grenat avec une petite trace brunâtre.
Nez : Bof, assez muet et alcooleux
Bouche : Plutôt verte, offrant tout de même des saveurs de mûre, mais avec une amertume et une apprêté qui n’ont pas l’élégance des Amarone.
Cornalin indique : ‘’
C’est un cépage qu’on n’a pas encore eu aujourd’hui !’’
Ce à quoi Stefano indique (qui d’autre aurait pu) : ‘’
Heureusement !!!!’’
Faut pas le chercher Stefano…
Solution : Re Manfredi ‘’Aglianico 1999 del Vulture - Terre degli Svevi’’ (100% Aglianico - DOC Aglianico del Vulture – Basilicate).
Vin d’une région située à l’extrême sud du pays dans la « voûte plantaire » de la botte italienne sur les pentes du volcan Vulture.
Cépage que j’ai déjà vu plus à son avantage qu’ici.
BOUTEILLE 20 :
Ouverte et laissée à l’extérieur 4h30 avant son service.
Robe : Il présente une robe grenat intense, avec quelques légères traces d’évolution.
Nez : Girofle, cerise, clafoutis.
Bouche : Elle est chaleureuse avec une reprise des arômes devinés au nez et des pointes fruitées d’où s’extirpent la mûre et la framboise, des notes balsamiques et plus généralement un mélange de fruits confits et sec et de fruits frais.
Le vin est relativement tannique et non dénué d’élégance, sans faute de structure quoique que l’on trouve un peu de verdeur, mais elle-même étonnamment discrète.
La bouche offre un étonnant caractère de Porto. Pas le Porto cuit, madérisé que l’on prend en apéritif.
Non celui du vin encore vivant qui peut se montrer de très haut niveau.
Impossible de déterminer la composition du vin, même pour la truffe bionique de Cornalin (va falloir penser à faire jouer la garantie fabricant
).
Alors, un pirate ?
Jacques qui est le pourvoyeur de cette bouteille indique que non.
Solution : Zýmè ‘’Kairos 2002’’ ( 15 à 20 cépages différents - IGT Veneto)
Vin aussi étonnant que son étiquette composé de 15 à 25 cépages du moment selon le millésime.
Le mélange finalement subtile de maturité et de légère verdeur provient de cet assemblage étonnant.
Je posterai une note de dégustation spécifique dans la rubrique Vins d’Italie pour ne pas surcharger ce déjà très long CR. J’ai en effet trouvé pas mal d’infos sur ce vin.
Notons tout de suite que 25 cépages sont entrés dans ce millésime produit uniquement à 2000 bouteilles. Depuis les producteurs, qui se sont réunis au sein d’une sorte de coopérative ont multiplié par 4 l’embouteillage annuel.
Cornalin s’enflamme, après tout il reste sur la petite casse de Stefano.
On le sent réfléchir
, mais se lâche et lance une blague qui tourne depuis longtemps autour de sa langue...
Non j’ai juré de ne pas la répéter
, mais bon contre une bonne bouteille…….
Quoi qu’il en soit le patron de la journée, Chouffe est sans pitié :
Carton rouge pour Cornalin (cela dit, elle était vraiment chic la blague !
).
… (Fin de la partie II/IV) ...