Une petite semaine passée à Sienne et en Toscane, c’est l’occasion de goûter à quelques vins rouges dans des appellations phares de cette superbe région !

Col d’Orcia – Brunello di Montalcino – 2017 (en demi-bouteille)

 

La robe sombre se situe entre deux âges.
Le nez s’ouvre peu à peu à l’aération dans le verre, dévoilant des fruits rouges, principalement de la framboise, ainsi que de belles tonalités florales.
La bouche se montre sensuelle par sa belle aromatique et son toucher soyeux. Son harmonie est indéniable : l’alcool se ressent à peine, l’acidité bien calée et les tanins, poudreux voire tendres, viennent se mettre au service du vin. Seule la finale plus sérieuse semble passer en force et demandera un peu plus de vieillissement pour s’affiner.
Très Bien

Des filets de porc siennois, pommes et oignons caramélisés lui apportent quelques accents épicés bienvenus, donnant un accord intéressant (3,5 + / 5).


Azienda Agricola Poliziano – Vino Nobile di Montepulciano – 2017 (en demi-bouteille)

 

La robe bien sombre a perdu ses reflets violacés de jeunesse sans encore gagner ceux tuilés d’évolution.
D’une bonne intensité, le nez mêle fruits noirs (mûre) et fruits rouges (framboise).
Dotée d’une certaine charpente, d’une chair généreuse, de tanins solides, et d’un caractère assez capiteux, la bouche ne se départit pas d’une élégance certaine. Cela se confirme dans la finale de bonne allonge et plus en légèreté.
Très Bien, mais en tenant compte que le vin a été servi trop chaud : c’est le problème dans ce genre d’osteria typique qui sert une bonne cuisine mais pour qui les vins ne sont pas la priorité. Je n’ai ainsi pas pu juger l’acidité, qui devait cependant être bien présente pour que le vin ne bascule pas dans la lourdeur dans ces conditions.

Grâce à sa puissance, le vin a parfaitement résisté à des rigatoni a la cinta (porc siennois), un plat corsé et épicé : après avoir montré chacun leurs muscles, ils se sont fondus parfaitement, le vin bénéficiant même de l’apport épicé du plat ; ces épices ont constitué un complément aromatique et ont redressé l’ensemble de la bouche (4 / 5).


Antinori – Toscana – Tignanello – 2016

 

Dès ma commande, le sommelier me propose de carafer ce vin. Je lui dis alors que je sais qu’il est bien jeune mais que je crains encore plus le réchauffement du vin dans la carafe sur la table.
Il me rassure en me promettant de placer la carafe, après chaque service dans les verres, dans un petit local spécial où sont stockés les grands vins rouges prêts à être servis à bonne température. Il fera plusieurs fois l’aller-retour, mais pour un résultat remarquable ! J’estime que chaque demi-verre servi était autour de 15 à 16 °, pour une température de dégustation à peine au-dessus et donc parfaitement adaptée.
Et de plus il a utilisé un aérateur pour verser le vin dans la carafe et ainsi accélérer l'oxygénation.

Nettement sombre, la robe dévoile encore des reflets violine sur le pourtour du disque.
Le nez très intense nous enchante : l’aromatique se base sur un panier de fruits rouges et noirs, et se teinte d’épices douces, de bois précieux et de boîte à cigare. Une touche balsamique vient rafraichir cet ensemble complexe et presque envoutant !
Cela fait aussi penser à Bordeaux (il n’y a pourtant que 15 % environ de cépages bordelais dans l’assemblage) mais avec un caractère beaucoup plus avenant.
Harmonieuse et toute en raffinement, la bouche fait preuve également d’ampleur et de densité, avec un toucher moelleux à peine marqué par des tanins taquins. Le boisé subtil se fond dans la matière irréprochable. La vivacité parfaitement calibrée participe à la grande persistance et fait saliver dans la finale savoureuse.
Excellent 

Ce vin a été bu avec deux plats.
Des papardelles aux cèpes réalisent un accord fusionnel (4 + / 5), les tanins du vin se polissent complètement et son aromatique finement tertiaire se mariant avec bonheur avec les cèpes.
Une bistecca a la fiorentina, d’origine chianina (une magnifique race de bœuf) a été un morceau de bravoure (900 g avec l’os pour deux !) mais surtout un délice. Elle aussi adoucit les tanins du vin et fait ressortir des tonalités épicées insoupçonnées dans le vin (4 / 5).


Quelques belles expériences donc, surtout avec ce super-toscan dégusté dans d'excellentes conditions, mais nos coups de cœur étaient ailleurs…
Jean-Loup

Merci pour ce joli compte-rendu et toujours un grand plaisir d'aller sur la route du chianti en terminant a Sienne.
juste une parenthèse sur le nobile que je compare un peu au barbaresco. 
2 grandes appelations qui meritent de s'y attarder plus longtemps, cachées dans l'ombre du brunello et du barolo.
une région qui offre encore a mon avis les meilleurs RQP en vin rouge de garde.

 

J’y vais dans quelques semaines, ou étaient tes coups de coeur Jean Loup ça m’intéresse? 

Super,  Alex !
Si tu peux rayonner un peu dans la campagne toscane, c'est magnifique !

Voici les restaurants, dans l'ordre du CR :
- Osteria Il Carroccio 
- Nonna Gina : très typique mais service des vins annexe 
- Grotta di Santa Caterina - Da Bagoga 

Bon séjour !

Jean-Loup