Pour moi, les barolo sont des vins difficiles d'accès, y compris parfois dans les styles moins traditionels, plus modernes.
Qq repères :
Barolo – Gianfranco Alessandria – San Giovanni 1996 :
PP16 – PC16 - LG16 – JP15,5
- Les arômes lorgnent du côté de la Valpolicella : surmaturité, raisins secs, essence et noyaux de fruits noirs (burlat), cuir.
- La bouche est à l'unisson avec ses tonalités raisinées et de fruits confits (cerise). Les tannins sont très présents mais bien enfouis dans la chair. Elle affiche une belle personnalité en jouant sur le registre de la puissance tout en conservant amabilité et équilibre grâce à une fraîcheur bienvenue.
Barolo - Podere Rocche Dei Manzoni - Vigna Cappella di S. Stefano 97 :
LG15 - PC14 – PP14,5
- Expression très transalpine, un peu austère (l'austérité semble toutefois un peu gommée par la générosité du millésime - on pense alors plutôt à Barbaresco), avec des notes très caractéristiques et intenses de fruits rouges, d'amande fraîche. Un vin droit, intransigeant qui semble posséder moins de classe, de race, que les vins précédents. L'acidité et le mordant potentiel des tanins paraissent également tempérés par la richesse du millésime (à moins que ce ne soit par la “ modernité †de l'élevage ?). Notre appréciation inclut-elle un “ biais culturel †?
Barolo Paolo Scavino Cannubi 1988 :
PC : 16 - LG : 15,5 - PP : 16 - DS : 15,5 - Note moyenne : 15,75 - Prix : environ 200 F
• 100% Nebbiolo.
• Robe moyennement intense, présentant des signes d'évolution.
• Nez assez intense et complexe, tertiaire, marqué par des notes animales, de cuir, de poivron, de cacao, de fleurs séchées, de menthe, de fruits à l'eau de vie. Il reste frais avec ses notes d'amande fraîche. On pense à un pinot noir bourguignon.
• La bouche, moyennement concentrée, s'avère relativement austère avec une bonne trame acide, pimentée, et dotée d'une finale un peu sèche. Mieux regoûté le lendemain (plus souple), ce vin (de garde et de repas) mérite, comme la plupart des vins (à l'expression sévère, même pour certains producteurs modernistes) de son appellation, une longue aération. On peut commencer à le boire.
Barolo Giacomo Conterno 96 :
Notes : PP16,5 – DS15? - PC17 - LG15,5+ - VM17 - RT16,5/17 - Note moyenne : 16,25
- Senteurs d'amande fraîche, d'anis, de menthe, d'eucalyptus.
- Bouche extraite à la trame serrée, encore un peu renfrognée avec une finale tannique un rien féroce et légèrement astringente. On est ici chez un producteur "traditionaliste" de barolo (les vins, non éraflés, subissent un passage de 4 ans en foudre). Un style transalpin, qui divise les dégustateurs. A revoir dans 5 ans car la densité et le fruit sont prometteurs.
Barolo, Gaja "Sperss" 1993
Note moyenne : 14 - Prix : 432 F
• Robe assez évoluée, centre rouge-brun, bords vieux rose.
• Bouquet relativement intense, déjà tertiaire, dominé par le sous-bois et les notes fumées.
• Bouche sapide, toujours dans un registre de fumé et de feuilles mortes ; la matière est dense, mais la texture sèche n'est pas rendue plus aimable par la forte acidité, procurant une impression générale de minceur revêche.
Fratelli Revello, Barolo "Rocche dell'Annunziata" 1996. Prix : 280 F
Notes : PC 15,5 ; LG 15 ; DS 15 ; PP 15,5 - Note moyenne : 15,25
• Robe intense, centre noir goudron, bordure orangée.
• Nez profond et concentré, réglissé : gelée de mûre, viande fumée, viandox.
• Belle matière concentrée et sapide en bouche, qui reste équilibrée et élancée, marquée par un boisé puissant (brûlé, grillé, violette), belle longueur.
Barolo Cerequio Roberto Voerzio 95:
Note moyenne : 15 vers 15,5 ? - Prix : 280 F
• Robe présentant des signes d'évolution précoce.
• Nez peu charmeur mais profond sur l'amande, la rose fanée et le cuir.
• Bouche manquant de fruit et aromatiquement surprenant. Une belle matière soyeuse mais moyennement expressive, manquant d'un soupçon d'acidité et surtout relativement courte développe des notes un peu lourdes et manquant d'élégance de cuir, de châtaigne, de goudron (ici encore, l'évolution se fait sentir et la rose fraîche cède le pas à la rose fanée).
• Ce vin qui apparaît compact et fermé est à revoir dans 5 à 10 ans. Il est souhaitable que cette austérité juvénile s'estompe. Ancien ou nouveau style de vinification, il est difficile d'identifier en l'état un barolo.
Barolo Rocche di Costamagna 1996 :
Notes : PC14 - PP13 - DS13 - LG13,5 - Note moyenne : **
Rubis tendre avec une nuance brune. Nez fermé qui livre quelques notes de rose fanée et de cuir. Bouche peu accorte en l'état, mince et tiraillée entre tannins et alcool.
Italie : Barolo – Luciano Sandrone "Cannubi Boschis" 1997.
DS15 – PP14 – PC14 – LG14,5 – JP14 – TK14,5. Note moyenne : 14 - Prix : 140 €
Cépage : Nebbiolo
- Aspect dense avec quelques reflets orangés.
- Nez intense mais assez simple : cerise, tabac, pointe viandée (viandox, sauce soja).
- Le fruit apparaît nettement confit, solaire, confinant au caramélisé, avec des saveurs assez prenantes de cachou et de goudron ; la finale semble un peu mince, avec de la chaleur et une acidité volatile marquée.
6. Italie : Barolo – Roberto Voerzio "Brunate" 1997.
DS13,5 – PP13,5 – PC14 – LG13 – JP12,5 – TK13. Note moyenne : 13,5 - Prix : 137 €
Cépage : Nebbiolo
- Encore une robe fournie, avec des reflets plus bruns qu'orangés.
- Premier nez réduit (camembert), puis un fruit très mûr (myrtille), compoté, massif, monolithique.
- Très dense, tannins serrés manifestant une certaine raideur. Un bâti puissant, sans charme ni personnalité pour l'instant – à revoir.
Italie : Barolo – Roberto Voerzio "Cerequio" 1997.
DS16,5 – PP17 – PC17 – LG17 – JP16 – TK16,5. Note moyenne : 16,5 - Prix : 114 €
Cépage : Nebbiolo
- Robe profonde, dense, orangée en bordure.
- A la fois très puissant et racé, précis au nez, personnalité aromatique pénétrante, terrienne et solaire : goudron, sauce soja, racine de réglisse, terre battue, quinquina…
- Beaucoup de tannins et d'alcool en bouche, un fruit surmûr, mais aucune lourdeur. Texture épaisse, serrée, portant une saveur profonde qui reprend le dialogue terre/soleil commencé au nez.
Barolo Rocche di Costamagna "Bricco Francesco" 1996 :
Notes : PC14-14,5 - PP16 - DS14 - LG14,5-15 - Note moyenne : **
Toujours assez peu d'intensité colorante. Nez retenu mais déjà complexe et racé : noix, tabac, épices, noyau de cerise. Malgré une belle matière longue et mince, la bouche apparaît à ce stade raide et intransigeante (tannins sévères), prometteur.
• Barolo Cascina Francia 1997 : Robe orangée peu dense, reflets ambrés ; grande finesse au nez, gibier à plume, fruits confits, encens, vraiment complexe et élégant. Belle bouche tout en suavité et en finesse, on sent la maturité du millésime - l'expression d'une classe naturelle et éthérée à l'opposée des vins espagnols goûtés juste avant. 16,5
• Barolo Monfortino 1993 : Nez complexe, automnal : écorce d'orange, quinquina, épices, gibier, feuilles mortes ; bouche austère, longiligne sans être décharnée, longue, élégante, finale sur l'amande amère – vin racé mais sévère, sans le charme du précédent. 15-15,5
Barolo, Fontanafredda “Vigna Lazzarito†1982. Notes : DS14 - LG14,5 - PP14,5 - RP15 - PC15. Moyenne : 14,6.
• Robe très évoluée, orangée, mais encore dense.
• Nez expansif, très aromatique, typé et complexe : cuir, goudron, violette, rose fanée.
• Bouche concentrée, savoureuse et longue mais sous-tendue par des tannins secs.
Barbaresco est souvent plus aimable (Margaux vs Pauillac ?!)
Laurent