Les beaux jours battent leur plein, les oiseaux gazouillent, le soleil brille de plus en plus fort, les soirées sont longues pour quelque temps et les habitués du rendez-vous sont toujours aussi fidèles : découvertes, dépaysement et convivialité assurés.(bbb)
Passons aux choses sérieuses (ou presque.)
Après une loooongue attente, qui nous mit nos papilles en ébullition, il fallait commencer par une bulle pétillante, festive et légère, indispensable par la chaleur actuelle :
Robe rosée, au nez on perçoit directe des notes acidulées de raisin, de cerise et de prunelle, même chose en bouche avec de la cerise, airelle et prune, tout en finesse et fraîcheur, le sucre restant est bien fondu. Ca c'est de l'apéro d'été ! ca se crache pas et on peut en boire jusqu'au bout de la nuit. enfin, ça fait 7,5% kamême ; et pis, si on commence pas à recracher dès le début, on est foutu !
C'était le Cru Cerdon (méthode ancestrale du Bugey en VDQS; gamay-plousard ; dominante de 2001 ; non levuré) de Mureille Galmiche, une jeune vigneronne kinenveut. Nouvelle référence au catalogue. Dire que pour moi, avant cette soirée, le Cru Cerdon c'était de la fraise sucrée qui pétille. merci à toi JP. Grâce à cette " pilule " rouge, je vois le vrai monde, loin de toute matrice levurée et chaptalisée ;-))
Bien à 9 euro.
Pas mal d'attente entre le premier et le second vin, car JP est accaparé par des clients qui veulent pas se joindre à cette soirée et qui jettent un regard dédaigneux sur les absolubourre-pifs (i.e. nous !) ;-)
Pour la peine, on reprend un verre de Cru Cerdon (bbb)
Car à vrai dire, c'est super bon !
Enfin, y revient le JP. (aaa)
Deuxième vin : c'est du blanc ! tout le monde est OK (pub en faveur des verres de dégustation noirs : ce serait encore plus fun ! (bbb)). Nez sur les fruits blancs, légèrement irritant (présence de soufre ?), élevage pas encore fondu, mais joli, notes exotiques à l'aération (ananas). La bouche trahit ou traduit selon l'humeur son origine : le sud, le languedoc précisément, par l'alcool ressenti sur le haut du palais. Epices et acidité légère en finale (par le picpoul, d'après JP). Bon, il faut dire qu'il n'est pas servi assez frais. Impression bof (eee). A regoûter (appel non discret à JP ;-))
C'était le Saint-Martin de la Garrigue 2001 à 9 e. mais j'étais distrait, c'était son Côteaux du Languedoc, il me semble ?
On enchaîne par un autre blanc marqué au nez par la barrique et la fougère. Je retrouvais les mêmes odeurs que dans un chais, genre celui de Morgat (mais sans penser au ch'nin pour ce vin). On part sur le Jura voire le Macônnais, pour la finesse d'expression (surtout, dans les soirées absoluvineuses, ne pas hésiter à sortir tout ce qui passe par la tête, on ne sait jamais, ça peut être bon !). Belle vivacité et équilibre en bouche, avec un joli corps, un fort potentiel. Pfffff. déjà goûté par la plupart d'entre nous, mais avant sa mise en boutanche, personne n'a reconnu l'Anjou blanc Effusion 2001 de P. Baudoin.
Dernier blanc : premier nez sur le raisin, la mirabelle, l'orange (JP se voit déjà en Espagne, à goûter la bigarade !), note anisée. Tout de suite, je m'exclame : " c'est du muscat d'Alsace " ! Bingo,mais c'est un riesling ! (ccc)
Belle finesse en bouche, notes végétale et poivrée en finale. Grand potentiel de maturation. C'est le Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé 2000 de Louis Sipp.
Vin super médaillé, d'après JP. Perso, c'est vrai que je suis plus un fan des riesling d'Ostertag : son Muenchberg est un modèle de finesse, de droiture et d'équilibre (hhh), m'enfin c'est pas le même prix non plus.
JP propose un accord avec un soufflé au bleu (de Bresse ?), un participant propose une quiche au chèvre, miam !
Passons aux choses vraiment sérieuses, à savoir aux rouges, bien entendu.(aaa)
Tiens, mais où est passé JP ? C'est l'inconvénient des belles soirées de juin, il se laisse distraire par l'appel de son cigare (aaa)
En attendant, on apprend aux nouveaux venus comment briller à ces soirées (bbb) : apprendre le catalogue de JP par coeur avant de venir, ne pas hésiter à dire ce qui nous passe en premier par la tête : e.g. Rony, qui n'a pas bien entendu la leçon, a trouvé par la suite le cabernet franc du Villeneuve, alors qu'on est tous partis sur le sud, mais il a pas osé et c'est laissé influencer par un ignare comme moi : dommage, une occasion manquée de briller aux yeux des dames présentes (aaa)
Quelques temps plus tard (c'est long à fumer un cigare) :
Premier rouge : nez torréfié et lacté, on sent encore bien l'élevage (de qualité). Notes poivrées et légèrement alcooleux : je pars sur du merlot languedocien, Gilles mon voisin part sur une dominante de syrah avec du grenache : bouche sur les fruits noirs, le noyau, densité tannique moyenne, finale mentholée. Moi je cherche du mourvèdre aussi.mais y'a du carignan en fait, d'après JP. Ben non, en fait y'en n'a pas du carignan, d'après la fiche technique sur le site : c'est le Côteaux des Bessilles 2001 de St Martin de la Garrigue à 6 e. : Merlot 60%, Cabernet 30%, Grenache noir 10%. Soit j'avais trop bu ou je deviens sénile ou alors y'en des qui fument trop ;o)
Probablement mieux dans quelques mois, bon rapport Q/P kamême.
Waouh pour le deuxième rouge ! V'là un cabernet ligérien bien mûr, un classique de la région assurément, qui évolue bien à l'aération. Poivrons rouges et fruits rouges bien mûrs au nez, belle structure, tannins fins, le vin est long, avec une belle rémanence en finale, genre queue de paon. A laisser vieillir quelques années, amha : Anjou-Villages 2001 de Vincent Ogereau. (hhh)
Le troisième rouge a une robe plus concentrée ; fruits noirs, légèrement réduit (animal) au nez, élevage encore sur le devant. Grosse matière en bouche, finale légèrement métallique. On part sur le sud, sauf Rony, moi dans le sud-ouest, mes voisins plus dans le languedoc. Bingo ! ;o) c'était le Saumur-Champigny Vieilles Vignes 2001 du ch. de Villeneuve (hhh). Faut patienter encore sept à huit ans (eee) avant de pouvoir pleinement se régaler. Comme quoi, un cabernet franc bien mûr, ça sent pas le poivron ! (peut-être un peu le poivron rouge, kamême (bbb)
Dernier rouge : nez puissant et gourmand, notes empyreumatiques (goudron), fruits noirs. Je me demande quand même si c'est pas trop fatiguant, mais la finesse en bouche me rassure (on pense à un languedoc ou à Madiran, moi je clame haut et fort " Bergerac ") : c'est long, avec ces belles notes mentholées et de garrigue, de noyau de cerise qui signe finalement le grenache languedocien en jeunesse.
Bravo pour le Pic-Saint-Loup " Jamais Content " 2001 de Mas Mortiès.(hhh)(hhh)
Pause miam : on passe aux pâtes persillées et aux tartes.
Montlouis Clos Habert 2001 de Chidaine, toujours aussi bon, avec ses notes de poire et une bouche citronnée, les SR sont bien équilibrés, la matière est toujours aussi belle : belle ouvrage. A boire encore pendant quelque temps sur le fruit, puis à oublier trois-quatre ans en cave pour qu'il développe sa trame minérale.
Le liquoreux de la soirée démarre en fanfare : note d'abricot frais et en sirop ; puis la pêche et la menthe, la poire apportent beaucoup de complexité. Le côté rôti est bien présent et la bouche finement acidulée. Pffff. sûrs de notre coup, on s'exclame " ça c'est le Gaillac Folie Pure de Lescarret " ! ! !
Re-bingo (ccc). c'est le Tokaji Muskotaly VT 2000 du ch. Dereszla, composé de 100% muscat ottonel ; même principe d'élaboration que pour le tokaji usuel, mais avec du muscat et élevage en cuve. Une liqueur à 190g./L de SR et env. 14g. d'acidité.
On termine gentiment par un Macvin du Jura de Frédéric Lornet :
Pris d'un émoi soudain, un convive lance un cri du cour perçant : " ça, c'est pas un vin d'coiffeur ! ". stupeur et tremblements. CkoiDonc ? (eee)
Faut goûter pour savoir : nez sur la noix fraîche, les fruits séchés, la figue, puis la pomme verte à l'aération. Bouche puissante typée du vin muté, mais fine, ce qui signe les bons mutés, car ce vin n'est pas lourd et réussi à concilier puissance et finesse, voire légèreté. Bel équilibre avec des notes fruitées et les épices à profusion. Finale sur le céleri. (hhh)
Effectivement, ce vin décoiffe (aaa)
Aillé ! la soirée est déjà terminée. Je vous passe la vaisselle, le rangement, les discussions variées sur le "vin de champagne italien..." et le concours de celui qui pousse le plus fort l'absolu-chariote pour la faire démarrer !
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