Bonjour toutes et tous.

Sortie fort sympathique vendredi dernier en compagnie des membres du Club des Plaisirs du Vin d’Eysines (33), cher à Annie et Christian Winaddict.

Beaucoup de cœur a été mis à la préparation des agapes de ce soir là. Il manquait un maître au piano mais comme il n’y avait pas de piano, on a fait sans l’un et sans l’autre. Ceci dit il y avait de quoi festoyer et c’était le principal. Une angoisse toute provisoire cependant pour les intoxiqués de pain qui se reconnaîtront ici. Bref ce fut bien, et s’il avait plu nous serions repartis en chantant sous la pluie.

Quelques vins dégustés :
Champagne Gréno de la maison Pomery :
BSA de première approche (apéritif) aux nombreuses bulles ventrues. Voilà qui prépare (qui dégraisse ?) bien le palais mais avec une jolie amabilité. Belles senteurs briochées, de noisette, de beurre. Rond et de longueur moyenne. Classique d’un brut sans année.

Champagne Clos des Goisses de Philliponnat :
Clos des Goisses 90 largement supérieur. Un vin aux bulles éphémères peu nombreuses mais de grande finesse. Sur le plan de arômes beaucoup plus complexe que le précédent et touches une fois encore de brioche, de noisette, de grillé, bien heureusement plus affirmées. Peut-être un début d’oxydation perceptible mais cette trace ajoute à la complexité du vin. Arômes donc quelque peu évolués mais le style reste chic. Un vin de gastronomie bien que peu musclé. Au jeu des notes, un excellent 16.

Muscadet Amphibolite 2006 de Jo Landron :
Un cru sans prétention majeure autre que celle d’offrir des vertus de soif. Léger et longueur moyenne. Doux et amusants parfums de guimauve, de pomme grany, de fleurs blanches. Il n’y a pas grande complexité mais ce n’est pas la vocation de ce vin. Chute rapidement. Plutôt un vin d’après sieste.

Pesssac Léognan : Couhins Lurton 2004 :
On monte d’un cran notable puisqu’on sent immédiatement plus de race et d’individualité. Réelle finesse sur de fines senteurs d’agrumes. Un beau plaisir. Un canon conforme au bon goût.

Montlouis le Tuffeaux 2005 de François Chidaine:
Bouche avenante mais nez complètement fermé. Sucre résiduel sensible mais le tout reste équilibré et fort agréable. Belle bouteille beaucoup trop jeune.

Saint Julien Château Lagrange 1998 :
Une déception car encore trop brut de décoffrage. Belle robe avec quelques aspects mats. Le nez se présente relativement jeune mais sans charme particulier ni race évidente. En bouche le vin manque de rondeur et n’offre que des parfums de fruits rouges somme toute assez banals. Rien de transcendant pour un cru qui devrait causer plus ouvertement et mieux afficher ses origines et potentiel. Ne paraît pas prêt, dans le meilleur des cas. Hum !

Australien 95 ( nom illisible ) de la Barrossa Valley :
Nez poussiéreux qui a du être plaisant il y a quelques 25 ans puis que je le date d’environ 1980. Un corps fragile et tannique (mais de temps en temps pourquoi pas) lui assurant une matière heureuse. Cabernet sauvignon exploité de façon atypique si je puis m’exprimer ainsi. Hum !

Saint Emilion Château Canon 1994 :
Très beau nez et encore très frais. Parfaitement classique, sur les fruits rouges le cacao. Sans dimension particulière. Belle attaque en bouche, franche avec un creux en son milieu. Chute vite mais le tout offre un charme certain. Moins ingrat que je le préjugeais. Plutôt bien. Au jeu des notes 16 mais pas plus.

Saint Emilion Château Cheval Blanc 1975 :
Point d’orgue de la soirée, Cheval Blanc 75 prouve sa belle origine à mon avis, mais il apparaît hélas trop vieilli. Belle structure toutefois, velouté mais parfums tertiaires prononcés avec cuir, prune, amaretto dominants. Très prégnant. Pointe d’alcool sensible. 14 un peu sévère.

Porto Vintage Présidial 1994 :
Vif et long mais alcooleux et un peu trop d’amertume. Senteurs de cherry, de figue, de prune. Torréfié. J’ai bien aimé quand même.

Pour résumer brièvement : une belle soirée avec des vins qui ont été dégustés en binôme. Les premiers tastés ont globalement servi de faire valoir à leurs successeurs. Je prends vraiment goût à ces sorties. Chaque bouteille a permis aux uns et aux autres de parler, de s’apprécier et de sourire. C’est bien non ?

Loup.

Je lis ça en étant à Bordeaux.
ça n'en prend que plus d'attrait.
C'est vrai que 75 n'est pas le bon cheval et quitte à boire, autant prendre un canon.
J'ai pris ma cravate orange mangue, car ce soir je dîne en sauternais en grande compagnie.
Cher Loup, au plaisir de vous voir un jour, pour voir celui qui aurait pu être mon double.
Bravo pour ce beau compte-rendu. De cette liste celui qui me plait le plus est le Clos des Goisses.
Très cordialement

Très beau compte-rendu, cela fait envie

Loup écrit: Champagne Clos des Goisses de Philliponnat :
Clos des Goisses 90 largement supérieur. Un vin aux bulles éphémères peu nombreuses mais de grande finesse. Sur le plan de arômes beaucoup plus complexe que le précédent et touches une fois encore de brioche, de noisette, de grillé, bien heureusement plus affirmées. Peut-être un début d’oxydation perceptible mais cette trace ajoute à la complexité du vin. Arômes donc quelque peu
évolués mais le style reste chic. Un vin de gastronomie bien que peu musclé. Au jeu des notes, un excellent 16.
>
Montlouis le Tuffeaux 2005 de François Chidaine:
Bouche avenante mais nez complètement fermé. Sucre résiduel sensible mais le tout reste équilibré et fort agréable. Belle bouteille beaucoup trop jeune.

Tout pareil: j'adore Chidaine, mais il faut attendre et j'aime beaucoup la maison Philiponnat et son clos des Goisses qui demande à accompagner un plat

Loup écrit: > Saint Emilion Château Cheval Blanc 1975 :
Point d’orgue de la soirée, Cheval Blanc 75 prouve sa belle origine à mon avis, mais il apparaît hélas trop vieilli. Belle structure toutefois, velouté mais parfums tertiaires prononcés avec cuir, prune, amaretto dominants. Très prégnant. Pointe d’alcool sensible. 14 un peu sévère.

Petite question : Comment est le 71 et peut-il encore se garder ???

François Audouze écrivait:

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> Je lis ça en étant à Bordeaux.
> ça n'en prend que plus d'attrait.
> C'est vrai que 75 n'est pas le bon cheval et
> quitte à boire, autant prendre un canon.
> J'ai pris ma cravate orange mangue, car ce soir je
> dîne en sauternais en grande compagnie.
> Cher Loup, au plaisir de vous voir un jour, pour
> voir celui qui aurait pu être mon double.
> Bravo pour ce beau compte-rendu. De cette liste
> celui qui me plait le plus est le Clos des
> Goisses.
> Très cordialement

C'est vrai qu'un canon de 75 c'est du lourd pour ce pauvre Cheval.

Bonjour François.
En courant sur les quais de Bordeaux aujourd’hui, j’ai songé que vous pouviez vous promener par ici. Hélas pas croisé le moindre amateur de vins anciens, mais c’est vrai que le lieu ne s’y prête guère (quelque peu caché sous un transat et une couverture, j’aurais pris le temps et bu vos propos, peut-être un noble cru élégamment patiné ?).
Beau mercredi soir sans doute possible avec Pierre. Et Sandrine aussi?

Pour le Clos des Goisses, vous avez complètement raison ; ça a été le vin le plus accompli, même si manquant d’un peu de puissance.

Bonjour Gwéno.
Je ne connais pas Cheval 71. Je me prononce donc avec réserve (préjugé) quant à ce cru et sa capacité à avoir traversé les décennies avec bonheur. Mais pourquoi pas ? Mouton dernièrement, offrait encore un bon plaisir, sans représenter quand même une tornade. Mais je m’écarte.

Bonjour Raymond.
Vous nous l’avez déjà fait le coup du Canon de 75. Ce n’est pas un reproche bien sûr. Je raffole de vos espiègleries si vous me permettez l’expression. Je retiens encore l’histoire du hérisson qui s’excuse en descendant de la brosse. Vous êtes de ces LPViens qui incitent à la lecture, pour leur gentillesse et leur passion. Ne changez pas svp. A vous rencontrer aussi, avec grand plaisir.

Loup.

Loup,
Je n'étais pas à Yquem mais à Fargues.
Le compte-rendu est dans "le vin et la table".
Il y a eu des surprises qui m'ont fait sourire.

1971 est une bonne année, solide et directe, comme peut l'être 1934. Très bonne pour la rive droite.

Vous nous l’avez déjà fait le coup du Canon de 75

Je ne recommencerai plus, je range l'artillerie : 2 canons ça va, 3.........

Merci Loup pour ces mots.

à très bientôt,
JU